"La maladie m'est tombée dessus subitement en mai 2013. J'avais 59 ans, et je travaillais à l'hôpital Notre-Dame. Mes journées commençaient à 3 h 30 le matin: à 6 h j'étais au bureau, et souvent je terminais à 17 h.
Je sais que j'ai beaucoup travaillé dans ma vie. J'ai élevé seule mes 3 enfants, j'ai aidé à l'éducation de ma petite fille qui a maintenant 17 ans, et j'ai aidé financièrement aux besoins de sa mère et d'elle même pour qu'elles ne manquent de rien.
J'assumais les détails du quotidien, popote, courses, ménage. Je n'avais pas le choix, car ma fille pendant tout ce temps traversait une très mauvaise période (alcoolisme, drogue, dépression). Ça a duré dix ans.
Bref, je n'ai pas de réponse et aucune explication.
Pensez-vous qu'un jour nous allons retrouver une vie presque normale, pouvoir faire des projets, nous lancer des défis personnels?
Aujourd'hui quant à moi, la vie se limite à quelques minutes à la fois, sans plus.
Mon rêve est de pouvoir espérer être capable de me tenir sur mes jambes pour pouvoir descendre les escaliers et aller marcher dehors, ne serait-ce que 5 minutes. Ne plus être enfermée dans la maison, pouvoir aller faire quelques commissions, aller me faire coiffer (trois ans sans coiffeuse, moi qui entretenait mes cheveux scrupuleusement). Aller au musée, aller voir une pièce de théâtre, aller voir un spectacle, cuisiner de bons petits plats, et ma foi j'étais très bonne. Je ne souhaite que de toutes petites choses.
Voilà c'est ma vie maintenant...Une vie bien petite."
Maka, Montréal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire