Bonjour,
Ce matin, je me suis payée un bol d'air avec ma marche matinale du style "petit-moyen". Je dis "petit-moyen" car je tente d'accorder le niveau d'énergie disponible à un circuit de marche correspondant.
J'ai donc eu le bonheur de marcher dans un temps doux -enfin!- et avec une belle petite neige folle et légère. Quel bienfait que cette plus douce température, nous qui vivons un hiver particulièrement rude avec des températures anormalement froides au Québec. À -8 degrés, on seraient presque tenté de sortir les sandales de plage! Je blague bien sûr.
Évidemment, il me fallait bien sortir avec un temps aussi beau.
Un manteau moins lourd, de bonnes bottes chaudes et c'est parti.
Je me suis bien amusée lorsque je me suis retrouvée dans une pharmacie de mon quartier.
J'avais dans l'idée de me chercher un baume pour les lèvres.
Je me suis postée devant le rayon des baumes à lèvres et je l'ai regardé trèèès long-temps.
En haut, vers le bas, à gauche et à droite. Il y en avait TELLEMENT, des baumes à lèvres!
Sans m'en rendre vraiment compte, j'étais comme un peu hypnotisée par tous ces baumes à lèvres avec ou sans protecteur solaire, saveurs et marques différentes, les emballages à n'en plus finir...Pour finalement réaliser que ça faisait certainement une bonne dizaine minutes que j'étais là, devant cet étalage, et que je passais d'une jambe à l'autre pour faire passer le poids.
Vous savez probablement que la station debout est difficile pour les personnes vivant avec l'encéphalomyélite myalgique? Inconsciemment donc, je passais d'une jambe à l'autre car le temps passé devant l'étalage était trop long et je commençais à ne pas me sentir bien.
J'ai vu alors que non seulement l'énormité du choix me figeait, mais qu'en fait cette abondance ne faisait que me perdre encore davantage, et me mélanger encore plus que je ne le suis déjà à l'état normal. Ouf......Ca m' a quand même pris plusieurs minutes avant de réaliser toutes ces évidences.
Et vous savez quoi? Le pire est que je n'en ai choisi aucun!
Je me suis soudainement rappelée qu'il me restait un autre baume à lèvre rangé quelque part dans mes tiroirs. Tout cela pour rien finalement? Peut être pas, car je me suis rendue compte combien l'abondance de choix perturbe le cognitif, comme si mon tableau de bord est envahi par tous ces choix possibles. Je n'arrive tout simplement plus à repérer LA chose recherchée et à me décider.
Et je vis la même chose quand je suis à l'épicerie, imaginez.
Ok, pas de quoi en faire un drame, c'est à la limite presque amusant.
Au moins je m'en rends compte maintenant, c'est déjà ça!
Un autre petite histoire du jour.
J'ai appelé dans un ministère et l'employée, super motivée et du, se met à me donner une série d'explications en réponse à ma question.
Ah la la!
Elle parlait beaucoup et vite.
J'étais perdue quelque part derrière et elle, elle courait devant...
Je lui ai alors dit que je vivais avec un déficit d'attention et que j'avais besoin qu'elle reprenne ses explications, mais plus len-te-ment. Elle s'est excusée et elle a repris son propos plus lentement...j'ai apprécié son attitude positive et à la fin, on a même rigolé un peu.
Ca c'est nouveau chez moi: avant, je n'osais pas dire aux gens mon besoin en la matière. Maintenant, je ne me gêne plus et je dis d'emblée que mon attention et/ou concentration sont déficients. Ça ne coûte rien et la plupart du temps, les gens sont compréhensifs et me répondent plus lentement.
Brave fille va!
Un incontournable du quotidien
Je vous en ai parlé à quelques reprises: mes bouchons d'oreilles sont très précieux pour moi. Comme je suis sensible aux bruits environnants, ils me permettent de diminuer ces bruits et de protéger mon cerveau qui lui, les perçoit comme trop forts. Comme ce matin sur la rue, par exemple.
Les voitures et camions passent dans la neige fondue avec un gros bruit, un "squishhhhhh" bruyant et aigue qui me rend folle. Dans ces cas-là, mon coeur se met à battre rapidement et je n'ai qu'une envie, c'est de courir me mettre à l'abri de ces bruits. Je sais que cette envie de fuite est causée par l'ampleur de ces bruits, trop élevée pour mon cerveau qui les perçoit comme des centaines de décibels, ce qu'une personne non malade ne percevrait probablement pas comme moi je le sens.
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Élément de survie cognitive: mes bouchons! |
Les bruits qui me dérangent? Voitures, camions (les plus terribles), klaxons, tondeuses, moto, pelles mécaniques, discussions entre 3 personnes et plus (environ). Un petit échantillonnage qui me vient à l'idée...
J'ai découvert un autre avantage à porter mes bouchons quand je prends une marche. Parfois mon corps réagit fortement quand y a beaucoup de mouvements: voiture, vélo, camions, gens qui marchent, enfants qui crient etc. C'est toute une masse de stimulations pour moi: porter mes bouchons et concentrer mon regard en penchant un peu vers le trottoir -tout en étant vigilante-, me permet d'éviter de percevoir une partie des mouvements environnants, ce qui me donne parfois des vertiges.
Des bouchons, j'en ai plusieurs paires pour des décibels variés. Ainsi j'en ai des paires un peu partout: mon sac à main, ma table de nuit, la pharmacie de la salle de bain...Je préfère nettement ceux en silicone qu'on peut laver facilement et qui de plus, sont durables contrairement à ceux en mousse. Ils sont petits mais honnêtement, je ne m'en passerais pas/plus!
En terminant, j'aimerais saluer chaleureusement tous ceux qui lisent mes billets depuis que j'ai démarré mon blogue. Je vous remercie de vos encouragements, de vos opinions partagées, de votre présence. Je vous en suis reconnaissante et d'après vos réactions, il semble que vous apprenez quelque chose sur l'encéphalomyélite myalgique. Et bien tant mieux!
Mine de rien, je ne savais pas moi-même que j'en avais tant à dire sur le sujet.
Merci d'être là!
Bonne fin de journée,
Mwasi Kitoko