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mercredi 18 septembre 2019

Petit billet de fin d'été



Il reste un très petit coin de ciel bleu de ma fenêtre où déjà, le soleil couchant semble vouloir se dissoudre dans l'air frais de Montréal.

Voici quelques constats de fin d'été...

J’ai réussi à me mettre hors de chez moi pour 9 jours consécutifs pour rendre visite à ma grande amie à Québec. Ce fut un voyage agréable. Avec une partie moins plaisante, cependant. Cette année, le voyage annuel m’a vu être plus anxieuse et nerveuse qu’à l’habitude. Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi soudain, l'anxiété  a pris autant de place. Cela s'est traduit entre autre, par une grande nervosité pendant le déplacement en autobus, comme en état d'hypervigilance. Une fois arrivée sur place, j'ai pleuré comme une madeleine. Rationnellement, il n'y avait rien comme tel qui pouvait expliquer cette anxiété sinon la sensation étrange de me sentir comme un poisson hors de son aquarium.

Lorsque je circule dans mon propre quartier, je me sens plus ou moins "en contrôle" dans un environnement bruyant, et de nombreuses personnes et voitures qui circulent etc. J’arrive à supporter le tout avec des bouchons dans les oreilles mais non pas sans grincer un peu des dents. Mais pas d'anxiété cependant.

Jusqu'à un certain point, je suis à me demander si l’épuisement n’en est pas en partie responsable de cette situation.

Il y a à peine quelques jours, une recherche a attiré mon attention:
 
"Une équipe de chercheurs de l’Université japonaise de Kyoto a publié une nouvelle étude basée sur une série d’expériences de pointe chez le rat. Cette étude indique que l’inflammation aiguë du cervelet met le "petit cerveau" dans une -état actif et "surexcité" qui a temporairement réduit la motivation et la sociabilité des rongeurs vivant ensemble dans un laboratoire. Selon les chercheurs, ces comportements chez les rats de laboratoire sont analogues aux comportements de type "dépression" chez l'homme. Ces résultats (2019) ont été publiés le 10 septembre dans la revue Cell Report. Le chercheur a ajouté: "une activité immunitaire excessive dans le cerveau peut induire une pathologie comportementale et nous nous attendons à ce qu'elle soit impliquée dans d'autres  troubles mentaux et cognitifs tels que la démence. Mais pour comprendre  quoi que ce soit sur les mécanismes pathologiques, nous devons combiner cela avec des données supplémentaires telles que des facteurs de risque génétiques." (https://www.psychologytoday.com/us/blog/the-athletes-way/201909/connection-between-motivation-and-brain-inflammation).

Je ne crois pas que je peux tout mettre sur le compte de l'encéphalomyélite myalgique, mais il reste que les résultats de cette recherche sont tout de même intrigants. Et cela pourrait expliquer probablement aussi pourquoi les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique ne recherchent pas nécessairement la compagnie d'autres personnes: l'inflammation du cerveau y serait-il pour quelque chose?




Je ne peux pas nier aussi que je me sens plus vulnérable psychologiquement. Mon seuil de patience a diminué, et j’ai la « mèche courte ». Je pleure facilement pour ce qui me semble être de petits riens. Ou bien alors c'est l'inverse: ce qui me ferait pleurer en tant normal, me laisse maintenant de marbre. Ce voyage a aussi permis de confirmer ce que je savais, à savoir que la maladie a gagné du terrain depuis quelques mois. Ce que j’arrivais à faire comme activités l’an dernier à Québec n’était pas possible cette année. Je m’épuise plus vite, et de fait, je dois me reposer plus souvent. Ceci étant, je suis plus lente que je ne l’étais, à comprendre ce qu’on me dit ou ce qu’on m’explique.

En juillet dernier, j’ai accueillie mon dixième petit enfant, une mignonne petite fille. Mon plaisir –bien connu dans ma famille-, est de donner un « bain de mamie » au nouveau-né, une sorte de petite tradition que j’ai instaurée. Ainsi j’ai pu donner le bain au bébé, non pas sans remarquer que mes muscles s’étaient affaiblis et avaient perdus de la force.

Moins de forces, moins d’endurance. Une vulnérabilité physique et psychologique un peu plus marquée.

L’écrire à froid devant un écran, ça a l’air bien simple à dire et à vivre. Et pourtant, je sais que ces vulnérabilités me dérangent profondément, car cela signifie moins d’activités, moins d’énergie à consacrer à ce que j’aimerais faire. J’y vois là un « travail » à faire sur moi : accepter d’être malade. Accepter de perdre des forces. Accepter tout ce qui vient avec le fait que la maladie est là pour rester, et qu’elle poursuit son évolution bien malgré moi. 




Le temps frais s’installe, et les plantes du jardin sont déjà rentrées. Il est aussi temps de prendre davantage de pauses, de temps de repos éparpillés dans la journée. Quand je prends ces pauses, je réalise comment je veux encore tout faire –trop bien entendu-, et comment je me mets toute seule de la pression pour « faire » tout ce que je voudrais.  

Quand arrive l’automne, on sent le ralentissement de la nature, mais cela ne signifie pas sa mort pour autant : il y a tant de jolies couleurs à voir, encore de belles photos à croquer dans cette lumière douce et si particulière à cette saison.

Une lumière dorée, qui réchauffe les muscles endoloris, réchauffe mon âme. Après les émotions fortes des dernières semaines (l’anxiété est tellement énergivore!), un certain calme et le silence n’est pas pour me déplaire. Ça m'attire d'autant plus.

J'accueille l'automne avec un petit sourire en coin. Je me fais des corvées de découpe de légumes à congeler pour l'hiver, question de me faire de bonnes soupes bien chaudes. On range les cotons, on sort la flanelle. J'adore cette saison!

Sachant qu'à l'automne, nos corps réagissent parfois fortement aux changements de saisons, j'aimerais vous souhaiter un automne tout en douceur. Si vous le pouvez, emmaillotez-vous dans un chandail confortable et tentez de profiter de cet air frais et vivifiant. Nous avons tellement besoin de cet oxygène  :)

🌻