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lundi 16 avril 2018

L'adrénaline et les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique

J'ai vu ce t-shirt en vente quelque part...


Un lundi matin sous la pluie verglaçante est parfait pour écrire un billet de blogue dans le confort de ma petite chambre  :)

Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de l'adrénaline, et plus précisément de ses effets sur les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique.

Mais d'abord, je débute avec le récit de mon expérience d'infiltration de cortisone sous échographie pour ma hanche droite que j'ai vécu la semaine dernière, car elle peut être fort utile pour les personnes affectées par l'EM (PAEM).

Pour rappel,  j'ai un diagnostic de coxarthrose des deux hanches, et le physiatre a recommandé que je reçoive des infiltrations de cortisone sous échographie. Je me suis donc présentée à ce rendez-vous. Une fois dans la salle, le spécialiste m'a pris par surprise en m'indiquant qu'il ne pourra pas faire les infiltrations des deux hanches le même jour. J'étais déçue, lui expliquant le peu d'énergie qu'on a avec l'EM. Il a eu alors un argument de taille: c'est beaucoup pour le corps de recevoir deux injections dans les articulations de la hanche, il faut donc être prudent...Vous voyez, moi j'avais une réaction écologique et économique: se déplacer encore m'épuisait d'avance. Je me suis rangée à son avis bien entendu. 

Et fort heureusement, d'ailleurs.

Après avoir nettoyé ma peau, le spécialiste a gelé localement sur le dessus de la cuisse presque dans l'aine. Ouf. Une fois la zone insensibilisée, il travaillait avec l'écran pour aller injecter la cortisone dans l'articulation. Malgré que je sois gelée, la sensation n'est pas la meilleure que j'ai pu ressentir dans ma vie. C'est l'affaire de quelques minutes, puis je suis repartie vers chez moi. 

La nuit fut catastrophique: douleurs intenses généralisées et insomnie comme de raison. 
Le matin, mon visage est tout rouge et chaud comme si j'avais eu un coup de soleil.
Mon visage est resté ainsi toute la journée, chaud et rouge vif.
Je sentais aussi dans mon corps une chaleur anormale qui passait comme des vagues.
J'ai même pris ma température: normale, pas de fièvre.
Mes battements cardiaques étaient très élevés ainsi que ma pression sanguine.
Et je me sentais comme si j'avais consommé 5 cafés alors que ce n'était pas le cas du tout.

Mon corps épuisé réagi-il à la cortisone ou à l'anesthésiant utilisé? Difficile de le savoir pour le moment, mais chose certaine il réagit.

L'article "Anesthesia Recommendations for Chronic Fatigue Syndrome & Myalgic Encephalomyelitis" explique que l'utilisation d'anesthésiants aux PAEM peut comporter des effets indésirables: il faut donc être prévenu.  Il faut y aller de prudence mais surtout, suivre attentivement les indications sur les réactions physiologiques, les produits anesthésiants à éviter ainsi que des conseils pour les PAEM avant de subir une chirurgie. En outre, le Dr. Paul Cheney, qui travaille depuis longtemps sur l'EM, prodigue ses conseils pour les PAEM et l'anesthésie. Je vous invite à lire l'article en entier car tous les détails sont importants (traduction google)

"Avoir l'EM ne dispense pas les patients d'autres maladies et conditions qui peuvent impliquer une intervention chirurgicale. Les procédures nécessitant une anesthésie, telles que l'extraction des dents de sagesse, la chirurgie de la cataracte ou l'ablation d'un appendice enflammé ou d'une vésicule biliaire, sont courantes dans la population générale pour prédire que vous suivrez une ou plusieurs procédures après avoir contracté l'EM / SFC. Le syndrome de fatigue chronique et l'encéphalomyélite myalgique (EM / SFC) n'exempte pas les patients d'autres maladies et affections pouvant nécessiter une intervention chirurgicale. Les procédures nécessitant une anesthésie, telles que l'extraction des dents de sagesse, la chirurgie de la cataracte ou l'ablation d'un appendice enflammé ou d'une vésicule biliaire, sont courantes dans la population générale pour prédire que vous suivrez une ou plusieurs procédures après avoir contracté l'EM / SFC. Contrairement à la population générale, les patients atteints d'EM / SFC ont un ensemble de sensibilités spécifiques qui nécessitent une modification des médicaments anesthésiques." 

Dans les anesthésiants, il y a des substances qui nuisent aux PAEM telles que l'adrénaline, l'histamine et plusieurs autres: il faut donc s'informer sur ce qu'on nous injecte exactement sous peine de vivre des réactions, intolérances ou allergies nocives pour notre corps déjà épuisé. Et dieu sait quelles autres réactions possibles.

L'idéal serait que je me réfère à mon rhumatologue pour en parler avec lui mais pour le moment, je vais me limiter à imprimer l'article et le partager avec mon médecin de famille que je verrai bientôt. La question importante pour moi présentement, est de tenter de déterminer si c'est une réaction OU une allergie peut être,  mais surtout, quel autre produit utiliser lors de la prochaine infiltration de la deuxième hanche. 

Adrénaline et le social  🎉


Toujours sur le même thème, une de mes filles nous a reçu pour un brunch familial. 
J'étais contente de voir toutes mes filles et mes sept petits enfants! 
Nous étions une bonne douzaine à manger et jaser, ça bourdonnait gaiement.
Plaisir, café, sourires, anecdotes et les enfants un peu partout heureux de se retrouver.
Bonheur oui, mais aussi.....l'adrénaline dans mon corps. 
Cette f....... substance-hormone qui parcourt mon corps est traitre. 

D'un côté je me sens "vivante", mais certes vraiment trop.
Dans mon corps, l'adrénaline m'a vraiment bien servie dans ma vie: j'ai carburé à l'adrénaline pour affronter des défis personnels, des obstacles ou combats qu'on s'encourage à surmonter, courir, faire du vélo etc. 

Sky was the limit :)

Cette substance ne me dessert plus avec mon état de santé. Quand il y a surcharge multi-sensorielle (bruits, mouvements, lumière etc.), mon corps envoie ces "shoots" sensations-messages pour essayer de compenser le manque d'énergie et l'incapacité à s'extraire de la situation.

ALERTE ROUGE!!!!!
ESCAPE!!!
SORS D'ICI !!!!
MAIS OÙ EST LA SORTIE??!!! 

😩😱😨



Est-ce le temps d'une autre prise de conscience?  

Dans les faits, je peux me nuire par moi-même avec l'adrénaline en ne respectant pas mes limites physiques et cognitives. Parfois, l'environnement n'est pas le déclencheur!

Lors de ce brunch, il semble que j'avais un air anxieux et nerveux de ce qu'on m'a dit. Je me sentais "speedy" c'est vrai, et avec le recul je comprends mieux ce qui s'est passé. Quand je suis plongée jusqu'au cou dans la situation, difficile de m'en extraire. À un certain moment j'ai déclaré que j'étais trop épuisée pour continuer le brunch mais reste que sur le coup, il m'est souvent difficile de relier sensations-messages intenses ("escape") du corps et agir tout de suite pour améliorer la situation. Je comprends mieux pourquoi maintenant: tout est dans le prochain article du Dr. Hyde.

