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mercredi 19 octobre 2022

En dormance

 



Mon corps est lourd. Mon esprit, embrumé. 

Je suis au ralentie

J’accomplis les gestes du quotidien, mais dans un état de brouillard.
 
Je suis comme les plantes de mon appartement: je suis en état de dormance

J’ai à peine suivi les élections au Québec, comme une sorte de bruit de fond, quelque part au loin. 

Je débranche de plus en plus des médias. Même la radio, que j’aimais pourtant.

L'épuisement, l'intolérance aux bruits est plus élevée, difficile de le nier. 
 
Je ne suis pas "là", mais je ne saurais pas dire non plus où je suis vraiment

Je flotte quelque part je ne sais où.

Comme un état de dormance du corps et aussi de l'esprit
 
Les nuits sont plus rudes, les douleurs plus intenses

À chaque automne, pourtant, c'est ainsi

Je suis toujours surprise, malgré les années

Et dire que j'adore cette saison...
 
Je mets un peu plus d’efforts sur ce qui peut me soutenir

Priorité numéro 1 : le confort. La couverture électrique et la pile de couvertures douillettes sont en place. 

J’ai fait le décompte : j’ai plus de vêtements chauds que de vêtements d’été. Je privilégie les textures douces et légères dans lesquelles je m’enveloppe avec plaisir. 

Exit les trucs lourds, trop difficiles à manipuler. 
 
De temps à autre, j’utilise des huiles essentielles en diffusion comme la lavande, le pin sylvestre ou la verveine citronnée. Ces odeurs me détendent et font voyager mon imaginaire tout en offrant une pause douceur à mon cerveau, mes poumons. 
 
Quand je peux, je me concocte des potages colorés où je jette quelques légumineuses.  Pendant la journée, une tisane ou un bon earl grey accompagne mes après-midi. 
 
Pour mes douleurs, j’utilise des produits analgésiques vendus en vente libre et mes huiles de cannabis en oral que je continue comme traitement.

J’utilise aussi le CBD pour masser une région ou une articulation douloureuse. Quelques gouttes seulement peuvent parfois aider à diminuer la douleur. 
 
Pour le reste, je laisse aller...

Je tente de baisser les exigences envers moi-même

J’aimerais avoir plus d’énergie et passer au travers de la liste de belles choses à faire que j’avais écrite, il y a quelque temps. Mais voilà, pour le moment, ce n'est pas possible.
 
Je laisse couler…

La nature s’est parée de jolies couleurs et s’endort doucement, pour laisser placer à l’hiver. 
 
Et moi, comme la nature, je me pose et entre en dormance

Plus de repos, plus de soins et de lenteur

Plus de compassion, plus de douceur

Vivre avec l'encéphalomyélite myalgique, c'est devoir faire preuve de patience et de douceur envers soi-même 

C'est ce à quoi je me consacrerai dans mon cocon de dormance





À lire: 





 
 

mardi 11 octobre 2016

Vivre avec l'EM et les bruits environnants.

Il m'a fallu beaucoup de temps avant de comprendre combien les bruits environnants me dérangeait, et surtout, d'en comprendre la cause.  

Après tout, à moins de savoir avec quelle maladie nous vivons, il est difficile de faire le lien entre l'agacement, le dérangement que nous causent les bruits ET le fait de vivre avec l'encéphalomyélite myalgique. Je ne saurais vous dire quand exactement j'ai compris le lien entre les deux: tout ce dont je me rappelle, c'est qu'une fois que j'en ai eu compris les raisons, j'ai ressenti un grand soulagement.

Je savais enfin pourquoi les bruits me rendaient très nerveuse et mal à l'aise dans mon corps.

Vivre avec un environnement bruyant peut être épuisant, stressant. 

Pourquoi?

Parce que lorsque je marche dehors, il y a toute sortes de bruits: camions, tondeuses, bétonnières, voiture dont le silencieux est défectueux, etc. Quand j'entends ces bruits près de moi, mes battements cardiaques accélèrent, et ça résonne dans ma tête comme une caisse résonance: les décibels sont trop élevés pour moi. Parfois l'effet est si fort, que je marche plus vite sans même m'en rendre compte, pour fuir les bruits le plus vite possible. 

Je ne sors pas sans ma petite collection personnelle de bouchons pour les oreilles, et je choisis selon le niveau de bruits. 

Super madvac ultra bruyant :(   l'horreur
Je vous présente l'aspirateur de rues de Montréal, le Madvac!

