mardi 9 avril 2024

Escapade intergénérationnelle en forêt

 


"La nature n'est pas un endroit à visiter. C'est chez-vous"  -Gary Sneider

S’il y a une chose qui manque énormément à ma vie, c’est un plus grand accès à la nature, à la forêt. Parfois, j’ai l’impression de vivre à Montréal et la poussière de ville depuis mille ans. 

Il y a moins d’une semaine, j’ai eu la chance de vivre un magnifique séjour en Estrie, avec ma fille et ma petite-fille âgée de deux mois. Une belle escapade intergénérationnelle de 5 jours dans la forêt.

Le centre de villégiature où nous sommes allées est situé à 1 h 30 de Montréal. Ce fut un peu difficile en terme de fatigue pour moi, il a fallu récupérer. 

La citadine que je suis s’est émerveillée devant autant de sapins, de feuillus, des cèdres, pins et j’en passe. Comment dire ? Je me pinçais presque dans ce décor de rêve et de camaïeu de verts. 

Les chemins de terre et de gravier me permettaient de me déplacer avec mon déambulateur. C’est même lors de ce séjour que j’ai pu l’apprécier encore davantage : ma démarche était plus solide et assurée sur les sentiers à parcourir. Je ne me serais pas vu circuler en canne, ça aurait été difficile. 

Et ce calme bienfaiteur… Wow. Que le son du vent et les chants d’oiseaux dans mes oreilles. Les voitures sont interdites sur le site, ce que j’ai beaucoup apprécié.

Et puis ce fut la belle vie : pas de bouffe à préparer…imaginez! Nous n’avions qu’à nous déplacer vers le chalet principal où étaient servis les repas. Confortablement installées avec bébé dans sa poussette, nous n’avions qu’à nous servir et déguster notre repas en toute tranquillité. 




Nous avons marché dans les différents sentiers du site avec bébé, et nous avons eu de belles discussions avec ma fille. Ce genre de coeur à coeur est si rare précieux! La vie va très vite, et ensemble, nous avons pu arrêter le temps pour ces courtes vacances. 

Nous avons même joué au scrabble avec un bon feu de foyer, moi qui n’avais pas joué à ce jeu depuis des années. 

En regardant par les fenêtres du chalet, que voit-on? Que du vert, et encore du vert. Une forêt omniprésente, quel bonheur... 

Je suis de retour dans mon logement urbain. Je me sens un peu perdue, comme si mon corps et mon esprit cherchent la forêt disparue. Je ne savais pas jusque dans quelle mesure j’avais besoin de ce séjour. Je suis un peu plus au ralenti, et c’est tant mieux. Même s’il y a la fatigue du voyage, je sens que mon corps a profité des bienfaits de cette immersion dans la nature. Je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner dès que possible. Qui sait, peut-être cet été ? 

Ce n’est pas une question de pessimisme, mais je ne guérirai probablement pas de l’EM. À près de 63 ans, je ne verrai probablement pas de solutions ou de traitements effectifs pour en guérir. Je m’attèle plutôt à apprendre à mieux m’accueillir avec la maladie, et à respecter davantage cet état d’inflammation. 

J’ai beau habiter ma tête pour éviter de sentir inconsciemment et maladroitement les douleurs et symptômes, mon corps lui, continue de faire ce qu’il peut. S'accueillir coûte "moins cher" que de lutter en cherchant à gauche et à droite un traitement xy. Du moins pour moi, c'est ainsi que je le vis. 



Les deux extrêmes de la vie: poussette et un déambulateur...
Près de 63 années de vie me séparent de ma petite-fille :) 



Cette immersion dans la nature m’a fait réaliser encore une fois, combien l’environnement où l’on vit a des impacts sur nous, sur nos corps et nos esprits, que l'on soit malade ou en bonne santé.

Je me sens vraiment reconnaissante d’avoir pu vivre ces vacances printanières. Et je me fais la promesse de m’offrir d’autres séjours du genre, pour me faire du bien, pour me soigner avec et dans la nature. Parce que j’en ai besoin. Parce que c'est bon pour moi, un point c'est tout.

Et parce que je mérite le meilleur pour me soigner, les immersions du genre dans la nature sont nécessaires à mon équilibre, et à mon bien-être.  D’une manière ou d’une autre, je veux vivre davantage de ces moments calmes et bienfaisants pour mon corps malade. 

Il n’en tient qu’à moi d’en planifier bien d'autres, de ne pas attendre, et de provoquer le destin s’il le faut. 


🌻


 
*Depuis les années 1980, le Japon prescrit des bains de forêt à ses citoyens. Ils ont compris depuis longtemps les bienfaits entourant la fréquentation de forêts et de la nature (https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/les-eclaireurs/segments/chronique/34915/shinrin-yoku-foret-marque-pratique-therapeutique-stress-japon-sante)