Il y a cinq ans, mon assureur coupait les prestations
d’invalidité. Raison de la coupure : "madame n'est pas malade, elle "acte" ses maladie".
Je ne sais pas comment on peut acter de mal dormir la nuit,
d’être cernée, affaiblie, confuse, désorientée, maganée, s'évanouir un peu partout, comme on dit en bon
québécois. Vous aurez compris que la raison évoquée n’a rien à voir
avec moi. S’il y a un ironie à souligner un point positif en commun chez les
assureurs, c'est qu'ils font preuve d’une imagination débordante quand il est
temps de donner les raisons de leur refus!
Bref après cinq années de lutte juridique, l’assureur a
finit par abdiquer, le mois dernier.
Il devra donc payer le passé, et le futur etc.
Retour case départ où nous étions tous il y a cinq ans.
Une victoire éclatante :)
Alors, chère compagnie d'assurance, qu'en penses-tu?
T'as vu comme j'ai la tête dure?
Après cette effervescence stressante, je suis dans une
période de « cool down ». Repos mental et physique intense. Dodo, douces balades dehors, retour à la maison. Et on recommence le lendemain...
Je me rends compte comment ma décision de déménager avant la
fin de cette histoire juridique était une super bonne idée. Me retrouver dans mon nouveau chez moi à la fin de cette
lutte me réconforte, me pacifie, me réconcilie doucement avec la vie.
Mon nouveau chez moi, c’est le centre de mon univers.
Pour avoir vécu en chambre pendant 18 mois, je peux vous
dire que maintenant, j’adore mon logement comme jamais je n’en ai aimé un! Pour ceux qui ont suivi un peu mon parcours,
vous savez que j’ai dû abandonner le logement que j’habitais avec mes filles, faute
de revenus suffisants pour l’occuper, causé par l’assureur qui refusait de reconnaitre
ses responsabilités face à ma condition de santé.
Bref depuis septembre dernier, j’ai la joie d’occuper un
logement coquet, exactement ce que je recherchais. Ma priorité était d’avoir
accès à un logement de qualité sans me ruiner, et situé au rez-de-chaussée :
l’énergie déficiente et les douleurs aux hanches s’en trouvent soulagés, du
moins en partie. Les autres priorités étaient l'accès facile à une bibliothèque, une
pharmacie et des épiceries. Mission accomplie : tous ces services sont à
portée de marche en moins de 10 minutes. Ainsi, je sauvegarde mes capacités et je
maintiens mon autonomie, très important pour moi.
Les premiers jours, je
me promenais de pièce en pièce, en disant à voix haute : « c’est à moi
tout ça?! ». Comme si j’en doutais ou bien au contraire, comme si je
cherchais à me convaincre jour après jour que oui, tout cela est bien à moi.
L’étape de la vie de chambreuse derrière moi, peut être a–t-il fallu que je passe par là pour apprécier triplement d’avoir mon propre
espace de vie? Après tout, avoir un
logement est tout ce qu’il y a de plus banal.
Mais quand on passe par une traversée du désert, introduire une clé pour
entrer chez soi devient un geste chargé en émotions, et en reconnaissance. Reconnaissance envers qui envers quoi? Je ne
sais pas. Juste de la reconnaissance, c’est tout. Remercier pour ce chez moi,
remercier pour le fait de retrouver peu à peu mes marques dans une nouvelle vie
qui commence.
Dans les prochains jours, je prépare mes rendez-vous
médicaux qui auront lieu d’ici Noël. Je note, je questionne, j’imprime de
courts documents sur l’EM pour mes médecins. Je me fais aussi un compte-rendu
des derniers mois pour le rhumatologue, question de voir ensemble s’il y a des
détails qui évoluent dans ma condition de santé.
Pour le moment, je savoure ma tisane de verveine tout en
regardant la neige qui tombe doucement par la fenêtre.
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