lundi 6 février 2017

Turbulences



Je vis dans une période de turbulences.

En voyant le bouchon du bain ce matin, j'ai souri. J'ai vu tout de suite que c'est exactement ainsi que je me sens: une main en l'air, à chercher mon air, à chercher à me comprendre, à choisir, à décider, à avancer.  

Ouf

Certaines turbulences viennent de l'extérieur: silence radio du côté du dossier juridique, démarche administrative à faire en lien avec mon emploi, puis une autre avec l'aide sociale de derniers recours qui demande des comptes etc.

D'autres turbulences viennent de moi-même: angoisses, frustration, colère. J'arrivais à gérer -du moins c'est ce que je pensais-, jusqu'à tout récemment. La semaine dernière, j'étais si mal dans ma peau et sous pression, que je m'en suis prise à une personne de mon entourage que j'adore, pourtant.  Elle est même une des première à me comprendre, m'aider et m'encourager.

À tout ce tourbillon, j'ajoutais à mon fardeau en culpabilisant. Je vois mieux aujourd'hui que je m'ajoutais de la pression en supplément.  J'ai un post-doc ès Culpabilité! 

Ma souffrance intérieure était devenue une patate bouillante dont il fallait me débarrasser. C'est classique: ce sont souvent ceux qui sont les plus près de nous qui écopent. Lancer cette patate consistait dans mon esprit angoissé, à essayer de la lancer pour m'en débarrasser. Et ce fut cette personne qui reçu le légume...Après un temps de réflexion et de prise de conscience avec lequel j'ai lutté, j'ai discuté avec cette personne. Nous avons pu parler ouvertement de nos sentiments. Et faire la paix. 

Mes nuits déjà médiocres n'ont fait qu'empirer, puis les douleurs en augmentation. L'appétit en diminution. Pas comique du tout, mais ça va avec les turbulences: le corps rame, tente de suivre mais il ne peut pas car déjà son énergie est limitée pour le quotidien. Alors ces extra coûtent cher à mon corps. 

Je me penche plus avant sur cette matière invisible mais si précieuse: les émotions et comment les gérer. J'y reviendrai.



De très petites choses m'ont aidé à m'accrocher ces derniers jours. Par exemple, quand l'angoisse me tenait, je me suis concentré sur mes grilles de mots cachés. Je me lance le défi d'en faire au moins une, en prenant tout mon temps. Ainsi, je débranche temporairement mon cerveau de l'angoisse et des pensées catastrophes pour quelques minutes.

Dans les salles d'attente de médecins, c'est le bonheur d'avoir ces mots cachés, avec des bouchons dans les oreilles. Mine de rien, le temps passe en cherchant ces mots....










Je me suis aussi amusé dernièrement, à planter un pied de céleri biologique récupéré. Une fois qu'il a un peu poussé dans un plat avec de l'eau, je l'ai planté en terre. Ses petites feuilles vert tendre sont jolies et elles changent tous les jours. Il est si beau à zieuter que j'ai placé dans ma chambre, là ou la lumière est forte.



Je pense qu'il est pratiquement impossible de vivre avec l'EM (ou d'autres maladies, dans le fond), sans se comparer avec la personne que nous étions, "avant". 

J'y ai pensé.

Autrefois, je gérais mille trucs à la fois. J'ai déjà déménagé plusieurs fois de villes, et le tout s'était fait en un seul mois. Emballer, céder l'appartement, en trouver un autre et hop! on recommence ailleurs en un rien de temps. 

J'adorais même ça, car c'était des défis stimulants.

Cette femme là n'existe plus, celle qui cédait un logement en un claquement de doigts. Et il ne s'agit pas seulement de l'aspect physique de ce genre d'évènement. Il y a aussi l'aspect psychologique à considérer. Les PAEM sont plus sujets au stress et à l'angoisse, du fait de notre vulnérabilité physique. Parfois, juste choisir une boîte de craquelins à l'épicerie peut se révéler un casse-tête, alors imaginez d'autres décisions plus importantes...