Croyez-moi, il porte très bien son nom: le bruit que fait cet engin sur les trottoirs de notre chère ville est tellement fort, c'est vraiment à devenir fou, sérieusement "mad". 

D'ailleurs, j'ai remarqué que les conducteurs de ces engins portent de gros écouteurs pour protéger leurs oreilles. Imaginez ce que le bruit donne pour les piétons qui passent à proximité :) 

Quand j'en vois un qui se profile au loin sur le trottoir, je change de côté de rue. 

Vite, fuir la bête!

Ouf..........

J'ai noté que ces derniers mois, cette intolérance aux bruits environnants a augmentée. Notamment, j'ai remarqué que j'écoute beaucoup moins de musique qu'autrefois. Peut être n'est-ce pas cette fragilité aux bruits, mais je ne peux m'empêcher de me demander si ce n'est pas lié à cette intolérance. On dirait que même la musique, si douce soit-elle, ne m'attire pas. Ce qui ne me ressemble pas. Ou plus, disons.

Voici les bruits qui me dérangent: 

-Bétonnière
-le fameux Madvac
-Benne à ordures et camions de recyclage (au secours!)
-Camion qui pompe les égoûts (ah mon dieu!!!!!!!)
-Tondeuses à gazon (direct dans le cerveau!)
-Souffleur de feuilles, gazon etc. (pourquoi cette invention au juste?!)
-Pétarades de moto (tout plein dans mon quartier :(  
-Scie mécanique et que dire des coups de marteau?  (fuyez les bricoleurs du dimanche :(
-Sirènes de pompiers, d'ambulances (aucun contrôle :(
-Klaxons
-Bruits de fonds de centres commerciaux  (max. 30 min)
-Bruits de fonds de restaurant :(
-Bruits de salles de rencontre (où est la sortie??)
-Discussions où il y a plusieurs personnes: plus de deux, c'est très dur :(

Mon visage se crispe.
Mon corps se contracte, se referme sur lui-même.
Mon coeur bat la chamade.
Mon énergie brûle rapidement, car mon corps est "sur les dents", réaction de survie face aux bruits.

Je me suis demandée s'il me fallait désormais vivre sous une belle grosse cloche de verre très épais au travers de laquelle les bruits ne passeraient pas. Tiens, est-ce que je ne me répète pas, ici? Je crois avoir déjà écrit cela....

Sérieux. 
Mis à part de déménager un jour dans un endroit plus calme ou de porter des bouchons à vie, je ne vois pas trop ce que je peux faire d'autre.

C'est désagréable, épuisant, stressant, et mon niveau d'énergie chute rapidement quand je suis plongée dans ces bruits dérangeants. 

Du moins, je sais maintenant pourquoi ces bruits me dérangent autant. Il y a plusieurs personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique qui vivent cela, sans pourtant en connaître la cause.

Que l'on soit affecté par l'EM ou pas, nous vivons tout de même dans un univers où les bruits sont souvent trop forts et omniprésents. On n'en meurt pas, bien sûr, mais il y a des conséquences à endurer trop de bruits.

Mais mine de rien, nous gagnerions à vivre dans un monde où il y aurait moins de bruits, ne serait-ce que pour tous nous détendre, vivre en diminuant cette source de stress des plus insidieuse sur notre santé à tous.


Bonne journée,

Mwasi

samedi 19 mars 2016

Une histoire vraie


L'histoire que je vais vous raconter aujourd'hui date de l'été 2009 ou 2010. Cette histoire est revenue à ma mémoire alors que je parlais au téléphone avec ma grande copine de la ville voisine.

Que de chemin parcouru depuis ce temps!

Mais quand tout cela est arrivé, je n'ai pas ri du tout. Loin de là....

Nous étions donc au salon avec ma copine venue nous visiter pour quelques jours, et mes jeunes filles. L'ambiance était à la fête, comme toujours lorsqu'elle séjourne à Montréal, et mes filles s'amusaient avec leur "tante".

Ma copine quant à elle, s'est mise à chanter, probablement de plaisir et de joie.  

De mon côté, le bruit et le joyeux grabuge de plaisir de tout ce beau monde m'est soudainement monté à la tête. Je n'en pouvais tout simplement plus de tout ce bruits. Sans plus d'avertissement, j'ai crié "ta gueule" sur tout le monde.  

Oh mon dieu....! 

