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jeudi 18 juin 2015

"Mal intentionnée", angoisse et texte du Dr. Morisset

Bonjour,


Pour faire suite au billet "bien intentionnée mais", je vous décrit un autre billet mais avec un titre inversé.

Il y a deux jours, je me suis habillée de vieille fringues pour tenter de vider ce dessous du balcon de ma cour. Je suis locataire et on nous apprenait que la semaine prochaine, une compagnie doit effectuer des réparations au bâtiment et on nous demande de libérer cet endroit. 

Le dessous de mon balcon sert depuis longtemps à entreposer tout ce qui a trait au jardinage: outils, pots à gogo, boîtes à fleurs, clôtures, tables de jardin etc. J'ai donc débuté le tri: conserver ce qui en vaut encore la peine, donner ce qui a encore de l'allure et jeter ce qui n'a plus de valeur.  

J'écris "mal intentionnée" parce que je sais bien ce qu'il m'en coûtera de faire tout cela!
C'est donc en toute conscience que je me suis lancée dans l'aventure même en sachant l'énergie requise, et que mon corps réagirait, c'est certain. 

Ma belle plantation d'ail

 J'ai fait ce que j'avais à faire len-te-ment (c'est déjà ça!) et j'ai fais ce que j'ai pu pendant environ une heure, en y incluant une mini session jardinage pour m'émerveiller devant ma plantation d'ail.

Ouf......

Deux jours plus tard, je suis en plein dans le "paiement" de cette histoire: courbatures, douleurs aux muscles, ligaments qui crient au secours!  Je déteste ça mais bon, je vis avec.

J'assume pleinement et consciemment ce nettoyage. 

J'ai même laissé le reste du stock sous le balcon dont mes filles s'occuperont également: il a des trucs hyper pesants que je ne saurais soulever. Reste que le tri effectué a été bénéfique car là au moins ce qui reste en vaut la peine.  Mes capacités ont réellement diminuées, je m'en rends bien compte....

Angoisse, nervosité....ça va toi?


Je vous fais un aveu: je suis une femme nerveuse, de nature angoissée.
Je pense que j'ai toujours été plus ou moins ainsi.
Sauf que j'ai l'impression que c'est en nette augmentation.

Je me pose la question à savoir si ce n'est pas une résultante ou un effet de vivre avec des maladies chroniques? Est-ce tout simplement que ce que l'on est avant d'être malade, ne fait que s'approfondir ou s'amplifier quand on est malade? Je ne sais pas, mais ça m'intrigue. Peut être que ça na rien à voir?

Je sais que je peux faire quelque chose mais faisons les constats avant tout.

Parlant hier soir avec ma grande copine (salue à toi!), elle me faisait part de ses observations, à savoir qu'elle constate qu'en un peu plus de deux ans, elle avait remarqué que je panique plus facilement, que j'angoisse davantage. Et c'est vrai. C'est vraiment ainsi que je me sens et je ne me reconnais pas. Après une poussée d'angoisse ou de nervosité, je me sens coupable d'être....angoissée! Ah la la, j'ai du boulot à faire pour me détendre et relativiser davantage. J'ai besoin de mettre en place des stratégies pour ne pas me laisser entraîner dans ce tourbillon qui me vide...


L'EM vue par le Dr. Morisset


J'ai pensé transcrire ce texte du Dr. Richard Morisset, un médecin affilié au département de microbiologie et d'infectiologie de l'hôpital Hotel-Dieu de Montréal. On retrouve son texte dans un document à part joint au Consensus canadien sur l'encéphalomyélite myalgique (téléchargement gratuit: https://aqem.org/wp-content/uploads/2014/05/ICP-traduit-francais-2014-final.pdf)

À mon sens, c'est un texte choc et très pertinent.


"Ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas une maladie, ou encore qu'on n'en connait pas la cause, qu'elle n'existe pas. Pourtant, encore aujourd'hui, le corps médical et ses instances continuent bien souvent d'agir ainsi dans le cas du syndrome de fatigue chronique. Cette attitude est une honte. En effet, le CDC des États-Unis, l'OMS et le Collège Royal d'Angleterre ont reconnu cette entité depuis belle lurette. De plus, les grands traités de référence en médecine interne, maladies infectieuses, neurologie et autres spécialités connexes cintiennet des chapitres sur cette maladie.

En fait, il faut être ignorant pour continuer d'affirmer que le problème "est dans la tête des malades" comme le font dans de médecins actuellement. Sont-ils responsables?  Peut être pas, puisque dans tout leur cursus universitaire, ils n'ont eu aucun cours, ni atelier et, vraisemblablement, aucune information sur cette maladie. Les faciltés de médecine et les organismes responsables de l'enseignement médical continu ont failli lamentablement à leurs responsabilités en ignorant complètement L'EM/SFC qui, selon les études, atteint au Canada entre 125 000 et 375 000 personnes.

Être atteint de cette maladie est un désastre. La patient, en plus d'être très lourdement handicapé de façon temporaire ou permanente, se butera dans la majorité des as à de l'incompréhension de la part de son médecin traitant, des spécialistes consultés ainsi que de la part de son conjoint, sa famille, ses amis et ses collègues. De plus, il sera en butte au harcèlement et à l'exploitation de sa situation de la part de son employeur, des compagnies d'assurance, des organismes compensateurs qui, grâce à leurs batteries de médecins "experts" et d'expertises, prétendront que, les bilans biologiques étant pratiquement normaux et le patient présentant peu de signes cliniques, "celui-ci n'est pas malade et devrait retourner au travail". Cessons de considérer les personnes atteintes d'EM/SFC comme des "paresseux", des "simulateurs", des "exploiteurs". Elles n'ont rien à gagner de cette situation. Elles souffrent physiquement et moralement de leur état et ont besoin de compréhension, de soins et d'aide.

De plus, c'est une catastrophe économique! Imaginez, au Canada, plus de 1000 000 personnes actives, dynamiques, souvent éduquées et pouvant occuper des postes de direction, qui -soudainement- cessent d'être productives pour une période souvent prolongée, quand ce n'est pas de façon permanente, et dont les revenus devront être compensés par les employeurs, compagnies d'assurance ou agences gouvernementales. 

Cette situation doit changer. Il en est grand temps. Ces patients sont en droit de recevoir les meilleurs soins possibles sur la base des recherches les plus avancées, qui doivent se poursuivre jusqu'à ce que l'étiologie de la maladie soit bien cernée. Espérons que cette version française du résumé du Consensus canadien, où beaucoup d'efforts, de temps et de minutie ont été investis bénévolement, permettra aux médecins de mieux comprendre cette terrible maladie et, donc, de mieux assumer et jouer leur rôle auprès de ces malades, tel que le prescrit notre Code de déontologie."

À mon avis, ce texte se passe d'ajouter quoi que ce soit....



Bonne réflexion et bonne journée à vous,

Mwasi Kitoko