En terminant, je vous invite à visiter ce site web qui contient une mine d'articles, de trucs et des conseils judicieux sur différents sujets qui touchent les PAEM, dont la gestion des émotions, différentes stratégies etc.: http://www.cfidsselfhelp.org/library.  Très instructif et ''sur mesure" pour les PAEM. J'ai imprimé les articles les plus pertinents pour les relire.


À très bientôt :)

jeudi 26 janvier 2017

Un cadeau inestimable




Dimanche dernier, mon amie Aline m'écrivait et me proposait de me rendre visite hier, mercredi.

Toutes les deux affectées par l'EM, nous nous sommes fixés comme règle de nous appeler avant de se déplacer, question de vérifier nos niveaux d'énergie. Après son appel, je la retrouve à ma porte quelques minutes plus tard. Avec elle, un homme se tient là que je ne connais pas. 

Aline est venue accompagné d'un ami, et qui est aussi son homme de ménage. Comme mon amie savait que je n'en menais pas large physiquement depuis ces dernières semaines, elle a donc pensé m'offrir un ménage de deux heures pour nettoyer ma maison.

Un cadeau vraiment inestimable dans ma condition. Imaginez......

Elle m'a vraiment prise par surprise: pas de négociation ou d'annonce avant qu'elle ne soit chez moi.

Je manque de mots pour dire combien ce cadeau m'a étonnée, car bien sûr je ne m'y attendais pas du tout. Mais plus que tout, c'est la délicatesse,  la générosité et la délicate attention de mon amie qui m'a profondément touchée, remuée :)

Il est vrai qu'il y a à peine quelques mois, j'arrivais encore à faire un peu de nettoyage (j'adore mais....), mais plus récemment, le seul nettoyage de ma petite salle de bain m'a mise sur les genoux pour 3 jours. Là, j'avoue que je n'ai pas trop apprécié de constater cette différence dans mon état de santé. Pourtant, elle est bien réelle.

Le temps que je jase avec Aline en sirotant une tisane, je regardais cet homme nettoyer en profondeur la salle de bain, balayer les planchers (haro l'aspi, trop bruyant pour moi), laver les planchers le tout avec bonne humeur et minutie. Ce qui m'a aussi impressionné, c'est qu'il faisait tout cela avec plaisir. Eh oui, ça se peut.

Je trouve ce cadeau inestimable car je réalise combien mon amie est sensible à ce que je vis, à mes petites misères, donc celle d'essayer de faire le ménage tant bien que mal.  Nous avons développé un lien amical particulier malgré et avec nos conditions pas toujours évidentes à gérer et à vivre. 

On partage nos quotidiens pas toujours roses, et le fait de pouvoir discuter librement, c'est déjà beaucoup. Ce geste concret d'aide à mon égard m'a fait non seulement plaisir, mais m'a aussi fait prendre conscience combien je suis choyée d'avoir une amie aussi généreuse et attentive. 

Merci à toi chère Aline :)



En terminant, si vous connaissez une personne malade de l'EM ou autre et que vous cherchez à l'aider ou tout simplement à lui faire plaisir, je vous invite également à lire le billet "quels cadeaux faire à un malade SFC-EM?", publié sur Chroniquement vôtre, par la sympathique Anna.

Ce billet fort intéressant pourra certainement vous inspirer quelques idées simples mais géniales, et qui font une véritable différence dans le quotidien d'une personne malade.

Avant de clore ce billet, je regarde autour de moi. C'est propre. Beau. Ça sent encore bon le nettoyage. Lorsque mon dossier juridique sera terminé -je croise les doigts-, j'espère être en mesure d'embaucher quelqu'un pour m'aider à nettoyer ma maison. Je pense que je n'ai plus trop le choix...

