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mercredi 29 mars 2023

Une nuit à l'urgence





Vivre une nuit à l’urgence quand on vit avec l'encéphalomyélite myalgique (EM), équivaut-il à envoyer une personne de 80 ans danser dans un rave toute une nuit? Ou grimper une énorme montagne pendant des heures sans aucun entrainement physique préalable?  

Je ne sais pas. Bien malgré moi, je cherche des exemples plus ou moins farfelus pour faire comprendre autour de moi comment ce type d’évènement est très rude physiquement et mentalement pour les personnes affectées par l'EM (PAEM).

Vivre une nuit dans une urgence est une expérience assez difficile à vivre pour le citoyen ordinaire. On le sait, l’urgence d’un hôpital n’est pas un lieu de tout repos, tant s’en faut. Le niveau de stimulus de toutes sortes est très élevé. Mais pour une personne affectée par l’EM, c’est une expérience qui relève du cauchemar et qui nous affecte très durement. 

Et que dire des impacts, quelques jours plus tard? 

***
 
« Allo René? Peux-tu m’accompagner à l’urgence, je ne me sens pas bien. »
 
J’appelle mon voisin et hop, nous voilà partis vers l'urgence de de l’institut de cardiologie de Montréal.  Quelques minutes plus tard, on me passe déjà un ECG puis on me branche à un moniteur cardiaque. Une de mes filles vient me rejoindre. Un visage connue et aimé, ça fait du bien. 
 
Même si selon elle, il n’y a rien d’inquiétant, la cardiologue du triage recommande que je reste en observation pour une nuit. J’accepte. On m’installe sur ma civière…ça bouge dans tout sens à l’urgence, comme dans toutes les urgences. Pour ajouter au chaos ambiant, on m’informe que l’urgence déménage dans quelques heures dans de nouveaux locaux. Une sorte de journée historique à venir pour tout le personnel (1).

18 :00 une fois dûment branchée à un super écran qui détaille tout, une infirmière vient me voir pour des prises de sang et le test covid. 
 
Je mange une pomme que j’avais apporté au hasard. Je ne demande pas de repas, je suis déjà trop épuisée. Tout ce que je veux, c’est m’allonger et dormir, même si je me doute bien que ce sera un sacré défi. 

Nous le savons tous, de simples rideaux de coton ne peuvent bloquer ni bruits ni lumières. Même avec mes bouchons performants, impossible de m’endormir. J’écoute tout, j’entends tout.  Les conversations, les bruits des appareils, les chariots qui roulent etc. Je fixe le plafond de mon petit espace, rêvant de ma chambre et de mon lit. Je respire doucement, essayant de faire le vide... je sais bien que les prochaines heures seront difficiles à vivre. 
 
21 :30 : Un cardiologue vient me voir. Je lui décris les sensations, lui montre mes valeurs cardiaques. Il m’ausculte…Est-ce un mauvais timing de ma part ou...? Dans tous les cas, je montre au cardiologue un document sur l’EM et lui dit: se pourrait-il qu’il y ait un lien avec cette maladie? 

Il jette tout au plus un œil et dit: « Moi madame, je traite le cœur. C’est ça que je connais. Je ne connais pas cette maladie. Je vais donc me concentrer sur ce que je connais, le cœur . » Il me redonne le document et il quitte. 

À ce point de la soirée, j’en viens même à douter de la pertinence d’être venue à l’urgence. N’étais-je pas mieux de remballer mes affaires et de rentrer chez moi? La réaction du cardiologue m'a dérangée, j'avoue. Je suis convaincue que mon état d’épuisement avancé et un sacré brouillard de cerveau me faisaient douter. Le bon sens l’a emporté : que l’encéphalomyélite myalgique soit connue ou pas des cardiologues de l’urgence, et que ce soit la cause ou non de mes malaises, il faut que mon cœur soit examiné de près. 
 