Cette histoire de brunch introduit à merveille cet autre article fort intéressant, et dont j'ai déjà parlé. Cet article a été écrit par le Dr. Byron Hyde, un expert canadien sur l'EM basé à Ottawa. D'ailleurs j'ai vu qu'il est conférencier au symposium aux côtés du Dr. Ronald Davis, un autre spécialiste reconnu mondialement. Le Dr. Hyde a fondé ce site web qui contient énormément d'informations médicales sur l'EM (en anglais seulement) : http://hfme.org/whyde.htm.

En outre, il a écrit un article médical s'adressant aux médecins,  intitulé "comment aider les patients EM à gérer les rechutes et les décharges d'adrénaline" (voir plus bas ce texte en entier). (texte original anglais: http://www.hfme.org/adrenalinesurgetips.htm)

Cet article explique comment et en quoi l'adrénaline a/peut avoir des effets dangereux pour les PAEM. Il offre aussi des conseils très concrets pour aider à calmer une personne EM aux prises avec l'adrénaline. Comme personne affectée par l'EM, je crois qu'il importe de savoir tout cela, et de travailler sur cette thématique récurrente avec l'adrénaline. Je crois que c'est le travail d'une vie de gérer "la chose": plus on en sait, mieux on peut se gérer soi-même. Cependant, ce n'est pas si facile.

Les décharges d'adrénaline ont pris beaucoup de place dernièrement dans mon corps: période intensive de rendez-vous médicaux, une IRM, la nouvelle de la reconnaissance de mon invalidité, et j'en passe:  beaucoup d'adrénaline, ce qui fouette mon corps à l'excès.  L'adrénaline aide sur le coup pour accomplir certaines choses, mais ses effets sont vraiment néfastes dans mon cas.

Je me sens "électrique",  comme si mon corps a fait de l'excès de vitesse, ce qui se traduit par une plus grande difficulté -encore!-, à m'assoupir, à me calmer, à dormir. J'ai du pain sur la planche, je le reconnais. Je suis sérieusement épuisée. Cependant, mon moral tient et c'est une bonne chose. Reste que je dois faire redescendre mon système nerveux, tout en douceur svp.....

En terminant, le symposium approche à grand pas. J'ai très hâte en fait d'être sur place et de pouvoir entendre et voir ce qui s'y passera, et ce que nous pourrons peut être apprendre de plus sur l'encéphalomyélite myalgique.


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 DR. BYRON HYDE, Ottawa CANADA

Comment aider les patients avec E.M. à gérer les rechutes et les décharges d’adrénaline  


La quantité d’activité que peuvent avoir les patients E.M (Encéphalomyélite myalgique) est strictement limitée. Si les limites sont dépassées, les symptômes s’aggravent immédiatement et il y a également une détérioration supplémentaire entre 24 et 48 heures plus tard. Il existe une possibilité réelle que l’effort excessif répété non seulement empêche une amélioration significative mais cause la progression de la maladie voire la mort.
Il est très important que les patients restent à l’intérieur de ces limites. Malheureusement, les patients avec E.M. éprouvent de grandes difficultés à le faire et ce, pour de nombreuses raisons. Cet article explique comment les soignants, les médecins mais aussi les amis, les membres de la famille et les conjoints peuvent aider les patients à éviter l’effort excessif et obtenir ainsi un meilleur pronostic sur le long terme.

Il décrit également les caractéristiques et signes des décharges d’adrénaline et des rechutes de l’E.M. à l’intention de ces personnes ainsi que pour les patients récemment atteints. Cet article a été prévu pour être lu en même temps que les notes plus détaillées à l’usage du personnel soignant dans les hôpitaux (éventuelles traductions à suivre).

Qu’est-ce qu’une décharge d’adrénaline et comment cela affecte-t-il les patients avec EM ?

Les personnes avec E.M. peuvent parfois agir à un niveau significativement au-dessus du niveau réel de leur maladie pendant certaines périodes de temps grâce à des décharges d’adrénaline. Cela a cependant un prix, celui d’une aggravation sévère et prolongée de la maladie par la suite.

On fait souvent référence à l’adrénaline comme à l’hormone « du combat ou de la fuite” dans la mesure où elle intervient dans des situations de danger potentiel. Elle intervient cependant aussi quand le corps est en difficulté physiologique, ce qui est souvent ce qui se passe chez les personnes gravement atteintes.
Les décharges d’adrénaline font battre le cœur plus vite, monter la tension, forcent le sang à circuler dans le corps avec une plus grande force de sorte que les muscles reçoivent plus d’oxygène afin qu’ils puissant produire un effort supplémentaire. Les décharges d’adrénaline augmentent le métabolisme. Elles relâchent et détendent également les voies aériennes afin que davantage d’oxygène soit inspiré. Les décharges d’adrénaline peuvent également diminuer le niveau de douleur ressenti. Il résulte de tous ces facteurs que les décharges d’adrénaline ont – tant qu’elles durent – la capacité à augmenter la vitesse, la force et d’autres capacités physiques.
Malheureusement, quand ces décharges cessent – comme elles le doivent – les personnes avec E.M. se retrouvent par voie de conséquence beaucoup plus malades à la suite de jours, de semaines, de mois voire d’années d’effort excessif.  Les décharges d’adrénaline font du tort aux personnes avec E.M. en raison de l’activité supplémentaire qu’elles permettent et qui peut aller bien au-delà des limites physiques, à la fois à cause du stress physiologique subi par le corps et par les changements causés par l’adrénaline, de sorte qu’une telle activité cause des dégâts. Pour chaque « gain » à court terme, il y a une perte générale bien plus grande.

Les décharges d’adrénaline peuvent durer des heures, des jours, des semaines voire même des mois à la fois. Ces décharges sont un peu comme des cartes de crédit. Elles permettent aux patients de faire des choses qu’ils ne pourraient jamais faire ou « se permettre » autrement. Le taux d’intérêt, cependant, relève de l’extorsion, est extrêmement élevé. Comme l’explique Clytie, un patient avec E.M. très malade :

J’essaie d’expliquer cela en termes d’argent :

– Vous pourriez acheter une Ferrari, n’est-ce-pas ?
– Non, je n’en ai pas les moyens
– Mais vous pourriez emprunter beaucoup d’argent, vendre votre maison, commencer à vendre des drogues, jouer. En fin de compte, vous auriez votre Ferrari.
 – Enfin, peut-être pour un jour ou deux, jusqu’à ce que les prêteurs malhonnêtes viennent vous tirer dans les rotules, que les gangs vous fassent chanter. Vous devriez trouver un moyen de rembourser cet argent. Cela peut prendre toute votre vie.



