jeudi 23 mars 2017

Maganée




Maganée.
Un québécisme qui signifie "abimée, en mauvais état".
Se dit d'un objet ou d'une personne.
En l'occurrence, la personne c'est moi.
Pour une fois, le moral n'est pas trop en cause. 

La semaine dernière, le Québec a reçu une sacrée tempête de neige : un bon 45-60 cm de neige en quelques heures. Accidents, carambolages monstres, sorties de route et même des décès.

Armée de mes super bottes de neige jusqu'aux genoux, je suis sortie une fois la tempête calmée. Je voulais dégager le neige de la sortie de secours. Pensons sécurité :) 

Une fois la pelle dans les mains, j'enlève le plus gros mais impossible de faire mieux. J'ai vraiment tout arrêté pour préserver l'énergie. J'ai pelleté le neige environ 10 minutes.

Mon évaluation n'a pas été des plus efficace, car une semaine plus tard, je suis vraiment mal en point. Le classique habituel: sur le coup, je ne ressens pas de la douleur,  que l'épuisement.

Le surlendemain, je me sentais comme si j'avais eu un accident de voiture, et cela dure depuis: courbatures très fortes au dos jusque dans les jambes. Sommeil dérangé par les douleurs un peu partout. Énergie faible.

Ma fille m'a fait un léger massage avec un gel chaud-froid qui a aidé un peu. J'ai appliqué de la glace aux endroits douloureux mais étant souvent très gelée moi-même, j'avoue que cette solution était bonne pour la partie douloureuse mais pas pour mon bien être physique en général. 

D'aucun penseront: pourquoi se mettre ainsi dans de telles situations où l'énergie et les douleurs viendront inévitablement se mettre de la partie et nous ralentir voire même empirer la situation?

J'aimerais vous sortir des théories expliquant tout ça...
J'avoue être moi-même découragée mais pas au point de me houspiller, car c'est inutile.  
La preuve: j'ai dépassé une nouvelle fois mes limites.
Soit j'ai mal évalué ce qui se passait dans mon corps soit qu'emportée par l'action d'enlever la neige, je me suis laissée aller....ouch.

Je cherche encore à apprendre à vivre avec un corps malade, mais qui se rappelle aussi du plaisir d'enlever la neige. Dans le topo, il y a aussi mon esprit qui cherche aussi à mieux se connecter aux signaux du corps, mais dont plusieurs arrivent à retardement.   

Cela n'excuse rien mais ça donne certainement un éclairage sur le fait de dépasser ses limites. 

C'est typique de l'encéphalomyélite myalgique: la "facture salée" que sont les impacts physiques arrivent à retardement. Une activité physique peut avoir des impacts jusqu'à 7-10 jours voire plus dans certains cas.  Et cela constitue une difficulté ou un défi avec lequel les malades de l'EM ont souvent de la difficulté à composer.  

Pas évident de garder en tête le concept de "facture" à venir!

Le résultat est là.
Je suis mal en point.
Je n'ai pas pu marcher autour de la maison cette semaine. 
Je me sens comme une tortue gelée, au ralentie.
Trop maganée. 
Et je paie.

Tout comme vous, je continue d'apprendre comment vivre avec l'encéphalomyélite myalgique.


Mwasi



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