En attendant, je savoure encore ce cadeau :)


Mwasi

mardi 24 janvier 2017

Le poids des choses

Dans mon cerveau où foisonne des milliers d'idées de sujets, j'ai pensé écrire sur le poids des choses que l'on utilise au quotidien lorsqu'on vit, entre autre, avec l'encéphalomyélite myalgique. Notre précieuse énergie qui est soit rare ou se perd facilement, fait en sorte que nous devenons peu à peu des "comptables" de l'invisible...

C'est fou quand on y pense: notre énergie est quelque chose d'invisible mais qui existe, indéniablement.

Ce n'est que récemment que j'ai vraiment pris conscience que le critère du "poids" fait partie intégrante de ma façon de choisir d'acheter ou d'adopter un objet dont j'ai besoin. Un peu comme si mon cerveau, lui, savait déjà tenir compte de cela avant même que je n'en prenne pleinement conscience. 

On apprend chaque jour à vivre avec les maladies que nous avons.
Et à trouver des petites astuces pour se faciliter la vie :)



Bref, voici donc la chose: un séchoir à cheveux! 

Le vieux séchoir que j'avais a rendu l'âme, et c'est en regardant les rabais que j'ai découvert ce petit séchoir de voyage: il est petit, se plie en deux facilement, et ne pèse pratiquement rien :) 

Plusieurs autres séchoirs sont faits de céramide, un matériel qui alourdit passablement le poids du séchoir à cheveux.

Imaginez maintenant que votre main saisit ce séchoir pesant, qu'il vous faut relever le bras pour atteindre vos cheveux!!! Terrible......Le coeur se met à battre comme un fou car le poids du séchoir qu'il faut ensuite soulever, tenir la position pour se sécher les cheveux pendant quoi, 5-7 minutes?!!!!!

OUF...................................................................
Ça parle de soi-même.

Et tout cela n'est possible que si vous arrivez encore à relever les bras jusqu'à votre tête. Plusieurs personnes affectées par l'EM ne sont plus/pas capables de faire ce simple geste.

Quant à mon look, c'est la simplicité volontaire. Cheveux courts, coupés à chaque 2 mois, ce qui me facilite la vie: je passe le séchoir 2 minutes, juste pour dire que mes cheveux ne sont plus mouillés sur mon crâne.

Compact, se plie et se range facilement, avec un jet d'air chaud puissant malgré sa petitesse. Inconvénient: le bruit trop fort que je dois endurer, le temps de sécher. 


Si on y pense, il est facile d'appliquer ce critère de poids à une foule de choses. 

Par exemple, j'ai des poêles en fonte dont je vais me débarrasser sous peu, trop lourdes pour moi et très énergivores.

Mine de rien, je choisis également des vêtements qui sont plus légers: j'adore les gilets tricotés en vrai laine, mais que c'est lourd sur mon corps :(   Alors je choisis du polar, des mélanges de laines, du coton, lin ou chanvre quand c'est possible. 

L'an dernier, même ma monture de lunettes a été choisie en fonction de son poids. J'ai choisi une belle monture bien entendu, mais légère: une plume sur mon nez comparée à d'autres montures. 

Choix de chaussures et de bottes : je jauge là encore le poids de ces choses. Séchoir à cheveux, vêtements, chaussures, monture de lunettes, bijoux etc, toutes ces choses ont un poids sur mon corps qui peine déjà à tenir debout, avec une énergie rare et précieuse, que je me dois de gérer et de calculer.

Toutes ces choses du quotidien ont un poids pour mon corps alors je fais ce que je peux pour lui alléger la vie....

Et vous, y a-t-il des critères "autres" qui vous font choisir certains objets, et qui sont liés à votre état de santé? 

Au plaisir de vous lire,

Mwasi

 

mardi 17 janvier 2017

S'accueillir

Il m'en aura fallu du temps pour revenir vers l'écriture.