Le Dr Melvin Ramsay, spécialiste de l’E.M., explique :

Le degré d’incapacité physique varie énormément mais il est directement corrélé à la durée pendant laquelle le patient persiste dans l’effort après la déclaration de la maladie. Pour le dire autrement : les patients à qui une période de repos renforcé est donnée dès le départ ont le meilleur pronostic. Comme les limitations imposées par la maladie varient considérablement d’un cas à un autre, la responsabilité de déterminer ces pauses repose sur le patient. Une fois celles-ci établies, il est conseillé au patient de déterminer un schéma de vie qui rentre bien dans ces limites.

Pourquoi les patients avec E.M. font-ils parfois des efforts excessifs avec les conséquences graves qu’ils entraînent ?

Il y a beaucoup de raisons pour que cela arrive, notamment :
  • Une fois qu’un patient s’active, il peut être très difficile de l’arrêter. Ceci est dû à des problèmes neurologiques en lien avec l’initiation et l’arrêt de tâches et aussi parce qu’une fois qu’une décharge d’adrénaline a lieu, il faut un certain temps avant qu’elle s’estompe.
  • Quand un patient est devenu très malade à force d’efforts excessifs ou est en plein dans une décharge d’adrénaline, le jugement peut être affecté, le patient peut être égaré dans l’instant et ne pas se rendre compte à quel point il est important qu’il arrête aussi vite que possible ce qu’il est en train de faire.
  • Se reposer après une rechute est souvent très difficile sur le plan émotionnel pour les patients avec E.M. Il peut être très difficile de rester couché dans une pièce sombre et tranquille dans un état de grande douleur et, pire encore, sans rien pour vous en distraire. Il peut être tentant de maintenir la décharge d’adrénaline d’une manière minime afin de retarder le crash. (Un peu comme boire plus d’alcool le jour suivant une nuit très arrosée afin de retarder l’inévitable terrible gueule de bois.)
  • Beaucoup de patients avec E.M. ont été traités d’une manière épouvantable aux stades précoces de la maladie. L’abus médical est très répandu. On a souvent dit aux patients de – ou on les a forces à –continuer à repousser leurs limites et que c’était ce qu’ils devaient faire s’ils voulaient jamais guérir. Ce conseil ignorant a forcé beaucoup de patients à développer une grande tolérance à la douleur et à l’inconfort – ce qui peut représenter un obstacle réel quand il s’agit de s’apprendre à se reposer de manière appropriée quand on ressent des symptômes mineurs. Les patients ont souvent développé une grande habitude de payer un prix élevé pour chaque moment de plaisir qu’ils ont ou pour chaque tâche qu’ils effectuent et ils ont eu à accepter cela comme un mode de vie pendant si longtemps que changer peut s’avérer difficile.
  • De nombreux patients ont, comme de nombreuses personnes dans la population générale, une éthique de travail très forte et trouvent parfois très difficile de ne pas se pousser à faire des choses. Les patients atteints d’E.M. ont besoin d’un niveau de discipline au moins aussi élevé que celui d’un athlète olympique pour contrôler et restreindre leurs activités parfois pendant des années aussi complètement qu’il serait nécessaire.
  • L’E.M. est une maladie avec un début aigu, ce qui signifie que les patients passent de la santé à un état très handicapé d’un jour à l’autre. Devenir aussi soudainement handicapé représente un choc et il faut longtemps pour s’y habituer. Particulièrement dans les premières années de la maladie, les patients ressentent souvent le besoin de tâtonner pour déterminer où se situent leurs limites. Ceci est également lié au déni de la réalité de la maladie et à un désir de continuer à ignorer les limites physiques ainsi qu’à l’espoir follement optimiste que cela va la faire cesser aussi rapidement qu’elle est venue.
D’autres raisons incluent :
  • En raison de la gravité brutale de l’E.M., certains patients doivent fournir des efforts excessifs juste pour vivre ou pour avoir un tout petit peu de contacts humains de base.
  • Beaucoup de patients avec E.M. fournissent des efforts excessifs simplement parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, malheureusement, et n’ont pas le soutien pratique ou financier dont ils ont besoin en raison de la situation politique en leur défaveur. Les patients avec E.M. sont aussi souvent forcés à fournir des efforts excessifs pour obtenir les allocations auxquelles ils peuvent légitimement prétendre (et dont ils ont besoin pour survivre) et pour essayer de recevoir des soins médicaux basiques.
  • Des médecins peu informés, des sites web mal renseignés et des patients qui ne comprennent pas la différence massive entre la maladie neurologique qu’est l’E.M. et des syndromes de fatigue post-virales disent à beaucoup de patients avec E.M. qu’ils vont récupérer, que “tout le monde guérit, c’est juste une question de temps et au pire, vous irez bien dans 5 ans”. Ils n’ont donc aucune idée qu’il y a un coût à long terme associé à chaque rechute brève, il est souvent bien trop tard lorsqu’ils reçoivent cette information. Ils sont devenus très affectés entre temps et ont gravement compromis leurs chances de récupérer.
  • On a dit à beaucoup de patients avec E.M. qu’ils ne sont pas malades (NDLT : comme dans cette vidéo d’une jeune femme atteinte du syndrome d’Ehlers Danlos dont les difficultés à se faire entendre et diagnostiquer et certains aspects de son trouble ressemblent au vécu de l’E.M.) et que, s’ils ne peuvent pas faire des choses, c’est simplement parce qu’ils croient ne pas pouvoir. Ce lavage de cerveau incroyablement abusif peut amener les patients de manière répétée à :
  • Essayer de repousser leurs limites dans un effort courageux mais mal mal dirigé consistant à essayer de surmonter la maladie par « le pouvoir de l’esprit sur la matière :/!\». Malheureusement, beaucoup de patients ont tant de foi et de confiance en leur médecin qu’ils tendent à ignorer ce qu’ils savent être vrai à propos de leur corps et de leur maladie pendant des mois voire des années et finissent souvent très affectés et très handicapés.
Quels sont les signes qui peuvent indiquer une rechute ou une décharge d’adrénaline ?
Les signes qu’un patient avec E.M. est en train de fournir un effort excessif peuvent comprendre les suivants :
  • Un bavardage très rapide et continu est un signe certain d’une décharge d’adrénaline. Le ton du discours peut également devenir très fort car le patient devient incapable d’en moduler le volume sonore. Ceci peut être accompagné de mouvements rapides et agités. Le discours peut montrer des signes évidents d’euphorie, de surexcitabilité, d’optimisme excessif et sera souvent moins pris au sérieux que s’il était normal. Le patient peut également se redresser sur sa chaise et se tenir debout plus longtemps que d’habitude (sans même s’en rendre compte) ou s’enflammer pour faire des tâches pour lesquelles il est normalement trop malade (un grand nettoyage ou des tâches d’organisation, par exemple).
  • Après ou pendant une décharge d’adrénaline, il est très difficile de dormir ou de se reposer parce que les patients se sentent “branchés sur le courant” ou “infatigables”. L’endormissement peut être retardé de plusieurs heures, dans certains cas le patient se retrouve incapable de dormir avant le milieu de la matinée ou incapable de dormir, ne fut-ce qu’un peu, pendant la nuit entière. Le patient peut aussi n’être capable de dormir qu’une heure ou deux à la fois, peut se réveiller pendant quelques minutes de nombreuses fois pendant la nuit et/ou peut n’avoir qu’un sommeil très léger au cours duquel le moindre bruit va le réveiller.
  • Particulièrement au cours des quelques premières années, les patients peuvent dormir ou être inconscients pendant un temps beaucoup plus long qu’il n’est habituel, pendant 12 à 16 heures, peut-être, ou plus. Dans les cas très graves, le patient peut être incapable de rester conscient pendant plus de quelques heures par jour.
  • Pendant un épisode neurologique sévère, les patients avec E.M. peuvent donner l’impression d’être saouls ou drogués. Ils peuvent mal articuler les mots, parler vite et bredouiller, s’emmêler les pinceaux, paraître euphoriques et manquer d’équilibre.
  • Un manque d’expressions faciales, des muscles faciaux “lâches” et/ou une pâleur extrême.
  • Une sensation de brûlure dans les yeux et/ou une incapacité à tolérer des stimuli visuels et à garder les yeux ouverts.
  • Une ingestion d’eau excessive (pour essayer de gonfler le volume sanguin).
  • Une faim excessive et une envie d’aliments riches en sucres et en hydrates de carbone. Même après avoir mangé, les patients peuvent toujours avoir l’impression que leur taux de sucre sanguin est très bas et peuvent ressentir le besoin de manger beaucoup plus que d’habitude.
  • Transpirer et avoir le souffle court après un effort mineur.
  • Un tremblement visible des bras ou jambes ou des tressautements dans les muscles faciaux.
  • Une paralysie et une faiblesse musculaire ou une incapacité à se mouvoir, à parler ou à comprendre un discours.
  • Une perte soudaine de la capacité à marcher.
  • Un mal de gorge très douloureux et/ou des ganglions enflés ou douloureux dans le cou (et d’éventuels autres symptômes qui évoquent un état grippal).
  • Des pieds ou des jambes d’une teinte rose, bleue ou mauve distincte, avec des taches blanches, après être resté assis ou debout trop longtemps.
  • Les patients peuvent se plaindre d’un fort mal de tête ou d’une sensation de pression ou de douleur à la base du crâne. Ceci peut également être accompagné de douleur derrière un œil ou les deux ou d’évanouissements.
  • Un bourdonnement d’oreille subit ou une perte d’audition.
  • Pendant ou après un effort excessif, le pouls du patient peut devenir beaucoup plus rapide (150 bpm ou plus), leur tension artérielle peut baisser, leur température peut augmenter et ils peuvent avoir très chaud (ou avoir alternativement très chaud et très froid). Les mesures du pouls et/ou de la température peuvent être utiles pour déterminer si un patient fournit un effort excessif. Comme les résultats de la mesure de la tension artérielle tendent à n’être sévèrement anormaux que quand la personne est debout ou assise en position redressée – ce qui, en soi, cause des rechutes – ce test est souvent contre-productif ou inapproprié.

