mercredi 23 décembre 2015

Joyeux Noël

Bonjour,

Aujourd'hui, Montréal est dans le brouillard et un temps anormalement doux, à un point que nous battrons des records de chaleur. En effet, jeudi on nous annonce 17 degrés, du jamais vu depuis 1957 ou 58. 

N'empêche, ce sera Noël comme à chaque année, neige ou pas.

Un sapin en forme de livres, très original.



Un petit bosquet tout discret dans mon quartier...

Avec ces petites photos croquées sur le vif dans mon quartier, j'aimerais en profiter pour vous souhaiter un joyeux Noël avec et parmi ceux qui vous aiment, qui vous tiennent à coeur: que ce soit la famille ou les amis, profitons de cette période pour ralentir le rythme et....prendre le temps.

Aussi et surtout, je vous souhaite de belles surprises, des montagnes de petits plaisirs simples de la vie et finalement, que vos projets les plus chers se concrétisent. 


Au plaisir de vous retrouver bientôt :)

Mwasi Kitoko


vendredi 18 décembre 2015

Un 18 décembre sur Terre

Bonjour à vous,

Au moment d'écrire ces lignes, je suis entre deux fournées de biscuits aux bananes, et je vous garantis que ce sera un régal. 

J'ai pris soin de choisir les bananes les plus mûres alors qu'elles sont à leur maximum de sucre et de goût pour cuisiner. Une gros sac acheté en vrac à la fruiterie de quartier pour la somme de 1,28$, dur à battre comme prix! J'aime ce commerce car ils ont la bonne idée de faire des prix pour les légumes et fruits un peu plus murs et j'adore ça. Côté budgétaire ça me convient et en bonus, je récupère ce qui aurait été jeté: vaut mieux encore le cuisiner!



Ok, je ne veux pas être cruelle avec cette photo qui donne l'eau à la bouche. 
Avouez qu'ils ont l'air délicieux!

Quand je le peux et que j'ai de l'énergie disponible, je cuisine triple ou quadruple la recette. J'arrive ainsi à congeler ces petites merveilles bien ensachées pour préserver leur goût. 

Curieux de savoir ce qu'il y a d'autre dans ces biscuits? Il y a de l'avoine, farine non blanchie (quand je trouve un rabais), de la noix de coco, des raisons secs, des capuchons de chocolat, un peu de purée de dattes (ça c'est une récupération pour ne pas gaspiller la purée), et mon petit ingrédient secret que je vous livre: j'ajoute une bonne quantité de graines de lin moulues au moulin à café. Pour ce dernier ingrédient, je m'assure ainsi d'ajouter un bonus nutritif à ces biscuits. 

Alors voilà, c'est ainsi que se passe mon 18 décembre sur Terre. 
Je cuisine des biscuits pour plusieurs raisons. 
Il y a d'abord mes universitaires en fin de session (d'ailleurs, où sont-elles?), qui courent comme des poules sans têtes pour les examens ou travaux terminaux, quand ce n'est pas leur boulot étudiant qui les attend. 

Mais j'ai aussi fait ces biscuits pour en offrir en cadeau. Quoi que de plus plaisant que de recevoir un petit quelque chose fait maison? Ma fille-soleil est la reine dans ce domaine, et elle m'étonnera toujours: elle trouve des petits riens à offrir, toujours à propos et super bien pensé. C'est une jeune femme très inspirante! Et ça m'inspire, en somme. 

Que ce soit pour un petit ou un gros budget, on aime bien faire plaisir à ceux qu'on aiment. Et je me suis dit que je peux au moins offrir un petit quelque chose aux amis, et à ceux qui me sont chers. 

Suite 


La suite du fameux tapis roulant...
Eh bien je vous dirais que je commence à m'en remettre un peu depuis lundi :)
Ça s'est traduit par un épuisement plus fort, tout autant que les douleurs et courbatures un peu partout.
On y ajoute une dose d'insomnies plus fréquentes aussi et plus longues.

J'ai finalement consulté la pharmacienne, qui m'a conseillé de diminuer le rivotril en question. Cependant, elle n'arrive pas à comprendre pourquoi le neurologue ne m'a pas prescrit un autre relaxant musculaire....Étrange car je me suis aussi posé la question, mais toujours trop tard, une fois sortie du cabinet médical. 
Pas grave. Elle contactera le neurologue pour lui proposer autre chose qu'un benzodiazépine. 
Alors j'ai commencé le sevrage hier soir.
J'essaie de rester zen.
Mais la nuit d'hier a été lon-gue. Une belle grosse insomnie. Je ne peux cependant pas dire combien de temps j'ai eu les yeux ouverts car je respecte ma propre règle DE NE PAS REGARDER LE CADRAN. Mais c'est difficile de ne pas regarder.

Ce 18 décembre n'aurait pas été aussi apprécié sans une petite marche dans le quartier: bol d'air grandement savouré à pleins poumons. 

Mon moral? Il est un peu plus vers le haut, mais pas au point de dire que je jubile, non. Il est en hausse mais comme il était sous zéro, donnons-lui la chance de remonter tranquillement...

Plus de douceur, plus de compassion envers moi-même.
Personne ne peut le faire pour moi, n'est-ce pas?

Je vous laisse ici, chers lecteurs.
J'entends la dernière alarme de la cuisinière pour ma dernière fournée de biscuits maison.

Au plaisir :)


Mwasi Kitoko

mardi 15 décembre 2015

Tapis roulant....ouf.

Bonjour à vous,

Bien que le temps soit sous les teintes de gris à l'infinie sur Montréal, je vous raconte mon histoire de tapis roulant d'hier matin. 

J'arrive à l'Institut de cardiologie et je me rends dans la salle d'attente. C'est finalement mon tour, et on me fait passer un électrocardiogramme (ECG) au repos. Une fois terminé, l'infirmière installe d'autres électrodes. Elle m'explique que l'intensité du tapis augmente régulièrement, qu'il y a aussi une certaine élévation du tapis pour voir comment je réagis à l'effort. Je sens un peu d'angoisse à entendre cette description, et je lui dis que je ne peux pas courir ni marcher au-delà d'une certaine vitesse: elle me rassure en me disant que je fais ce que je peux et si ça ne va pas, on arrête le test. 

Bon. Voilà le tour du tapis, avec un technicien installé devant son écran. Il m'explique les consignes (ouf, ça va vite!), et on débute tranquillement le tapis. Je me tiens avec les deux mains des deux côtés des rampes. Sauf que le technicien me dit qu'il faut me tenir seulement avec une seule main! Ah la la, je sens que je commence à ramer intérieurement...

La vitesse augmente, mon souffle aussi. Pendant que je marche, le technicien prend ma pression sur le bras gauche, je dois donc changer de bras pour me tenir. Mais la vitesse augmente, et là je sens que TOUT va trop vite: vitesse, bras gauche pour la pression, me tenir (je tire plutôt sur la rampe finalement), puis les douleurs qui montent, montent. avec la vitesse. J'ai de la difficulté à tout suivre: marcher plus vite, me tenir, respirer plus vite. Les bras, les jambes, les hanches....font mal. Le technicien me questionne, je perds le fil....Puis je dis enfin "c'est assez, je ne suis plus capable". Le tapis s'arrête. J'ai la tête penchée vers le sol car mes yeux sont remplis d'eau: je ne sais pas pourquoi, mais je pleure, je ne me sens pas bien. Je relève la tête et je vise la civière pour m'asseoir. On res-pi-re.

Le technicien vérifie ses papiers pendant que je tente de reprendre mes esprits. Le test n'a même pas duré 10 minutes! Je sentais que tout mon corps était en ébullition, comme s'il "criait".  Très intense comme expérience.

J'ai expliqué au technicien et au cardiologue que la région au dessus du coeur fait mal, même au toucher avec la main: pour eux, ils semblaient formels, ce n'est pas une angine car cette dernière ne comporterait pas de douleur en touchant la zone du coeur. Pour le cardiologue superviseur, il faut chercher plutôt du côté de la fibromyalgie et de l'encéphalomyélite myalgique avec ces douleurs thoraciques. Cool. Je me rhabille, claquée. Tout mon corps me fait mal.

