mardi 17 janvier 2017

S'accueillir

Il m'en aura fallu du temps pour revenir vers l'écriture.

Petit retour sur les dernières semaines...

Tout d'abord, les Fêtes.

Suite à l'épuisement profond de novembre-décembre, j'ai pris la décision de demeurer chez moi pour Noël et le nouvel an.  Pour la première fois depuis que je suis maman, je n'ai pas pu me joindre à mes filles, gendres et petits enfants pour célébrer.

Étrangement, ce ne fut pas une décision si difficile. J'ai visualisé tout ce qu'impliquait le déplacement, "fêter", etc., et j'ai aussi compris surtout l'état d'épuisement profond dans lequel j'étais. J'ai saisis que le seul endroit au monde qui pouvait convenir à mon état, c'était chez moi.Et ce fut une des meilleures décisions que j'ai pu prendre jusqu'à ce jour.

J'ai regardé la neige tomber par les fenêtres. Pendant les Fêtes, mon quartier devient étrangement calme: moins de gens sur les trottoirs, dans les commerces et moins de circulation aussi. La neige absorbe les bruits, fait scintiller la nature. J'ai pris un bon paquet de bols d'air de balcon: je m'emmitoufle dans plusieurs couches d'habits, et je m'assois sur une chaise de jardin. J'observe les passants, les écureuils qui sautent partout dans la cour. Je respire lentement l'air frais.

Pour "ranger" le dossier juridique dans ma tête, j'ai suivie des séries québécoises et des films sur le web. Quand j'en avais assez, je passais à la lecture ou au silence. 

J'ai tricoté aussi. J'ai des petits enfants en route: j'aime tricoter de petites couvertures aux tons pastels, faites de douce laine. 

Janvier s'avère difficile. Le découragement m'est tombée dessus quand j'ai regardé en face les conséquences de ma situation. Je vis encore avec de très faibles revenus, une situation bloquée. 

Ce qui m'est aussi tombé dessus, c'est le fait de démarrer une nouvelle année dans un piteux état physique et mental. Faible comme un petit pou. Pas ou peu d'énergie physique, idem pour le mental.

Alors j'ai pleuré, pleuré et pleuré encore.
Le mal à l'âme ou au coeur ne sont pas affaire de logique ou de rationalité. 
Ni de a+b= x

Alors je vis, je laisse sortir, je laisse couler.
Si facile d'accueillir les autres, mais pas si facile de s'accueillir soi-même. 
Surtout quand ces vagues d'océan salées ne cessent de battre le rivage....

J'ai un moral aplati. Et un corps qui pour le moment, ne semble pas recouvrer son état antérieur avant l'épuisement profond évoqué dans mon dernier billet.  

J'ai coupé -encore- dans les activités,  de toute manière il n'y a plus de "gras" à couper dans ce rayon.
Je suis souvent plusieurs jours d'affilée sans sortir, trop épuisée. J'arrive tout juste d'un bol d'air de balcon de 20 minutes, ma bulle du jour. J'écourte les conversations.


Sommes-nous obligés d'être heureux?

 

J'ai écouté un documentaire fort intéressant de la journaliste Marie-Claude Élie Morin, au titre très évocateur: "la dictature du bonheur"  http://www.telequebec.tv/documentaire/la-dictature-du-bonheur/.

Documentaire qui commande une réflexion personnelle et sociale sur notre façon d'être, sur l'image que l'on souhaite offrir au monde. Et pourquoi, surtout...





Pendant que j'explore comment m'accueillir dans ces moments plus difficiles, je vous présente ce cyclamen qui n'en finit plus de m'étonner par sa beauté. 

C'est la première fois que je réussis à récupérer un cyclamen qui a grandi au soleil de ma cour l'été dernier. Je n'étais pas parvenue à faire résister cette jolie plante jusqu'à ce jour. 

