mercredi 3 juin 2015

Aimer sa vie


J'aime ma vie...


Chers lecteurs,

J'attendais quelques jours avant d'écrire à ce sujet. J'ai ressenti cette pensée-sensation de façon fugace récemment, et je n'étais donc pas trop certaine, tellement ça m'a pris par surprise.

Imaginez: y a de quoi attendre avant de s'avancer et d'en faire une affirmation publique!

J'aime ma vie.

Eh bien, c'est vrai. 
J'aime ma vie telle qu'elle est. Oh bien sûr, elle n'a rien de parfait, loin de là.

Je ne suis pas en train de vous dire que j'aime vivre avec l'EM et la fibro, ni que les douleurs et mouvements des jambes m'enchante, ou que j'aime me sentir épuisée, courbaturée, en manque perpétuel de sommeil réparateur et avec un cognitif qui perd le nord de plus en plus. Je n'aime pas non plus les problèmes de mémoire, les répétitions de mes propos que mon entourage se tape, ni la faiblesse musculaire. Je n'aime pas non plus me battre en cour pour faire reconnaître mes droits. Non, rien de tout cela.

Pourtant, j'aime ma vie.
Je l'aime telle qu'elle est pour le moment.
Comment dire? 
Peut être suis-je en train tout simplement de l'accepter?  
Je crois pourtant que c'est une coche au dessus.
J'embrasse le tout, à bras ouverts

Je me suis fait une vie malgré et avec tout ce que j'ai et ce que je suis, avec ce que mon corps m'indique.

Je sens que je suis arrivée à cette étape ou stade où je connais mieux mon corps, ma façon d'être, ce que je peux améliorer ou pas. Peut être suis-je en train de concrétiser ou de réaliser qu'il y a une certaine harmonie qui s'est créée au fil du temps...

Possible. J'aime ma vie. Je le ressens au plus profond de moi, en ce "lieu" où il y a le calme, une paix magnifique et une certaine sérénité. En écrivant tout cela, je souris :) 

Je reconnais que mon corps a développé sa propre sagesse, en me mettant au tapis (et au défi): il sait ce dont j'ai besoin pour que je l'écoute!

Bien sûr, je sais que les défis et obstacles ne manqueront pas, la vie est ainsi faite. On se construit à travers tous ces chemins que l'on emprunte. Cependant, je sais que je peux compter sur des ressources intérieures, et sur l'affection et le respect que je ressens face à ma vie.


Oui, j'aime ma vie!


Mwasi Kitoko

mardi 2 juin 2015

Visite en lieu calme et potage réconfortant

Bonjour,

Ce matin, j'ai fait une petite visite en lieu super calme.
Je suis allée au cimetière.
Y a-t-il un endroit plus "reposant" qu'un cimetière?
Je ne sais pas.
Mais j'ai aimé ma visite de ce matin, qui avait tout de même un objectif: celui d'aller faire un petit coucou à ma grand-mère et à tous ceux qui sont avec elle.
Je ne suis d'aucune religion.
Cependant, j'aime visiter ma grand-maman de temps à autre et j'adore ce lieu calme qui pour moi, est rempli de vie.

Il y avait bien deux ans que je n'étais pas allé et je tenais à rafraichir le petit aménagement de fleurs que j'entretiens depuis quelques années. J'ai attrapé quelques annuelles que j'ai transplanté, après avoir arraché les mauvaises herbes et rajouté de la terre et du compost. J'ai rajouté aussi une bordure en plastique même si à tous les coups, elle disparait, soit volée ou enlevée par je ne sais qui. 