Silence immédiat. Malaise immédiat, aussi.
Tout le monde s'est tu, bien entendu.
Et je regardais ma copine qui tout aussi brutalement, s'était arrêtée de chanter.
Elle me regardait, interdite, blême.

Quant à moi, je fus saisis par mon propre cri. Tout d'abord, je crie rarement sinon voire jamais. Mais ce qui me torturait, c'est que je n'ai rien vu venir: ce cri est parti tout seul en quelque sorte. J'avais honte et je me suis excusée tout de go, tellement malade de ce que je venais de faire.

Diplomate, mon amie ne m'en a pas tenue rigueur et a accepté mes excuses.
Mais je suis restée avec un certain malaise.
Je me suis demandée si je n'étais pas en train de perdre les pédales. 
Sérieusement.
Je ne me reconnaissais pas du tout.
Étais-je en train de devenir folle?

Cette explosion pas très cool m'indiquait que quelque chose n'allait pas. Cependant, ça m'aura pris des années avant de comprendre ce qui m'arrivait.  

À cette époque, je ne savais pas que je vivais avec l'encéphalomyélite myalgique et la fibromyalgie. J'étais fortement dérangée par les niveaux de bruits élevés déjà à ce moment, mais sans savoir pourquoi.





Nous avons reparlé de cette histoire ces derniers jours. Bien sûr on en rigole aujourd'hui, et on s'amuse même en se lançant des "ta g........" , et en grognant en supplément, pour caricaturer encore davantage. 
On en rajoute un peu quoi :)
 
Si je vous raconte cette histoire, c'est pour souligner que lorsqu'on n'a pas toutes les informations sur notre santé, il nous manque alors des éléments de compréhension, et cela change beaucoup la vision qu'on peut en avoir.  Et il peut y avoir des conséquences fâcheuses. Dont celle d'ignorer par exemple, que les bruits peuvent nous déranger à cause de notre cerveau, incapable de supporter ce type de stimulations.

Et moi qui croyait que j'étais en train de devenir folle :(
Eh non. Comme le dit si bien mon amie, "c'est ta maladie qui criait, pas toi". 
C'est une façon de voir les choses....

J'ai beaucoup de chance, dans le fond, car cette amie tient beaucoup à moi. Malade ou pas, elle m'aime comme je suis. D'où la chance énorme de connaître cette amie.

Cette précieuse amie en sait TELLEMENT sur mes maladies, c'est incroyable. En bonus, elle a une mémoire phénoménale et se rappelle un foule de détails sur ma santé, que j'ai bien souvent perdus de vue. Elle m'écoute, même si je répète inlassablement les mêmes histoires. Elle me comprend, elle est une sorte d'âme soeur spirituelle. On rit, et on est aussi sérieuses. On se dit exactement ce qu'on pense, sur une foule de sujets.

J'ai eu beau lui dire ces mots méchants, elle est encore et toujours là. En fait, nous sommes là l'une pour l'autre et cela compte beaucoup pour nous, au quotidien.

Mon amie sait même observer les gens, et elles voient "ceux qui me ressemblent" (look fatigué, yeux creusés, visage étiré etc.), et elle les "reconnaît": ce sont parfois d'autres personnes qui vivent avec l'encéphalomyélite myalgique. Elle a même aidé un collègue qui en souffre à son travail.

Je vous souhaite d'avoir autant de chance que j'en ai avec vos amis et votre entourage. Car l'amitié et l'amour de ceux qui nous aime sont essentiels à notre vie rapetissée par la maladie et les douleurs. Notre espace social devient minuscule avec le temps. Et cette affection nous permet de nous épanouir même en étant malades ou diminués. 


Bonne fin de journée,


Mwasi Kitoko

vendredi 4 décembre 2015

Une marsienne au centre-ville

Bonjour,

Aujourd'hui je me suis levée avec un plan en tête. Faire un petit tour au centre-ville.

Il y a de cela 3 ans, j'arrivais encore à y magasiner, et je pouvais tenir le coup environ 1 heure 30 avec des bouchons dans les oreilles. Sans bouchons, le temps d'endurance aux bruits (et fatigue augmentée par conséquent) est plus court d'au moins 30 minutes et plus. À l'époque, j'avais un circuit de 3-4 magasins que j'aimais visiter.

Mais ce matin, j'étais à la recherche d'un livre que je n'ai malheureusement pas trouvé. Arrivée à l'énorme librairie de deux étages, mon cognitif commençait à ramer déjà un peu: beaucoup de gens, du mouvement, des commis à tous les deux pas avec un sourire figé pour proposer de l'aide, les escaliers roulants....ouf. J'ai vite fait de repérer l'étage et la section désirée.