Comme quoi il y a aussi des "premières" surprenantes :) 


À bientôt,

Mwasi



mardi 20 décembre 2016

Temps mort





Temps mort.

Je crois que c’est l’expression la plus juste pour illustrer la situation actuelle. Tout ce que je peux dire, c'est que nous sommes dans une zone de temps mort

Je vais me concentrer sur mon état de santé, suite au jour J.  Les dernières semaines, j'ai vécu dans le stress et l’angoisse, ce qui a eu pour effet de brûler mon énergie physique et mentale. Le jour J fut un point culminant, et je m’attendais à des retombées sur ma santé. 

Je suis dans un épuisement post effort comme je n'en ai pas eu depuis quelques mois, et je ressens à fond les efforts importants fournis ce jour-là: effort physique, gestion des douleurs, fatigue mentale poussée en 'efforts de concentration, d'attention etc. 

L'intolérance aux bruits a grimpée à des niveaux plus forts: une petite musique, des conversations joyeuses mais trop "fortes" pour mon état actuel me font grincer des dents, et chercher à m'échapper pour me soustraire aux bruits. Ça m'a rappelé un billet que j'avais écris sur ce sujet. Je sens que je pourrais exploser d'un rien :(

Peu d'énergie disponible. Déplacements restreints autant que possible: une fois dehors, même dans ma cour, mes jambes se mettent à trembler rapidement. Comme si je vais m'écrouler. Trop épuisée.

Écouter la télé, oui, mais ça parle trop vite: j'aimerais avoir une télécommande pour ralentir le débit. J'essaie d'écourter les conversations au téléphone, difficile car c'est mon Facebook à moi :(

Augmentation marquée des douleurs le jour et la nuit. Douleurs thoraciques fortes, des deux côtés du corps. Quand c'est trop, je masse ces deux points avec une pommade mentholée, ça apaise pendant un moment. Je ressens aussi des nausées, une diminution de l'appétit, des maux de tête, une vision plus trouble que d'habitude. Les antidouleurs font moins d'effet que d'habitude: je pense que mon système nerveux est trop "étiré".

Pourtant, je ne me sens pas abattue. Je ressens juste un immense besoin de calme et de silence. Surtout pas envie de forcer quoi que ce soit.


Épuisement immunitaire post effort


J'ai relu ce qu'il en est au sujet de l'épuisement post-effort dans l'abrégé du Consensus canadien sur l'encéphalomyélite myalgique, définition clinique et lignes directrices à l'intention des médecins (page 2):


"Épuisement neuro-immunitaire post-effort (ENPE) : seuil pathologiquement bas de fatigabilité.

-épuisement et recrudescence des symptômes après un effort. Immédiat ou différé, que le repos ne soulage pas.
-lenteur de la récupération

Un état normal de fatigue est proportionnel à l’intensité et à la durée de l’activité, et est suivi d’une récupération rapide de l’énergie. L’épuisement neuro-immunitaire post-effort se caractérise par un seuil pathologiquement faible de fatigabilité physique et mentale, avec épuisement, douleur et aggravation anormale des symptômes en réaction à l’effort. La période de récupération est longue. Fatigue et douleur sont des éléments de la réaction de protection globale de l’organisme et sont des bioalertes indispensables pour prévenir les malades de modifier leurs activités pour éviter d’aggraver la situation.

La physiopathologie sous-jacente de l’ENPE implique un grave dysfonctionnement du réseau de commande régulateur dans et entre les différents systèmes nerveux (36, 37). Son interaction avec les systèmes immunitaires et endocrinien affecte pratiquement tous les systèmes de l’organisme, ainsi que le métabolisme cellulaire et le transport ionique (38). Le système de commande activité-repos dysfonctionnel et la perte d’homéostasie entrainent l’affaiblissement de la production d’énergie aérobie et l’incapacité de produire au moment opportun une quantité d’énergie suffisante (....) Ces diminutions et la perte des effets toniques de l’exercice sont ce qui distingue l’EM de la dépression ".

