Parmi les nombreux retours que je fais vers mon enfance, j'ai redécouvert le plaisir de dessiner. Je me suis trouvé un gros carnet, et je m'amuse à y dessiner plein de choses. Je crée des visages, des personnages, comme celui-ci, que je trouve assez cool.
Tout récemment, j'ai découvert le bédéiste Michel Rabagliati: c'est bizarre car je le découvre tout juste alors qu'il dessine depuis fort longtemps. Ça, c'est tout moi. Ce n'est pas l'engouement des gens qui me guide, de toute évidence. Depuis, je cherche à lire tout ce qu'il a publié.
À lire ses bd, je me suis rendue compte que ça me stimulait à dessiner, à essayer d'autres formes de personnages. J'adore le lire! Et ses dessins sont fabuleux, très simples, mais beaux et touchants car détaillés.
À lire ses bd, je me suis rendue compte que ça me stimulait à dessiner, à essayer d'autres formes de personnages. J'adore le lire! Et ses dessins sont fabuleux, très simples, mais beaux et touchants car détaillés.
Je dessine donc à nouveau pour m'amuser. Et lorsque je dessine, "j'entre" complètement dans ce que je fais: pas de maladie, pas trop de douleurs qui me taraudent. Je dessine et je m'y consacre entièrement, corps et âme, si je puis dire.
Un autre élément qui contribue à me faire plaisir, c'est la présence de notre chatte depuis décembre dernier.
D'abord plus ou moins chaude à l'idée d'avoir un chat à la maison, j'ai dit oui à ma fille, mais j'ai été prise au piège :)
Je ne savais pas que je me prendrais d'un amour aussi fort pour cette petite féline qui nous en fait voir de toutes les couleurs à la maison.
Elle ne se gêne pas pour réclamer de l'affection, et sa concentration exemplaire à dormir enfouie sous des couvertures sont remarquables. Elle m'inspire le calme, et sa douce chaleur me fait du bien: quand je la caresse, mes douleurs semblent s'atténuer, et ses ronronnements me ravissent. Il n'y a que ses griffes et griffures -le fait qu'elle dévore certaines plantes de la maison-, mais y a moyen de s'arranger. L'important est que le plaisir dépasse tout. C'est une belle petite boule d'amour qui vit dans notre univers familial.
Sacré, la lecture
Je parlais de l'enfance, et je garde un filon important datant de cette période, c'est à dire le goût de la lecture. Sans lecture.....Ah je n'ose imaginer ma vie sans elle! Bien que je lise plus lentement, reste que j'arrive encore à lire, et à y trouver encore plus de plaisir qu'autrefois. Je ne peux pas NE PAS LIRE.
Il y a de cela quelques semaines, j'ai réussi à mettre la main sur le dernier livre d'Henning Mankell, "Sable mouvant". Mankell a appris en 2014 qu'il avait un cancer: cette nouvelle l'a plongé dans un état psychologique difficile, d'où le titre de son ouvrage.
Voici un extrait parmi bien d'autres, qui m'a touché:
"Quand j’ai réussi, au bout de trois
semaines, à me hisser hors du sable mouvant et à commencer la résistance, mon
principal outil a été tout trouvé : les livres. Dans les moments
difficiles, prendre un livre et m’y perdre, disparaitre dans le texte, a toujours
été ma façon à moi d’obtenir soulagement, consolation ou, du moins, un peu de
répit. Quand une histoire d’amour se terminait, je prenais un livre. Après un
échec au théâtre, ou un texte impossible à finir, j’ai toujours pu compter sur
eux. Ils sont pour moi un réconfort, et aussi un instrument qui me permet de
diriger mes pensées dans une direction et de rassembler mes forces ."
Dans cet extrait, je me reconnais dans son goût innommable pour la lecture, et ce en toutes circonstances. J'ajoute même que les livres m'ont toujours "sauvée": heureuse ou pas, les livres ont toujours été présents dans ma vie. Si vivre avec l'encéphalomyélite myalgique n'est pas une partie de plaisir, du moins il est encore possible de vivre des petits, moyens et gros plaisirs. Ils sont même essentiels à notre équilibre, et il faut les mettre de l'avant.
Le tricot, la couture
Quand j'ai le goût, le tricot et la couture sont des passe-temps que j'adore.
Pour le moment, mes tricots se limitent à peu de choses car il me faudrait suivre un petit cours d'appoint. Adolescente, je tricotais beaucoup plus car j'avais ma grand-mère à portée de main pour me montrer différents sortes de tricot. Il y a bien longtemps que ma grand-mère n'est plus, et ma mémoire a besoin d'être dérouillée. Mais quand je m'y mets, je fais des cache-cou colorés, à grosses mailles et que j'ai plaisir à enfiler, moi qui est perpétuellement congelée!
Quant à la couture, j'ai moins perdu ce que ma grand-mère a pu m'enseigner: les souvenirs sont plus vivants, et je me couds quelques pièces dans des tissus africains bien colorés. L'été dernier, j'ai même créé un petit top léger pour les jours très chauds, un succès dont je suis fière. Là encore, même phénomène: quand je couds ou que je tricote, je suis concentrée et le temps passe à une vitesse incroyable. Les douleurs passent pour la plupart, en deuxième plan.
Et que dire de la fierté et de la satisfaction ressentie ensuite? Très plaisant :)
Je me rends compte que la description de ce qui me fait plaisir n'est pas complète, et que je peux aisément développer d'autres plaisirs encore. Je vais garder l'oeil ouvert pour découvrir d'autres plaisirs qui ne me sont pas encore connus. Et pourquoi pas?
Ce qui nous fait plaisir est essentiel et important, et surtout quand on vit avec des maladies telles que l'encéphalomyélite myalgique et la fibromyalgie. Tant que nous pouvons bouger et réfléchir, il y a toujours moyen de trouver quelque chose à faire qui nous offre du plaisir et de la détente. Pendant que nous sommes concentrés sur quelque chose de plaisant à voir et à vivre, nous offrons une sorte de répit à notre esprit et à notre corps.
Nous tenons ainsi temporairement à distance ce qui prend tant de place dans nos existences secouées par l'EM.
Ces plaisirs contribuent concrètement à notre bonheur, et à maintenir notre équilibre. Il en va de la volonté de chacun de découvrir et de nourrir ces plaisirs de la vie, et si notre état de santé nous le permet.
Je vous souhaite une agréable journée remplie de plaisir :)
Mwasi Kitoko
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