Pendant cette visite, je parle à ma grand mère.
Je lui raconte tout et rien de ma vie.
Ce matin, je lui ai dit que je serai grand-mère une 5e fois.
Pas de feeling particulier, pas d'ange descendu du ciel, rien.
Juste une petite bruine très fine qui tombait sur mes épaules. 
J'adorais ma grand-mère, vous vous en doutez bien.
Même si elle est disparue depuis 30 ans, elle est encore dans mes pensées.
C'était une femme unique, créative et patiente.
Elle m'a appris la couture, le tricot, comment développer aussi la patience en me faisant participer à des corvées d'épluchage de petits oignons à mariner! Quand j'étais adolescente, elle prenait le temps de m'enseigner toutes ces choses de la vie qu'on n'apprend pas nécessairement sur les bancs d'école. Je me rappelle combien je bouillais intérieurement quand il me fallait l'aider dans ces corvées! Ça me rendait dingue mais par respect pour elle, je ne disais rien et je l'aidais. 

Puis peu à peu, je me suis mise à aimer faire ces corvées....eh oui. À 54 ans, rien ne me fait plus plaisir que d'éplucher un 5lbs de carottes, carreler des pommes de terre etc.  Mais en étant assise, vous l'aurez deviné!

Encéphalomyélite myalgique & fibromyalgie


Si je compare mon état de santé par rapport à ma dernière visite au cimetière il y a deux ans, ma résistance physique a sensiblement diminuée.
Je me fatigue plus vite et plus profondément aussi.
Je le sens.
Je suis en quelque sorte un peu forcée de constater que ma santé a perdu quelques degrés.
J'ai été sur place environ 40 minutes maximum.
De retour dans la voiture, mes jambes tremblaient.
J'ai pris quelques minutes pour respirer lentement. 
Pourtant, je ne me suis pas donné à fond.
Il me faut revoir à la baisse ma gestion, une nouvelle fois, je crois.
À tout le moins, je suis satisfaite d'avoir accompli ce que je m'étais fixé.

Je me lève de ma sieste et je vous donne dans le mille.
J'en ai trop fait...
Je sens déjà les courbatures.
Aïe....



Alors en pensant à un repas tout simple pour ce soir, j'ai plongé carottes, céleri, pommes de terre, oignon, cumin et sel de mer dans mon chaudron pour concocter un potage.

Y a-t-il plus merveilleux qu'on bon potage tout chaud, en ces temps bizarres d'hiver mélangé au printemps? 

En bref, une programmation des plus reposante: potage, un peu de télé et dodo. 

En terminant, j'ai vu passer quelques résultats de recherche sur l'EM.
Je vais prendre le temps de les lire pour en faire une synthèse bientôt.  

D'ici là, prenez soin de vous!

Bonne fin de journée, 

Mwasi Kitoko

jeudi 28 mai 2015

Dialogue

Bonjour,

Aujourd'hui, j'ai surpris un dialogue entre mon corps et mon esprit.  J'ai pensé vous le partager..


Esprit (E): Salut toi. J'aimerais bien aller prendre mon petit bol d'air, et en profiter pour aller acheter quelques trucs qui manque pour faire une recette.

 Corps (C): Ah oui? Je comprends, il y a une fête en fin de semaine et tu veux fournir ta part, c'est ça?

E: Oui. En plus, je vois qu'il y a beaucoup de vent dehors, j'adore quand il vente fort comme ça. Mes cheveux s'envolent, je respire l'air du printemps à plein poumon. J'en ai bien besoin, surtout qu'hier je n'ai pas pris ma marche comme tel.

C: C'est vrai, tu n'as pas eu ta marche habituelle hier. Sauf que je ne suis pas d'accord avec ton idée d'aller marcher aujourd'hui. Le coeur est au ralenti, il cogne très fort dans la poitrine. Moi ton corps, je n'ai pas assez d'énergie pour faire ce que tu veux. La journée d'hier m'a demandé un investissement majeur, et d'ailleurs, toi aussi tu as été très sollicité même si tu n'étais pas sur la sellette. Ce fut une grande demande énergétique. Pour le moment, pas de possibilité de réaliser ton programme qui, même s'il est fort bien argumenté, ne peut pas se faire

Moi ton corps, je me sens comme une enclume présentement. J'ai besoin de repos, de calme, de sommeil, de me détendre. Besoin aussi de réduire les bruits environnants qui me font réagir, signe indubitable d'une trop grande fatigue. Le moindre bruit un peu plus fort ou de la musique, et l'irritation monte...Je suis lourd, pesant de fatigue et le système nerveux est aussi étiré, surmené.

