samedi 20 juin 2015

Étude sur les troubles de l'humeur et les maladies autoimmunes.

Bonjour,

Si vous avez lu le billet d'il y a deux jours où je parlais d'angoisse souvent ressentie, un drôle de hasard fait en sorte que Cort Johnson a publié un billet hier intitulé "Depressing Consequences: The Infection Mood Disorder Connection Revealed", une étude en lien avec la dépression, les troubles de l'humeur, l'EM SFC et la fibromyalgie.




Voici un court extrait du billet (traduction libre):


"Nous savons que de nombreux cas de fibromyalgie et  d'EM/SFC commencent par une infection et que ces infections conduisent à ce qu'on appelle  un "comportement de maladie" :  la fatigue, la douleur, les difficultés de concentration, les problèmes de sommeil et l'apathie que l'on remarque lors d'une infection sont destinées à obliger une personne à se retirer de la société pour cesser la propagation d'une infection. Cette étude ne répond pas aux questions sur l'EM/SFC et fibromyalgie, mais elle aide à répondre et à clarifier le rôle des systèmes immunitaires dans la production de symptômes neuropsychiatriques comme la dépression. L'étude s'est intéressée à la question de savoir si en ayant une réponse immunitaire significative, une infection grave ou un trouble auto-immune, cela augmente les risques de développer une dépression. Voilà une question très intéressante étant donné la forte incidence de l'infection déclenchée EM / SFC et FM et les taux élevés de troubles de l'humeur trouvés à la fois pour ceux qui vivent avec ces maladies."

Résumé

D'après ce que j'ai lu, cette étude a impliqué 3,5 millions de personnes qui ont été suivi dans des hôpitaux du Danemark (hôpitaux généraux et psychiatriques) entre 1977 et 2010. Les chercheurs ont étudié l'incidence entre les diagnostics psychiatriques et ceux d'infections sévères (septicémie, infections du système nerveux central, infections urogénitales, etc), et 33 types de maladies autoimmunes retrouvées chez les patients. La question était de savoir si, après avoir été suivi à l'hôpital pour une infection ou une maladie autoimmune,  cela augmente le risque d'être diagnostiqué avec des troubles de l'humeur. 

L'ensemble de l'étude indique qu'avoir une infection ou une maladie autoimmune augmente le risque de 50% d'être diagnostiqué par la suite avec des troubles de l'humeur. Ce sont la présence d'infections qui auraient les impacts les plus significatifs, toujours selon ce que rapporte l'étude. Le simple fait d'être suivi en milieu hospitalier pour une infection sévère augmente le risque de diagnostic de troubles de l'humeur à 62%. L'étude suggère aussi que 12% de tous les troubles de l'humeur auraient pu être évités s'il n'y avait pas eu une première infection. Ce risque serait plus élevé pendant l'année et les deux années suivant un diagnostic de maladie autoimmune. Vivre avec une maladie autoimmune produit des anticorps connus qui affectent le système nerveux central et augmente encore ce risque.  En examinant le "timing" (des diagnostics), cela indique que le risque d'être diagnostiqué avec des troubles de l'humeur est  significativement plus élevé dans l'année après avoir eu un diagnostic d'une maladie autoimmune, peut être à cause du taux élevé d'inflammation qui est présent. 

Savoir avec exactitude comment l'inflammation du corps augmente le risque d'être diagnostiqué avec des troubles de l'humeur n'est pas clair, mais il y aurait deux possibilités. Les taux élevés d'inflammation pourraient endommager la "barrière sanguine", permettant ainsi aux agents infectieux et la cytokine d'entrer dans le cerveau. L'inflammation peut aussi déranger le niveau de sérotonine (qui apporte le "calme") et l'activité du glutamate via le trajet trytophan-kynurenine.

Bref, tout cela pour dire que les troubles de l'humeur semblent avoir une composante physiologique qui s'explique, et qui seraient liés à la présence d'infections et de maladies autoimmune et leurs impacts sur le corps. Pour lire l'étude en question (version anglaise) intitulée "Autoimmune diseases and severe infections as risk factors for mood disorders: a nationwide study" :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23760347

Pour lire le billet entier de Cort Johnson: 
http://www.cortjohnson.org/blog/2015/06/19/infection-depression-chronic-fatigue-fibromyalgia/


Les résultats de l'étude sont intéressants mais je trouve le constat difficile à accepter: oui, les troubles de l'humeur et les états dépressifs font parti de mon tableau, et du tableau de bien des personnes qui comme moi, vivent avec des maladies autoimmunes. Sur le plan rationnel c'est bon, mais sur le plan émotif, je ne trouve pas ça évident. 

Savoir ou comprendre qu'il y a une partie physiologique me rassure en partie: cependant, il me reste à voir ce que je peux faire par moi-même pour m'aider quand je ne suis pas au mieux psychologiquement.

Il est vrai que je peux me rendre au CLSC et tenter de rencontrer un travailleur social pour me venir en aide.

Au moins, je sais que je ne suis pas la seule à vivre ces troubles de l'humeur....
Mince consolation mais parfois vaut mieux avoir du "mince" que rien du tout :) 


Quoiqu'il en soit, je vous souhaite un beau samedi.

Mwasi Kitoko

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