Petit retour sur les dernières semaines...
Tout d'abord, les Fêtes.
Suite
à l'épuisement profond de novembre-décembre, j'ai pris la décision de demeurer chez moi pour Noël et le nouvel an. Pour la première fois depuis que je suis maman, je n'ai pas pu me joindre à mes filles, gendres et petits enfants pour célébrer.
Étrangement, ce ne fut pas une décision
si difficile. J'ai visualisé tout ce qu'impliquait le déplacement, "fêter", etc., et j'ai aussi compris surtout l'état d'épuisement profond dans lequel j'étais. J'ai saisis que le seul endroit au monde qui pouvait convenir à mon état, c'était chez moi.Et ce fut une des meilleures décisions que j'ai pu prendre jusqu'à ce jour.
J'ai regardé la neige tomber par les fenêtres. Pendant les Fêtes, mon quartier devient étrangement calme: moins de gens sur les trottoirs, dans les commerces et moins de circulation aussi. La neige absorbe les bruits, fait scintiller la nature. J'ai pris un bon paquet de bols d'air de balcon: je m'emmitoufle dans plusieurs couches d'habits, et je m'assois sur une chaise de jardin. J'observe les passants, les écureuils qui sautent partout dans la cour. Je respire lentement l'air frais.
Pour "ranger" le dossier juridique dans ma tête, j'ai suivie des séries québécoises et des films sur le web. Quand j'en avais assez, je passais à la lecture ou au silence.
J'ai tricoté aussi. J'ai des petits enfants en route: j'aime tricoter de petites couvertures aux tons pastels, faites de douce laine.
Janvier s'avère difficile. Le découragement m'est tombée dessus quand j'ai regardé en face les conséquences de ma situation. Je vis encore avec de très faibles revenus, une situation bloquée.
Ce qui m'est aussi tombé dessus, c'est le fait de démarrer une nouvelle année dans un piteux état physique et mental. Faible comme un petit pou. Pas ou peu d'énergie physique, idem pour le mental.
Alors j'ai pleuré, pleuré et pleuré encore.
Le mal à l'âme ou au coeur ne sont pas affaire de logique ou de rationalité.
Ni de a+b= x
Alors je vis, je laisse sortir, je laisse couler.
Si facile d'accueillir les autres, mais pas si facile de s'accueillir soi-même.
Surtout quand ces vagues d'océan salées ne cessent de battre le rivage....
J'ai un moral aplati. Et un corps qui pour le moment, ne semble pas recouvrer son état antérieur avant l'épuisement profond évoqué dans mon dernier billet.
J'ai coupé -encore- dans les activités, de toute manière il n'y a plus de "gras" à couper dans ce rayon.
Je suis souvent plusieurs jours d'affilée sans sortir, trop épuisée. J'arrive tout juste d'un bol d'air de balcon de 20 minutes, ma bulle du jour. J'écourte les conversations.
Sommes-nous obligés d'être heureux?
J'ai écouté un documentaire fort intéressant de la journaliste Marie-Claude Élie Morin, au titre très évocateur: "la dictature du bonheur" http://www.telequebec.tv/documentaire/la-dictature-du-bonheur/.
Documentaire qui commande une réflexion personnelle et sociale sur notre façon d'être, sur l'image que l'on souhaite offrir au monde. Et pourquoi, surtout...
Pendant que j'explore comment m'accueillir dans ces moments plus difficiles, je vous présente ce cyclamen qui n'en finit plus de m'étonner par sa beauté.
C'est la première fois que je réussis à récupérer un cyclamen qui a grandi au soleil de ma cour l'été dernier. Je n'étais pas parvenue à faire résister cette jolie plante jusqu'à ce jour.
Comme quoi il y a aussi des "premières" surprenantes :)
À bientôt,
Mwasi