Au-delà de mon instinct de chercheuse qui me pousse à lire et à trouver de nouvelles idées pour mieux vivre, il y a une femme en quête de son propre rythme.
J'ai compris que trouver son propre rythme est un défi quotidien.
Je croyais qu'une fois trouvé, c'était quelque chose d'acquis et hop, on passe à autre chose.
Rien n'est acquis en permanence dans ce rayon.
Malade ou non, trouver son propre rythme varie d'un jour à l'autre, parfois quasi d'une heure à l'autre.
Ce rythme est constamment à retravailler, en fait.
Les journées s'écoulent à une allure où tout semble relativement semblable.
Dans le fond, il n'en est rien.
Mon corps n'a pas les même réactions d'un jour à l'autre, et aussi parce que la vie n'est jamais tout à fait la même, d'un jour à l'autre.
Les évènements quotidiens à l'échelle personnelle, familiale, amicale, nationale et internationale prennent place et influencent ce que nous sommes.
Il y a 35 ans presque jour pour jour, je donnais la vie à mon premier enfant.
J'étais la maman la plus fière de toute la planète, assurément.
C'était dans une autre vie, dans un autre rythme.
Moment idéal pour se rappeler que le rythme de ma vie a sérieusement changé.
Je savoure cet évènement.
Vraiment.
Donner la vie a été une des expériences les plus fortes pour moi.
Je ressens une grande satisfaction et un plaisir innommable à regarder vivre cette jeune femme remplie de vie, trente cinq ans plus tard.
Autre rythme
Mes amis proches et membres de ma famille travaillent dur, très dur.
Ils sont exténués physiquement, moralement aussi.
Ce rythme accéléré dans lesquels ils vivent me donne le vertige.
À écouter ce qu'ils vivent, je me sens carrément étourdie, quasi épuisée juste à les écouter :)
Je ne saurais plus suivre ce rythme effréné, c'est clair.
Je ne saurais plus suivre ce rythme effréné, c'est clair.
Certains m'envient et l'expriment à haute voix: "tu as de la chance d'être à la retraite", me disent-ils de temps à autre.
Oui, il y a une certaine forme de "chance", celle à laquelle j'ai travaillé pour en arriver là où je suis.
Je comprends pourquoi ils disent cela.
Retraite......ah ce mot!
Ça sonne comme "repos", "vie plus calme, relaxe" etc.
Parfois, je leur rappelle doucement que ma retraite se passe sous le signe de la maladie, de l'épuisement et des douleurs. Bien sûr, ils ne l'ignorent pas. Ils savent.
J'ai croqué cette image du minuscule escargot rampant dans ma cour sur une clôture mouillée.
Très lentement, il a fait son chemin et suivi son propre rythme pour aller je ne sais où.
Je me sens un peu comme cet escargot.
Je jauge mon propre rythme, d'un jour à l'autre.
Il est vrai que je me sens un peu seule dans la recherche de ce rythme propre à mes énergies.
Mais dans le fond, ne le sommes-nous pas tous, tout autant que nous sommes?
Vivre avec l'encéphalomyélite myalgique demande de la patience, beaucoup de patience. Tout comme cet escargot qui a fini par arrivé à destination même en toute lenteur....