E: Euh....je suis confus. J'aurais vraiment aimer ça sortir, moi :(   

C: Moi aussi, figure-toi! Mais il n'y a pas assez d'énergie, et beaucoup trop de fatigue. J'ai besoin de récupérer, de penser à des choses légères, d'en faire peu aujourd'hui.

E: Ok. Alors on reste tranquille à la maison. Ce n'est pas ce que je voulais mais bon... Je comprends.  Je connecte avec ce que tu me dis. Mieux encore, je sens vraiment l'immensité de cet épuisement...

C: Bon choix!De toute manière, tu te rendra compte par toi-même que tu gagnes à le faire. C'est à notre avantage à tous les deux.

E: Tu parles! De toute manière, c'est toi qui mène, non?

C: Tu n'as pas tort. Je sens quand même une petite pointe d'ironie de ta part. Je comprends que tu es en train d'apprendre que nous formons une équipe, toi et moi. Tu ne peux plus agir sans me consulter, sans me demander mon avis. Cela vaut nettement mieux pour toi, penses-y.

E: Ok, j'arrête de faire ma mauvaise tête! Tu as raison. Nous sommes des partenaires après tout...


Alors voilà.
J'ai assisté à ce dialogue.

Et c'est vraiment ainsi que ça se passe aujourd'hui.
Je décante, je récupère.
J'ai eu plusieurs coups de fil de la famille, d'amis qui voulait entendre mon récit de l'interrogatoire d'hier. 
Je me sens choyée et bien entourée.
On pense à moi avant, après! 

Imaginez: on ne peut pas payer quelqu'un pour qu'il nous aime ou qu'il soit attentionné envers soi. Je suis consciente de ma chance d'être autant aimée par toutes ces personnes de mon entourage.

Je me limite à ces lignes pour aujourd'hui.
Je vais respecter les demandes bien légitimes de mon corps :)

Et mon esprit se trouvera bien un petit quelque chose à faire!


À bientôt chers lecteurs,

Mwasi Kitoko


mercredi 27 mai 2015

On y est.



Voilà, je suis au jour J.
J'ai cru que ma nuit serait difficile, que je n'arriverais pas à m'endormir.
Mais non.
J'ai dormi comme d'habitude.
Je suis debout depuis 5 heures: je voulais voir le jour se lever, sentir les odeurs du printemps dans ma maison, entendre les chants des oiseaux avant que la circulation ne soit trop bruyante.

Hier, j'ai fait quelques essayages pour la rencontre du jour....ouf!
J'avais dans ma tête de ne pas m'habiller ni "trop sport", ni "trop madame" ou un look "fonctionnaire" que je n'aime pas trop. Il est vrai que je ne vais pas en cour mais quand même...

J'ai encore trouvé des habits en lin, beaucoup trop grands pour moi.
J'avais carrément l'air perdu dedans.
Je les retiens encore :( 
Je n'arrive pas à m'en défaire ni à les faire rapetisser!
Heureusement que je n'en ai pas plus de trois comme ça.

Bref, j'ai fini par trouver un pantalon classique à ma taille, j'ai emprunté un veston noir à une de mes coloc de fille et trouvé un haut sobre sans avoir l'air trop funèbre. 
Quoique...oui,  ce sont les débuts des "funérailles" de mon assureur :)
Ma cause est solide.


Bon, fini les folies pour le moment.
Il est 7:15 du matin à Montréal.
Je vais donc laisser le web et me concentrer sur ma pré-pa-ra-tion, bien tranquille, avant de me rendre au centre-ville en métro. 