Petit retour sur les dernières semaines...

Tout d'abord, les Fêtes.

Suite à l'épuisement profond de novembre-décembre, j'ai pris la décision de demeurer chez moi pour Noël et le nouvel an.  Pour la première fois depuis que je suis maman, je n'ai pas pu me joindre à mes filles, gendres et petits enfants pour célébrer.

Étrangement, ce ne fut pas une décision si difficile. J'ai visualisé tout ce qu'impliquait le déplacement, "fêter", etc., et j'ai aussi compris surtout l'état d'épuisement profond dans lequel j'étais. J'ai saisis que le seul endroit au monde qui pouvait convenir à mon état, c'était chez moi.Et ce fut une des meilleures décisions que j'ai pu prendre jusqu'à ce jour.

J'ai regardé la neige tomber par les fenêtres. Pendant les Fêtes, mon quartier devient étrangement calme: moins de gens sur les trottoirs, dans les commerces et moins de circulation aussi. La neige absorbe les bruits, fait scintiller la nature. J'ai pris un bon paquet de bols d'air de balcon: je m'emmitoufle dans plusieurs couches d'habits, et je m'assois sur une chaise de jardin. J'observe les passants, les écureuils qui sautent partout dans la cour. Je respire lentement l'air frais.

Pour "ranger" le dossier juridique dans ma tête, j'ai suivie des séries québécoises et des films sur le web. Quand j'en avais assez, je passais à la lecture ou au silence. 

J'ai tricoté aussi. J'ai des petits enfants en route: j'aime tricoter de petites couvertures aux tons pastels, faites de douce laine. 

Janvier s'avère difficile. Le découragement m'est tombée dessus quand j'ai regardé en face les conséquences de ma situation. Je vis encore avec de très faibles revenus, une situation bloquée. 

Ce qui m'est aussi tombé dessus, c'est le fait de démarrer une nouvelle année dans un piteux état physique et mental. Faible comme un petit pou. Pas ou peu d'énergie physique, idem pour le mental.

Alors j'ai pleuré, pleuré et pleuré encore.
Le mal à l'âme ou au coeur ne sont pas affaire de logique ou de rationalité. 
Ni de a+b= x

Alors je vis, je laisse sortir, je laisse couler.
Si facile d'accueillir les autres, mais pas si facile de s'accueillir soi-même. 
Surtout quand ces vagues d'océan salées ne cessent de battre le rivage....

J'ai un moral aplati. Et un corps qui pour le moment, ne semble pas recouvrer son état antérieur avant l'épuisement profond évoqué dans mon dernier billet.  

J'ai coupé -encore- dans les activités,  de toute manière il n'y a plus de "gras" à couper dans ce rayon.
Je suis souvent plusieurs jours d'affilée sans sortir, trop épuisée. J'arrive tout juste d'un bol d'air de balcon de 20 minutes, ma bulle du jour. J'écourte les conversations.


Sommes-nous obligés d'être heureux?

 

J'ai écouté un documentaire fort intéressant de la journaliste Marie-Claude Élie Morin, au titre très évocateur: "la dictature du bonheur"  http://www.telequebec.tv/documentaire/la-dictature-du-bonheur/.

Documentaire qui commande une réflexion personnelle et sociale sur notre façon d'être, sur l'image que l'on souhaite offrir au monde. Et pourquoi, surtout...





Pendant que j'explore comment m'accueillir dans ces moments plus difficiles, je vous présente ce cyclamen qui n'en finit plus de m'étonner par sa beauté. 

C'est la première fois que je réussis à récupérer un cyclamen qui a grandi au soleil de ma cour l'été dernier. Je n'étais pas parvenue à faire résister cette jolie plante jusqu'à ce jour. 

Comme quoi il y a aussi des "premières" surprenantes :) 


À bientôt,

Mwasi



mardi 20 décembre 2016

Temps mort





Temps mort.