11 :30 incapable de m’assoupir. Est-ce parce que j’ai faim sans le ressentir? Dans tous les cas, je mange un muffin que j’avais pu emporter, assise sur ma civière. Je m'allonge à nouveau et j’essaie de respirer lentement et de me laisser aller…
 
3 :00  un grand bruit, deux civières plus loin. Une patiente, en voulant se lever, a fait tomber sa chaise d’aisance et tout son contenu… Je vous laisse imaginer le branle-bas de combat de bruits et de manœuvres en pleine nuit pour nettoyer les dégâts. 
 
Je me lève plusieurs fois pour aller aux toilettes, aveuglée par les lumières. Tant pis, je retourne m’allonger. Peu de sommeil dans le corps. Si je me fie à ma montre intelligente, il semble que j’aurais dormi environ 1 :30 cette nuit-là.
 
7 :00 sans surprise, j’ai des maux de tête, les yeux rouges comme un lapin, mais on s’en fiche. Tout ce que je veux, c’est VOIR LE CARDIOLOGUE et qu’on me dise ce qui se passe. 
 
8 :00 c’est la distribution du petit-déjeuner. Du pain, au départ rôti, est maintenant tout mou sous la cloche de plastique. On s’en fout. J’ai faim, je suis au-delà de l’épuisement. Quel est le mot plus fort que celui-ci, ensuite? 
 
Une infirmière m’avertit que le déménagement de l’urgence commence dans moins d’une heure. Sur ma civière, je déménage comme les autres patients vers la nouvelle urgence avant d’être vue par le cardiologue et d’obtenir mon congé. 
 
9 :00  on déménage. Une infirmière attrape mes effets et on se dirige vers la nouvelle urgence. Je serai la première patiente qui a utilisé la chambre 21 de l'institut. 

So what? Si les nouvelles urgences des hôpitaux du Québec sont comme celles-ci, alors nous sommes devant une évolution vraiment positive. Le poste des infirmières est entouré de chambres non plus séparés de rideaux, mais bien des chambres avec de grandes portes vitrées coulissantes. Ces portes coupent les bruits de façon vraiment notable. Une fois dans cette chambre et avec de meilleures conditions, c’est là où j’aurais probablement pu m’endormir. D’ailleurs, j’ai pu réussir à m’assoupir quelques minutes avant de voir le cardiologue. 
 
Finalement, le cardiologue a ajusté ma médication, effectués certains tests avant la sortie et prescrits d’autres tests plus poussés à faire dans les prochaines semaines.
 
12 :30 un dernier test signe ma sortie.  J’appelle un ami qui vient me chercher. Je n’attends même pas qu’il soit arrivé : je m’installe dehors assise dans mon déambulateur. Je respire à pleins poumons l’air frais qui me manquait tant depuis hier. J'ai tellement hâte d'arriver chez moi.

 


Retour à la maison


Abasourdie et crevée, je prends une douche et saute directement dans mon lit. Le lendemain, ma fille aînée est venue me visiter pour une heure. J'étais encore sous le coup de l'adrénaline des dernières heures et j'ai pu discuter un peu avec elle. Ça m'a fait un bien fou de la voir et de la serrer dans mes bras.
 
Les deux premiers soirs, j’ai dormi "presque normalement", c’est-à-dire 8 heures d’un sommeil de mauvaise qualité, celui auquel je suis habituée depuis tant d'années!

3 jours plus tard, ça y est : c’est le malaise posteffort et ses effets dévastateurs.

C’est là où personne ne nous voit ramer, du moins pour ceux qui vivent seuls comme moi.
 
-les muscles du corps qui brûlent
-appétit disparu 
-concentration et attention difficile
-maux de tête
-jambes qui tremblent
-forte intolérance aux bruits, lumières
-forte sensation de faiblesse, comme si j’allais mourir. Je répète: comme si j'allais mourir. 
-les yeux grands ouverts, JE VEUX DORMIR. J'y arrive difficilement: je suis électrique, survoltée
-difficulté à parler
-Brouillard cognitif fort 
-Intolérance plus élevée aux odeurs et parfums


Bien sûr, ce n’est pas la première fois que je vis un malaise post-effort de cette ampleur, aussi puissant. Mais c’est toujours une fois de trop, on s’entend. 

