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vendredi 1 avril 2016

Nuit "sexy" à l'hôpital :)

Cette semaine, j'ai passé une nuit d'observation dans un hôpital. Je m'amusais en disant aux miens que je m'en vais passer une nuit "sexy" à l'hôpital. 

Évidemment, rien de sexy là-dedans, bien au contraire :)
Mon pneumologue avait demandé à ce que je subisse de nouveau une polysomnographie pour réévaluer mon apnée, après neuf années d'utilisation de la CPAP. La première avait révélée que je faisais de l'apnée du sommeil, et que j'avais également le syndrome des jambes sans repos. 

Je me suis donc rendue avec mon petit sac sur l'épaule, et je me suis assise pour attendre. J'y ai trouvé une autre femme qui devait aussi passer une nuit d'observation. En l'observant du coin de l'oeil, j'ai vue qu'elle était nerveuse: je me suis dit que c'était probablement sa première fois. Je n'avais pas tort. Je me suis mise à parler avec elle, tentant de la rassurer sur les tests. Elle a posé quelques questions, mais j'ai senti que mes réponses ne la rassuraient pas vraiment. Je lui ai souhaité une "bonne nuit".

J'ai complété le questionnaire qu'on m'avait remis et quelques minutes plus tard, on m'installait dans ma chambre pour débuter l'installation des électrodes, qui dure environ 45 minutes. Comme c'était ma troisième polysomno, je savais à quoi m'attendre. 

L'inhalothérapeute a installé tous les fils, dont un paquet dans le fond de la tête, au coin des yeux (détection des mouvements oculaires éveil/sommeil), le menton (mesurer grincements de dents), la gorge, près du coeur, et au niveau des muscles des jambes (jambes sans repos), etc. À tout ce bazar de fils colorés sur mon corps, on ajoute également deux grosses ceintures, une entourant la poitrine et l'autre le ventre. Enfin, pour compléter ces mesures, on ajoute également un oxymètre pinçant un doigt (franchement détestable car le doigt engourdi facilement). 

Et on porte tout cet équipement pour la durée de la nuit.


Ma console d'électrodes bien colorés


Une fois l'installation complétée, l'inhalothérapeute fait une vérification minutieuse de chaque électrode, à savoir si tout est bien branché et fonctionnel à son écran. Ensuite, je prends mes médicaments habituels et c'est parti pour la première partie de ma nuit, qui se déroule sans mon masque pour l'apnée. 

Ce fut difficile. Et il y a de quoi: ça fait 9 ans que je dors avec ce masque où l'oxygène est poussé dans mes poumons qui s'ouvrent, ce qui me permet ainsi de dormir. Ce fut un très loooong endormissement avant que je ne parte au pays des rêves. Puis vers 3:00, l'inhalothérapeute m'a réveillée pour que je porte alors mon masque de CPAP. L'idée est de comparer avec et sans masque, pour que le pneumologue soit en mesure de voir où en est exactement mon apnée.  

À 6:00, les lumières de ma chambre s'ouvrent: le test est terminé, et il temps de se lever et de tout enlever. Je suis tellement "sonnée" par le manque de sommeil, que je fais tout avec automatisme, et je me retrouve finalement dehors pour retourner à la maison. je ne sais même pas comment je suis arrivée dehors! Je n'ai qu'une hâte, c'est enlever l'espèce de glue placée sur mon corps pour les électrodes.


Les impacts


De retour à la maison, une douche brûlante m'a fait le plus grand bien. J'ai mangé un peu puis j'ai dormi de 9:00 à midi. Je me réveille, perdue. Faible comme un petit pou. Une fois debout, je tremble sur mes jambes. Ouf...........................................................

J'ai le moral à plat, et je pleure facilement.  Je reconnais bien là ce qui se passe: cette nuit m'a coûté cher en énergie, et mon corps réagit et le moral suit la tendance. La journée d'hier fut terne, sombre pour vrai car la température est à la pluie et grise, tout comme mon corps et mon moral l'étaient hier. Je suis allée au lit vers 18:30 pour dormir 12 heures :) 

Aujourd'hui, j'ai repris un peu du poil de la bête, mais l'énergie reste basse.  

