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mercredi 26 août 2015

S'ouvrir à l'abondance

Bonjour,

Je ne vous en ai pas encore  parlé mais la semaine dernière, j'ai lancé un appel à tous dans mon réseau. Pourquoi? Parce que je dois faire face à des frais juridiques que l'étude de mon avocat ne peut assumer. Déjà, nous avons une entente selon laquelle il sera payé quand nous aurons remporté ma cause. Cependant, il était clair dès le départ que j'aurais certains frais à assumer.

Le fidéicommis est presque à sec et il faut le ravitailler...

C'est ce qui m'a mené à envoyer une demande d'aide financière parmi mes proches et amis. 

Au départ, l'idée était bien là dans ma tête mais je n'arrivais pas à m'y mettre, à passer à l'action. 

C'est que j'ai pratiquement toujours été autonome, indépendante et là, je me voyais demander de l'aide. Ouch. Difficile. Dur.

Gêne? Orgueil mal placé? Probablement un mélange de tout cela. N'eut été de ma fille-soleil qui m'a relancé, j'aurais encore tardé. 

Heureusement que je l'ai fait :) 

Non seulement les réponses positives afflues de partout -ma fille ayant aussi sollicité son réseau-, mais je reçois des messages d'encouragement qui me touche, me bouleverse même. 

Je ne suis pas seule.

Il y a des gens qui non seulement pensent à moi mais qui ont en plus la délicatesse de m'écrire, de me soutenir par leurs mots tout simples. Pas besoin d'un long discours. Non. La première personne qui a répondu a écrit: "Je t'aime. Je veux contribuer. On s'appelle?" 

Vous voyez? J'allais rater quelque chose de très important. Non seulement les gens veulent bien m'aider mais en plus ils se sentent interpellés au point d'écrire ces mots d'encouragement pour la lutte.


L'abondance

 

 

"Bonjour famille et amis. Je vous transmets un important message concernant ma maman. Plusieurs d'entre vous savent qu'elle est atteinte de fatigue chronique (encéphalomyélite myalgique) et qu'elle poursuit son assureur. Elle demande rarement de l'aide extérieure, mais comme vous le lirez dans son message plus bas, cette fois-ci elle a besoin d'un petit coup de pouce supplémentaire pour y arriver. 

Je vous invite donc à l'aider. Si vous amassez 5$ en monnaie, c'est bien!  Parfois, on a un petit surplus dans nos poches qui ne fait pas grand chose: il pourrait servir réellement. Et petit montant deviendra assez grand pour qu'elle continue à se battre! Je vous remercie beaucoup, beaucoup à l'avance. Vous pouvez la contacter directement ou passer par moi.
Évidemment, aucune obligation de votre part :)       À bientôt!" J*
 
"Tu peux compter sur moi. Et sur les miens. Je mettrai le pot bien en vue dans l'entrée. On se reparle cette semaine. Je t'embrasse, très fort!... Ton courage et ta résilience sont un exemple!"  J* xx



"Allo. Je me joins à la cause. Merci de partager ton courage et ta détermination!"  K* 


"Ça me fait plaisir . Quand tu veux et si tu as besoin, n'hésites pas je suis là !"  S*


"Salut ma belle. Ce SOS pour ta maman me touche beaucoup et je ferai en sorte d'essayer à améliorer son sort.  De quelle façon nous pouvons remplir son pot Mason? Afin qu'elle puisse se battre contre toute cette démocratie et les assureurs??? Tu te crois en sécurité, mais non, il y a toujours une petite virgule ou une parenthèse qui t'exclue de la soit dites protection. C'en est à se demander pourquoi on paie tout ce beau monde pour ensuite se faire refuser nos réclamations...J'espère sincèrement que le sort de ta maman va s'améliorer". D*
"Je le ferai et ils te paieront ces........$&@#>%€."  C*

Si vous lisez mon blogue et que vous faites partie de ces bienfaiteurs qui veulent donner un coup de main pour ce fidéicommis, je vous prie de croire que non seulement votre réaction positive me touche beaucoup mais tout autant pour que ce vous m'écrivez. Chaque mot est un véritable baume pour le coeur, pour l'âme. 
 