D’autres aspects dont il faut avoir conscience :
  • Parfois, quand le patient tient grâce à l’adrénaline, il est très facile de constater que c’est ce qui se passe. Le patient est capable de faire plus que d’habitude mais ne se sent pas vraiment bien et se sent sous tension, un peu comme s’il n’avait pas dormi pendant des jours mais avait bu une énorme quantité de café. D’autres fois, particulièrement quand la décharge d’adrénaline dure longtemps, les effets de l’adrénaline peuvent être plus subtils et peuvent facilement être pris pour un bien-être général pendant une certaine période de temps.
Quand un patient déclare que son état s’améliore et qu’il est soudain capable d’effectuer des tâches qu’il n’était plus capable de faire depuis des années ou des mois, et que cela a lieu juste après qu’une grosse tâche a été accomplie telle qu’un déménagement ou une sortie coûteuse en énergie pour aller chez le médecin, il s’agit presque à coup sûr d’une décharge d’adrénaline et non d’une amélioration réelle. Cette grosse tâche était bien au-delà des limites du patient et le corps a déclenché une décharge d’adrénaline rien que pour s’en sortir.

Malheureusement, ce genre de décharge à un niveau moins important mais prolongé est souvent moins facilement reconnue pour ce qu’elle est par le patient, particulièrement quand cette personne a un problème de mémoire et place des événements qui ont eu lieu des semaines auparavant dans une mauvaise échelle temporelle. (Des événements qui ont eu lieu il y a plus d’un jour peuvent être oubliés ou sembler avoir eu lieu il y a bien plus longtemps qu’ils n’ont réellement eu lieu.)

Ce genre de décharge d’adrénaline peut tromper même les patients avec E.M. les plus expérimentés. Troquer l’espoir d’une amélioration contre les dures réalités d’une rechute grave est pour le moins, très décourageant.
  • Quand un patient paie régulièrement un prix élevé pour faire de petites tâches mais ne paie soudain qu’un petit prix pour une grosse tâche, soupçonnez une décharge d’adrénaline. Il n’existe malheureusement tout simplement rien de tel qu’un repas gratuit offert par l’E.M. (Aucun reçu n’existe lors d’une rechute inattendue qui indique le montant disponible de la carte de crédit ou que le corps du patient a “émis des chèques sans provision” !)
  • Souvent, une période de repos considérable est nécessaire avant et après une tâche, de l’ordre d’heures, de jours, de semaines ou de mois. Par exemple, quelqu’un peut avoir besoin de 2 semaines de repos avant une sortie et peut ensuite passer 3 semaines à être extrêmement malade par la suite. Le besoin d’une longue période de repos avant une tâche est un signe que cette tâche n’est pas dans le cadre des limites du patient et que son exécution nécessitera une décharge d’adrénaline, au détriment de la santé à long terme du patient.
Idéalement, un patient ne devrait accomplir que les tâches qui peuvent être faites au quotidien ou tous les deux ou trois jours sans causer de rechute. L’objectif est de n’effectuer que 80% de l’activité qui peut être faite de manière soutenue chaque jour.
  • A cause des décharges d’adrénaline, un patient peut passer plusieurs heures ou une journée dans une semaine à travailler ou à étudier et être extrêmement malade ou handicapé les 6 autres jours ou être capable de lutter laborieusement pour étudier ou travailler à temps partiel et passer le reste de la semaine ainsi que les week-ends et les vacances à être très malade et handicapé. Ce genre d’horaire ne peut être maintenu au mieux que pendant quelques années, alors que le patient devient en même temps de plus en plus malade et a de plus en plus de mal à rebondir après les rechutes.
  • Certains patients vont gérer leurs limites avec une extrême prudence mais montreront quand même des signes qui indiquent qu’ils tiennent grâce à un niveau bas et constant d’adrénaline la plupart du temps ou tout le temps. Ceci indique probablement que plus de repos est nécessaire et que des tâches plus exigeantes doivent être diminuées ou, si possible, reportées ou cessées.
  • Quand la décharge d’adrénaline commence à s’estomper, le patient se sent souvent très irritable. C’est en partie dû à des problèmes liés au taux de glucose dans le sang de telle sorte que manger un repas substantiel put aider le patient à se sentir mieux physiquement et émotionnellement. Les envies d’aliments sucrés et riches en hydrates de carbone sont communes à ce moment-là mais un repas riche en protéines, en graisse et en hydrates de carbone à indice glycémique bas représente un meilleur choix. Le patient vient juste d’avoir un rappel de ce à quoi pourrait ressembler sa vie s’il n’était pas si malade et handicapé et connaît également une aggravation significative de ses symptômes et de son niveau de handicap.
Le patient peut avoir terriblement froid, se sentir tout tremblant et transi et encore plus sensible que d’habitude à la lumière et au bruit au moment où la décharge d’adrénaline commence à s’estomper.
  • Quand une personne avec E.M. commence à se reposer après une décharge d’adrénaline, il peut falloir un certain temps avant que son effet disparaisse complètement. Le patient va donc commencer à se reposer et commencer lentement à se sentir de moins en moins bien. Malheureusement, le patient va devoir traverser une période au cours de laquelle il va se sentir beaucoup plus mal afin de pouvoir se sentir mieux par la suite. Commencer à se sentir plus mal montre que l’adrénaline est en train de baisser et que le patient se repose correctement. La période au cours de laquelle il va se sentir très malade peut durer des heures, des jours, des semaines ou plus, cela dépend de la gravité de la maladie du patient et d’à quel point l’effort a été excessif.
Par contraste, quand un patient avec M.E. qui n’a pas fait d’effort excessif se repose, il va se sentir mieux immédiatement et cette amélioration peut continuer à augmenter avec le temps. Se sentir plus mal après une période de repos est un autre signe que le patient a marché à l’adrénaline et a fourni un effort excessif.  