Je suis repartie, é-pui-sée. Vidée, lessivée. Idem aujourd'hui. Pas vraiment étonnant, il fallait quand même s'y attendre un peu. 

Par contre, ce qui m'a pris par surprise, c'est l'état de mon cognitif. Les consignes données par l'infirmière, puis le technicien m'ont prises au dépourvue. BEAUCOUP de consignes, dites rapidement et pas adaptées à mon rythme hyper lent, m'ont fait me sentir perdue dans un brouillard dont  je tentais de me dépêtrer, si je puis dire. CA VA VITE! Trop vite.

Quand je suis dans ce genre de situation -surtout quand je suis dans un état psychologique plus vulnérable-, on dirait que le réflexe de demander de ralentir, de me répéter lentement les consignes n'est pas là. Disparu. Le tableau de bord de mon cerveau est allumé au maximum. Difficile de dire ce que j'ai à dire car tout va trop vite pour moi.

Je crois que cette réaction cognitive est la même que celle associée à la fonction "multitâche", qui est en difficulté chez les personnes vivant avec l'encéphalomyélite myalgique. Notre cerveau tente de capter TOUT ce qu'il voit et entend à la fois, d'où l'expression que le tableau de bord est allumé au maximum. Le cerveau tente de capter tous les bruits, mouvements, paroles prononcées autour et près de nous etc. Il n'arrive pas à se concentrer! Je ne sais pas avec certitude, mais je pense que j'en ai reperdu de ce côté. Pour en être absolument certaine, il me faudrait questionner ceux qui m'entoure ou passer des tests. Mais franchement, je vois bien qu'il y a ralentissement de mes fonctions cognitives.


Les pièces de mes expériences :) Source: image internet



Bon. Je vais éclaircir un point. J'y tiens. 
Je ne raconte pas tout ça pour "faire pitié", non.
D'ailleurs, je ne me sens pas comme ça.
J'écris plutôt pour me comprendre, pour placer ma vie, mes expériences.
Un peu comme si j'étalais toutes les pièces d'un jeu de construction, et je tente de voir les pièces que j'ai, de les mélanger, de voir ce que je peux faire avec ou pas.
Tiens, ça doit être la legomanie de mes petits enfants qui m'inspire cette idée!

*Dernière heure: ma fille est sur le point d'accoucher, elle vient tout juste de m'appeler. Elle exprimait sa hâte, sa peur d'accoucher aussi.

Je lui ai dit que je suis là, présente. Que la "sage-femme", la mère et la grand-mère que je suis est prête à accueillir cette nouvelle petite personne dans notre famille. Elle s'est dit rassurée.

Moi aussi ça me rassure. J'adore être une mère et une mamie d'expérience, et que mes expériences servent aux miens. Et tout ça malgré des maladies chroniques invalidantes. 

Rien ne m'enlèvera ces rôles si précieux :)


Bonne journée à vous,

Mwasi Kitoko


jeudi 10 décembre 2015

Creux de vague

Bonjour,

Si votre moral tend vers le bas alors ce n'est pas en lisant mon billet qu'il sera en hausse. Parce que le mien est ordinaire.

Je me suis même amusée à le dessiner, là, dans le creux de la vague, justement. 



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Il y a diverses raisons qui font que j'ai le moral plat.
Il y a les Fêtes qui s'en viennent.
J'ai beau me "raisonner" -ah ce mot que j'entendais souvent toute petite!- et me dire qu'on n'en est plus à s'offrir des cadeaux.
Reste que j'aurais aimé ne serait-ce qu'offrir un petit quelque chose aux miens.
Bon.
Le budget est petit.
Petit.
Ok, nous ne manquons de rien d'essentiel, je le reconnais.
J'aurais aimé...
Des gâteries qu'on arrivait à s'offrir dans une autre vie.

L'oeuf ou la poule?

Je me sens plus vulnérable qu'à l'habitude.
Je pleure facilement.
Un truc qui devrait m'émouvoir me laisse froide et au contraire, des broutilles me tirent des larmes.  
Je me sens coincée.
C'est le mot qui me vient.
Coincée, un peu de travers, pas "enlignée" comme disait ma grand-mère.


Le sommeil est pire que d'habitude, je l'ai remarqué.
Que se passe-t-il la nuit? C'est la fête dans mon corps, sans qu'on me demande mon avis.
Mal dans les jambes, mollets, les hanches, les bras, épaules, mains.
Les yeux ouverts vers 3:00 ou 4:00.
Je tente de me rendormir.
Je joue à la brochette: tourne sur la gauche, sur la droite et...


J'écoute de loin ce qui se passe au COP21.
Dans mon ancienne vie, j'aurais suivi avec curiosité et beaucoup d'attention tous les débats entourant cette question, qui me tenait tant à coeur.
J'ai peut être vieillie et l'intérêt est tombé.
Mais je sens qu'il y a quelque chose de fatigué, un genre de "fatigué d'être".

Bizarre, mais je viens de mettre le doigt dessus.
Fatiguée d'être.
N'allez pas lire "suicide", ce n'est pas le propos.
Je suis fatiguée d'être fatiguée.
Fatiguée d'être.

Drôle de jeux de mots mais c'est là où je suis.
Je sens une fatigue grosse, énorme comme la planète.
É-pui-sée

J'ai remarqué que c'est la pleine lune demain...
Un lien avec mon état? Je ne sais pas.

Demain je vois mon neurologue.
On parlera du Neupro, des jambes sans repos.
C'est ironique.
C'est tout mon corps qui est sans repos!


Quoiqu'il en soit, je vais aller faire ma sieste sacrée tout te suite.
Et tout ça passera. Comme tout passe dans la vie. 

 «On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va », a dit Christophe Colomb.
Si j'en crois ce dernier, alors je devrais aller pas mal loin. 


À bientôt,

Mwasi Kitoko

vendredi 4 décembre 2015

Une marsienne au centre-ville

Bonjour,

Aujourd'hui je me suis levée avec un plan en tête. Faire un petit tour au centre-ville.

Il y a de cela 3 ans, j'arrivais encore à y magasiner, et je pouvais tenir le coup environ 1 heure 30 avec des bouchons dans les oreilles. Sans bouchons, le temps d'endurance aux bruits (et fatigue augmentée par conséquent) est plus court d'au moins 30 minutes et plus. À l'époque, j'avais un circuit de 3-4 magasins que j'aimais visiter.

Mais ce matin, j'étais à la recherche d'un livre que je n'ai malheureusement pas trouvé. Arrivée à l'énorme librairie de deux étages, mon cognitif commençait à ramer déjà un peu: beaucoup de gens, du mouvement, des commis à tous les deux pas avec un sourire figé pour proposer de l'aide, les escaliers roulants....ouf. J'ai vite fait de repérer l'étage et la section désirée.

Mais j'ai fais chou blanc car mon livre n'y était pas. Dommage. 
Et comme j'étais proche de mon ancien circuit de magasins préférés, j'ai pensé en visiter un.  

Là, ce fut étrange. J'entre, je fouine un peu partout.
Là encore, je me sens submergée: bruits forts, musique de Noël (oh my goodness :( ), commis à gogo un peu partout, tout plein de clients etc. Je fais le tour, visite quelques sections. Je ne me retrouvais plus ni dans le réaménagement du magasin, ni dans tout l'étalage de fringues. 

Perdue. 
Une marsienne en visite au centre-ville.
Je ne me retrouvais pas dans les vêtements en vente, c'est à dire que rien ne me plaisait ou n'attirait mon regard.

Pourtant...

C'est bien là que j'achetais mes vêtements auparavant, non?

Eh ben voilà, il semble que j'ai changé.
Il est vrai que j'ai été forcée de changer mes habitudes de consommation par la force des choses, le budget ayant rétrécit dangereusement. Mais au-delà de ce constat, j'ai réalisé que rien ne me tapait dans l'oeil,  enfin du moins dans le circuit "d'avant".