Je crois que c’est l’expression la plus juste pour illustrer la situation actuelle. Tout ce que je peux dire, c'est que nous sommes dans une zone de temps mort

Je vais me concentrer sur mon état de santé, suite au jour J.  Les dernières semaines, j'ai vécu dans le stress et l’angoisse, ce qui a eu pour effet de brûler mon énergie physique et mentale. Le jour J fut un point culminant, et je m’attendais à des retombées sur ma santé. 

Je suis dans un épuisement post effort comme je n'en ai pas eu depuis quelques mois, et je ressens à fond les efforts importants fournis ce jour-là: effort physique, gestion des douleurs, fatigue mentale poussée en 'efforts de concentration, d'attention etc. 

L'intolérance aux bruits a grimpée à des niveaux plus forts: une petite musique, des conversations joyeuses mais trop "fortes" pour mon état actuel me font grincer des dents, et chercher à m'échapper pour me soustraire aux bruits. Ça m'a rappelé un billet que j'avais écris sur ce sujet. Je sens que je pourrais exploser d'un rien :(

Peu d'énergie disponible. Déplacements restreints autant que possible: une fois dehors, même dans ma cour, mes jambes se mettent à trembler rapidement. Comme si je vais m'écrouler. Trop épuisée.

Écouter la télé, oui, mais ça parle trop vite: j'aimerais avoir une télécommande pour ralentir le débit. J'essaie d'écourter les conversations au téléphone, difficile car c'est mon Facebook à moi :(

Augmentation marquée des douleurs le jour et la nuit. Douleurs thoraciques fortes, des deux côtés du corps. Quand c'est trop, je masse ces deux points avec une pommade mentholée, ça apaise pendant un moment. Je ressens aussi des nausées, une diminution de l'appétit, des maux de tête, une vision plus trouble que d'habitude. Les antidouleurs font moins d'effet que d'habitude: je pense que mon système nerveux est trop "étiré".

Pourtant, je ne me sens pas abattue. Je ressens juste un immense besoin de calme et de silence. Surtout pas envie de forcer quoi que ce soit.


Épuisement immunitaire post effort


J'ai relu ce qu'il en est au sujet de l'épuisement post-effort dans l'abrégé du Consensus canadien sur l'encéphalomyélite myalgique, définition clinique et lignes directrices à l'intention des médecins (page 2):


"Épuisement neuro-immunitaire post-effort (ENPE) : seuil pathologiquement bas de fatigabilité.

-épuisement et recrudescence des symptômes après un effort. Immédiat ou différé, que le repos ne soulage pas.
-lenteur de la récupération

Un état normal de fatigue est proportionnel à l’intensité et à la durée de l’activité, et est suivi d’une récupération rapide de l’énergie. L’épuisement neuro-immunitaire post-effort se caractérise par un seuil pathologiquement faible de fatigabilité physique et mentale, avec épuisement, douleur et aggravation anormale des symptômes en réaction à l’effort. La période de récupération est longue. Fatigue et douleur sont des éléments de la réaction de protection globale de l’organisme et sont des bioalertes indispensables pour prévenir les malades de modifier leurs activités pour éviter d’aggraver la situation.

La physiopathologie sous-jacente de l’ENPE implique un grave dysfonctionnement du réseau de commande régulateur dans et entre les différents systèmes nerveux (36, 37). Son interaction avec les systèmes immunitaires et endocrinien affecte pratiquement tous les systèmes de l’organisme, ainsi que le métabolisme cellulaire et le transport ionique (38). Le système de commande activité-repos dysfonctionnel et la perte d’homéostasie entrainent l’affaiblissement de la production d’énergie aérobie et l’incapacité de produire au moment opportun une quantité d’énergie suffisante (....) Ces diminutions et la perte des effets toniques de l’exercice sont ce qui distingue l’EM de la dépression ".