Que pouvez-vous faire pour aider ?
  • Si vous remarquez un discours rapide et d’autres signes d’une rafale ou décharge d’adrénaline, encouragez le patient à ralentir. Rappelez-lui éventuellement que, le plus vite il va se reposer, le mieux il ira ensuite.
  • Quand un patient parle très vite et très fort, des rappels subtils qu’il devrait parler moins fort ou plus calmement peuvent être une aide utile. (Souvenez-vous que le fait de parler doucement ou de bredouiller peut être un très bon signe de santé et que la personne reste dans ses limites).
  • Si vous voyez un patient assis ou debout sans nécessité, ou pour une durée plus longue que celle qu’il peut supporter, lui rappeler de s’étendre peut rendre service dans la mesure où le patient peut ne pas se rendre compte qu’il reste debout trop longtemps.
  • Quand un patient a effectué une grosse tâche qui allait bien au-delà de ses limites par nécessité, soyez conscient dès le départ que cela va causer la libération d’une décharge d’adrénaline. Cette décharge affectera le patient pendant l’événement mais probablement aussi pendant quelques jours, semaines ou mois par la suite. Le patient peut se sentir quelque peu moins malade et être capable d’effectuer des tâches qu’il n’a pas faites depuis un certain temps. Cependant les tâches effectuées à l’aide de l’adrénaline ont un prix très élevé à long terme et doivent donc être fortement découragées et absolument jamais encouragées.
  • S’assurer que le patient est conscient de cette caractéristique de l’E.M. avant d’accomplir une tâche et avant qu’il n’interprète de manière tragiquement erronée ces signes d’effort excessif et de maladie comme étant ceux d’une amélioration tant espérée de sa condition ne peut que rendre service.
  • Quand une grosse décharge d’adrénaline a eu lieu, le seul moyen de la stopper est de s’assurer que le corps ne se trouve plus dans une situation de difficulté (NDLT, l’esprit aussi, il me semble) . Chez les patients avec une E.M. grave, cela signifie au moins trois jours de repos complet. (La période de temps nécessaire varie en fonction de l’intensité de la décharge et de la gravité de la maladie du patient.) L’adrénaline n’est plus libérée quand le corps est au repos et que le temps a passé, permettant à l’adrénaline résiduelle d’être éliminée.
  • Les patients gravement atteints ont besoin de repos complet presque constamment afin d’éviter les décharges d’adrénaline et les rechutes.
  • N’initiez pas de conversation avec un patient qui essaie de descendre d’une décharge d’adrénaline. Vous pouvez détruire le bénéfice de plusieurs heures de repos en posant une question qui va forcer le corps du patient à compter sur l’adrénaline afin de pouvoir vous répondre. Si possible, écrivez toutes les questions que vous pouvez avoir afin que le patient puisse y répondre au meilleur moment pour lui et de la manière la plus facile pour lui. Quand les patients sont gravement atteints et ne peuvent pas parler souvent, vous pouvez convenir d’un système grâce auquel ils peuvent répondre par oui ou par non à l’aide de signes des mains ou de cartes imprimées.
  • Si possible, si vous êtes un soignant qui se rend au domicile du patient pendant quelques heures par jour, définissez un cadre dans lequel vous pouvez parler avec le patient de sorte qu’il n’ait pas à être dans un état de vigilance active à se tenir prêt à parler pendant toute la durée de votre présence. Rester « activé » peut nécessiter une rafale d’adrénaline et laisser le patient très malade par la suite même si vous n’avez fait que lui parler très brièvement. Devoir rester “activé” est presque aussi exigeant que parler pour beaucoup de patients.
  • Lorsque vous parlez avec un patient avec E.M. qui est très malade ou en rechute, parlez lentement, calmement et doucement. Ne parlez pas fort, ne criez pas. Ne posez pas de questions difficiles ou stressantes quand les patients sont au plus bas ou si ce n’est pas le meilleur moment de la journée pour eux.
  • Ne répétez pas à moins qu’on vous le demande ou l’indique. Les patients avec E.M. ont souvent besoin d’un temps significatif pour comprendre les mots dits et peuvent avoir besoin que vous fassiez des pauses après chaque affirmation afin de comprendre ce que vous avez dit.
Comment faire un bon usage de ces informations ?

Cet article se rapporte surtout aux les patients qui se situent entre l’extrémité grave du spectre de l’E.M. modérée aux patients gravement affectés qui sont presque constamment alités. Il nécessitera des ajustements afin d’être adapté aux personnes plus modérément affectées ou extrêmement gravement affectées.

La quantité d’assistance et de guidance que vous pouvez donner à un patient atteint d’E.M. afin de les aider à minimiser les rechutes dépend de plusieurs facteurs. Cela inclut de savoir à quel point vous êtes proche de cette personne, à quel point elle est réceptive à ce que vous lui dites, à quel point la personne est malade, de la qualité de sa propre gestion de ses symptômes.
Les patients avec E.M. ont, la plupart du temps, une excellente connaissance et compréhension de leurs propres limites. Tout ce dont ils peuvent avoir besoin de votre part est une éventuelle incitation verbale occasionnelle à s’étendre ou à se reposer. Peut-être dans la plupart des cas, le simple fait de savoir que vous avez envie d’aider, que vous avez lu cet article et que vous avez à la fois une bonne compréhension des défis auxquels ils font face et de la nature de l’E.M. suffit. La connaissance est le pouvoir.