Ce tableau résume les différentes réactions physiques des personnes affectées par l'EM suite à l'exercice.



Je m'arrête ici pour le moment, il est grand temps de me reposer.  

Je profite de cette occasion pour vous souhaiter une belle période des Fêtes à tous ou que vous soyez.  On se retrouve en 2017 :)


Meilleures salutations,


Mwasi



mercredi 7 décembre 2016

Toujours là

Depuis mon dernier billet, les peurs sont encore là.  La différence, c'est que je leur parle, parfois même tout haut.

Je leur dis que je les voient bel et bien, un genre d'acte de présence.
Ensuite je m'organise pour occuper mon esprit à une tâche ou autre chose (ça ne manque jamais on dirait). En quelque sorte, je les tassent pour orienter mes pensées vers de toutes petites choses qui me font plaisir.

Telles que de continuer d'ouvrir les enveloppes mystère de mon amie A*  :)
Ou me calmer en ne faisant rien du tout.
Juste respirer lentement.
Voir de jolies images, écouter une émission préférée.

Mieux vaut avoir peur, que d'être trop confiant! C'est ce que je me dis.
En autant que la peur ne me paralyse pas, c'est ok.
En autant aussi que je suis consciente de ce qui se passe, ça va.

Hier, une amie m'a visité. Nous nous étions vues il y a une année. 
Du gros bonheur de midi à 15:00.
Outre que j'ai eu bien du plaisir à être en sa présence, j'ai réalisé que j'en avais perdu depuis l'an dernier au niveau cognitif.
Pour moi, mon amie parlait fort et vite: heureusement qu'il fallait manger de temps à autre :)
Dans les faits, mon amie est probablement égale à elle-même: c'est plutôt moi qui ai changé.

Après son départ, j'étais tellement épuisée.
C'est fou, ça m'a vidé de toute énergie.....
Pourtant nous n'étions que deux.
J'étais au lit à 17:00 pour la nuit.
Pas faim.
Juste é-pui-sée.
Sommeil très difficile, perturbé par les douleurs qui m'ont réveillées.
Il est clair que ce diner a pété mes limites, à nouveau.
Coût trop élevé pour mon corps et mon esprit aussi: je pleure d'un rien.
Il est sérieusement temps que je m'occupe de moi, là maintenant. 


Inspiration


Ceux qui me connaissent savent combien j'adore les citations. Pour moi, ce sont des mini perles de sagesse souvent inspirantes et remplies de sagesse. Voici celles qui me nourrissent ces jours-ci:

«Si tu ne prends pas le temps de créer la vie que tu désires, tu seras forcé de passer beaucoup de temps à vivre une vie dont tu ne veux pas.» 

 

 «Ne laisse jamais personne juger ta vie et tes choix, car personne n’a traversé tes douleurs, tes joies et encore moins tes peines. »


La dernière citation est ultra inspirante, surtout face à un assureur qui refuse de reconnaître que je ne peux plus travailler.
Je suis malade.
Point.
Je ne suis pas une actrice mes amis.
Remarquez que j'aimerais l'être, à la limite.
Ça me ferait une carrière du tonnerre, non?




Les Fêtes approchent aussi à grands pas.

Cette année, je n'ai pas la force ni l'énergie pour installer mon faux sapin de Noël blanc et ses lumières, un petit caprice que je m'étais payée dans une autre vie quand je travaillais et que j'avais un salaire  :)

Je me suis contentée d'installer quelques lumières un peu partout, et l'effet est génial. 
Ça illumine la maison et ça crée une ambiance calme.
Dieu merci, il semble que j'ai gardé quelques morceaux de mon coeur d'enfant!