Merci, merci, merci. 


Les mots rendent mal la reconnaissance et l'émotion que je ressens devant un tel mouvement de générosité, d'appui concret. Ma lutte, cette lutte n'est pas/n'est plus que ma lutte dorénavant: il y a un paquet de gens qui m'appuient et pensent à moi.

Ça fait du bien :) 

Une belle abondance que je voulais vous partager.



Une autre abondance s'est également produite dans ma cour arrière et là aussi, c'est la récolte: ces tomates géantes sont vraiment étonnantes par leur grosseur.

Elles sont d'autant étonnantes que je n'ai pas beaucoup pris soin de mes plants de tomates pendant l'été. 

Trop souvent fatiguée ou à court de courage pour arroser régulièrement, il semble que ces tomates ne s'en sont pas formalisées: pour preuve la grosseur surprenante de ces fruits.  

Elles sont toutes géantes et leur fière allure est très tentante, surtout pour celle qui a commencé à rougir.

J'aurais souhaité les laisser pousser sur les plants mais les écureuils qui rodaient autour m'ont convaincu de les récolter.





Jardiner est un grand plaisir dans ma vie depuis plusieurs années. 

Je suis consciente que mes capacités diminuent  lentement mais progressivement. 

Inutile de me voiler la face, je le vis dans mon corps. 

Il me reste à souhaiter que cette dégringolade ralentisse, s'arrête ou se stabilise avec le temps. 

Pour le moment, c'est le temps de s'ouvrir et de récolter cette belle abondance de soutien et d'entraide qui me sont offerts, ainsi que de l'abondance de ces beaux fruits qui ne tarderont pas à être dévorés...






Je vous souhaite également de profiter de l'abondance qui vous entoure et des derniers jours de l'été!


Au plaisir,

Mwasi Kitoko



jeudi 14 mai 2015

Le combat de ma vie


Bon, d'accord.
J'avoue que le titre fait un peu trop mélodramatique.
Reste que c'est ainsi que je le sens.
J'ai effleuré le sujet récemment, à savoir qu'à près de 54 ans, j'ai déjà mené bien des combats.
Mais celui-ci est de taille: se battre contre son assureur. 
Employée permanente, j'ai payé -comme tous mes collègues-, l'assurance-emploi, la régie des rentes du Québec, le syndicat etc., et les primes de l'assureur, et ce, pendant des années.

Je croyais que j'étais entre de bonnes mains, que j'étais en "sécurité".

Il n'y a aucune garantie que l'assureur "croit" en votre état de santé: cette reconnaissance douteuse de maladies n'est pas reliée qu'à la fibromyalgie et l'encéphalomyélite myalgique. En effet, plusieurs reportages réalisés au Québec sur le sujet, indiquent que plusieurs compagnies d'assurance refusent d'indemniser des assurés pour bien d'autres maladies: tumeur au cerveau, cancer etc., sous prétexte que l'assuré SIMULE sa ou ses maladies.

Je sais. Juste lire le mot "simule" fait lever le coeur! Et selon mon humble avis, l'utilisation de ce mot comporte un objectif précis: c'est tellement gros comme mot qu'on ne peut que s'indigner et....avoir peur. Que faire avec un mot aussi fort et aussi...fou?

On comprend alors qu'il est question de se battre, de faire front. Ça fait peur, ça donne le vertige. Je comprends ceux qui choisissent de baisser les armes, de lancer la serviette. Le mot est fort: simuler. Et ces compagnies le font sciemment, pour injecter une forme de découragement, dont le but est d'agir comme un "paralysant" sur l'assuré malade. 
Quand on est malade, on est déjà dans un état de vulnérabilité physique et moral des plus intenses: comment combattre, justement?  Comment trouver la force, l'énergie, les personnes-ressources pour être aidé, supporté? 

Pour ma part, j'ai choisi de me battre. De faire valoir mes droits. 
Je ne pouvais voir d'autre alternative que le combat.  Pas facile de relever les manches alors qu'on est déjà au tapis!