Conclusion :

Il peut sembler évident que les patients avec E.M. font toujours ce qui est le mieux pour leur santé future mais ce n’est pas toujours le cas. L’E.M. est une maladie très difficile à gérer. Les patients avec E.M. en ont souvent plus que marre de tout le repos, de la prudence, des explications exigés d’eux que toute aide de votre part est très appréciée.

FIN de l’article traduit


Tiré du site:  http://hfme.org/whyde.htm

jeudi 23 juin 2016

Montées d'adrénaline et encéphalomyélite myagique.


Les personnes qui me connaissent savent que bien avant l'arrivée de l'EM dans ma vie, j'étais une femme dynamique, enjouée et verbo moteur.

Mis à part le fait d'être verbo-moteur, j'avais déjà senti dans mon corps comme une sorte d'élan ou de "boost" donnant l'impression d'être branchée sur un méga courant électrique. 

Je dis souvent à mon entourage que je me sens parfois comme un pylône électrique! 

Dans les situations plaisantes ou non, le corps vit un certain niveau de stress qui diffère d'une personne à l'autre: il semble que ces montées seraient attribuables à l'adrénaline. 

Il y a de cela quelques jours, j'ai découvert un article qui s'adresse aux médecins traitant les personnes affectées par l'EM, et qui composent avec des montées d'adrénaline. Cet article traite sur la façon d'aider et de soutenir les PAEM  à gérer ces montées, explore les signes et comportements, ainsi que les conséquences sur le plan émotionnel, physique etc., et quoi faire dans ces situations. 

Ce que je lis fait vraiment sens: en situation de stress (réel ou perçu), mon corps est sous le coup de l'adrénaline, et dans cet état, je donne l'impression d'être en pleine forme, d'avoir une énergie du tonnerre alors qu'il n'en est rien. C'est trompeur, nul doute....Je me suis reconnue à plusieurs endroits dans ce texte, livré ici en intégralité dans sa version originale anglaise.

Ce qui me rappelle ma dernière visite médicale avec le rhumatologue. Souvent nerveuse lors de ces rencontres, ne voulant rien oublier car je ne le vois qu'aux 6 mois. Je me suis assise puis j'ai commencé à débiter je ne sais plus trop quoi, liste en main, blablabla.....:O

Je me voyais faire: blablabla.....Je parle beaucoup, et fort, comme si j'ai un temps limite pour TOUT dire. Le médecin me regarde calmement, stylo en main, posant une question de temps à autre. Je n'aime pas être dans cet état "électrique", car on dirait que je conduis trop vite sur une autoroute! C'est plus fort que moi, je parle, parle, parle et mon coeur bat comme un fou. Après, je tremble de partout, je suis faible comme si je venais de faire un marathon.


En lisant cet article, je me suis reconnue à plusieurs endroit: je me dis qu'il en sera probablement de même pour vous. Remarquez que dans ces cas où l'adrénaline est élevée, les PAEM ont l'air "bien", en pleine possession de leur moyen, articulés, présents, etc. C'est une apparence, en fait. Mais elle peut nous jouer de sacré tour physiquement, mais aussi pour ceux qui ne comprennent rien du tout à l'EM: peuvent croire qu'on est soudainement "guéri" ou en voie de l'être?

Car oui, il y a un "mais", et entre autre, des conséquences physiologiques et émotives qu'il serait préférable de comprendre afin de mieux gérer ces situations. 

Pour ceux qui ne peuvent lire l'anglais, je vous invite à utiliser l'application de traduction du blogue situé juste à droite, car vous aurez accès à la langue de votre choix. 
  

Est-ce que vous vous retrouvez dans cet article? 

N'hésitez pas à m'en faire part., si vous le voulez bien.

Bonne lecture,

Mwasi Kitoko





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Copyright © Jodi Bassett November 2010. Updated March 2012. www.hfme.org
    
M.E. patients have strict limits on how active they can be. If these limits are breached, symptoms worsen immediately and there is also a further deterioration 24 - 48 hours later, as well as the very real potential for repeated or severe overexertion to prevent significant recovery, cause disease progression or even death.
It is very important that M.E. patients stay within their limits. Unfortunately, M.E. patients may find staying within these limits all of the time very difficult for a number of reasons.
This paper explains how carers, doctors, and also friends, family members and partners of M.E. patients, can help patients to avoid overexertion and so have their best possible long-term health outcome. It also describes the characteristics and signs of adrenaline surges and relapses in M.E. for the benefit of these individuals, as well as for newly ill M.E. patients themselves.
This paper is designed to be read together with the more detailed Hospital or carer notes for M.E. paper.

What is an adrenaline surge and how does this affect M.E. patients?
 
People with M.E. can sometimes operate significantly above their actual illness level for certain periods of time thanks to surges of adrenaline - albeit at the cost of severe and prolonged worsening of the illness afterward. 

Adrenaline is often referred to as the 'fight or flight' hormone as it kicks into action in situations of potential danger. However, adrenaline also kicks in when the body is in physiological difficulty, which is very often what is happening to severe M.E. sufferers. Adrenaline surges make the heart pump faster and raise the blood pressure, forcing blood around the body with greater force to supply the muscles with more oxygen, so that they can make a greater effort. Surges of adrenaline increase the metabolism. They also relax and dilate the airways so that more oxygen than usual can be taken in. Adrenaline surges can also decrease the amount of pain felt. As a result of all of these factors, adrenaline surges - while they last - have the ability to increase physical speed, strength and other physical abilities.
Unfortunately, when these bursts of adrenaline wear off - as they must - people with M.E. are left far more ill as a result for many days, weeks, months or even years of overexertion. People with M.E. are harmed by adrenaline surges, both by the physiological stress to the body of the changes caused by adrenaline, and by the extra activity which adrenaline enables, which may be far beyond the body's normal limits so that such activity causes damage. For every short term 'gain' there is a far greater loss overall. 

Surges of adrenaline can last hours, days, weeks or even months at a time. These adrenaline surges are a bit like credit cards. They allow patients to do things that they could never otherwise do, or 'afford.' But the interest rate is extortionate, sky high, a killer. As Clytie, a very ill M.E. patient, explains: 

I try to xplain this one in terms of money
ok, you could buy a ferrari, coulnd't you?
no, i don't have the money
oh, but you could borrow lots of money, sell your house, talke up dealing drugs, gamble, and in the end you'd have your ferrari
<blank look>
maybe for a day or so, before the l,oan sharks shoot your kneecaps off, and the gangs blackmail you, and you have to find a way to rerpay all that money... could take you a lifetime
<rather frightened look>
yeah. you get the point 

M.E. expert Dr Melvin Ramsay explains; 

The degree of physical incapacity varies greatly, but is directly related to the length of time the patient persists in physical effort after its onset; put in another way, those patients who are given a period of enforced rest from the onset have the best prognosis. Since the limitations which the disease imposes vary considerably from case to case, the responsibility for determining these rests upon the patient. Once these are ascertained the patient is advised to fashion a pattern of living that comes well within them.