Ce qui me surprend encore, c'est comment le fait de vivre avec l'encéphalomyélite myalgique influence à peu près toute situation qu'on vit: le simple fait de passer cette nuit à l'hôpital me met physiquement et moralement sur les genoux.

Je n'ai pas/plus de "réserve" physique pour vivre la moindre petite chose qui sort de l'ordinaire. Que ce soit sur le plan physique ou moral, ce qui me demande de l'énergie me vide facilement et rapidement.  Pourtant, ce n'est pas d'hier que j'ai mes diagnostics en main. Je reste encore surprise de voir à quel point mon corps ne veut pas ou ne peut pas "suivre".

C'est un constat difficile pour moi. Car inévitablement, je ne peux que me rappeler que je n'étais pas comme cela auparavant. Je pouvais en prendre pas mal physiquement, et ce n'est plus le cas maintenant. Il faut calculer, mesurer, peser, soupeser chaque geste.....Pas le choix.

Le constat revient souvent, mais il est difficile à digérer et à actualiser au quotidien.

Pour ce qui est de cette nuit d'observation, je devrais obtenir les résultats d'ici quelques semaines. Nous aurons ainsi un portrait de ma situation quant à l'apnée, et le syndrome des jambes sans repos et quoi d'autre encore.


Je vous souhaite une bonne journée,


Mwasi Kitoko

Dernière heure: j'ai tenté d'aller marcher un peu. Je ne suis même pas arrivée au bout de la rue que j'ai senti mes jambes se mettre à trembler: j'ai dû rebrousser chemin. Je me suis assise tranquille sur mon balcon. Je ne savais pas que j'étais aussi épuisée.

jeudi 19 mars 2015

Drôle de nuit & suggestion de lecture

Bonjour,

Je reviens d'une marche pour mon grand bol d'air quotidien: je tiens bon malgré le froid qui sévit encore aujourd'hui. Je n'ai jamais tant parlé ou écrit sur la météo de toute ma vie!

Hier soir, j'ai vécu une bien drôle de nuit.
Comme d'habitude, je vais au lit vers 19:30 mais depuis le changement d'heure -et plus de clarté- , j'ai tendance à dépasser un peu et me coucher davantage vers 20:00.

Donc au lit, je me rends compte que m'endormir pose problème.
Côté gauche, douleurs dans le flanc, les jambes, les mollets.
On tourne du côté droit, douleurs, douleurs.
Retour au "centre".
Douleurs moins fortes mais je ne m'endors pas plus!
J'enfreins ma propre règle, et je jette un oeil au cadran lumineux.
Il est 22:30.
Mon dieu!
J'ai fini par m'endormir je ne sais comment.
Mon sommeil était léger, j'entendais quasiment tous les bruits inimaginables dehors, dans l'édifice etc,.
Au réveil, j'ai beau constater que j'ai obtenu 5 heures de sommeil "profond", je ne sens strictement pas cela dans mon corps. Je me sens comme si j'ai couru un marathon et comme si je ne suis arrivée qu"à dormir "en surface". Un sommeil subtil, léger, trop léger.
Comme à mon habitude, j'aligne ma journée d'hier pour tenter de mettre le doigt sur la ou les raisons qui m'ont conduit à vivre une nuit fort agitée.
Et je ne trouvais pas: j'ai bien mangé, j'ai pris de l'air, j'ai fais attention à l'énergie, aux discussions bref, rien qui selon moi, pouvait expliquer cette nuit cauchemardesque plus que d'habitude.
Jusqu'à ce que j'entre dans ma chambre pour aller chercher quelque chose.
Qu'est-ce que j'aperçois sur ma commode?
Un comprimé rose, bien rose.
C'est le somnifère que je n'ai pas avalé hier soir!
Ouf....
Voilà la raison de cette drôle de nuit!
Je m'en suis un peu pas mal voulu car JAMAIS je n'oublie cette satanée pilule!
Bof, à quoi ça sert de m'en vouloir, autant en rire...
Alors voilà, je ris et je souris :)
Bien sûr comme bien des gens, ça ne me réjouit pas de devoir prendre ces comprimés jusqu'à je ne sais quand. Semble que pour le moment, c'est ainsi que ça se passe.
Allez ma vieille, concentre-toi et n'oublie pas tes pilules, hein?!