En terminant, je souhaite à toutes les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique de par le monde qui lisent ce blogue, de garder espoir malgré les souffrances physiques et morales lourdes avec lesquelles nous vivons presque tous. Que la Vie vous accorde tout ce dont vous avez besoin pour que vous soyez entouré d'amour, et en meilleure santé physique et psychologique. Je crois au pouvoir de ces pensées invisibles qui voyagent et rejoignent les personnes concernées. 

Pendant mes sessions de calme et de réflexions, je penserai à vous...


À très bientôt,


Mwasi


samedi 3 décembre 2016

Où j'en suis

Par une nuit de mars 1991, j'étais dans un vol de nuit qui nous emportaient vers la Belgique, mon amoureux et moi. J'étais étudiante, et c'était mon premier long vol.

Peu de temps après le départ, j'ai commencé à avoir le mal de l'air, et avec mon petit sac de papier, je n'en menais pas large. Ouf....Les malaises se sont finalement estompés, j'étais soulagée. À un moment, le pilote a parlé au microphone pour nous indiquer les aurores boréales dans le ciel. C'était absolument magnifique. Les aurores illuminaient l'horizon avec des mouvements de vagues colorées incroyables.  

À ce moment précis, je me rappelle avoir pensé que je volais au-dessus de l'océan atlantique. Et que quoi qu'il puisse me passer par la tête, je ne pouvais pas revenir au point de départ, ni décider d'ouvrir la porte et de sortir là sur le champ.  La seule voie possible était de me laisser aller, de laisser le pilote faire son boulot et de me laisser emporter. Rien d'autre. 

Je ne pouvais qu'aller de l'avant.


À l'approche de la rencontre de négociation avec mon assureur, je vis des moments montagnes-russes.
Souvent, je me sens angoissée. 
J'ai peur, même si je sais que ma cause est juste et vraie.
J'ai peur...

Je me sens toute petite, comme roulée en boule. 
Vulnérable, et fragile aussi.  
Je pleure ces malaises à tout moment, je laisse couler.
Je tente de faire mes siestes et mon esprit produit mille pensées à la minute.
Difficile de le faire redescendre, de calmer le tout.
Respirations profondes, asmr, douches chaudes font leur effet, mais c'est limité.
Je persiste malgré tout.
Le corps donne des signes d'épuisement plus forts.

Ce voyage de 1991 m'est revenu en tête: je ne peux qu'aller de l'avant, rien d'autre.

Il y a un temps pour pleurer: je le prends!
Il y a un temps pour redresser les épaules et marcher vers le but fixé: je commence doucement.
Là, il est temps de faire face.


Une amie m'a offert un cadeau inestimable: à chaque jour, une enveloppe mystère à ouvrir d'ici le jour J. Avant même de commencer à les ouvrir, j'étais déjà ravie de cette magnifique surprise...




Voici ce que contenait la première enveloppe: un très beau signet fait main avec de délicates fleurs séchées...C'est très joli et ça me fait penser à de la dentelle naturelle.

Mon amie adore les jolies choses et la nature. Quand je l'ai appelé pour la remercier, elle m'a expliqué qu'avant l'événement, l'idée était d'avoir de petits plaisirs à chaque jour. Bien pensé! Ça pousse l'angoisse et les peurs sur le côté de la route, pour que je me concentre sur le paysage qui me conduit vers ce jour.  

Un gros merci à toi, chère amie :) 





La deuxième enveloppe contenant de délicates feuilles séchées: de fragiles beautés, toutes en finesse. J'ai hâte d'ouvrir l'enveloppe du jour 😍.


Lâcher prise.
Res-pi-rer
Accueillir le moment présent


Voilà mes mots d'ordre pour les jours qui viennent. Je me permets de vivre ces moments intenses, même si je me sens un peu perdue dans ces émotions fortes. Je me concentre sur ce que je peux faire chaque jour pour me sentir bien, en paix. 
Tout comme ce vol outre-mer de 1991, je ne peux qu'aller de l'avant. 