J'ai cherche et trouvé un avocat spécialisé en assurance-invalidité avec qui nous avons négocié une entente. Car vivre de l'aide sociale ne permet certes pas de payer un avocat et l'aide juridique ne peut prendre de telles causes. Mais il y a moyen de trouver de l'aide: à force de patience, d'ouvrir l'oeil, demander l'aide de l'AQEM ou d'autres organismes peut vraiment une différence si vous êtes englué dans la même situation.

Je ne dis pas que c'est facile. Il y a des jours où j'ai l'impression que cette poursuite n'en finit plus de finir! Il y a des jours où j'ai peur, d'autres où je suis confiante.
Il y a des jours où le désespoir a de l'emprise sur moi.
D'autres où mon moral est ok.
D'autres où j'ai de la patience à revendre, d'autres où j'en manque cruellement.

Il y a des jours sombres où mon humeur ne va pas.
Il y a des jours lumineux où oui, je me sens légère, confiante.
Je préfère nettement ces derniers, pas besoin de vous faire un dessin. 

Et quand je perds de vue pourquoi je me bats, je reviens à la base: pourquoi est-ce que je me bats, au juste?

Je me bats d'abord pour moi.
MOI.
Puis je le fais aussi pour ma famille, mes petits enfants, mes arrière-petits-enfants...
Je me bats aussi pour ceux qui souffrent de fibromyalgie et d'encéphalomyélite myalgique au Québec, puis ailleurs dans le monde. Des hommes, des femmes, des enfants, des adolescents qui souffrent des mêmes maladies invalidantes, souvent incomprises sinon méconnues.

Ce n'est pas je veuille alourdir ma vie en prenant le monde sur mes épaules: mon petit univers suffira amplement. Mais j'ai conscience que nous sommes tous interreliés, d'une manière ou d'une autre, et que lorsqu'une personne se bat pour des injustices dans sa vie, c'est tout son entourage qui est aussi touché par ces injustices d'une part. D'autre part, quand on remporte ce type de combat, c'est aussi tout l'entourage du combattant qui en bénéficiera. 

J'apprends à me tenir debout, chante Fred Pellerin.
Et c'est dur.

Peut-on s'amuser à penser à un "effet papillon", qui dit "qu'une cause minime puisse avoir des conséquences considérables" ? J'aime à le croire. Et si d'autres personnes sont dans ce même combat, j'espère de tout coeur qu'elles trouvent l'aide dont elles ont besoin pour tenir le coup...

Pour ma part, j'ai tout un comité de "sages" qui m'entoure: j'ai des amies à Terrebonne qui jouent le rôle de mentor et de "défoulement", j'ai une amie à Québec qui est ma grande confidente de tous les jours depuis près de trente-trois ans :), j'ai un supporter précieux à Calgary qui suit de près ma cause etc. Et c'est sans compter aussi sur quelques membres de l'AQEM qui suivent les développements émotifs et juridiques de mon histoire.

Je tiens le coup.
Dans quelques jours, ce sera l'interrogatoire d'un représentant de l'assureur, dans leurs bureaux, le siège de "l'ennemi".  J'y assisterai, bien sûr. Je suis curieuse de voir et d'entendre ce que mon avocat réussira à aller chercher...

Je mentirais en disant que je prends ça vraiment cool, que ça ne me dérange pas. 
J'ai déjà un petit "shake intérieur" de stress, un petite montée d'adrénaline qui amollit déjà mes jambes. Réaction normale. Il me faudra travailler une attitude de "poker face", c'est à dire contrôler le non-verbal. 

Pas grave, on n'en meurt pas.

Je vais tenir ce combat. Je ne craquerai pas.
Je fais attention aux promesses, maintenant....alors je n'en ferai pas.  

Mais une chose est certaine:  je ferai tout pour tenir le coup jusqu'à ce qu'un juge se prononce sur mon dossier.

Et je suis profondément convaincue que nous l'emporterons.

"Avec le temps, et la patience, on peut faire cuire un éléphant dans un petit poêlon", parait-il...


Bonne journée,

Mwasi Kitoko