Il fait un temps splendide, pour le moment.
Mais on annonce des orages dans la journée.
Aujourd'hui, il y aura plusieurs orages sous le ciel de Montréal.

Je suis bien équipée, avec mon parapluie.
Et surtout, bien protégée :) 

À bientôt,


Mwasi Kitoko


vendredi 22 mai 2015

Météo, flanelle et verdure

Bonjour chers lecteurs,

La réalité du printemps étrange que nous vivons au Québec a ses influences sur ma vie. Je ne sais pas comment se passe la météo dans votre coin de pays, mais ici dame nature semble "secouée " de drôles de soubresauts d'humeur.

Oh, nous avons bien eu des 28 degrés. 
Hop! on sort des vêtements légers, question de se sentir à l'aise. Soudain, la météo se transforme et en quelques heures, nous nous retrouvons à perdre facilement des dizaines de degrés. Qui semblent vouloir reste, du moins pour quelques temps. Un petit 8 degrés bien frais depuis hier ou avant-hier, j'en perds le compte.

Mais ce que je ne perds pas par contre, c'est tout ce que cela me demande, physiquement. Tout d'abord, il y a les draps de coton qui ne me gardent pas au chaud: j'ajoute des couvertures lourdes et chaudes. 
Puis il y a eu les douleurs très fortes au niveau des jambes.
Quand je les ai ressenties, j'ai "reconnu" ce que cela annonçait: environ 24 à 48 heures avant un changement météo, je le ressens surtout dans la partie inférieure du corps. Douleurs intenses aux mollets -insupportables-, douleurs aux articulations comme si mon coeur bats dans ces dernières.

Par intuition ou juste par hasard cette année, je n'ai pas rangé tous mes pantalons de pyjama en flanelle comme j'ai l'habitude de le faire: une bonne idée, quand je constate combien il peut encore faire froid, bien que nous soyons pratiquement à la fin mai. Tiens, pour ma balade de ce matin, j'étais emballée dans un gros polar et un vent cinglant et froid me poussait. Je marche quand même, pour m'oxygéner, voir du paysage et revenir à la maison avec la satisfaction de ma petite balade en poche.

Suis-je en train de devenir une obsédée de la météo? Peut être.  Mais une chose est certaine, je surveille ces fluctuations et je ne peux pas faire autrement que de m'y intéresser car elles ont un impact sur moi. Ce que je trouve étrange quand il fait très humide par exemple, les douleurs sont plus fortes mais comme tel, mais je ne me sens pas dérangée par la chaleur elle-même. Avant d'avoir l'encéphalomyélite myalgique, j'étais très affectée par la chaleur mais il est vrai aussi que j'affichais un surplus de poids, ce qui peut s'expliquer par cela. Je reste quand même étonnée l'été, de constater que mon front se mouille à peine quand les autres transpirent à grosse goutte. C'est à n'y rien comprendre.

Ah, la verdure!


Roquette de balcon....miam!
Malgré les soubresauts de la météo, j'ai réussis à semer quelques trucs sur mon balcon. 

Je suis très fière de ma superbe roquette provenant de semences bio, une grosse gâterie que je me suis offerte cette année. Sa saveur citronnée est un pur délice et j'ai très hâte de la dévorer. 

D'ailleurs, j'en resème à tout moment, assise dans mon petit banc de camping pour ne pas trop me fatiguer. Comme ça j'aurai de la roquette tout au long de l'été -s'il ne se met pas à neiger, bien sûr!












Un plant de romarin rustique et en santé


 Je suis également bien fière de mon plant de romarin, une récupération de l'été dernier, rentré à la maison pour l'hiver et qui a réussi à doubler de volume. 

Le truc? Ne pas trop s'en occuper, la laisser quelque part dans un endroit bien sec et ensoleillé. 

J'adore le romarin pour son effet stimulant et rafraichissant. 