Un autre constat: après être sortie de cet unique magasin (la librairie ne compte pas), j'ai pensé quelques micro secondes me rendre à un autre magasin de ce circuit pour vérifier ma sensation de marsienne.  Pas possible: je n'ai plus assez d'énergie pour faire ma petite vérification. Alors j'ai décidé de retourner sur le champ, pas de temps à perdre.

Mais avant de sauter dans le métro, j'ai été happée par un nouveau commerce qui a ouvert ses portes il y a quelques jours. Un magasin Lindt! Oui, oui. Imaginez, que du chocolat et gâteries Lindt sur tous les murs!

Comment résister?   :)
Une commis m'accueille avec une de ces petites boules maléfiques: ça fond dans la bouche comme c'est pas possible. Serais curieuse de connaître les ingrédients? Plein d'huile de palme? Je ne sais pas. Certainement. Mais ce que je sais par contre, c'est que c'est fondant, délicieux, et que je n'arrive plus à manger d'autre chocolat que cette marque. 

J'ai vu une dame acheter une boîte pleine de ces petites boules de bonheur. Vous voyez la boite cartonnée dans la photo? Presque 50$ pour une boite pareille...Ah la la. Même si j'avais eu les sous, je ne suis pas certaine que j'en aurais acheté autant.

Parce que je me dis que peu, c'est mieux. 
Alors j'ai acheté quelques boules que j'ai partagé avec ma fille au retour. 

Heureusement, même si j'étais un peu dans l'état de marsienne au centre-ville, du moins ais-je gardé mon coeur d'enfant pour ce qui est du chocolat...Et c'est important de s'accorder des petits plaisirs, qui ne sont pas obligatoirement achetés dans un centre commercial.

Là, je me relève de ma sieste sacrée et je me trouve bien chanceuse d'être au chaud à la maison. J'ai une pensée pour tous ceux qui travaillent dans les centre d'achats: ça ne doit pas toujours être évident de travailler avec le public, et dans le bruit assourdissant du royaume de la consommation.

J'ai la chance d'être malade. Oui, vous avez bien lu.
Je suis hors course, je suis malade et c'est une chance.
Car j'ai dorénavant le temps de respirer, de vivre au ralenti, de réfléchir. 
De prendre soin de moi à la seconde près, comme et quand je l'entends.
Pas riche vous me direz. Mais j'ai un toit sur la tête et les besoins de base sont comblés.

On ne fera pas semblant qu'il n'y a pas la contrepartie spéciale qui vient avec cette chance, soit le lot de douleurs, d'épuisement, de médicaments, de rendez-vous, de poursuite juridique. Elle est bien là. Mais malgré ET avec tout cela, je persiste et signe.
J'ai la chance d'être arrêtée, de ne pas travailler.
Finie la violence envers mon corps.

Mon corps a "trouvé" ce qu'il fallait pour m'arrêter.
Il est sensé, brillant. Il est fort et fragile tout à la fois.
Bon, s'il m'avait demandé mon avis peut être n'aurions-nous pas été d'accord, lui et moi.
Alors oui, j'ai cette chance d'être malade, d'être au tapis. 
Et la vision n'est pas si mal vue du sol.

Essayez pour voir. C'est surprenant :)


Je vous laisse sur ce billet un peu fou.


Bonne fin de journée,

Mwasi Kitoko alias la marsienne

mardi 1 décembre 2015

Tranquille

Bonjour,

J'ai remarqué que depuis quelques nuits, ce sont les douleurs qui me réveillent. Probablement que j'ai mal sans m'en rendre compte la plupart du temps, mais là c'est fort au point de me réveiller depuis 3-4 nuits.

Vers 4:00 ce matin, j'avais les yeux grands ouverts et je faisais le décompte des "où ça". Où ça fait mal. Il y avait les jambes, puis chaque flanc. Couchée sur un flanc, c'est la hanche qui se tord de douleur puis le cheville posée sur le matelas. Étrange. Faut-il attribuer le tout au syndrome des jambes sans repos ou à la fibro? C'est bien moi: je cherche à catégoriser "la chose".

Ah cher cerveau...T'es fort, hein?!
Dans ce genre de situation, je pense souvent à ces médecins qui prétendent que ces douleurs sont dans la tête. J'ironise à peine en écrivant tout haut ce que j'ai pensé tout bas: je dois être sacrément "forte" pour commander mon cerveau et faire en sorte que ces foutues douleurs me réveillent la nuit! Ais-je un mental si puissant qu'il "programme" son réveil en douleurs svp (et non pas en douceur :)

Bon. Ce matin il y avait un détail supplémentaire que j'ai senti dans mon corps. Ça m'arrive de temps à autre, mais je ne m'y fais jamais. Quand ces douleurs me faisaient me tortiller, j'ai senti comme si mon lit tournait également.


Bref, avant même d'être sur pied, je ressentais des vertiges et mon lit tanguait! Je me sentais comme si je relevais d'une "brosse" comme on dit au Québec ou d'une cuite.

Je me suis assise lentement. Confirmé: j'ai des vertiges assez forts. Je marche lentement. Je me suis tenue aux murs pour me rendre à la salle de bain. 

Moi qui voulait aller marcher! Mais voilà que ces vertiges font en sorte que je ne suis pas solide du tout sur mes pattes. Je marche en zig zag. Je suis "saoule", mais saoule de quoi, c'est la question comique. Je ne fume pas, je ne bois pas. Remarquez, je n'ai pas de mérite car ni l'un ni l'autre n'ont eu une grande place dans ma vie. Ce ne fut pas un gros sacrifice.

Vu ces vertiges puis une nausée qui s'est ajoutée, je suis donc restée bien tranquille aujourd'hui. On verra ce qu'il en sera pour demain. Un autre jour pas encore arrivé.

Je me demande ce qui en est la cause? Il est temps d'aller relire un peu sur l'encéphalomyélite myalgique, je crois. Je noterai tous les détails dans mon journal pour pouvoir en discuter avec mon neurologue que je vois dans quelques jours.



Un nouvel amour dans ma vie


Oui, j'ai un nouvel amour dans ma vie! Ma fille a adopté un petit chat qu'elle a appelée Bonnie. Si mon entourage pouvait vous raconter comment je ne suis pas tellement folle des animaux, vous comprendriez pourquoi je vous parle de ce chat aujourd'hui. 

En fait ça remonte à bien loin...Quand j'avais 8 ou 9 ans, j'avais un chat tigré genre Garfield. Il s'est fait écrasé par un camion, sous mes yeux. J'ai eu tant de peine que je m'étais alors dit que plus jamais je n'aurais d'animal de compagnie. Fait trop mal quand ça meurt! 

Bref j'avais réglé le cas comme ça. En barricadant ma douleur dans un tiroir dans ma tête (décidément, on y revient). Fini les chats et autres bibittes. Mais la belle Bonnie est venue faire sauter tout cela...Regardez-moi ce chou qui dort en boule! Pas mignon, ça?







Que dire?  Elle est mignonne. Petite. Peureuse car elle ne nous connaît pas encore bien. Elle se laisse doucement apprivoiser. Bonnie reconnaît déjà nos voix à chacune ainsi que nos odeurs. Elle est douce, et c'est un bébé qui adore s'amuser pour un peu qu'on lui accorde de l'attention, des caresses. Avec cette affection toute spéciale pour Bonnie, le tour est joué: elle ronronne de bonheur et en redemande, bien entendu. 

Je suis étonnée de moi-même :)  J'aime ce chat et en peu de jours, je sens que Bonnie est une présence que j'apprécie. Je la cherche parfois dans la maison et elle se montre. Trop mignon.

Bon. Je n'ignore pas ce qu'est la zoothérapie mais maintenant, je pense que je vais y voir de plus près...