Why do M.E. patients sometimes overexert themselves, considering the severe consequences?

There are many reasons why this occurs, including the following:
  • Once a patient gets going, stopping can be very difficult. This is due to neurological problems with stopping and starting new tasks easily, and also because once an adrenaline surge has occurred, it takes a long time to wear off.
  • When a patient has become very ill from overexertion or is in the middle of an adrenaline surge, judgement can be affected, and the patient may be lost in the moment and not realize how important it is for them to stop what they are doing as soon as possible.
  • Resting after a relapse is often very difficult for the M.E. patient emotionally. It can be very difficult to lie in a dark quiet room in extreme pain and worse, with no distraction from it. It can be tempting to keep the adrenaline surge going in a small way, to put off the crash. (A bit like drinking more alcohol the day after a night of heavy drinking to delay the inevitable horrible hangover.)
  • Many patients with M.E. have been treated appallingly in the earlier stages of their illness. Medical abuse is very common. Patients have often been told or forced to keep pushing through their limits and that this is what they must do if they ever want to recover. This ignorant advice has forced many patients to develop a very high tolerance for pain and discomfort - and this can be a real obstacle when it comes to training oneself to rest appropriately when experiencing minor symptoms. Patients have often become very used to paying a high price afterwards for every little bit of fun they have or every task they do, and have had to accept this as a way of life for so long that change can be difficult.
  • Many patients, along with much of the general population, have a very strong work ethic and at times find not pushing themselves to do things very difficult. M.E. patients need a level of discipline at least as high as the average Olympic athlete to control and restrict all their activities so completely for years.
  • M.E. is an acute onset disease which means that patients go from healthy to very disabled from one day to the next. Being so disabled so suddenly is shocking and takes a long time to get used to. Particularly in the early years of M.E., patients often feel the need to constantly push at the boundaries to work out where their limits are. This is also often tied to denial of the realities of the disease, and a desire to keep ignoring physical limits in the madly optimistic hope that this will make them go away as quickly as they came.

Other reasons include:
  • Due to the brutal severity of M.E., some M.E. patients must overexert just to live or to have a little bit of basic human contact.
  • Many M.E. patients overexert themselves as they have no other choice, unfortunately, and do not have the appropriate financial or practical support they need due to the political situation facing M.E. patients. Patients with M.E. are also often forced to overexert themselves in order to get the welfare payments they are entitled to (and need to have to survive) and to try and get some basic medical care.
  • Many M.E. patients are told that 'everyone recovers, it is just a matter of when, and at most you will be well in 5 years' by ignorant doctors, websites and patients that do not understand the massive difference between the neurological disease M.E. and mere post viral fatigue syndromes. Thus they have no idea that there is a big long-term cost with every short-term relapse, and by the time they do get this information it is often far too late and they have become severely affected and greatly harmed their chances of future recovery.
  • Many M.E. patients are told that they are not ill, and that they cannot do things simply because they believe they can't. This incredibly abusive brainwashing can lead many patients to again and again
  • Try and push past their limits in a brave but misguided effort to 'mind over matter' the disease. Unfortunately, many patients have so much faith and trust in their doctors that they ignore what they know to be true about their own bodies and their disease for many months or even years, often ending up severely affected and very disabled.
  
What signs may indicate a relapse or an adrenaline surge?

Signs that a M.E. patient is overexerting and/or running on adrenaline may include the following:
  • Very fast and continuous talking is a sure sign of an adrenaline burst. Speech may also become very loud as the patient becomes unable to modulate their volume level. This may also be accompanied by fast and jittery movements. Speech may make evident feelings of euphoria, over-excitability or wild optimism and will often be less well-considered than normal. The patient may also sit up or stand for longer than usual (without realising they are doing so) or get fired up to undertake tasks that they would usually be too ill to do. (Big cleaning or organisational tasks for example.)
  • After or during an adrenaline surge, sleeping and resting is very difficult as the patient feels 'wired' and very "unfatigued". Sleep onset may be delayed for many hours, perhaps leaving the patient unable to sleep until mid-morning or unable to sleep that night at all. The patient may also only be able to sleep for one or two hours at a time, awaken for a few minutes many times during the night, and/or may experience very light sleep where the slightest noise wakes them up.
  • Particularly in the first few years of the disease, patients may sleep, or be unconscious, for much longer than usual after overexertion, perhaps 12 - 16 hours or more. In very severe cases, the patient may be unable to maintain consciousness for more than a few hours a day.
  • When suffering a severe neurological episode M.E. patients may be mistaken for being drunk or high on drugs. They may slur their words, talk very fast and ramble, seem euphoric and have very poor balance.
  • A lack of facial expression and 'slack' facial muscles and/or extreme facial pallor.
  • A burning sensation in the eyes and/or an inability to tolerate visual stimulus and to keep the eyes open.
  • Excessive water drinking (to try to boost blood volume).
  • Excessive hunger and a desire for sugar- or carbohydrate -rich foods. Even after eating, the patient may still feel as if they have very low blood sugar and may need to eat far more often than usual.
  • Sweating or shortness of breath after minor exertion.
  • Visible shaking of the arms or legs or twitching facial muscles.
  • Paralysis and weakness in the muscles or an inability to move, speak or understand speech.
  • Sudden loss of ability to walk.
  • Very sore throat and/or painful and tender glands in the neck (and possibly other flu-like symptoms).
  • Very distinctly pink, purple or blue feet or legs, with white blotches, after standing or sitting for too long.
  • Patients may complain of a severe headache or feeling of pain or pressure at the base of the skull. This may also be accompanied by pain behind one or both eyes or ears, or blackouts.
  • Sudden onset ringing in the ears or loss of hearing.
  • During and after overexertion, a patient's pulse will very often become much faster (150 bpm or more), their blood pressure will become lower and their temperature may rise and they may feel very hot (or alternating very hot and very cold). Pulse and/or temperature measurements may be useful in determining when a patient is overexerting. As blood pressure readings tend to only be severely abnormal when the patient is standing or sitting upright - which in itself causes relapse - this test will often be counter-productive and inappropriate.

Other things to be aware of:
  • Sometimes when the patient is running on adrenaline, it is very obvious that this is what is happening. The patient is able to do more than usual but feels very unwell and wired; a bit like they haven't slept in days but have had a LOT of coffee. At other times, particularly where the adrenaline surge is long-lasting, the adrenaline effects can be more subtle and can easily be mistaken for genuine wellbeing for a period of time.
When a patient declares that they are improving and suddenly able to do tasks again which they have not been able to do for many months or years - and this occurs right after a very big task has been completed such as a house move or a very taxing trip to the doctor, it is almost certainly an adrenaline surge and not a real improvement. The big task was well beyond their limits and so the body has releases a surge of adrenaline just to cope. Unfortunately, this type of lower-level but prolonged adrenaline surge will often be less easily recognized for what it is by the patient, especially where there are problems with memory and placing events which occurred weeks ago in the appropriate timescale. (Events which occurred more than a few days ago may be forgotten, or seem to have occurred much longer ago than they actually did.)
    
