mardi 20 septembre 2016

Réalité

Je ne pense pas me tromper en affirmant que les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique à travers le monde semble partager une difficulté commune concernant le sommeil: il varie en longueur selon les personnes mais par contre, c'est un sommeil non réparateur. 

Souvent, je vous ai parlé de la relation ambigüe que j'entretiens avec mon lit, ce lieu où nous sommes supposés refaire ses forces, dormir quoi.  Je reviens avec ce thème, car aujourd'hui je suis vidée.  

Hier, je m'installe pour la nuit vers 19:30, épuisée. J'espérais m'endormir et partir bien loin. Vers 21:00, je me réveille en sursaut. Mes filles rentraient de leur journée, et parmi le groupe, une des leurs a une voix particulièrement aigüe. 

C'en était fait de mon dodo :(  

Me retournant à gauche puis à droite, dérangée par les discussions joyeuses de la bande, je me demandais s'il fallait me lever avec un air renfrogné, frippé, et d'y aller -encore- d'un discours sur la fragilité de mon sommeil,de  mon état de santé.

C'est un état de situation: il est plus que temps que je vive seule, dans le calme. Si la plupart du temps mes filles sont dehors à travailler et à étudier, reste que parfois, la cohabitation est difficile, comme hier soir. Pour le moment, la réalité est celle-là: nous avons à "durer" encore quelques mois ainsi, à cohabiter ensemble. Il me tarde d'y être déjà, mais pour le moment, ce n'est pas ainsi que ça se passe. J'ai finalement décidé de ne pas me relever, d'essayer de reprendre là où j'étais, et de me rendormir tant bien que mal. Ouf, ce fut un rude combat, et je n'ai même pas voulu jeter un seul petit regard à mon radio-réveil...

J'ai fini par me relever ce matin. Fortement courbaturée, faible comme un petit pou, des larmes prêtes à exploser à tout moment, pas d'appétit. Je me aussi sentais brisée de toutes parts, misérable, le moral en berne,

Moi qui avais prévu aller marcher ce matin. Pas assez d'énergie au compteur.  Pourtant, j'ai un urgent besoin d'air frais. Alors j'ai trouvé quoi faire, mais dans ma cour. 


Grains de roquette du jardin


 Le jardin s'étiole doucement et il est temps de faire le plein de semences abondamment fournies par les plants mûrs.  Assise pour ménager mon énergie, et ayant directement à portée de main des tiges séchées de la roquette montée en graines, j'ai pesé légèrement sur les petites coques contenants les grains, et qui tombaient dans un large pot posé sur mes genoux. 

Pour 30 minutes, mon esprit s'est concentré ailleurs. Je n'ai pas pensé au manque de sommeil, à l'épuisement physique, à ma situation.  J'ai juste ramassé ce que je pouvais, sans rien faire d'autre. 

J'avais prévu de voir une amie en après-midi: dommage, je devrai reporter. C'est ainsi. Je ne peux plus forcer la dose. Je ne peux plus me permettre de ne pas tenir compte de ce que mon corps a besoin.  Foutue maladie quand même :(

Il est temps de vous laisser par ici.  Je mange un morceau, et je plongerai à nouveau vers mon lit, ce lieu ambigüe de ma vie dont je ne saurais pourtant me passer.


À bientôt,


Mwasi

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