Je pense que j'ai dû vivre en Europe dans une autre vie pour tant aimer le romarin, pensez-vous?

J'ai semé aussi des bettes à cardes, un plant de tomate, des pois et pois mange-tout :) 





Un peu de chaleur et ça devrait avancer un peu mieux pour le jardinage! 



En attendant, mes yeux se plaisent avec ce très beau cyclamen rose qu'on m'a offert récemment.

Une autre belle plante à récupérer à l'automne...

Ces jours-ci, je lis, je fais un peu de couture. Je me prépare mentalement à l'interrogatoire de la semaine prochaine dans les bureaux de mon assureur. Je cultive le calme, la concentration et le moment présent, autant que possible. 

Et je poursuis ma réflexion sur mon prochain milieu de vie et j'ai même commencé à en parler autour de moi. 

Prochainement, j'y consacrerai un billet, je pense que ça en vaut la peine. Après plus de douze années passées au même endroit avec mes filles, il sera bientôt temps de nous séparer.

Et tout cela, ça se prépare...


À bientôt et bonne fin de semaine!

Mwasi Kitoko







mardi 19 mai 2015

Vivre.

Bonjour,

Aujourd'hui, j'ai envie de vous raconter mille et un petits détails qui, tels de petites perles de verres colorées, s'enfilent et créent un bijou unique.

Bille verte....pour espoir. 

Ce dernier samedi, mes filles, ma voisine et moi avons tenu une vente de garage, quasi directement sur le trottoir. Des citoyens du quartier, qui avec des poussettes, qui en vélo ou en patins à roues alignées, sont venus zieuter nos objets empoussiérés étalés ça et là sur les tables. Vêtements, vieux bijoux, chaussures, jouets et plantes vendus ont fait le bonheur d'autres personnes ainsi que le nôtre: l'argent de la vente a été le bienvenu! J'espérais au moins quelques dollars pour aider à notre petit budget. Mes espoirs ont été exaucés et je nous ai offert une grosse gâterie: j'ai acheté un immense saumon frais à l'épicerie. J'en rêvais depuis longtemps. Un pur délice.

En bonus de cette belle fin de semaine, du plaisir vraiment tout simple: jaser avec tout le monde, échanger du stock entre nous (le classique!) ou négocier serré le prix d'un objet convoité... Ce fut une belle journée, et j'ai même réussi à conserver ma discipline de repos en après-midi.


Bille rose....pour un amour de petite fille!

Nous avons profité de notre rassemblement familial, pour souligner l'anniversaire de ma petite fille adorée qui fêtait huit années de vie. Cette fillette a fait de moi une grand-maman en 2007: sa naissance -et son superbe épanouissement actuel- fait d'elle une fille vraiment unique et très chère à mon coeur de mamie! Quel bonheur d'avoir des petits enfants comme cette belle fillette.... Sa tante lui a préparé un très beau gâteau maison en forme de papillon, un insecte que ma petite fille aime tout particulièrement. Il a été dévoré en quelques minutes!


Bille bleu....pour calme
Ces dernières semaines ont été difficiles sur le plan émotif et bien sûr, le physique en a pâti, comme disait nos vieux au Québec. Comme la tension a diminué, il est temps de prendre du recul, de profiter du calme, relire les événements et voir comment faire différemment une prochaine fois. Et avec cette jolie bille bleue, j'ai commencé à rêver du prochain lieu où j'habiterai: je visualise le lieu, les détails, l'environnement etc. Et je suis certaine que ce prochain lieu de vie existe, c'est seulement que pour le moment, je n'ai aucune idée où il se trouve. Mais j'aime penser à cela, j'ai enfin le goût de me projeter vers un ailleurs où je continuerai ma nouvelle vie.

Il y a longtemps que je ne me suis pas permis de rêver ainsi. J'en suis fort contente et positivement étonnée car pour moi, cela signifie qu'il y a un certain élan de vie que je croyais disparu quelque part.