Ce tableau résume les différentes réactions physiques des personnes affectées par l'EM suite à l'exercice.



Je m'arrête ici pour le moment, il est grand temps de me reposer.  

Je profite de cette occasion pour vous souhaiter une belle période des Fêtes à tous ou que vous soyez.  On se retrouve en 2017 :)


Meilleures salutations,


Mwasi



mercredi 7 décembre 2016

Toujours là

Depuis mon dernier billet, les peurs sont encore là.  La différence, c'est que je leur parle, parfois même tout haut.

Je leur dis que je les voient bel et bien, un genre d'acte de présence.
Ensuite je m'organise pour occuper mon esprit à une tâche ou autre chose (ça ne manque jamais on dirait). En quelque sorte, je les tassent pour orienter mes pensées vers de toutes petites choses qui me font plaisir.

Telles que de continuer d'ouvrir les enveloppes mystère de mon amie A*  :)
Ou me calmer en ne faisant rien du tout.
Juste respirer lentement.
Voir de jolies images, écouter une émission préférée.

Mieux vaut avoir peur, que d'être trop confiant! C'est ce que je me dis.
En autant que la peur ne me paralyse pas, c'est ok.
En autant aussi que je suis consciente de ce qui se passe, ça va.

Hier, une amie m'a visité. Nous nous étions vues il y a une année. 
Du gros bonheur de midi à 15:00.
Outre que j'ai eu bien du plaisir à être en sa présence, j'ai réalisé que j'en avais perdu depuis l'an dernier au niveau cognitif.
Pour moi, mon amie parlait fort et vite: heureusement qu'il fallait manger de temps à autre :)
Dans les faits, mon amie est probablement égale à elle-même: c'est plutôt moi qui ai changé.

Après son départ, j'étais tellement épuisée.
C'est fou, ça m'a vidé de toute énergie.....
Pourtant nous n'étions que deux.
J'étais au lit à 17:00 pour la nuit.
Pas faim.
Juste é-pui-sée.
Sommeil très difficile, perturbé par les douleurs qui m'ont réveillées.
Il est clair que ce diner a pété mes limites, à nouveau.
Coût trop élevé pour mon corps et mon esprit aussi: je pleure d'un rien.
Il est sérieusement temps que je m'occupe de moi, là maintenant. 


Inspiration


Ceux qui me connaissent savent combien j'adore les citations. Pour moi, ce sont des mini perles de sagesse souvent inspirantes et remplies de sagesse. Voici celles qui me nourrissent ces jours-ci:

«Si tu ne prends pas le temps de créer la vie que tu désires, tu seras forcé de passer beaucoup de temps à vivre une vie dont tu ne veux pas.» 

 

 «Ne laisse jamais personne juger ta vie et tes choix, car personne n’a traversé tes douleurs, tes joies et encore moins tes peines. »


La dernière citation est ultra inspirante, surtout face à un assureur qui refuse de reconnaître que je ne peux plus travailler.
Je suis malade.
Point.
Je ne suis pas une actrice mes amis.
Remarquez que j'aimerais l'être, à la limite.
Ça me ferait une carrière du tonnerre, non?




Les Fêtes approchent aussi à grands pas.

Cette année, je n'ai pas la force ni l'énergie pour installer mon faux sapin de Noël blanc et ses lumières, un petit caprice que je m'étais payée dans une autre vie quand je travaillais et que j'avais un salaire  :)

Je me suis contentée d'installer quelques lumières un peu partout, et l'effet est génial. 
Ça illumine la maison et ça crée une ambiance calme.
Dieu merci, il semble que j'ai gardé quelques morceaux de mon coeur d'enfant!


En terminant, je souhaite à toutes les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique de par le monde qui lisent ce blogue, de garder espoir malgré les souffrances physiques et morales lourdes avec lesquelles nous vivons presque tous. Que la Vie vous accorde tout ce dont vous avez besoin pour que vous soyez entouré d'amour, et en meilleure santé physique et psychologique. Je crois au pouvoir de ces pensées invisibles qui voyagent et rejoignent les personnes concernées. 