Une difficulté nouvelle s’est ajoutée, celle de parler. J’avais encore ma voix, mais parler me demandait un tel effort, comme si je manquais d’air pour arriver à la faire sortir. Je crois plutôt que c’était dû au malaise post-effort élevé. Je ne suis pas médecin ni scientifique, mais je soupçonne que ce problème pourrait être relié au nerf vague. 

En malaise post-effort, le corps est dans un état d’inflammation encore plus aiguë, et le nerf vague est certainement mis à très rude épreuve dans ces cas-là. Il essaie bien de remettre les choses en place dans ce corps malmené, mais le défi reste de taille. 
 
Comme un ordinateur, j’ai « fermé des fenêtres ». Réduction de lumière, de bruits, de télé, de stimulations. Pour quelques jours, pas d’appel, peu de texto, de télé, question de donner une chance à mon corps de récupérer. Dans ma petite cour remplie de neige, je me suis assise sur un petit banc pour faire un peu de cohérence cardiaque, question de m’oxygéner en même temps. De l'air frais pour mon système immunitaire et ma santé mentale. J'ai aussi usé le circuit divan-lit, lit-divan à gogo, même si dormir relevait du défi. S'étaler, c'est déjà ça.
 
Avec le recul, je sais que cette nuit à l’urgence m’a coûté très cher. Trois jours avant, j’avais eu un rendez-vous médical dont je n’avais pas encore récupéré, un épuisement qui s’est ajouté à ce qui allait venir. 

Je suis prise dans une sorte de malaise post-effort multicouches dans mon corps.
 
C’est maintenant devenu systématique pour moi, comme pour beaucoup de personnes affectées par l’EM : un rendez-vous médical égale un malaise post-effort à tout coup. S’il est vrai que c’est déjà difficile à vivre et à « aplatir » avec le pacing, il reste que des extra, comme cette nuit à l’urgence, viennent encore compliquer les choses pour les malades de l’EM. 
Ces extra coûtent chers et comportent aussi des risques : celui de rester « coincé » dans une phase aiguë, en bref, de rempirer la situation de santé déjà hypothéquée. 

La santé peut-elle s’hypothéquer davantage avec ces malaises post-effort à répétition? La réponse est oui.  (2) 

Je ne suis pas en état sévère, mais le risque est pourtant bien réel de s'y retrouver si je ne fais pas attention à ma précieuse énergie. L'idée n'est pas de vivre dans la peur (quoi que...), mais plutôt d'en être conscient et d'appliquer le pacing (3) le plus possible. Je ne vois pas d'autres manières de conserver le peu d'énergie physique. 

À elle seule, l’encéphalomyélite myalgique demande beaucoup d’énergie au quotidien, ne serait-ce que de composer avec les symptômes imprévisibles et une énergie sur laquelle on peut difficilement compter, car incertaine et instable. D’autres problématiques de santé s’ajoutent, alourdissant encore davantage la situation de santé. Je pense ici aux personnes affectées qui sont passées à travers un ou des cancers et bien d’autres maladies. 

Je relève lentement et péniblement de cette nuit. Je recommence à peine à reprendre le cours normal de ma vie. C'est fragile pour tout vous dire. 

Au moment de terminer ce billet, on vient de m'appeler pour me donner un rendez-vous à l'institut dans les prochains jours, un des tests à effectuer.  

J’espère au moins ne pas revivre une telle nuit de si tôt. Les coûts physiques et émotifs sont éminemment élevés. Je n’ai pas le moyen de vivre de tels coûts sans conséquences importantes sur ma vie. 

Je mise sur l'arrivée du printemps et de la douceur du temps pour me remettre encore mieux sur pied, si cela se peut.

🌻





lundi 21 mars 2022

Le déambulateur: ma nouvelle liberté?


 

"Toute marche est une marche spirituelle" -Sagesse Celte


La marche a toujours tenue une grande place dans ma vie. 