Justement, je n'ai pas aperçu Bonnie depuis que je me suis relevée de ma sieste. Je vais donc de ce pas voir ce qu'elle fabrique! 

Tout en prenant bien soin à ma démarche de "femme saoule",  bien entendu.


Bonne fin de journée à vous,

Mwasi Kitoko


lundi 30 novembre 2015

Rendez-vous en cardiologie

Bonjour à vous,

En fin de semaine, j'ai réfléchi  sur ce rendez-vous en cardiologie qui a eu lieu vendredi. Il m'a laissée un peu perplexe. 

Que je vous raconte. Depuis que je suis toute petite, mon coeur fait de l'arythmie. 
Il saute des coches, comme on le dit si bien. 





En 2005, je voyage pour le travail loin vers l'est du Québec, accompagnée d'une collègue. Environ deux heures après mon lever le lendemain, j'éprouve des malaises étranges: je vois "blanc" puis je perds connaissance. Je reviens à moi mais dès que je tente de me mettre sur mes pieds, ma pression chute à nouveau et ce, à plusieurs reprises. On me transporte finalement en ambulance jusqu'à l'hôpital du secteur. Analyse sanguine et d'urine normales. On me garde sous observation une nuit puis je ressors le lendemain, très faible, épuisée. On n'a jamais trouvé ce que j'avais. Le médecin a dit "vous avez dû boire de l'eau d'ici et votre corps n'est pas habitué à cette eau". !!!! 
Voyons donc...

Bref, ce fut la première manifestation de syncopes qui se sont manifestées à plusieurs reprises, en y ajoutant l'arythmie. J'ai aussi parlé de ces problèmes de syncope et d'arythmie à mon rhumatologue qui affirme que ces problèmes cardiaques sont liés à l'encéphalomyélite myalgique. Soit. Mais ça ne me rassurait pas d'entendre cela, et je voulais -sans jeu de mots- en avoir le coeur net.

En août, j'ai passé un holter. Et vendredi donc, c'était le rendez-vous avec la cardiologue. J'ai d'abord passé un ecg au repos avant de la rencontrer.

Puis ce fut mon tour. Madame la cardiologue, une jeune femme d'environ 35 ans et + , m'a appelé puis nous sommes entrées dans son bureau. En terme d'attentes, je n'en avais pas vraiment sinon que de m'expliquer ce qui se passe avec mon coeur, comprendre pourquoi mon coeur saute des coches. 

D'emblée, elle a dit que mon holter présentait des extra systoles ventriculaires, mais que ce n'était pas grave, et que bien des gens en font. Et que le médicament que je prends actuellement "de confort", permet d'aider à réduire l'arythmie. Au vu de l'ecg normal et du holter, tout était donc correcte. Rien d'alarmant ou de grave.

Soit.

J'avais emporté avec moi le Consensus international sur l'encéphalomyélite myalgique: j'avais identifié à l'aide de post-it, certains passages où on décrivait les problèmes cardiaques que présentent les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique (PAEM). Elle y a jeté un coup d'oeil et a dit: "madame, je ne lirai pas ce document". Je ne sais pas si mon non verbal a parlé malgré moi, mais vers fin du rendez-vous, elle a finalement regardé le document pour dire "ok, montrez-moi ce que vous vouliez me montrer". Je l'ai fait, bien entendu. Vous dire qu'elle était intéressée à ce que je lui montrait serait trop dire. J'ai eu l'impression qu'elle voulait se rattraper ou me "consoler" si je puis dire.

Ce que j'ai ressenti lors de ce rendez-vous s'est présenté à moi sous forme d'une scène quasi rigolote. J'avais l'impression d'avoir été une rondelle de hockey jetée sur la glace, et d'avoir été lancée à gauche et à droite par un habile joueur qui menait le tout, sans que je sache réagir. Ouf! Tout allait vite, très vite.

Entendons-nous: je ne me moque pas du médecin ou de son expertise, loin de là. Mais j'ai ressenti une attitude du genre "ok, pas de temps à perdre, on passe par ici madame, et par par là".

Malgré qu'elle ait dit qu'il n'y avait rien d'inquiétant pour mon coeur, je lui ai rappelé que lorsque mon coeur bat comme un fou, j'ai la sensation désagréable qu'il va me sortir de la gorge ou pire, que je vais m'écrouler car je me sens faiblir. Je lui ai rappelé que mon coeur me préoccupe et bien que je n'ai pas eu de syncope depuis un bout de temps, reste que je me suis retrouvée souvent à l'urgence: elle m'a coupé la parole pour dire "oui madame, nous allons répondre à cela". Sur un ton limite, proche d'une certaine agressivité. Comme si j'occupais la place d'un autre patient, peut être plus malade (ça, c'est ma perception). Mais le ton était bien là, je l'ai senti.

La docteure parlait vite et fort.
Je le constatais en la regardant, en l'écoutant.
Mon cognitif ramait comme un fou pour suivre!
J'ai pensé lui dire "madame, pourriez-vous ralentir le débit svp?". 
Mais je ne l'ai pas fait, je n'ai rien dit. 
Pourquoi? 
Très bizarre.
Oui je sentais une tension chez elle, mais pas en moi.
Je me sentais comme semi-paralysée! 
Le fait est que je n'arrivais pas à me décider d'ouvrir la bouche et lui dire de ra-len-tir. 
Je me disais qu'en parlant, j'allais ralentir sa course sur la patinoire.
Je sentais la course, comme si on me poussait vers la sortie, peut être.
Je ne sais pas.
J'étais à la fois présente, distante et calme.
Je me disais "qu'on en finisse et que je sorte d'ici"...
Pendant qu'elle écrivait dans mon dossier, j'ai réalisé que je ne savais pas son nom, et je lui ai demandé poliment.
Elle n'a pas relevé la tête et dit "je vous donnerai ma carte d'affaire tout à l'heure".
Que dire?
Je laisse aller....encore une fois.

Finalement elle relève la tête, me regarde et m'annonce que pour répondre à mes "préoccupations", elle me soumet à un tapis roulant et une échographie cardiaque, et qu'ensuite, nous nous reverrons pour faire le point. Bon, d'accord. 

Elle me demande dans quel état je serai pour passer mon tapis roulant?
Ah la la...
Là, j'ai failli exploser de rire, je vous jure!
Je me suis retenue, pour tout vous dire.
Si elle pose cette question, c'est justement parce qu'elle n'a aucune idée de ce qu'est l'encéphalomyélite myalgique!
Calmement, je lui ai répondu: "vous savez madame, mon état est imprévisible. Et ce parfois dans la même journée!". Silence.

Puis elle me tend le dossier et me dit " ça vous va comme ça, madame?" sur un ton vers le haut, du genre "ok c'est la fin du rendez-vous, là", puis elle dit "vous savez où sont les secrétaires, non?". Je lui réponds que non, je ne sais pas. Elle pousse un soupir, et ajoute "bon venez je vous y accompagne". Notre cardiologue marche au pas de charge dans le corridor.
Moi je trottine lentement derrière elle, en la suivant. 

La cardiologue tend le dossier à la secrétaire et parle des tests à me faire passer etc. Puis elle saisit une carte d'affaire qu'elle me tend d'un air triomphal en disant "en ben voilà mon nom, vous l'avez maintenant!".

Je suis ressortie de l'institut de cardiologie sous la pluie, dans une température douce. Ma fille m'avait donné de l'argent pour que je prenne un taxi pour rentrer à la maison.  Malgré l'heure avancée et la fatigue, je n'avais pas envie de prendre un taxi, pour une rare fois. J'ai préféré attendre l'autobus, voir des gens, des voitures qui circulent, qui klaxonnent.

Je voulais laver ma tête de ce rendez-vous que j'avais trouvé décevant sur le plan humain. Oui, une prise en charge médicale.  On répondra à mes préoccupations et on fera les tests requis pour s'assurer de tout cela. Mais pour ce qui est du contact humain, on repassera...ou pas. Je ne connais pas la vie de cette cardiologue pour comprendre ou saisir pourquoi elle agit ainsi. Ou peut être est-ce sa façon de faire avec tout le monde, je n'en sais rien. 

