vendredi 4 décembre 2015

Une marsienne au centre-ville

Bonjour,

Aujourd'hui je me suis levée avec un plan en tête. Faire un petit tour au centre-ville.

Il y a de cela 3 ans, j'arrivais encore à y magasiner, et je pouvais tenir le coup environ 1 heure 30 avec des bouchons dans les oreilles. Sans bouchons, le temps d'endurance aux bruits (et fatigue augmentée par conséquent) est plus court d'au moins 30 minutes et plus. À l'époque, j'avais un circuit de 3-4 magasins que j'aimais visiter.

Mais ce matin, j'étais à la recherche d'un livre que je n'ai malheureusement pas trouvé. Arrivée à l'énorme librairie de deux étages, mon cognitif commençait à ramer déjà un peu: beaucoup de gens, du mouvement, des commis à tous les deux pas avec un sourire figé pour proposer de l'aide, les escaliers roulants....ouf. J'ai vite fait de repérer l'étage et la section désirée.

Mais j'ai fais chou blanc car mon livre n'y était pas. Dommage. 
Et comme j'étais proche de mon ancien circuit de magasins préférés, j'ai pensé en visiter un.  

Là, ce fut étrange. J'entre, je fouine un peu partout.
Là encore, je me sens submergée: bruits forts, musique de Noël (oh my goodness :( ), commis à gogo un peu partout, tout plein de clients etc. Je fais le tour, visite quelques sections. Je ne me retrouvais plus ni dans le réaménagement du magasin, ni dans tout l'étalage de fringues. 

Perdue. 
Une marsienne en visite au centre-ville.
Je ne me retrouvais pas dans les vêtements en vente, c'est à dire que rien ne me plaisait ou n'attirait mon regard.

Pourtant...

C'est bien là que j'achetais mes vêtements auparavant, non?

Eh ben voilà, il semble que j'ai changé.
Il est vrai que j'ai été forcée de changer mes habitudes de consommation par la force des choses, le budget ayant rétrécit dangereusement. Mais au-delà de ce constat, j'ai réalisé que rien ne me tapait dans l'oeil,  enfin du moins dans le circuit "d'avant".

Un autre constat: après être sortie de cet unique magasin (la librairie ne compte pas), j'ai pensé quelques micro secondes me rendre à un autre magasin de ce circuit pour vérifier ma sensation de marsienne.  Pas possible: je n'ai plus assez d'énergie pour faire ma petite vérification. Alors j'ai décidé de retourner sur le champ, pas de temps à perdre.

Mais avant de sauter dans le métro, j'ai été happée par un nouveau commerce qui a ouvert ses portes il y a quelques jours. Un magasin Lindt! Oui, oui. Imaginez, que du chocolat et gâteries Lindt sur tous les murs!

Comment résister?   :)
Une commis m'accueille avec une de ces petites boules maléfiques: ça fond dans la bouche comme c'est pas possible. Serais curieuse de connaître les ingrédients? Plein d'huile de palme? Je ne sais pas. Certainement. Mais ce que je sais par contre, c'est que c'est fondant, délicieux, et que je n'arrive plus à manger d'autre chocolat que cette marque. 

J'ai vu une dame acheter une boîte pleine de ces petites boules de bonheur. Vous voyez la boite cartonnée dans la photo? Presque 50$ pour une boite pareille...Ah la la. Même si j'avais eu les sous, je ne suis pas certaine que j'en aurais acheté autant.

Parce que je me dis que peu, c'est mieux. 
Alors j'ai acheté quelques boules que j'ai partagé avec ma fille au retour. 

Heureusement, même si j'étais un peu dans l'état de marsienne au centre-ville, du moins ais-je gardé mon coeur d'enfant pour ce qui est du chocolat...Et c'est important de s'accorder des petits plaisirs, qui ne sont pas obligatoirement achetés dans un centre commercial.

Là, je me relève de ma sieste sacrée et je me trouve bien chanceuse d'être au chaud à la maison. J'ai une pensée pour tous ceux qui travaillent dans les centre d'achats: ça ne doit pas toujours être évident de travailler avec le public, et dans le bruit assourdissant du royaume de la consommation.

J'ai la chance d'être malade. Oui, vous avez bien lu.
Je suis hors course, je suis malade et c'est une chance.
Car j'ai dorénavant le temps de respirer, de vivre au ralenti, de réfléchir. 
De prendre soin de moi à la seconde près, comme et quand je l'entends.
Pas riche vous me direz. Mais j'ai un toit sur la tête et les besoins de base sont comblés.

On ne fera pas semblant qu'il n'y a pas la contrepartie spéciale qui vient avec cette chance, soit le lot de douleurs, d'épuisement, de médicaments, de rendez-vous, de poursuite juridique. Elle est bien là. Mais malgré ET avec tout cela, je persiste et signe.
J'ai la chance d'être arrêtée, de ne pas travailler.
Finie la violence envers mon corps.

Mon corps a "trouvé" ce qu'il fallait pour m'arrêter.
Il est sensé, brillant. Il est fort et fragile tout à la fois.
Bon, s'il m'avait demandé mon avis peut être n'aurions-nous pas été d'accord, lui et moi.
Alors oui, j'ai cette chance d'être malade, d'être au tapis. 
Et la vision n'est pas si mal vue du sol.

Essayez pour voir. C'est surprenant :)


Je vous laisse sur ce billet un peu fou.


Bonne fin de journée,

Mwasi Kitoko alias la marsienne

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