samedi 3 décembre 2016

Où j'en suis

Par une nuit de mars 1991, j'étais dans un vol de nuit qui nous emportaient vers la Belgique, mon amoureux et moi. J'étais étudiante, et c'était mon premier long vol.

Peu de temps après le départ, j'ai commencé à avoir le mal de l'air, et avec mon petit sac de papier, je n'en menais pas large. Ouf....Les malaises se sont finalement estompés, j'étais soulagée. À un moment, le pilote a parlé au microphone pour nous indiquer les aurores boréales dans le ciel. C'était absolument magnifique. Les aurores illuminaient l'horizon avec des mouvements de vagues colorées incroyables.  

À ce moment précis, je me rappelle avoir pensé que je volais au-dessus de l'océan atlantique. Et que quoi qu'il puisse me passer par la tête, je ne pouvais pas revenir au point de départ, ni décider d'ouvrir la porte et de sortir là sur le champ.  La seule voie possible était de me laisser aller, de laisser le pilote faire son boulot et de me laisser emporter. Rien d'autre. 

Je ne pouvais qu'aller de l'avant.


À l'approche de la rencontre de négociation avec mon assureur, je vis des moments montagnes-russes.
Souvent, je me sens angoissée. 
J'ai peur, même si je sais que ma cause est juste et vraie.
J'ai peur...

Je me sens toute petite, comme roulée en boule. 
Vulnérable, et fragile aussi.  
Je pleure ces malaises à tout moment, je laisse couler.
Je tente de faire mes siestes et mon esprit produit mille pensées à la minute.
Difficile de le faire redescendre, de calmer le tout.
Respirations profondes, asmr, douches chaudes font leur effet, mais c'est limité.
Je persiste malgré tout.
Le corps donne des signes d'épuisement plus forts.

Ce voyage de 1991 m'est revenu en tête: je ne peux qu'aller de l'avant, rien d'autre.

Il y a un temps pour pleurer: je le prends!
Il y a un temps pour redresser les épaules et marcher vers le but fixé: je commence doucement.
Là, il est temps de faire face.


Une amie m'a offert un cadeau inestimable: à chaque jour, une enveloppe mystère à ouvrir d'ici le jour J. Avant même de commencer à les ouvrir, j'étais déjà ravie de cette magnifique surprise...




Voici ce que contenait la première enveloppe: un très beau signet fait main avec de délicates fleurs séchées...C'est très joli et ça me fait penser à de la dentelle naturelle.

Mon amie adore les jolies choses et la nature. Quand je l'ai appelé pour la remercier, elle m'a expliqué qu'avant l'événement, l'idée était d'avoir de petits plaisirs à chaque jour. Bien pensé! Ça pousse l'angoisse et les peurs sur le côté de la route, pour que je me concentre sur le paysage qui me conduit vers ce jour.  

Un gros merci à toi, chère amie :) 





La deuxième enveloppe contenant de délicates feuilles séchées: de fragiles beautés, toutes en finesse. J'ai hâte d'ouvrir l'enveloppe du jour 😍.


Lâcher prise.
Res-pi-rer
Accueillir le moment présent


Voilà mes mots d'ordre pour les jours qui viennent. Je me permets de vivre ces moments intenses, même si je me sens un peu perdue dans ces émotions fortes. Je me concentre sur ce que je peux faire chaque jour pour me sentir bien, en paix. 
Tout comme ce vol outre-mer de 1991, je ne peux qu'aller de l'avant. 

Je le ferai comme je le fais depuis toujours: je tremble, je pleure un océan de larmes puis je saute :)  
Je saurais faire face.


Mwasi








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