Ensuite j'ai tenté d'élargir un peu la perspective en me mettant à penser à tous ceux qui souffrent dans le monde, et qui n'ont pas accès à des spécialistes comme moi, nous. Il y en a tout plein comme ça. J'ai pensé à la chance que j'ai de pouvoir être suivie ici, en toute sécurité.  

Il n'en reste pas moins que je trouve dommage que ce rendez-vous se soit déroulé ainsi. 
J'étais déçue, un peu désorientée.
Mais ce n'est pas la fin du monde. 
J'en conviens.

J'étais épuisée, c'est certain. Mais je ne peux pas dormir sans lire ne serait-ce que deux lignes!

Ce soir-là, j'ouvrais le livre de Toni Bernhard, et voici sur quoi je suis tombée: 

"I hope you have a doctor who isn't intimidated if you know more about your illness than he or she does. In this internet age, it's not unusual for people  who are chronically ill to become experts on their own conditions. I'm fortunate that my primary care doctor welcomes learning from me and is open to trying treatments that I suggest. In addition,  when I have an appointment with another physician, my primary care doctor helps me figure out how to explain my illness in a way that maximizes the chances that I'll get the best care possible. I feel as if we're in together".

Ce texte m'a fait sourire.  Je suis heureuse que Toni ait un médecin pareil, un vrai co-équipier pour sa santé! 

Aujourd'hui, je me sens en paix avec cet événement. 
Et non, je ne suis pas une "emmerdeuse" qui titille le cardiologue "pour rien". 
Pas une once de culpabilité, de colère.
Juste bien avec moi-même.
Je veux savoir si mon coeur va bien.
Point.




Je terminerai ce billet avec cette jolie citation:  "Pour qui tend convenablement sa voile au souffle de la terre un courant se décèle qui force à prendre toujours la plus haute mer".

Je vais continuer à voguer en haute mer, c'est certain.  Rien ne m'en empêchera :)

À bientôt,


Mwasi Kitoko


jeudi 26 novembre 2015

1 an déjà!



C'était il y a un an, jour pour jour. Le 26 novembre 2014, je démarrais ce blogue pour les raisons que j'ai évoqué quelque part.


Un an plus tard, voici un petit bilan :)



4 807 pages ont été lues pendant ces douze mois. Quant aux lecteurs, la photo indique que le Canada et les États-Unis sont bons premiers lecteurs.  Parlant des billets, celui-ci est le 135 ième. Ah la la, le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai des choses à dire.

Blague à part, j'ai l'impression que ça fait fort longtemps que j'écris alors que dans les faits, il ne s'est écoulé qu'une année.

L'écriture m'a fait du bien, et continue à me faire du bien. Pourquoi? 

Parce que je raconte ce que je pense, ce que je vois, ce que je vis, au travers de ma vie de "retraitée" avant le temps. Parce que je me défoule, en toute "sécurité". Parce que je partage mon vécu.

Écrire me demande d'aligner mes pensées, de prendre davantage conscience de ce que je ressens au quotidien face aux maladies avec lesquelles je compose chaque jour.

Écrire permet aussi d'en apprendre sur soi-même: parfois, c'est dans le mouvement de l'écriture que l'on réalise pleinement certaines choses. Je me creuse la cervelle pour illustrer mon propos avec un exemple, mais pour une raison qui m'échappe, cet exemple ne me vient pas maintenant. Pas grave, je pourrai toujours y revenir. 

Et vous, chers lecteurs? Comment vous êtes-vous retrouvés à lire ce blogue?
Cela reste une question à réponse large et ouverte à laquelle vous seuls pouvez répondre.
J'imagine que si vous me lisez, c'est que vous y trouvez votre compte: sinon, vous seriez en train de faire bien d'autres choses.

Alors voilà une année que nous sommes ensemble. 

L'année 2015 en aura été une de plus grande visibilité de l'encéphalomyélite myalgique dans les médias et le monde médical. 

Il faut continuer à se rendre de plus en plus "visible" dans nos sociétés où le rythme de vie effréné ne correspond pas aux personnes malades et vivant avec la fibromyalgie et l'encéphalomyélite myalgique. Nous, les PAEM, avons aussi la possibilité de parler de notre vécu, de nos besoins, de nos réalités en respectant notre niveau d'énergie et notre personnalité. 

Si vous êtes atteint d'EM comme moi, j'espère que vous avez de l'aide et de l'écoute pour vous soutenir. C'est mon souhait le plus cher pour chacun d'entre vous.


Bonne journée à vous,


Mwasi Kitoko


P.S. Un article fort intéressant sur les anomalies visuelles des PAEM: http://www.psychomedia.qc.ca/syndrome-de-fatigue-chronique/2015-11-25/anomalies-visuelles

mardi 24 novembre 2015

Misérable et pardonnable.

Que je vous raconte pourquoi je me suis sentie misérable aujourd'hui. 

Je me suis levée et j'ai vu que la première neige avait tombé pendant la nuit.
Ah que c'est beau! J'adore.
Déjà, cette petite blancheur m'a fait sourire.

Une heure plus tard je sortais pour me rendre à pied à la pharmacie pour chercher mes médicaments.
Ma fille m'offre d'emprunter une voiture, ce que je refuse car je ressens le besoin de marcher, de prendre de l'air.



Et c'est là que ça commence....
Je marche doucement. 
Une fois sur la rue, je me rends compte que c'est glissant. 
Assez glissant...
Ne serait-il pas mieux de rebrousser chemin?
Mais non.
Je continue.
Je marche comme un pingouin, comme un funambule.
Démarche périlleuse!
J'ai peur de glisser, de tomber. 



Ah la la, jamais ce trajet ne m'a paru aussi loin!
Marchant avec une prudence top 10, j'ai finie par arriver à ma destination.
Je ne sais pas comment j'ai pu me rendre.
Oufffff........

Je paie ma prescription. Puis je réalise combien cette marche de pingouin crispée m'a carrément é-pui-sée. Je me sens vidée de toute énergie.
 
Je réalisais que j'aurais pu retourner à la maison, mais que je m'étais entêtée à continuer.
J'aurais même pu prendre la voiture....
J'aurais pu, j'aurais dû! 
Il y en a tant de ces "j'aurais".


Voilà, je me suis sentie misérable, l'espace de quelques instants.
En réalité, je crois que je suis trop dure avec moi-même.
Trop exigeante aussi.
 

Puis sur le champ, je me suis pardonnée mon entêtement. Je me suis pardonnée aussi d'être aussi crevée alors que je voulais tellement prendre de l'air frais. Mais j'avais tout donné pour me rendre ici. Plus d'énergie pour rentrer à pied.

J'ai résolu la question en prenant l'autobus pour rentrer à la maison.
Quel bonheur de rentrer....
Et que dire de la sieste qui m'a un peu requinquée? 
Le bonheur.

Je me suis peut être sentie misérable :(     mais je suis pardonnable :)  alors tout n'est pas perdu.


Bonne fin de journée,

Mwasi Kitoko

lundi 23 novembre 2015

L'amitié et l'océan

Bonjour chers lecteurs,

J'ai été occupée à prendre soin de moi ces derniers temps. Le brassage émotionnel a fait tanguer mon bateau un peu plus qu'à l'ordinaire. J'ai compris que lorsqu'il y a des jours plus difficiles à vivre, physiquement/émotivement et quoi d'autre, alors il me faut prendre davantage soin de moi. Je redouble d'attention à mon égard. C'est une nouvelle habitude ou réflexe qui se met plus consciemment en place depuis quelques temps. Une bonne chose.

De la visite!



Vendredi dernier, j'ai eu la visite d'une amie que j'aime beaucoup. Quand on est dans la cinquantaine, se faire des amis est plus rare que lorsqu'on est plus jeune. Enfin, c'est ce que je pense. 