This type of adrenaline surge can sometimes fool even the most experienced M.E. patients. Having hope of improvement replaced with the realities of a severe relapse can be very disheartening, to say the least.
  • When a patient regularly pays a big price for doing small tasks but then suddenly pays only a small price for a big task, suspect an adrenaline surge. There is just no such thing as a free lunch with M.E., unfortunately. (No expected relapse indicates use of the 'credit card' or that the patient's body is 'writing cheques it can't cash!')
  • Often a considerable rest period is needed before and after a task, which may be hours, days, weeks or months long. For example, someone may need 2 weeks rest before an outing, for example, and may then spend 3 weeks extremely ill afterwards recovering from it. The need for a long rest period before a task is a sign that this task is not within usual limits and will probably require an adrenaline surge to be completed and so be detrimental to the patient's long-term health.
   
Ideally, a patient will only complete tasks which can be done daily or every second or third day without causing relapse. The goal is to do only 80% of the activity that can be done sustainably each day.
  • Thanks to adrenaline surges, a patient may spend several hours one day a week studying or working and then 6 days extremely ill and disabled, or be able to struggle through study or work part-time and spend the other half of their week as well as all their weeks off and end of year holiday time extremely ill and disabled. This type of schedule can only be kept up for a few years at best, as the patient becomes sicker and sicker and less able to bounce back from relapses.
  • Some patients will manage their limits very carefully but still exhibit signs that they are running on a low level of adrenaline most or all of the time. This is likely an indication that more rest is needed and that more challenging tasks should, if possible, be scaled back or discontinued.
  • When the adrenaline surge starts to wane, the patient will often feel very irritable. Part of this is due to problems with blood sugar and so eating a substantial meal can help the patient feel better both physically and emotionally. Cravings for sugar and carbohydrate-rich foods are common at this time, but a meal containing some protein, fat and some low GI and GL carbohydrate foods is a better choice. Part of this is also an emotional response, as coming down form an adrenaline high is very difficult emotionally. A patient has just had a reminder of how it might be if they were not as ill and disabled, and also has a significant worsening of their symptoms and disability level.
     
The patient may also feel very cold and shaky and even more sensitive than usual to light and noise as an adrenaline surge starts to wane.
  • When a person with M.E. starts to rest after an adrenaline surge, it takes a little while for the adrenaline to wear off. So the patient will start resting and slowly start to feel more and more unwell. Unfortunately the patient will have to go through a period of feeling much worse, in order to feel better. Starting to feel worse shows that the adrenaline is wearing off and that the patient is resting properly. The period of feeling very ill may last for hours, days or weeks or longer, depending on how ill the patient is and how severely they overexerted.
    In contrast, when a M.E. patient who has not overexerted rests they will feel better right away and this improvement may continue to build over time. Thus feeling much more ill after a period of resting is another sign that the patient has been running on adrenaline and overexerting.
  
What can you do to help?
  • When you notice fast talking, and other signs of an adrenaline burst or surge, encourage the patient to slow down. Perhaps remind them that the sooner they rest, the better off they will be.
  • When a patient is talking very fast and very loudly, subtle reminders to speak more quietly may be helpful. (Remember that slow slurred talking may in fact be a very good sign of health and of living within limits!)
  • When you notice a patient sitting or standing up when they do not need to, or for longer than they can usually cope with, a reminder to lie down may be helpful as the patient may not realise that they are standing up for too long.
  • When the patient has completed a big task that was far beyond their limits out of necessity, be aware from the outset that this will cause a surge of adrenaline to be released. This surge will affect the patient during the event but probably also for some days or weeks or months afterwards. The patient may feel somewhat less ill and be able to do some tasks which they haven't managed for some time. But tasks done using adrenaline surges come at a very high cost long-term and so must be strongly discouraged and absolutely never encouraged. 
  • Making sure that the patient is aware of this characteristic of M.E. before a big task is completed and before they tragically misinterpret these signs of serious overexertion and illness as a desperately wanted improvement in their condition can only be helpful.
  • When a big adrenaline surge has occurred, the only way to stop it is to make sure that the body is no longer placed in physiological difficulty. For the severe M.E. patient, this will mean at least 3 days of complete rest. (The time period of rest needed will vary with how severe and prolonged the surge is and how ill the patient is.) Adrenaline will stop being released when the body is at rest and time has passed allowing the adrenaline in the system to wear off. 
  • Severely affected patients will need almost complete rest constantly, to avoid adrenaline surges and relapses in symptoms.
  • Do not instigate conversations with a patient when they are trying hard to come down off an adrenaline surge. You may ruin hours of solid resting by asking a question that forces the patient's body to have to rely on adrenaline again in order to reply. If possible, write down any questions you have so that the patient can answer them in their own time and in the way easiest for them. When patients are severely affected and can't speak often, you may want to devise a system whereby they can reply to yes and no questions or questions with 2 options using hand signals or printed cards.
  • If possible, if you are a carer who visits the patient's home for a few hours a day, make a set time to talk to the patient so that they do not have to be in 'on' and ready to talk the whole time you are there. Staying 'on' may require an adrenaline burst and leave the patient very ill afterwards even of you only spoke to them very briefly. Having to be 'on' in case of interaction is almost as taxing as actually talking, for many patients.
  • When you speak to a M.E. patient who is very ill or relapsing, speak slowly, calmly and somewhat softly. Do not speak loudly or shout. Do not ask stressful or difficult questions when the patient is at their most ill or if it is not their 'best' time of day.
  • Don't repeat things unless you are asked or indicated to do so. M.E. patients often have a significant time delay in understanding spoken words, and they may rely on a period of silence after each statement in order to understand what you have said.
For more information on how to appropriately treat M.E. patients and help them to avoid relapse please see the following two essential papers: Hospital or carer notes for M.E. and also Why patients with severe M.E. are housebound and bedbound.
  
How should you use this information?

This paper largely focuses on patients who are at the severe end of the moderate continuum to severely affected patients who are almost entirely bedbound. It will have to be adjusted somewhat for patients who are more moderately affected, or extremely severely affected.

How much assistance and guidance you give a M.E. patient to help them minimise relapses depends on several factors. These include how close you are to the patient, how receptive they are to input from you, how ill the patient is and how well they are managing their symptoms and relapses themselves.
M.E. patients understand their own limits very, very well almost all of the time. All they may need from you is the occasional verbal reminder to lie down or to rest.  Perhaps in most cases, just the fact that you have a desire to help and have read this paper and that you both have a solid understanding of the challenges they face and the nature of M.E. relapses will be enough. Knowledge is power.

Conclusion
 
It may seem obvious that M.E. patients would always do what is best for their long-term outcome, but this is not always the case. M.E. is a very difficult disease to manage. M.E. patients are very often sick to death of all the resting, carefulness and explaining required of them and so anything that you can do to help is very welcome.