Je le ferai comme je le fais depuis toujours: je tremble, je pleure un océan de larmes puis je saute :)  
Je saurais faire face.


Mwasi








vendredi 25 novembre 2016

ASMR.....chuuuuuuut.


 💟👂



Il y a plusieurs semaines une amie qui vit avec l'EM m'avait parlé de l'asmr, un acronyme anglais pour autonomous sensory meridian response. Comme cela m'arrive souvent, j'entends ce dont on me parle, mais j'oublie pendant un bon moment avant d'aller voir ce dont il s'agit.  Bref, je suis allée voir sur youtube. Je vais surtout m'attarder à vous parler de l'expérience que j'en ai fait.  

Au départ un peu sceptique, j'ai écouté le premier asmr qui m'est tombé sous les yeux: https://www.youtube.com/channel/UCikebqFWoT3QC9axUbXCPYw.

L'expérience d'écoute a eu un certain effet sur moi que je n'aurais pas soupçonné.  Écouter la voix de cette jeune femme, ainsi que les différents sons et mouvements lents qu'elle produit dans le microphone a eu pour effet de me sentir plus calme: j'ai pris conscience que presque tout mon corps était vraiment très tendu, et je pense que les douleurs quasi en continue contribuent à cette tension.  Après quelques minutes d'écoute, mon corps s'est détendu pour vrai. Plus tard, j'ai également ressenti de légers frissons au niveau du cou, puis de la colonne. Tout dépendant des bruits produits, les frissons sont plus ou moins forts, un effet agréable que je n'avais pas ressenti depuis très longtemps.

J'ai écouté d'autres artistes asmr sur youtube car il y en a pour tous les goûts et les genres. Pour le moment, je suis cette chaine de temps à autre. J'ai essayé d'autres artistes, mais ils parlent trop vite ou bien les sons ne me rejoignent pas du tout. Ce que je trouve étrange, c'est que ce sont les chuchotements en anglais qui me font le plus d'effet :)  Pourtant francophone, il me semble que c'est le français qui pourrait me faire de l'effet, mais ce n'est pas le cas. 

ASMR: de vrais effets ? 

 

À lire sur le web à ce sujet, les réactions des utilisateurs sont diverses: certains prétendent que c'est de l'arnaque, d'autres diront que l'asmr leur font vraiment du bien.

Alors, de vrais effets ou pas du tout? 

Je crois que ça dépend du corps de chacun. Certaines personnes l'ont essayé et n'ont rien ressenti, peut être un peu déçu. Tandis que d'autres décrivent différents effets positifs.

Pour ma part, j'ai essayé sans me juger.  Je sais maintenant que cette technique de relaxation peut me faire du bien. Après tout, nous avons tous des sons ou des sensations qui nous plaisent ou déplaisent dans la vie de tous les jours, pensez-y. 

La différence avec l'ASMR, c'est qu'une personne a rassemblé des sons, mouvements et chuchotements qui peuvent soit produire des effets sur votre corps, soit ne rien vous faire du tout.  C'est une question de réaction ou d'absence de réaction, rien d'autre: nos corps réagissent différemment.

Rappelez-vous l'expérience auditive déplaisante d'ongles qui gratte un tableau de classe......grrrrrrr! À ce son, notre corps se ratatine et de gros frissons désagréables circulent :(   À l'inverse, pensez à une pluie d'été qui tombe sur le toit de votre maison, et qui a un effet apaisant.

Avec l'ASMR, il y a certains sons plaisants: par exemple, le son de la brosse à cheveux me fait beaucoup d'effet. Étrange hein? car j'ai les cheveux courts...Mais j'ai réfléchi là-dessus, et je me suis rappelé qu'adolescente, j'avais des cheveux longs et soyeux que j'aimais beaucoup brosser. Probablement que ce bruit dans mon cerveau doit probablement connecter avec de doux souvenirs. J'apprécie aussi un léger son de "tapping" sur une boite d'allumettes....J'ai découvert que les sons aigus me dérangent beaucoup: ils ont l'effet inverse de m'énerver.