Josée est une nouvelle amie, un cadeau qui est venue au travers de mes maladies. Difficile d'imaginer si nous nous serions rencontrées dans un autre chemin ou un autre contexte de vie, qui sait? Ce fut une rencontre fortuite, grâce en partie au fait que nous vivons toutes les deux avec des maladies chroniques, mais différentes cependant. Ça nous fait une base de compréhension et de respect mutuel, mais c'est plutôt le plaisir d'être ensemble qui nous réunies de temps à autre.

Nous avons papoté, discuté, refait le monde et nos mondes!
Nous avons mangé lentement, en intercalant des photos de ses voyages à différents endroits: j'adore particulièrement voir les photos des voyageurs. Comme si je voyageais dans ces images.

Quand Josée est partie avec son amoureux aux Etats-Unis, je lui avais demandé une faveur., celle de filmer l'océan, ne serait-ce que quelques minutes. Je voulais voir les vagues, leur mouvement incessant, voir ce qu'elle avait vue. C'est sublime et hypnotisant de regarder ces images! J'en suis vraiment très contente. Quel beau cadeau.

Mais a surprise ne s'est pas arrêtée là....

Mon amie a eu la brillante idée de reconstituer cet univers unique dans un bocal, juste pour moi :)

Mon bocal contient l'océan, rien que ça :)


N'est-ce pas joli et tout doux?
Le sable est si fin qu'on dirait de la farine.
Et les coquillages sont tous merveilleux et uniques, comme de raison. 

J'ai un microcosme dans ma chambre à coucher, et qui a été fait avec beaucoup de soins et d'amour.
J'en ai de la chance, d'être aussi bien entourée...

J'adore mon "bocal des rêves et des possibles",  comme mon amie l'a surnommé.

Ce cadeau fait ma joie et dès que j'entre dans ma chambre, je le regarde et mes yeux savourent sa douce présence. Très inspirant et ça appelle le calme, les rêves...Dieu seul sait que j'en ai, des rêves.

En somme, je peux dire que l'océan est venu jusqu'à moi. Et avec lui, l'air marin, le vent, et le soleil que je peux m'imaginer réchauffant doucement ma peau...Puis l'amitié de Josée, comme une autre couche de bonheur.

Ce microcosme tout mignon m'appelle à me brancher sur la latitude de l'espace intérieur et des rêves. Car oui, rêver est essentiel même si mon corps ne peut me permettre de voyager pour le moment.

Qui sait vraiment de quoi sera fait l'avenir? Alors je rêve avec mon bocal océanique, d'horizons lointains et d'eau à l'infini.


Bonne journée,


Mwasi Kitoko

lundi 16 novembre 2015

Je suis humaine

Bonjour chers lecteurs,

Depuis vendredi, le monde semble avoir changé de couleur.
De ton, d'allure aussi. 

Je ne suis pas une stratège politique pour expliquer, analyser, conclure.
De toute manière, le monde regorge de tous ces spécialistes de tant de domaines pour le faire. 

Je sais cependant que ce qui s'est passé m'affecte. 
Cette soirée parisienne qui a tourné au drame, à la violence, aux pertes de vie humaines me touche. 
J'ai suivi les bulletins de nouvelles à la radio, sur le web.
Et quand je n'en pouvais plus alors j'ai tout arrêté.

Car à un certain moment, c'est trop. En tout cas pour moi, du moins.

J'ai pensé aux familles et amis français autour de moi. 
J'ai fais quelques coups de fil, envoyé des messages pour leur dire que je suis là, et vérifier si les leurs sont sains et saufs.

Je ne suis pas parisienne.
Je ne suis pas non plus Charlie Hebdo
Je ne suis pas Ottawa ni Saint-Jean-sur-le Richelieu

Je suis humaine.




Et quand les humains s'entredéchirent comme c'est le cas actuellement (et bien d'autres pays dont on ne parle pas), alors nous sommes tous affectés.

Par la violence, la guerre, l'horreur qui se déploient. 
Nous sommes tous liés parce que nous sommes humains
Ça vaut pour tous, Français comme Syriens. 
Car tous souffrent. 
Et par le fait même, "nous" également, qui faisons partie de ce monde. 
Il est si facile de se dissocier: ça se passe bien loin de Montréal. 
Et pourtant...


Je m'arrête ici.
Je ne pouvais passer sous silence ce qui se passe.

Je suis humaine, après tout.


Mwasi Kitoko

lundi 9 novembre 2015

Voulez-vous rêver avec moi?

Bonjour,

Il semble que ces jours-ci, je sois dans le domaine du rêve. Et je continue dans la même veine.

J'ai une idée, un rêve auquel je pense depuis quelques semaines.

J'aimerais mettre sur pied une fondation qui viendrait en aide à ceux qui viennent d'apprendre qu'ils sont malades. Employés ou non, ceux qui sont malades sont parfois sinon souvent laissés à eux-mêmes pour faire tout un tas de démarches administratives lourdes, parfois complexes et drainantes pour avoir droit à de l'argent, à des services et quoi d'autre encore. 

J'ai remarqué que ces personnes sont déjà "assommées" par le diagnostic qu'ils viennent de recevoir, et tout ce que cela entraîne sur le plan motif, physique etc. Le tout cumule pour contribuer à un état de vulnérabilité encore plus grand pour la personne malade. Quand on est malade faible et bouleversé, c'est déjà beaucoup à vivre. Ajoutons à cela le reste, alors là on se sent carrément perdu et tout petit devant la masse de démarches administratives déroutantes par lesquelles il faut passer.

Et c'est là que cette fondation pourrait faire quelque chose de bien: son mandat serait d'accompagner et d'aider ces personnes malades et en perte de vitesse.




Je vois toute une équipe d'intervenants spécialisés prête à aider cette personne: travailleurs sociaux, spécialistes en formulaires à remplir de tout genre, conseillers juridiques et conseillers en démarches administratives. Non seulement ces intervenants qualifiées seraient humains, empathiques et professionnels, mais ils auraient à coeur d'accompagner ces personnes vulnérables au travers des dédales administratifs et médicaux par lesquels elles doivent absolument passer. Pas le choix.

Vous l'aurez compris, ce rêve prend ses racines dans mes expériences de vie. J'ai vécu deux congés maladie, j'ai fait de nombreuses démarches administratives gouvernementales, sans compter celles pour obtenir de l'aide, faire des demandes de révision, et j'en passe. 

Quand on est malade, c'est déjà une situation difficile à vivre. Ajoutons-y les démarches administratives pour être capable de continuer à avoir de l'argent et vivre, puis se soigner. Il y a la CSST, la RRQ, la RAMQ, les assureurs etc.  ouf!

Il y a peu ou pas d'aide et on se débrouille comme on peut, en contactant des bureaux à gauche et à droite pour obtenir des informations ou des renseignements qu'on ne comprend pas toujours quand l'aspect cognitif est faible ou tout simplement parce qu'on n'a pas d'énergie.

Ça, c'est un autre défi auquel les malades font face: essayer de comprendre le charabia administratif d'un employé ou de déchiffrer ce qui est écrit sur papier...Trop c'est trop.  Et quand on y ajoute une petite dose de problèmes cognitifs, alors là c'est insupportable: on a l'impression qu'un employé nous parle en mandarin ou qu'il parle trop vite et on ne comprend à peu près rien.

Ces employés seraient d'abord et avant tout embauchés pour leur humanité ET leurs compétences. Ils seront chaleureux, respectueux des personnes, capables de cerner les besoins de ces dernières, capables de déceler la détresse pour ainsi les soutenir adéquatement. 

Cette fondation serait dans un lieu calme, serein et empreint de bonne humeur. Je veux des locaux ensoleillés, peints avec des couleurs chaudes et accueillantes, à l'image de ceux qui y travailleront. Je veux qu'à la fin de la semaine, les employés de cette fondation soient satisfaits du travail accompli et que les commentaires des personnes aidées les valorisent. 

