Je relisais le billet "stabilisation", et je me suis dit que le titre du jour allait tout à fait dans le sens inverse.
J'ai débuté une vie de cartons. C'est ce qui est à l'ordre du jour depuis les dernières semaines. Je vais dans les commerces le matin quand j'ai de l'énergie, et je cueille ce que je suis capable de prendre.
Je continue le triage de 13 ans de vie à la même adresse, et c'est tout un défi pour moi. Dans cet appartement, j'ai débuté une tranche de vie avec deux adolescentes maintenant devenue des femmes.
Une petite anecdote pour vous faire sourire: je vais souvent à la société des alcools, qu'on appelle communément la S.A.Q au Québec.
Je souris quand j'entre dans ce lieu, car il y a de l'alcool à gogo, et je n'ai pas le souvenir quand j'ai bien pu en boire la dernière fois.
Remarquez ce n'est pas un sacrifice dans mon cas, car avant d'être malade, j'en buvais rarement. Avec tout ce que je bouffe comme médicaments, je ne suis vraiment pas tentée.
Je prends les boites empilées contre le mur de l'entrée du commerce, expressément prévu pour les déménageurs à la recherche de cartons. Le 2e endroit de ravitaillement de cartons, c'est la boulangerie d'une grande surface d'alimentation pas très loin du premier commerce: ils ont de plus grandes boites, parfait pour les trucs pas lourds tels que des couvertures, draps etc.
Énergétiquement parlant, je me sens plutôt du style "pot de café". Mon corps est dans une sorte de fébrilité, et je dois souvent m'asseoir quand je remplis des boites, j'ai les jambes qui amollissent assez vite.
Mes pensées tournent aussi dans toutes les directions, et j'essaie de ne pas perdre la tête avec les détails qui n'en finissent plus d'arriver au fur et à mesure. Pour m'aider, j'ai attrapé un cahier ou je note chaque jour ce que j'ai à faire, à qui j'ai parlé, le comment du pourquoi etc.
Je le trimballe partout avec moi, car c'est une partie de mon cerveau qui s'y trouve :)
Je me force pour les siestes qui ne sont pas des plus efficaces. Pourtant, je m'étends quand même dans mon lit pour au moins une heure, je m'y oblige en fait. Je ralentis la respiration le plus possible. Je me dis que mes organes n'ont pas à supporter la station debout.
Pour ralentir l'esprit quand je suis en repos, j'essaie de faire semblant que tout va bien, que tout baigne et que je n'ai pas de problèmes à régler. Eh oui, je fais semblant quoi. Ça fonctionne une fois sur deux je dirais.
Mes pensées tournent aussi dans toutes les directions, et j'essaie de ne pas perdre la tête avec les détails qui n'en finissent plus d'arriver au fur et à mesure. Pour m'aider, j'ai attrapé un cahier ou je note chaque jour ce que j'ai à faire, à qui j'ai parlé, le comment du pourquoi etc.
Je le trimballe partout avec moi, car c'est une partie de mon cerveau qui s'y trouve :)
Je me force pour les siestes qui ne sont pas des plus efficaces. Pourtant, je m'étends quand même dans mon lit pour au moins une heure, je m'y oblige en fait. Je ralentis la respiration le plus possible. Je me dis que mes organes n'ont pas à supporter la station debout.
Pour ralentir l'esprit quand je suis en repos, j'essaie de faire semblant que tout va bien, que tout baigne et que je n'ai pas de problèmes à régler. Eh oui, je fais semblant quoi. Ça fonctionne une fois sur deux je dirais.
Bien des difficultés également à respecter mes limites énergétiques.
Je regarde l'heure pour vérifier si ça correspond au repas, car pas d'appétit.
Je regarde l'heure pour vérifier si ça correspond au repas, car pas d'appétit.
Pas bon ça.
Mais je me surveille..
Mais je me surveille..
Je me sens oppressée parfois. Souvent même.
Je me dis que tout ÇA est trop gros pour moi, que je n'y arriverai pas.
Le ÇA, c'est: débrancher de mon emploi et de la sécurité sociale pour vivre de ma pension à venir. Y a aussi un déménagement à la clé, car le logement est trop grand et trop cher pour mes moyens. Y a le dossier juridique qui n'est toujours pas réglé: l'assureur ne reconnait toujours pas ses responsabilités contractuelles à mon égard. C'est une bataille coûteuse, avec ses conséquences diverses sur ma
vie ainsi que sur celle de ma famille.
Il est vrai que je suis à bout physiquement, moralement. Mais qui ne le serait pas?
Il est vrai que je suis à bout physiquement, moralement. Mais qui ne le serait pas?
Ce que l'assureur n'a pas encore pigé, c'est que je ne lâcherai pas tant que je n'aurais pas eu gain de cause. Et s'il faut se retrouver en procès, eh bien allons-y...La seule raison qui me ferait abandonner, c'est si je meurs. Et encore. J'ai demandé à mes filles de prendre le relais de cette poursuite si jamais je décédais. Bien, on ne sait jamais...
Pour le moment, je vais tout faire pour tenir le coup.
Pour moi, pour les miens, et pour toux ceux qui se battent comme moi pour faire reconnaître leurs droits, faire reconnaître l invalidité quand nous sommes malades souffrant de l'encéphalomyélite myalgique. Bon je me répète je crois, mais tant pis.
Je vous laisse sur ces quelques lignes, car j'entends l'appel des cartons...
À très bientôt :)
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