Adolescente, je marchais tous les jours vers l'école secondaire du quartier. Je refusais de prendre l'autobus scolaire, préférant mille fois marcher, beau temps mauvais temps. La marche me servait d'exutoire, de discussions joyeuses avec mes amis ou juste une balade à savourer, seule, avec mes pensées.


Une fois adulte, la marche continuait de faire partie de ma vie. En 2011, je marchais environ douze kilomètres par semaine pour me rendre au Complexe Guy-Favreau, mon lieu de travail. Le vent dans les cheveux, mon sac à dos de ville bien installé, la musique aux oreilles, je marchais sans même m'en rendre compte. C'était MON moment de la semaine que je chérissais. 


Depuis que l'encéphalomyélite myalgique gagne du terrain, lentement, ma capacité de marche a elle aussi, diminuée. Mon périmètre de marche se rétrécit avec les années, mine de rien.


Depuis quelques mois, je me suis rendue compte que marcher lentement avec ma canne pendant à peine dix minutes fait grimper ma fréquence cardiaque à 160 battements par minute (BPM). C'est beaucoup trop, considérant que mon seuil anaréobique est d'environ 98 BPM, une seule balade me mettait en crash, et bien entendu, l'épuisement est plus élevé.


Pendant ces balades aussi, je ne cessais de chercher des bancs publics des yeux pour pouvoir me reposer, mais il n'y en a pas suffisamment. De toute façon, ces bancs sont si rares pour les personnes à mobilité réduite. 


La solution du déambulateur s'est donc présentée naturellement à mon esprit. Dans mon contexte de vie, en venir à considérer cet achat n'a pas été facile. Au vu de l'introduction, je pense que vous comprenez le pourquoi du comment. 


Je fais le deuil de ma capacité de marche. Pour moi, je prends le temps de vivre mes émotions et de me laisser le temps de m'adapter. J'apprivoise un nouveau mode de déplacement... 


S'il y a une perte de capacité de marche, avec le déambulateur, eh bien je dois admettre qu'il y a des gains. Le déambulateur va me permettre de continuer à aller dehors, c'est vital pour moi. Je continuerai ainsi à continuer de prendre l'air, voir la nature à mon rythme. Je peux encore me déplacer, mais différemment. Je continue à protéger mon autonomie et une certaine indépendance. Vital, ça aussi. 


Que demander de mieux? Finie la course au trésor dans mon quartier pour trouver un banc public pour me reposer. Il y aura moins d'épuisement, et une fréquence cardiaque plus stable et meilleure pour moi.


Avant d'acheter, j'ai fait une recherche approfondie sur internet pour trouver le modèle dont j'aurais besoin. J'ai visité beaucoup de sites américains où on peut commander en ligne. Je n'ai pas retenu cette option, je tenais à acheter au Québec, et surtout, je voulais compter sur un service à la clientèle fiable pour des ajustements ou réparations si nécessaire, ici au Canada. Ce déambulateur est fabriqué au Québec par la compagnie amylior, basée à Vaudreuil-Dorion. 


Pour l'achat, mon choix s'est arrêté sur le commerce la Maison André Viger (à noter: je ne suis pas commandité). 


Ce déambulateur est un 2 dans 1: il peut aussi se transformer en chaise roulante. Très pratique, là encore, pour qu'on me déplace au niveau des grandes surfaces ou même juste une balade dans le quartier. 


En images, voici de quoi il a l'air: 




Déambulateur plié très pratique, surtout en appartement. 
Une fois fermé, c'est étroit.



Vue de côté. 
On voit que les "pattes" des roues sont pliées et rangées.
Facile à déplier au besoin. 




Déambulateur ouvert. 
Ici on voit bien où on peut poser les pieds 
une fois le déambulateur transformé en chaise roulante.
En dessous, un petit sac de transport max. 10 lbs


J'ai manipulé mon nouvel outil, question de me familiariser et d'être plus à l'aise avec les fonctions. Je l'ai même essayé chez moi. 