Il y aurait même un espace prévu spécifiquement pour le repos. Ainsi, si un visiteur ne se sent pas bien, il aura la possibilité de s'allonger dans nos locaux et de bénéficier d'un suivi infirmier léger, le cas échéant.

Puis il y aurait une bibliothèque avec des documents de référence les plus à jour sur une foule de sujets reliés au congé maladie, l'invalidité etc.

Bref, un beau projet à réaliser.....par étapes, avec des gens convaincus et compétents. Avec des bailleurs de fonds responsables et respectueux du mandat de la fondation....

Voilà un des rêves que j'aimerais bien voir se concrétiser!

Je continue à y penser jour après jour, ajoutant des détails, des couleurs, des idées, des exigences aussi.  Ce serait super d'avoir une telle fondation qui aiderait les malades dans la prise en charge de cette bataille de démarches dans une société où il y a tant de ressources qu'elles sont souvent éparpillées et non regroupées pour les malades.

Que pensez-vous de ce rêve?

Merci d'avance de me donner votre avis si le coeur vous en dit :)


À bientôt,

Mwasi Kitoko



mercredi 4 novembre 2015

Ma maison de rêve

Bonjour,

Alors, le titre de ce billet vous étonne-t-il, chers lecteurs? 

Moi, il m'amuse follement. Car depuis un peu plus d'une année, je pense de temps à autre au prochain endroit où je vivrai une fois que ma cause sera gagnée en Cour. 

On sait à peu près tous que les rêves jouent un rôle important dans nos vies car ils nous permettent de divaguer un peu et de se projeter dans l'avenir. 

Rien ne m'interdit de "travailler" déjà à mes rêves pour façonner doucement mon futur.

Combien de fois dans ma vie, ais-je mis sur papier des "demandes" ou des rêves, parfois très précis, et qui se sont concrétisés par la suite? Oh, je ne vous dis pas que tous mes rêves ou demandes lancées dans l'univers ont tous été entendus, loin de là. Mais plusieurs l'ont été...Faites l'expérience d'écrire très précisément ce dont vous rêvez ou ce que vous aimeriez réaliser en terme de projets, d'objectifs. C'est étonnant.

Alors je m'y mets:  faut rêver ma vieille!




Alors je rêve, je rêve!

Au départ, j'aime mieux vous dire qu'il y a une tonne de contradictions dans ce projet "maison de rêve", aussi on va bien s'amuser   :)

Bon, assez de bla-bla.

J'aimerais vivre en ville, et à la fois en "campagne". 
Eh oui, j'ai besoin des deux, je pense.
Je ne vois pas trop comment je ferais ça, mais c'est ce que je ressens.

Commençons par la ville: pratique pour ses trucs tels que l'accès aux médecins, bibliothèques,  certains commerces spécialisés (par exemple produits en vrac, produits naturels, etc.), ambiance, petits cafés sympathiques, nouveautés etc. J'aime marcher dans les rues et ruelles de mon quartier de Montréal, j'aime voir les gens,mais à petites doses cependant.

Une maison...? 

Vraiment?

C'est étrange car toute ma vie, j'ai refusé d'envisager cette éventualité. Je ne sais même pas d'ailleurs les vraies raisons de penser à cette éventualité car financièrement, je ne vais pas devenir riche du jour au lendemain d'une part. D'autre part, j'ai tendance à penser que mes capacités physiques en déclin ne sont pas tout à fait alignées avec le fait d'être propriétaire d'une maison! De plus, mes compétences en réparations et entretien de maison avoisinent le degré zéro. À moins d'être suffisamment riche pour l'embauche de personnel qui ferait l'entretien pour moi.

Bon, pas grave, on continue. Les obstacles ne manquent jamais de toute façon.

Disons que si j'ai un paquet d'argent, alors oui, j'aimerais avoir une petite maison qui ressemblerait à celle-ci: https://www.maisonsbonneville.com/nos-maisons/nano-97

Jolie, hein? 

Ce que j'aime de cette micro maison, c'est qu'elle est faite en longueur, mais assez compacte. Ainsi, on peut s'isoler dans la chambre du fond ou celle à l'étage, que j'adore.  Le balcon à l'étage supérieur me plaît beaucoup. Par contre, je vois dorénavant les escaliers d'un autre oeil depuis que je suis malade: ça demande de plus en plus d'énergie de les grimper :(

Devant cette maison de poche, je vois un lac ou un cours d'eau puis des montagnes majestueuses tout le tour.  Oui, je veux des montagnes!  Et de la forêt aussi. 

Je ferais planter des arbres fruitiers, puis un paquet de vivaces, avec un potager qui ferait le tour de ma maison. Je sens quasiment ce vent qui descend des montagnes et qui fouette mes cheveux en tout sens!  Le sentez-vous?

Je veux être environnée de nature, de verdure et d'eau.
Je veux du calme, de la solitude.
Je veux suivre de près les humeurs de dame nature.
Je veux me faire un petit feu de bois. 
Je veux lire jusqu'à plus soif,  et écrire tout ce qui me passe par la tête.
Je veux m'entendre respirer, vivre.

Dans ma maison de rêve, pas de télé. 
Il y a internet, une radio à pile, et ma musique du monde favorite.
Une bibliothèque garnie avec quelques nouveaux titres.
Un ordinateur pour écrire et communiquer.

Pas de voisin collé sur ma maison, mais il est prêt à m'aider en cas de besoin :)  Et il est sympathique en plus!

Et ce nouveau chez moi accueillera à bras ouverts mes filles, gendres, petits enfants et amis chers pour papoter, se raconter nos vies, se visiter de temps à autre, se faire une petite bouffe en famille. Mais pas de surprise: on m'avertit d'abord svp :)

Alors voilà, ce sont les grandes lignes de ma maison de rêve en lieu vert

Autre version du rêve: le logement


L'autre version de ce rêve est que j'habite un logement en ville, mais pas dans mon quartier actuel. Pour le moment, je ne sais pas quel autre quartier pourrait m'intéresser mais je commence à y penser tranquillement.  Les points communs avec la version "maison de rêve", c'est que le logement de rêve est situé dans un quartier plus calme, moins bruyant et que mes besoins de solitude et d'un environnant où le bruit est moindre demeure, bien entendu.  

Super....

J'avance dans mon rêve et je verrai à peaufiner les détails tels que les couleurs des murs, le tri des choses que j'emporterai et celles dont je me débarrasserais, etc. J'y pense un peu chaque jour et mentalement, je note, je fais des ajouts de ce que je veux, de ce que je ne veux pas aussi. 

Je ne peux pas mieux dire que Christophe Colomb: 

 "On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va"


Ça tombe bien!  C'est exactement comme ça que je me sens.

On verra où tout cela me mènera d'ici quelques temps, n'est-ce pas?

Je vous laisse sur ce beau rêve en pleine construction, comme devant chez moi :) 


Bonne journée,


Mwasi Kitoko

mardi 3 novembre 2015

Zénitude dans le bruit.....aoum :)

Bonjour,

C'est bien connu des médecins et de ceux qui souffrent d'encéphalomyélite myalgique, plusieurs d'entre nous ressentons les bruits environnants (gens qui parlent, bruits de camion, tondeuse, avion etc.) comme s'ils retentissent à des décibels impossibles dans notre tête.

Pour ma part, il m'a fallu plusieurs années avant de comprendre que je vivais cette intolérance. 

Il m'a fallu un mini drame pour m'en rendre compte. 

Ma grande amie était en visite chez moi et dans la foulée de plaisir d'être tous ensemble avec mes filles, elle s'est mise à chanter. Tous les bruits telles que les discussions entre nous etc., avait fait en sorte que sans m'en rendre compte, mes nerfs étaient  tellement "crinqués" par le niveau de bruits, que j'ai pété les plombs et j'ai parlé sur un ton très désagréable à ma copine, pour la faire taire! Eh oui....Immédiatement, je me suis sentie vraiment mal à l'aise de ma réaction impulsive et je lui ai présenté mes excuses. 

