Depuis quelques temps, je vis une certaine acceptation par rapport à mon état de santé. Un premier pas, disons.
Comme tous les être humains, je n'aime pas souffrir, loin de là.
Le manque de sommeil réparateur, les douleurs, les symptômes cognitifs invalidants ne me sont pas devenus soudainement une partie de plaisir.
Non plus que les malaises post-effort quand j'ai dépassé mes limites.
Tout ça ne m'empêche pas de pleurer.
Ou d'être parfois bien découragée, d'avoir un petit moral.
Mais somme toute, je sens qu'au fond de moi, j'accepte.
J'accepte que mon corps soit malade.
Qu'il fait ce qu'il peut avec ce qu'il a...
J'accepte mieux de devoir me reposer. Même si je n'en ai pas envie.
Résister ou me rebeller me conduit à vivre plus de souffrances encore, si cela se peut. Plus sage d'accepter...Pour vrai.
J'accepte que je ne suis plus la femme "d'avant".
J'accepte que mon tempérament d'un naturel sociable et enjoué, n'est plus le même.
J'accepte.
J'accepte, et je décide de m'accueillir plus.
Mieux aussi.
J'apprends dans tous les cas.
J'apprivoise la personne que je suis en train de devenir.
Cela ne veut pas dire que la vie est devenue facile pour autant.
Accepter n'aplanit pas les moments difficiles que l'on vit.
Dans un sens, je cesse de me retourner contre moi-même.
Ou de m'en vouloir d'être malade...
Cela veut dire que je ne décolle pas au quart de tour et...m'enrager.
Je peux faire d'autre choix...
Je fais le choix d'accueillir où je suis.
Chaque jour, à mon rythme.
Je vis avec des maladies chroniques.
Je ne peux plus travailler.
Je n'ai plus l'énergie mentale ni physique pour développer de grands projets de vie.
Ou même de vivre des passions dévorantes pour des intérêts.
Il m'est plus "économique", moralement et physiquement, d'accepter où je suis.
Et d'accepter qui je suis. C'est moins énergivore.
Souvent, j'ai tendance à me cabrer moralement.
À vouloir lutter.
Comme une forme de résistance insidieuse, je dirais.
Que je ressens même parfois physiquement.
Résister ou me cabrer en pensant à ma santé a pour effet d'augmenter l'anxiété.
Et le désespoir.
Ce qui ajoute à la situation.
Lorsque je suis dans une telle attitude, je prends une pause.
Je ralentis encore plus.
Pour comprendre ce qui se passe.
Méditer, réfléchir.
M'accorder de la douceur, de la compassion.
J'ai réalisé que j'avais peu de compassion envers moi-même.
Pour d'autres oui, mais pas pour moi.
C'est en train de changer, lentement.
Un jour à la fois.
J'accepte.
J'accepte qui je suis.
J'accepte que le processus d'acceptation aille dans tous les sens.
J'accepte d'avance que je vais tâtonner...
J'accepte.
Il y aura probablement du découragement, des larmes...
J'accepte et j'embrasse le tout.
Car c'est ma vie.
C'est celle que j'ai :)
J'accepte qu'elle zigzague parfois.
Et qu'elle me berce aussi.
Que le chemin est beau!
"Vous êtes à la recherche du monde pour trouver un trésor, mais le vrai trésor, c'est vous" -Rumi