Après une session d'écoute, je me sens détendue.....calme. Mon cerveau a moins tendance à "spinner" sur lui-même, et le flot de pensées ralenti pour la peine. D'après ce que j'ai lu, il est préférable de ne pas utiliser l'ASMR chaque jour car cela désensibiliserait le corps. De toute manière, je crois que de varier les techniques de relaxation est avantageux pour tous, que l'on vive avec l'EM ou pas.

Je ne suis pas spécialiste ni médecin, mais je crois que l'ASMR sollicite différentes parties du cerveau dont le cortex préfontal lié aux émotions, entre autre, même si plusieurs autres parties du cerveau sont également impliquées. Aussi, probablement que cela sollicite le système para-sympathique, celui qui met notre corps dans un état de calme en vue du repos.

Pour moi, c'est un outil supplémentaire pour m'aider à gérer les douleurs, l'épuisement ou tout simplement pour m'accorder un moment de douceur et de sérénité dans un monde de plus en plus rapide, trop rapide pour moi. Un petit plaisir pas cher, considérant que j'ai juste à m'installer devant un écran et me laisser emporter par cette magnifique jeune voix.

Pour les personnes vivant avec l'EM, cet outil de relaxation peut aider à faire une petite différence.
Faites-en l'essai si ce n'est déjà fait, et laissez-moi savoir ce que vous en pensez :)


Bonne écoute!

Mwasi


P.S. Pour ceux qui aimeraient en savoir un peu plus sur l'asmr, consultez ce site (en anglais seulement): https://asmruniversity.com/

dimanche 20 novembre 2016

Grosse semaine & prise de conscience




La semaine qui vient de s'achever a été une grosse semaine pour moi. Trop, trop de tout. En bonus, j'ai mis le doigt sur une prise de conscience qui m'a un peu troublée, et que j'aimerais vous partager.

En rétrospective, voici la semaine passée:  

Lundi: rien de prévu à l'agenda. Un ami m'appelle pour me rendre visite le lendemain en pm. Il connaît mon état de santé. Nous fixons un rdv pour le lendemain.

Mardi: la visite prévue arrive, et mon ami reste environ une heure. Parfait, pas énergivore pour moi. J'ai pu faire ma sieste habituelle avant la visite.

Mercredi: Rdv avec ma travailleuse sociale au Centre Local de Services Sociaux (CLSC). Je m'y rends en voiture (ouf, que ça fait du bien). Après le rdv, je me rends à l'épicerie et j'achète les essentiels qui manquent,  du lait et des fruits. Je ne ressors pas de la journée, épuisée. En pm, je fais quand même du tri dans les affaires de maison avec ma fille. Au bout de 30 minutes, je n'en peux plus et je la laisse continuer seule.

Jeudi am (là, ça se corse): Rdv à l'hôpital en o.r.l. où je reçois les résultats de différents tests effectués. Mes vertiges ne sont pas causés par un problème mécanique des oreilles (tympan défectueux, osselets etc.). Le médecin m'explique que j'ai des vertiges positionnels. J'avais déjà remarqué que lorsque je me penche sur le côté gauche, les vertiges sont plus forts. Exercices à faire, à revoir dans 6 mois.

Je repars en transport en commun. Arrivée au métro, c'est le chaos: plein de gens sur les quais, ah non! foutue panne. Et ces jours-ci, le métro de Montréal a sa ration quotidienne de pannes de métro.  Je plains les travailleurs et les étudiants...