En somme, c'est vivre. Tout simplement.

Côté santé, le repos est plus difficile à obtenir que d'habitude. Le syndrome des jambes sans repos se manifeste davantage ces jours-ci et ça me rend un peu "dingue": mon lit est supposé être le lieu du repos mais dès que je m'y installe, mes jambes me font si mal que je me demande ce que je peux bien prendre comme repos.

Mis à part de revoir mon neurologue pour vérifier si un nouveau médicament pourrait m'aider, je ne vois pas ce qui peut m'aider concrètement. Massage ou non, j'ai mal. Et je joue à la "brochette" chaque nuit: tourne d'un côté puis de l'autre et on reprend la danse. J'avoue que ces douleurs me rendent la vie infernale. J'ai essayé tant de médicaments que je me sens découragée et impuissante face à ces mouvements et douleurs incontrôlables. Et les antidouleurs actuels que je prends le jour et la nuit ne m'aident pas dans ce cas précis car ils ne réduisent pas les mouvements involontaires des jambes, ni les sensations de brûlures et d'élancements que je sens dans les mollets, les quadriceps ainsi que les pieds.

Un rendez-vous médical s'impose à mon avis.

Mais si dans votre coin de pays vous connaissez un dopaminergique qui semble bien fonctionner, n'hésitez pas à m'en faire part. Merci d'avance...


Bonne journée à vous.

À très bientôt,

Mwasi Kitoko

  

jeudi 14 mai 2015

Le combat de ma vie


Bon, d'accord.
J'avoue que le titre fait un peu trop mélodramatique.
Reste que c'est ainsi que je le sens.
J'ai effleuré le sujet récemment, à savoir qu'à près de 54 ans, j'ai déjà mené bien des combats.
Mais celui-ci est de taille: se battre contre son assureur. 
Employée permanente, j'ai payé -comme tous mes collègues-, l'assurance-emploi, la régie des rentes du Québec, le syndicat etc., et les primes de l'assureur, et ce, pendant des années.

Je croyais que j'étais entre de bonnes mains, que j'étais en "sécurité".

Il n'y a aucune garantie que l'assureur "croit" en votre état de santé: cette reconnaissance douteuse de maladies n'est pas reliée qu'à la fibromyalgie et l'encéphalomyélite myalgique. En effet, plusieurs reportages réalisés au Québec sur le sujet, indiquent que plusieurs compagnies d'assurance refusent d'indemniser des assurés pour bien d'autres maladies: tumeur au cerveau, cancer etc., sous prétexte que l'assuré SIMULE sa ou ses maladies.

Je sais. Juste lire le mot "simule" fait lever le coeur! Et selon mon humble avis, l'utilisation de ce mot comporte un objectif précis: c'est tellement gros comme mot qu'on ne peut que s'indigner et....avoir peur. Que faire avec un mot aussi fort et aussi...fou?

On comprend alors qu'il est question de se battre, de faire front. Ça fait peur, ça donne le vertige. Je comprends ceux qui choisissent de baisser les armes, de lancer la serviette. Le mot est fort: simuler. Et ces compagnies le font sciemment, pour injecter une forme de découragement, dont le but est d'agir comme un "paralysant" sur l'assuré malade. 
Quand on est malade, on est déjà dans un état de vulnérabilité physique et moral des plus intenses: comment combattre, justement?  Comment trouver la force, l'énergie, les personnes-ressources pour être aidé, supporté? 

Pour ma part, j'ai choisi de me battre. De faire valoir mes droits. 
Je ne pouvais voir d'autre alternative que le combat.  Pas facile de relever les manches alors qu'on est déjà au tapis!