Mais j'ai fais chou blanc car mon livre n'y était pas. Dommage. 
Et comme j'étais proche de mon ancien circuit de magasins préférés, j'ai pensé en visiter un.  

Là, ce fut étrange. J'entre, je fouine un peu partout.
Là encore, je me sens submergée: bruits forts, musique de Noël (oh my goodness :( ), commis à gogo un peu partout, tout plein de clients etc. Je fais le tour, visite quelques sections. Je ne me retrouvais plus ni dans le réaménagement du magasin, ni dans tout l'étalage de fringues. 

Perdue. 
Une marsienne en visite au centre-ville.
Je ne me retrouvais pas dans les vêtements en vente, c'est à dire que rien ne me plaisait ou n'attirait mon regard.

Pourtant...

C'est bien là que j'achetais mes vêtements auparavant, non?

Eh ben voilà, il semble que j'ai changé.
Il est vrai que j'ai été forcée de changer mes habitudes de consommation par la force des choses, le budget ayant rétrécit dangereusement. Mais au-delà de ce constat, j'ai réalisé que rien ne me tapait dans l'oeil,  enfin du moins dans le circuit "d'avant".

Un autre constat: après être sortie de cet unique magasin (la librairie ne compte pas), j'ai pensé quelques micro secondes me rendre à un autre magasin de ce circuit pour vérifier ma sensation de marsienne.  Pas possible: je n'ai plus assez d'énergie pour faire ma petite vérification. Alors j'ai décidé de retourner sur le champ, pas de temps à perdre.

Mais avant de sauter dans le métro, j'ai été happée par un nouveau commerce qui a ouvert ses portes il y a quelques jours. Un magasin Lindt! Oui, oui. Imaginez, que du chocolat et gâteries Lindt sur tous les murs!

Comment résister?   :)
Une commis m'accueille avec une de ces petites boules maléfiques: ça fond dans la bouche comme c'est pas possible. Serais curieuse de connaître les ingrédients? Plein d'huile de palme? Je ne sais pas. Certainement. Mais ce que je sais par contre, c'est que c'est fondant, délicieux, et que je n'arrive plus à manger d'autre chocolat que cette marque. 

J'ai vu une dame acheter une boîte pleine de ces petites boules de bonheur. Vous voyez la boite cartonnée dans la photo? Presque 50$ pour une boite pareille...Ah la la. Même si j'avais eu les sous, je ne suis pas certaine que j'en aurais acheté autant.

Parce que je me dis que peu, c'est mieux. 
Alors j'ai acheté quelques boules que j'ai partagé avec ma fille au retour. 

Heureusement, même si j'étais un peu dans l'état de marsienne au centre-ville, du moins ais-je gardé mon coeur d'enfant pour ce qui est du chocolat...Et c'est important de s'accorder des petits plaisirs, qui ne sont pas obligatoirement achetés dans un centre commercial.

Là, je me relève de ma sieste sacrée et je me trouve bien chanceuse d'être au chaud à la maison. J'ai une pensée pour tous ceux qui travaillent dans les centre d'achats: ça ne doit pas toujours être évident de travailler avec le public, et dans le bruit assourdissant du royaume de la consommation.

J'ai la chance d'être malade. Oui, vous avez bien lu.
Je suis hors course, je suis malade et c'est une chance.
Car j'ai dorénavant le temps de respirer, de vivre au ralenti, de réfléchir. 
De prendre soin de moi à la seconde près, comme et quand je l'entends.
Pas riche vous me direz. Mais j'ai un toit sur la tête et les besoins de base sont comblés.

On ne fera pas semblant qu'il n'y a pas la contrepartie spéciale qui vient avec cette chance, soit le lot de douleurs, d'épuisement, de médicaments, de rendez-vous, de poursuite juridique. Elle est bien là. Mais malgré ET avec tout cela, je persiste et signe.
J'ai la chance d'être arrêtée, de ne pas travailler.
Finie la violence envers mon corps.

Mon corps a "trouvé" ce qu'il fallait pour m'arrêter.
Il est sensé, brillant. Il est fort et fragile tout à la fois.
Bon, s'il m'avait demandé mon avis peut être n'aurions-nous pas été d'accord, lui et moi.
Alors oui, j'ai cette chance d'être malade, d'être au tapis. 
Et la vision n'est pas si mal vue du sol.