Pendant mes sessions de calme et de réflexions, je penserai à vous...


À très bientôt,


Mwasi


samedi 3 décembre 2016

Où j'en suis

Par une nuit de mars 1991, j'étais dans un vol de nuit qui nous emportaient vers la Belgique, mon amoureux et moi. J'étais étudiante, et c'était mon premier long vol.

Peu de temps après le départ, j'ai commencé à avoir le mal de l'air, et avec mon petit sac de papier, je n'en menais pas large. Ouf....Les malaises se sont finalement estompés, j'étais soulagée. À un moment, le pilote a parlé au microphone pour nous indiquer les aurores boréales dans le ciel. C'était absolument magnifique. Les aurores illuminaient l'horizon avec des mouvements de vagues colorées incroyables.  

À ce moment précis, je me rappelle avoir pensé que je volais au-dessus de l'océan atlantique. Et que quoi qu'il puisse me passer par la tête, je ne pouvais pas revenir au point de départ, ni décider d'ouvrir la porte et de sortir là sur le champ.  La seule voie possible était de me laisser aller, de laisser le pilote faire son boulot et de me laisser emporter. Rien d'autre. 

Je ne pouvais qu'aller de l'avant.


À l'approche de la rencontre de négociation avec mon assureur, je vis des moments montagnes-russes.
Souvent, je me sens angoissée. 
J'ai peur, même si je sais que ma cause est juste et vraie.
J'ai peur...

Je me sens toute petite, comme roulée en boule. 
Vulnérable, et fragile aussi.  
Je pleure ces malaises à tout moment, je laisse couler.
Je tente de faire mes siestes et mon esprit produit mille pensées à la minute.
Difficile de le faire redescendre, de calmer le tout.
Respirations profondes, asmr, douches chaudes font leur effet, mais c'est limité.
Je persiste malgré tout.
Le corps donne des signes d'épuisement plus forts.

Ce voyage de 1991 m'est revenu en tête: je ne peux qu'aller de l'avant, rien d'autre.

Il y a un temps pour pleurer: je le prends!
Il y a un temps pour redresser les épaules et marcher vers le but fixé: je commence doucement.
Là, il est temps de faire face.


Une amie m'a offert un cadeau inestimable: à chaque jour, une enveloppe mystère à ouvrir d'ici le jour J. Avant même de commencer à les ouvrir, j'étais déjà ravie de cette magnifique surprise...




Voici ce que contenait la première enveloppe: un très beau signet fait main avec de délicates fleurs séchées...C'est très joli et ça me fait penser à de la dentelle naturelle.

Mon amie adore les jolies choses et la nature. Quand je l'ai appelé pour la remercier, elle m'a expliqué qu'avant l'événement, l'idée était d'avoir de petits plaisirs à chaque jour. Bien pensé! Ça pousse l'angoisse et les peurs sur le côté de la route, pour que je me concentre sur le paysage qui me conduit vers ce jour.  

Un gros merci à toi, chère amie :) 





La deuxième enveloppe contenant de délicates feuilles séchées: de fragiles beautés, toutes en finesse. J'ai hâte d'ouvrir l'enveloppe du jour 😍.


Lâcher prise.
Res-pi-rer
Accueillir le moment présent


Voilà mes mots d'ordre pour les jours qui viennent. Je me permets de vivre ces moments intenses, même si je me sens un peu perdue dans ces émotions fortes. Je me concentre sur ce que je peux faire chaque jour pour me sentir bien, en paix. 
Tout comme ce vol outre-mer de 1991, je ne peux qu'aller de l'avant. 

Je le ferai comme je le fais depuis toujours: je tremble, je pleure un océan de larmes puis je saute :)  
Je saurais faire face.


Mwasi