J'ai cherche et trouvé un avocat spécialisé en assurance-invalidité avec qui nous avons négocié une entente. Car vivre de l'aide sociale ne permet certes pas de payer un avocat et l'aide juridique ne peut prendre de telles causes. Mais il y a moyen de trouver de l'aide: à force de patience, d'ouvrir l'oeil, demander l'aide de l'AQEM ou d'autres organismes peut vraiment une différence si vous êtes englué dans la même situation.

Je ne dis pas que c'est facile. Il y a des jours où j'ai l'impression que cette poursuite n'en finit plus de finir! Il y a des jours où j'ai peur, d'autres où je suis confiante.
Il y a des jours où le désespoir a de l'emprise sur moi.
D'autres où mon moral est ok.
D'autres où j'ai de la patience à revendre, d'autres où j'en manque cruellement.

Il y a des jours sombres où mon humeur ne va pas.
Il y a des jours lumineux où oui, je me sens légère, confiante.
Je préfère nettement ces derniers, pas besoin de vous faire un dessin. 

Et quand je perds de vue pourquoi je me bats, je reviens à la base: pourquoi est-ce que je me bats, au juste?

Je me bats d'abord pour moi.
MOI.
Puis je le fais aussi pour ma famille, mes petits enfants, mes arrière-petits-enfants...
Je me bats aussi pour ceux qui souffrent de fibromyalgie et d'encéphalomyélite myalgique au Québec, puis ailleurs dans le monde. Des hommes, des femmes, des enfants, des adolescents qui souffrent des mêmes maladies invalidantes, souvent incomprises sinon méconnues.

Ce n'est pas je veuille alourdir ma vie en prenant le monde sur mes épaules: mon petit univers suffira amplement. Mais j'ai conscience que nous sommes tous interreliés, d'une manière ou d'une autre, et que lorsqu'une personne se bat pour des injustices dans sa vie, c'est tout son entourage qui est aussi touché par ces injustices d'une part. D'autre part, quand on remporte ce type de combat, c'est aussi tout l'entourage du combattant qui en bénéficiera. 

J'apprends à me tenir debout, chante Fred Pellerin.
Et c'est dur.

Peut-on s'amuser à penser à un "effet papillon", qui dit "qu'une cause minime puisse avoir des conséquences considérables" ? J'aime à le croire. Et si d'autres personnes sont dans ce même combat, j'espère de tout coeur qu'elles trouvent l'aide dont elles ont besoin pour tenir le coup...

Pour ma part, j'ai tout un comité de "sages" qui m'entoure: j'ai des amies à Terrebonne qui jouent le rôle de mentor et de "défoulement", j'ai une amie à Québec qui est ma grande confidente de tous les jours depuis près de trente-trois ans :), j'ai un supporter précieux à Calgary qui suit de près ma cause etc. Et c'est sans compter aussi sur quelques membres de l'AQEM qui suivent les développements émotifs et juridiques de mon histoire.

Je tiens le coup.
Dans quelques jours, ce sera l'interrogatoire d'un représentant de l'assureur, dans leurs bureaux, le siège de "l'ennemi".  J'y assisterai, bien sûr. Je suis curieuse de voir et d'entendre ce que mon avocat réussira à aller chercher...

Je mentirais en disant que je prends ça vraiment cool, que ça ne me dérange pas. 
J'ai déjà un petit "shake intérieur" de stress, un petite montée d'adrénaline qui amollit déjà mes jambes. Réaction normale. Il me faudra travailler une attitude de "poker face", c'est à dire contrôler le non-verbal. 

Pas grave, on n'en meurt pas.

Je vais tenir ce combat. Je ne craquerai pas.
Je fais attention aux promesses, maintenant....alors je n'en ferai pas.  

Mais une chose est certaine:  je ferai tout pour tenir le coup jusqu'à ce qu'un juge se prononce sur mon dossier.

Et je suis profondément convaincue que nous l'emporterons.

"Avec le temps, et la patience, on peut faire cuire un éléphant dans un petit poêlon", parait-il...


Bonne journée,

Mwasi Kitoko