Essayez pour voir. C'est surprenant :)


Je vous laisse sur ce billet un peu fou.


Bonne fin de journée,

Mwasi Kitoko alias la marsienne

mardi 3 novembre 2015

Zénitude dans le bruit.....aoum :)

Bonjour,

C'est bien connu des médecins et de ceux qui souffrent d'encéphalomyélite myalgique, plusieurs d'entre nous ressentons les bruits environnants (gens qui parlent, bruits de camion, tondeuse, avion etc.) comme s'ils retentissent à des décibels impossibles dans notre tête.

Pour ma part, il m'a fallu plusieurs années avant de comprendre que je vivais cette intolérance. 

Il m'a fallu un mini drame pour m'en rendre compte. 

Ma grande amie était en visite chez moi et dans la foulée de plaisir d'être tous ensemble avec mes filles, elle s'est mise à chanter. Tous les bruits telles que les discussions entre nous etc., avait fait en sorte que sans m'en rendre compte, mes nerfs étaient  tellement "crinqués" par le niveau de bruits, que j'ai pété les plombs et j'ai parlé sur un ton très désagréable à ma copine, pour la faire taire! Eh oui....Immédiatement, je me suis sentie vraiment mal à l'aise de ma réaction impulsive et je lui ai présenté mes excuses. 

Cet épisode "pétage de plomb" m'a donné un véritable choc, car je ne me reconnaissais pas...Je n'ai pas pour habitude de lever le ton et le fait que ce soit envers mon amie que j'adore ET à cause du bruit m'a vraiment déstabilisée. J'avais soudain l'impression que j'abritais un monstre ou pire, j'étais ce monstre qui crie sur les autres parce qu'il y a du bruit.

Évidemment, mes recherches et lectures m'ont amené à comprendre que j'étais devenue intolérante aux bruits environnants, du moins quand ils atteignent un certain niveau. C'est un des éléments cognitifs qui sont atteint par l'EM, entre autre. Depuis, j'ai découvert les vertus de l'utilisation de toutes sortes de bouchons et j'arrive à mieux gérer les bruits, et à protéger mon cerveau.


Coin de rue à l'allure d'un champ de mines


Depuis hier, des travaux majeurs ont débuté juste devant l'édifice où j'habite, et en fait, la circulation est complètement interdite. C'est tout le carrefour qui est sens dessus dessous, et ce pour six semaines. 

Hier, je m'amusais en pensant comme c'est étrangement comique: des travaux majeurs, du bruit à revendre car tout le tour de l'édifice (ou presque) est entouré de pelles mécaniques, de marteaux-piqueurs, de camions qui transportent terre et asphalte détruits etc. 

En temps normal, je serais d'humeur irritable. Mais j'ai décidé que la situation était plutôt comique. Oui, il y a beaucoup de bruits. Et quand tout ce monde s'agite autour de ma maison, je sens même les fondations qui tremblent. Mais dans le fond, je m'amuse parce que dans les faits, non seulement je n'ai pas de contrôle sur la situation, mais au moins, j'ai le plaisir de choisir quelle attitude adopter face à cette situation, j'insiste, assez comique. 

Mise à part la justification de ces travaux de la ville, comment expliquer que tout ce barda encercle l'édifice d'une personne vivant des troubles du sommeil, et souffre des bruits environnants forts?

Eh bien c'est ainsi. Je n'arrive tout simplement pas à me fâcher :) 

J'accepte, c'est tout. Et puis je m'organise. J'ai mes bouchons 29 décibels pour les dodos.  

Aujourd'hui, il a fallu faire des provisions d'eau car il y avait coupure de service. Avec ma fille, nous avons rempli un paquets de contenants d'eau et depuis ce matin, c'est un peu la vie de camping, si on peut dire. 

Je me suis dépêchée de prendre ma douche, moi qui ne peut vivre sans une douche bouillante quotidienne qui masse mes muscles endoloris. Mon moral quant à lui est en bonne forme, mieux que mon corps, qui se traîne un peu. J'avoue que je suis assez fatiguée ces jours-ci.

Pour le moment, je dirais que c'est davantage le changement d'heure qui me cause des petits problèmes: mon sommeil qui n'est déjà pas très bon, a tendance à l'être encore moins depuis dimanche. Je me rappelle qu'au changement d'heure du printemps, j'ai vécu une situation similaire..