La grogne parmi les usagers se fait sentir. Les autobus arrivées en renfort, sont bondés de gens dont les visages pratiquement écrasés dans les fenêtres, passent à toute vitesse sur les pieds des usagers ahuris du spectacle. Pendant ce temps, je sens la fatigue me gagner peu à peu, et je me demande comment faire pour rentrer à la maison. J'ai beau tenter de héler les nombreux taxi qui passent, ils ont tous des passagers. J'attends debout, et je bouge légèrement sur place pour essayer de me dégourdir, et je cherche une solution. Le métro finit par reprendre du service. Sortie de l'hôpital à 9:30, je rentre chez moi à 11:00. Épuisée. 

Le hic, c'est qu'il y a le groupe d'entraide pour les personnes affectées par l'EM en pm. Le mois dernier, je n'ai pas pu y aller, trop épuisée. Le mois prochain, je ne pourrai pas m'y rendre non plus. Alors vous connaissez la suite, je pense....?

PM: Malgré l'épuisement de la matinée, je décide d'aller quand même au groupe d'entraide. Je mange un morceau, et me voilà repartie à pied. Arrivée sur place, c'est la joie: je retrouve des personnes que je n'ai pas vues depuis longtemps, dont N*, qui n'est pas venue depuis une année, trop malade. 

Nous sommes une bonne quinzaine de personnes et les discussions vont bon train sur le thème de la gestion du stress quand on vit avec l'EM. Tu parles! Alors chacun y allait de ses trucs: pratiquer la cohérence cardiaque, faire de légers exercices, etc. Une rencontre très intéressante car les échanges étaient nombreux et riches. J'ai utilisé mes bouchons pour la rencontre, car le niveau de bruit était trop élevé. A la fin de la rencontre, je n'étais plus sur la planète terre, trop crevée. Je suis partie comme une flèche sans attendre qui que ce soit. Vite, on rentre à la maison  :(   Je ne sais même pas comment j'ai fais pour rentrer...

Retour vers 15:30: il n'est pas temps de me coucher, trop près du dodo de nuit. J'essaie de me détendre. Je mange un morceau, et à 17:30 je n'en peux plus: je me couche.....argggggggg enfin...
Je mets du temps à m'endormir: je ne regarde pas l'heure mais je sais que ça traine pour partir enfin en orbite.  Système nerveux étiré, trop épuisée.

La nuit, je me réveille. Mon corps est pourtant lourd, épuisé et douloureux de partout. J'ai dû déménager sans m'en rendre compte 😥

Vendredi: Je me réveille courbaturée, défaite en pièces détachées. Mes yeux rouges, chauffent. Crevée en me levant. Après un premier café, je lis mes courriels de la veille. Une amie propose de venir me voir vers 9:30, avec le petit déjeuner sous le bras. Ma première réaction est de refuser, en pensant au bassin de fatigue dans lequel je nage. Finalement, je me dis "pourquoi pas?". Mon amie est finalement venue et après une bonne jasette de filles, elle est repartie. J'étais contente de mon avant-midi :) 

Ce fut une grosse semaine pour moi. Je suis consciente que j'en ai trop pris, trop fait, trop, trop, trop tout. J'ai réfléchi sur les raisons qui m'ont conduite à trop pousser "la machine". En relisant le rapport d'une experte embauchée par mon assureur, il y avait ceci: "madame "acte" (douleurs, maladie etc), sevrez la médication et retournez-la au travail"  😶

Ouf. J'ai tellement mais tellement pleuré quand j'ai relu ce rapport. J'ai négligé les impacts pouvant résulter de la lecture de ce genre de commentaires, surtout lorsqu'on se sent vulnérable, faible. 

Je ne suis pas fière de m'être poussée à bout, mais je sais ce qu'il y avait en dessous de mes choix.


Je vérifiais si j'étais vraiment malade


Pourquoi?  À l'instar des foutus commentaires de l'experte qui tournaient en boucle dans ma tête, j'ai plus ou moins consciemment poussé mon corps pour voir ce qui se passerait....La peur et le doute s'étaient insinués en moi, créant de véritables brèches. J'en étais venue à NE PLUS ME CROIRE moi-même.

