lundi 27 mai 2019

Jalousie

😟😠


Oui, je suis jalouse
Je l’avoue, je l’admets

Je suis jalouse de ceux qui travaillent
De ceux qui font milles et une activité
De ceux qui mène une vie normale

Je suis jalouse des gens autour de moi
Ils sortent parfois le soir au restaurant avec des amis pour se détendre
Ils voyagent en Europe, en Asie ou sur la lune
Ils font même des plans pour le prochain voyage

Je suis jalouse de leurs capacités physiques, de leurs capacités mentales.
Pourtant, juste à les écouter raconter leur vie ou même juste leur journée,  je suis épuisée.

Tant pis, je suis jalouse quand même!

J’écoute les bulletins de nouvelles de la télé : ça y est, je suis maintenant jalouse de ces sportifs et de leurs exploits.

Je jalouse même les enfants!
Parce qu’ils sont spontanés, vivants.
J’envie leur folle énergie, leur fougue, leurs jeux, leur joie de vivre.

Et parce que je suis jalouse, je vis de la honte face à ce que je ressens.
Ben oui, pourquoi ne pas s'en rajouter un petit peu?

C’est fou comme je m’en impose.

Revenons à la jalousie.

Ce n’est pas tant qu’elle est si importante sauf si je la soulève comme une plante,  et que je regarde en dessous s’il y a des racines qui sortent du pot!

Je vous le dis, ça sort en dessous : les racines de la jalousie sortent bel et bien.

Je vis de la jalousie, car je me compare aux autres.
Et comment ne pas le faire, après tout?

Même si on est affectée par l’encéphalomyélite myalgique, on vit tout de même dans la communauté des vivants. Dans tous les cas, on essaie tant bien que mal...






On a beau être tous des fruits dans le même panier, reste qu’une pomme malade est une pomme malade. Elle n’a pas les mêmes capacités que les autres, point à la ligne.

À bien y penser, cette jalousie m’indique que j’ai probablement de la difficulté à accepter mon état de santé présent. L’acceptation est plus rude car mon état de santé s’est dégradé depuis décembre 2018.

L’intolérance aux bruits, aux mouvements est plus forte, plus dérangeante. Je fuis encore davantage les foules, les attroupements. Avant l’EM, j’étais franchement plus sociable que je ne le suis maintenant, et surtout, j’étais capable physiquement de me trouver dans un groupe de longues heures, de me coucher même très tard. 

Terminé ce temps.

Mon temps de sortie à l’extérieur est de plus en plus court, car l’énergie est faible, insuffisante. Mes périodes de repos doivent être plus fréquentes et plus longues.

Évolution normale de la maladie? Je ne sais pas.

J’ai peur de ce qui m’arrive là, maintenant.

Une piste de réflexion s’est quand même imposée à moi. 

Je crois que cette jalousie est peut être un leurre de mon esprit pour couvrir justement, cette peur.  La peur que mon corps ne me porte plus pour marcher –j'adore tellement marcher!- ou ne serait-ce que d’aller acheter mon pain au coin de la rue.

Et ce n’est pas parce que l’on sait que notre état de santé peut se dégrader que l’on n’a pas peur pour autant. Il me reste a voir comment gérer le tout.

Pour le moment, j’accueille cette découverte.
J’ai besoin de temps pour digérer tout ça..


Et vous, vivez-vous de la jalousie? 

🌻




4 commentaires:

  1. Yes, I most definitely do live in jealousy. Part of it is about the fear--the fear of getting worse and losing more of my abilities and myself. Part of it is because I can't accept that loss either. I don't know how to live without jealousy. It's a struggle for me too.

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    1. Hi Janet. Thank you for your comment. Yes, it's not easy to live and trying not to compare ourself to others around us. Take care as much as you can Janet. I wish you a nice summer :)

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  2. Bonjour,
    Je souffre d'EM depuis août 2018 avec bien sûr les mêmes symptômes que vous décrivez.
    Ce n'est pas de la jalousie que je ressens, c'est de la colère ou de l'amertume de ne pas pouvoir aller travailler, aller au resto avec les copines, au match de basket de mon fils, au centre commercial faire les magasins.
    Ma tête veut faire tout ça mais mon corps refuse... L'attente est longue

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  3. Merci pour votre commentaire. Je comprends ce que vous ressentez! C'est pas évident de ne pas pouvoir faire ce qu'on veut à la minute où ça nous traverse l'esprit. Vivre avec l'EM, c'est un long et lent apprentissage. Bonne chance :)

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