Cet épisode "pétage de plomb" m'a donné un véritable choc, car je ne me reconnaissais pas...Je n'ai pas pour habitude de lever le ton et le fait que ce soit envers mon amie que j'adore ET à cause du bruit m'a vraiment déstabilisée. J'avais soudain l'impression que j'abritais un monstre ou pire, j'étais ce monstre qui crie sur les autres parce qu'il y a du bruit.

Évidemment, mes recherches et lectures m'ont amené à comprendre que j'étais devenue intolérante aux bruits environnants, du moins quand ils atteignent un certain niveau. C'est un des éléments cognitifs qui sont atteint par l'EM, entre autre. Depuis, j'ai découvert les vertus de l'utilisation de toutes sortes de bouchons et j'arrive à mieux gérer les bruits, et à protéger mon cerveau.


Coin de rue à l'allure d'un champ de mines


Depuis hier, des travaux majeurs ont débuté juste devant l'édifice où j'habite, et en fait, la circulation est complètement interdite. C'est tout le carrefour qui est sens dessus dessous, et ce pour six semaines. 

Hier, je m'amusais en pensant comme c'est étrangement comique: des travaux majeurs, du bruit à revendre car tout le tour de l'édifice (ou presque) est entouré de pelles mécaniques, de marteaux-piqueurs, de camions qui transportent terre et asphalte détruits etc. 

En temps normal, je serais d'humeur irritable. Mais j'ai décidé que la situation était plutôt comique. Oui, il y a beaucoup de bruits. Et quand tout ce monde s'agite autour de ma maison, je sens même les fondations qui tremblent. Mais dans le fond, je m'amuse parce que dans les faits, non seulement je n'ai pas de contrôle sur la situation, mais au moins, j'ai le plaisir de choisir quelle attitude adopter face à cette situation, j'insiste, assez comique. 

Mise à part la justification de ces travaux de la ville, comment expliquer que tout ce barda encercle l'édifice d'une personne vivant des troubles du sommeil, et souffre des bruits environnants forts?

Eh bien c'est ainsi. Je n'arrive tout simplement pas à me fâcher :) 

J'accepte, c'est tout. Et puis je m'organise. J'ai mes bouchons 29 décibels pour les dodos.  

Aujourd'hui, il a fallu faire des provisions d'eau car il y avait coupure de service. Avec ma fille, nous avons rempli un paquets de contenants d'eau et depuis ce matin, c'est un peu la vie de camping, si on peut dire. 

Je me suis dépêchée de prendre ma douche, moi qui ne peut vivre sans une douche bouillante quotidienne qui masse mes muscles endoloris. Mon moral quant à lui est en bonne forme, mieux que mon corps, qui se traîne un peu. J'avoue que je suis assez fatiguée ces jours-ci.

Pour le moment, je dirais que c'est davantage le changement d'heure qui me cause des petits problèmes: mon sommeil qui n'est déjà pas très bon, a tendance à l'être encore moins depuis dimanche. Je me rappelle qu'au changement d'heure du printemps, j'ai vécu une situation similaire..

Pendant que j'écris ces dernières lignes, je vais de ce pas réchauffer mon sac magique car mes épaules sont très courbaturées puis je file vers mon lit pour ma sieste sacrée. 


Bonne journée à vous,

Mwasi Kitoko 

dimanche 1 novembre 2015

Nutritif et réconfortant

Bonjour,

Un des défis auxquels nous faisons face quand nous sommes atteints par l'EM, c'est l'alimentation, et surtout, d'arriver à cuisiner. Il y a des jours où c'est carrément impossible. D'autres où on arrive à se popoter quelque chose d'intéressant.

Bien sûr, les céréales sont nos amies! Et souvent, manger un bol de céréales quand l'épuisement est trop grand, peut bien combler notre appétit. Reste qu'on ne peut tout de même pas se nourrir que de céréales :) 

Il faut donc songer à se préparer des repas un tant soit peu nutritif pour maintenir notre état de santé et surtout, nous fournir cette précieuse énergie nécessaire à la vie. 

Vous n'avez pas faim? Moi aussi. 
Et c'est une nouvelle donne qui est arrivée dans ma vie en 2012, alors que j'étais dans une crise aigüe d'épuisement de l'EM. Sauf que depuis, mon appétit n'est jamais revenu à son niveau initial.

Le manque d'appétit m'arrive encore souvent alors  je "force" un peu, en mangeant ne serait-ce que quelques cuillerées de quelque chose. Dans ce cas, je me tourne autant que possible vers les protéines, qui prennent plus de temps à être assimilées par le corps et qui contribue à me donner un "bon fond". 

Pour trouver des recettes qui me plaisent, je fouille le web sur plusieurs sites, dont SOS cuisine, un site qui regorge de recettes intéressantes.

J'ai trouvé cette succulente recette de soupe épicée aux lentilles rouges, que je me suis cuisiné il y a quelques jours. Voici la recette:


Ingrédients

1/2 tasse lentilles rouge-orange (sèches), rincées et égouttées   90 g
1 c.à soupe huile de canola $ 15 mL
1/2 oignons rouges, hachés finement $ 80 g
1 gousse ail, pressé ou émincé $  
1/2 c.à soupe gingembre frais, râpé $ 7 g
1/4 c.à thé cumin en poudre   1 g
1/4 c.à thé poudre de cari/curry   1 g
1/4 c.à thé cannelle en poudre   1 g
1/8 c.à thé piment de Cayenne   0.4 g
2 tasses bouillon de légumes $ 500 mL
1/2 tasse tomates en conserve (en dés) $ 130 g
1/3 tasse lait de noix de coco non sucré [facultatif]   85 mL
2 c.à thé lime/citron vert pressé en jus $ 1/2 lime
1 pincée sel [facultatif] $ 0.1 g
  poivre au goût    
1 1/2 c.à soupe coriandre fraîche [facultatif] $ 3 g

Il n'est pas nécessaire de faire tremper les lentilles à l'avance.

Méthode
  1. Bien rincer les lentilles à l'eau froide et les égoutter.
  2. Chauffer l'huile dans une casserole à feu moyen. Y faire revenir l'oignon finement haché, en remuant régulièrement, 4-5 min jusqu'à ce que translucide. Ajouter l'ail pressé ou émincé, le gingembre râpé et les épices. Cuire 1 min en brassant. Ajouter les lentilles, le bouillon et les tomates en dés. Saler et poivrer.
  3. Porter à ébullition, réduire le feu et laisser mijoter à découvert 15-20 min, jusqu'à ce que les lentilles soient défaites. Ajouter le lait de coco (facultatif) et le jus de lime. Vérifier l'assaisonnement.
  4. Servir dans les bols et garnir de feuilles de coriandre (facultatif). 

 

La soupe....miam!

 

Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai été élevée "à la soupe" et nous en avions toujours une de prête au réfrigérateur. 

Cette soupe aux lentilles oranges est non seulement nutritive et réconfortante, mais elle comble facilement l'appétit. C'est ce que j'ai mangé ce midi accompagné d'un pain naan chaud, un peu de fromage et un avocat coupé en morceaux.  Les lentilles sont une source de protéine végétale excellente et facile à cuisiner car petites, elles cuisent rapidement. Si l'énergie est au rendez-vous, bonne idée de tripler la recette, ce que je tente de faire le plus possible. On congèle ou on réchauffe pendant la semaine. 

Bof, ce n'est pas un truc nouveau tout ce que je vous dis là :)

Seulement, je me dis qu'il faut aussi penser en terme de cuisine la plus nutritive possible, étant donné l'imprévisibilité de notre état. Et quand je mange une si bonne soupe, je salue ma sagesse d'avoir pu me popoter une soupe aussi nutritive...Et ma faim est comblée de bonne façon :)

Et à l'automne, y a-t-il quelque chose de plus délicieux que de savourer une soupe fait maison, bien chaude? 

Je vous souhaite bonne popote si vous voulez essayer....

Donnez m'en des nouvelles si vous avez un peu de temps! 


Mwasi Kitoko