Je les voient, ces brèches. Avec compassion.  

J'écris à ce sujet, car je suis convaincue que je ne suis pas la seule personne affectée par l'EM à vivre ce genre de situations. 

La simple phrase d'une amie m'a aidée à déboucher vers cette prise de conscience, en me répétant que les rapports de contre-experts sont souvent faits pour susciter la peur chez les malades, et pour qu'ils abandonnent les poursuites juridiquesCe n'est pas que j'ignorais cela, mais plutôt que je l'avais oublié. 

En tout état de cause, ce qu'on lit et ce qu'on en retient peut s'avérer avoir des impacts inattendus sur notre façon de nous percevoir et d'agir.  S'épuiser de la sorte était insensé, j'en conviens. L'humain n'est pas toujours rationnel dans ce qu'il fait.  Je retiens aussi que lorsque je prends le temps de me poser, j'ai davantage accès à ce qui se passe en moi. Ce n'est pas encore tout à fait au point mais par contre, je sens que je suis sur la bonne voie 💫

Les experts et contre-experts de l'univers peuvent bien dire ou écrire tout ce qu'ils veulent, je vis avec l'EM. 

Et je pense que je n'ai plus besoin de m'auto défier et de grimper l'Everest pour le savoir :) 

Mwasi


lundi 14 novembre 2016

Ouvrir les portes

Je reviens d'une balade dehors où le temps très doux m'a pris par surprise. Le temps si froid et humides des derniers jours s'est transformé en une sorte de redoux qui ressemble étrangement à un été temporaire. Je suis allée remettre des livres à la petite bibliothèque près de chez moi, mon point de chute le plus près. 

Une des difficultés que je rencontre souvent, c'est d'arriver à ouvrir les portes, devenues trop lourdes à ouvrir. Je n'ai pas beaucoup de force dans les bras et mes muscles sont tout faibles. Résultat: je peine parfois à tirer ou à pousser un paquet de portes des commerces,  institutions ou celles qui me donnent accès au métro. Les portes du transport en commun sont parmi les pires: elles sont si lourdes que même en poussant de toutes mes forces, ça bouge difficilement. Dans ces cas, j'attends qu'une personne entre, et je me faufile doucement à sa suite...



Heureusement, certains édifices ont installé un système d'ouverture facile et automatisé de ces portes: je ne m'en prive pas, et à chaque fois que je m'en sers je bénis celui qui a eu cette idée de génie.

Ces dernières semaines, les douleurs habituelles se font sentir: bras, jambes, dos et les mains. J'ai aussi remarqué que plusieurs articulations m'élancent ou se manifestent comme une sorte de "pulsation", comme si mon coeur bat dans mes articulations. 

C'est cela: les genoux, coudes, poignets et les chevilles "pulsent", je ne sais quel autre terme utiliser. A cette drôle de sensation s'ajoute celle bien connue de la douleur, surtout lorsque je suis couchée: mes genoux et chevilles font mal. Ce que j'ai trouvé de mieux à faire, c'est de glisser un coussin entre genoux et chevilles pour réduire la douleur pendant le sommeil.  À l'oeil nu, pas d'enflure ou de rougeur: c'est déjà ça de gagné. 

Ma petite balade du matin m'a aussi menée jusqu'à mon "pusher légal", c'est à dire la pharmacie :)   Heureusement, les portes magiques m'ont facilité les choses, et je suis entrée sans pousser comme une folle. Sinon, difficile d'y entrer avec ma seule force. 

Malgré que je sais que je vis avec l'EM depuis 2011, je reste encore étonnée de voir comment j'ai perdue de la force pour arriver, entre autre, à ouvrir les portes des édifices. Et dire que je suis sur mes deux jambes! Et bien sûr, j'ai l'air en pleine forme, comme beaucoup de ceux qui vivent avec l'EM.
 
Je vous souhaite un bon début de semaine  :)

Mwasi