Suggestion de lecture



Je vous propose un livre consacré uniquement au sommeil, ce doux état essentiel à toute vie animale et humaine, et qui s'intitule  "Dormir. Le sommeil raconté. Apprivoiser son sommeil pour être en meilleure santé",  écrit par le Dr. Pierre Mayer. 

Le Dr. Pierre Mayer est pneumologue, spécialiste du sommeil et est directeur de la clinique du sommeil de l'hôpital Hôtel-Dieu du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).  

En fait, je connais l'auteur: c'est le médecin qui traite mon apnée du sommeil. Je savais qu'il avait écrit ce livre mais je m'y suis pas vraiment intéressé, le croyant trop "médical" jusqu'à ce que je vois ce livre vendu à un prix dérisoire dans une boutique de livres usagés. 

Reconnaissant mon médecin, je me suis dit que ça pouvait être un livre pertinent à s'offrir mais en réalité, c'est son bas prix qui m'a sourit en premier lieu, et c'est d'ailleurs tant mieux: ce livre est vraiment intéressant et j'en ai appris encore beaucoup sur le sommeil. 

Le Dr. Mayer est un excellent "conteur" et en fait, c'est si bien écrit que ça se lit comme un roman: il a vraiment le tour de vulgariser le sommeil et de nous y intéresser avec plein de détails pour le grand public. De plus, il n'hésite pas à utiliser ses propres expériences de vie pour nous démontrer certains faits: le Dr. Mayer a eu l'opportunité de participer à de multiples ascensions dont une du Mont Everest et de participer à des expériences médicales. En fait, le Dr. Mayer est un spécialiste, entre autre, du mal des montagnes. Publié au éditions Pierre Tisseyre, ce livre fait le tour de ce qu'est le sommeil tant en terme de qualité que de troubles, que de problématiques particulières telles que l'obésité, les risques reliés au manque de sommeil etc. Vous y trouverez un chapitre particulièrement fascinant sur le "comment faire" avec son sommeil quand on est un travailleur de nuit ou si on est un voyageur qui doit s'acclimater à un nouvel environnement: il y a des règles et étapes à suivre pour que notre corps s'adapte et le Dr. Mayer l'explique abondamment.

J'ai eu la confirmation supplémentaire que les personnes souffrant de douleur chronique -c'est l'expression qu'il utilise-, ont un sommeil non réparateur: 

"Le sommeil des patients avec de la douleur chronique est également perturbé par des ondes rapides (alpha) typiques de l'éveil. Ces ondes rapides parasitent leur sommeil profond caractérisé par des ondes lentes (delta). Nous appelons ce phénomène alpha/delta. D'ailleurs, ces patients nous disent souvent qu'ils ont l'impression de ne pas dormir profondément et d'être conscients de tout ce qui se passe dans leur sommeil. Nous ne connaissons pas la signification exacte de ce phénomène alpha/delta. Il est parfois observé chez des personnes sans douleur chronique et pourrait être le reflet d'une augmentation de l'activation cyclique du cerveau pendant le sommeil (cyclic alternating pattern)"  (p. 183).

Tout cela tombe vraiment bien car d'ici quelques semaines je devrai être réévaluée en pneumologie suite à une perte de poids importante, question de voir si mon apnée est toujours d'actualité et si le degré d'oxygène fournie par ma CPAP est toujours pertinent pour traiter ma condition. Certainement que les différents aspects de mon sommeil seront enregistrés et j'en saurai davantage sur ce qui se passe avec moi pendant la nuit.

Ayant enfin lu son livre, je serai plus en mesure d'en discuter avec le Dr. Mayer quand il aura obtenu le rapport d'évaluation de ma nuit d'observation à l'hôpital. Et tiens, je le questionnerai plus à fond sur ce phénomène d'ondes delta/alpha désordonné dont je semble être affublée, comme bien des personnes vivant avec l'encéphalomyélite myalgique et le syndrome des jambes sans repos.

Si vous vous intéressez de près au sommeil, je vous recommande vivement la lecture de ce livre de référence à garder sous la main. 

Sur ce petit billet écrit entre le retour de ma marche et la pause du dîner, je vous souhaite une bonne lecture.

Pour l'instant, c'est l'appel de mon lit qui est vraiment plus fort que n'importe quoi d'autre.
Logique, après une nuit aussi bizarre!


À bientôt,

Mwasi Kitoko