Pendant que j'écris ces dernières lignes, je vais de ce pas réchauffer mon sac magique car mes épaules sont très courbaturées puis je file vers mon lit pour ma sieste sacrée. 


Bonne journée à vous,

Mwasi Kitoko 

lundi 23 mars 2015

Gros lundi, petite semaine.

Voilà une expression souvent utilisée au Québec!

Et j'ai pensé à ce titre pour vous relater ce lundi -pas encore terminé d'ailleurs-, qui sortait de l'ordinaire.

8:00 ce matin, je prends mon petit café du jour. 
Environné de fenêtres tout le tour, mon appartement est situé à un carrefour de rues et je voyais un gros camion blanc se stationner. J'ai senti que j'en entendrais parler, sans savoir de quoi encore il s'agissait.

Une minute plus tard, un ouvrier cogne à ma porte et m'explique que cette semaine, ses collègues et lui installent de nouvelles portes avant et arrière pour les logements. Enfin! Voilà plus de onze ans que je vis ici et depuis, tous les locataires ne parlaient que du futur changements de portes assez urgent et nécessaire. Bref, bien contente d'apprendre la bonne nouvelle...

Bon. Rappelons qu'aujourd'hui, il fait environ -25, avec des vents assez forts.
L'ouvrier me demande s'il peut installer son chargeur de batterie pour ses outils, puis ses tubes de mousse  isolantes à réchauffer dans la maison sinon la mousse ne sort pas. 
Ouf....J'essaie d'être conciliante et de mettre un peu du mien et j'accepte. 

Bon. Là, ce sont les demandes pour aller aux toilettes qui suivent....deux ouvriers.
Passe toujours jusque là. 
J'essaie de me mettre à leur place: -25, difficile de faire ça dehors, n'est-ce pas? Et je rigolais dans ma tête en me demandant: et si ç'avait été des femmes ouvriers?!



Changement de porte avant: on se gèle royalement dans la maison car les ouvriers doivent aussi changer le cadrage et c'est tout grand ouvert!

Je suis toujours en pyjama, pas eu le temps de me changer. J'ai diminué le chauffage dans la maison pour ne pas l'utiliser en vain. Moi qui avait déjà froid, c'était carrément intenable.

Je voyais le temps passer....et l'heure de mon dodo venir.
J'y tiens à ce dodo, croyez-moi.
Alors j'ai appelé un des ouvrier et je lui ai expliqué qu'à partir de 13:00, que je ne voulais pas entendre de bruits, si possible, et de voir ce qu'ils pouvaient faire pour qu'on s'entendent ensemble. 
Il a compris ma demande et il s'est alors ajusté en travaillant tout de suite sur la porte arrière, celle qui dans le fond, allait demander passablement plus de boulot.

Et c'est là que ce fut le plus difficile.
La porte était si vieille et le cadrage tellement usé, que l'ouvrier a quasiment tout arraché de force, y allant d'une scie circulaire, d'un pied de biche etc,. 
Bruits de scie.....aie!
Mais le pire était le FROID intense qui entrait dans la maison...
Brrrrrrrrrrr..........un -25 bien senti courait sur le sol de l'appartement. 
Je tentais entre temps, de manger mon dîner au travers de tout cela.

Il fallait bien qu'ils fassent leur boulot et moi, que je pratique ma patience.
Mais j'avoue que ce fut assez ardu. Bruits forts, va-et-vients multiples dans mon logement habituellement calme (propre, ayoye les bottes!), froid intense comme si j'habitais dehors, la fatigue et l'épuisement à force d'essayer de me garder au chaud et de tenter de contrôler mes nerfs, ouf!

Mine de rien, cette histoire de changements de portes a pris tout l'avant-midi.
Eh oui.
Vers 13:30, après que les ouvriers aient installé la nouvelle porte arrière dans son cadrage, j'ai pu enfin gagner mon lit. Et quelle sieste ce fut. Quasiment un évanouissement immédiat dans mon lit bien-aimé!

Si l'on suit la fameuse expression "gros lundi, petite semaine", le reste de la semaine devait être bien calme....Et ça m'arrangerait, je crois bien. Je me rends compte que je n'aime pas trop être dérangée dans ma routine et que ça apporte une certaine dose de stress. Mais peut-on tout éviter? Pas certaine...

En attendant, j'apprécie les nouvelles portes plus modernes et nettement plus jolies de mon appartement.


Bonne fin de journée (dans mon cas, très contente qu'elle soit sur la fin....)

Mwasi Kitoko