Il y a certains points à prendre en considération pour cet achat: le prix est élevé, on parle ici de 500$. Il faut aussi retenir qu'il y a plein d'autres compagnies qui offrent aussi toute une gamme de déambulateurs à des coûts moins élevés. 

Le deuxième point, c'est le poids du déambulateur. Il pèse 17.5 lbs. Pour moi, ce sera un défi de le soulever, mais j'ai déjà une solution: un ami installera une petite rampe qui me permettra de le faire rouler et de ne pas le soulever ou le moins possible. 

Ma première sortie officielle dehors n'est pas encore faite, mais ça ne saurait tarder...
Ma nouvelle liberté va commencer sous peu. 

J'espère que ce billet vous sera utile. J'ai cherché sur le web la description d'expériences avec un déambulateur, sans succès. 

Je vous souhaite un beau et bon printemps

🌻




samedi 3 avril 2021

Mes petits bonheurs :)

 


"J'ai décidé d'être heureux car c'est bon pour la santé" -Voltaire


Aujourd'hui, je vous parle de mes petits bonheurs quotidiens. Je ne pense pas révolutionner le monde du positivisme ou du bonheur en vous parlant de ce qui m'allume.

Je dis bien mes "petits bonheurs".  Je me suis rendue compte que j'avais tendance à avoir une attitude d'attente envers le bonheur. Comme si un bon matin, un grand coup de bonheur allait cogner à ma porte. 

Plus jeune, j'étais comme bien des jeunes femmes. Je voulais tout, tout de suite, autant que possible. Un vie amoureuse réussie, des enfants, une vie de famille épanouie, LE boulot de mes rêves. J'ai obtenu quelques "succès" (bien relatif hein) sur certains de ces aspects, mais sous d'autres, pas du tout.

Lorsque je suis devenue malade et invalide, j'ai longtemps pensé que ces grands événements de la vie sont derrière moi.  Et qu'il n'y avait plus grand chose à attendre qui soit aussi intense que cette partie de ma vie.  
     
Au gré de mes réflexions et de mes lectures, je me suis pourtant rendue compte que les petits bonheurs quotidiens sont maintenant tellement plus importants dans ma vie. Et surtout, qu'il sont possibles. 

Non seulement parce que ma vie est déjà avancée, mais aussi et surtout parce que les petits bonheurs correspondent davantage à mon état de santé. 

Vivre avec l'encéphalomyélite myalgique me dicte maintenant de faire attention à l'intensité en tout. De grandes joies, comme de grandes peines d'ailleurs, sont très énergivores mentalement et physiquement. Et cela peut me conduire à vivre un malaise post-effort extrême qui peut durer. 

Ces petits bonheurs tout simples me conviennent mieux dorénavant. Bien entendu, la définition des petits et gros bonheurs varieront d'une personne à l'autre, en fonction de son état de santé et de ses valeurs. 

En vrac, voici les miens. 

J'adore: 

-Préparer mes deux tasses de décaféiné, un rituel matinal que j'adore. C'est le moment où j'atterris en douceur dans mon corps, dans ma vie. J'ouvre la radio et j'écoute les nouvelles du jour. Ensuite, je complète quelques grilles de mots-cachés. 

-À ce petit bonheur du jour, je converse avec ma vieille amie de toujours, dans la ville voisine. Une amitié de 40 ans, c'est tout un cadeau...Nous parlons de tout et de rien quelques minutes. Ou bien je parle avec un ami qui habite le quartier. On cumule près de 20 ans d'amitié aussi :)

-Ma douche assise est un bonheur incroyable, chaque jour. Je vous en ai parlé à plusieurs reprises. L'eau dérouille mon corps et les muscles tendus...Je reviens à la vie sous le jet d'eau chaude. J'ai souvent une pensée bienveillante pour les ceux et celles qui, trop malades, sont incapables de prendre une douche ou un bain...

-Ma pile de livres, tout sujets confondus. Avoir de la lecture à portée de main est un "must": sans lecture, je m'étiole. Quand j'en manque, je dis souvent en blaguant que j'en suis réduite à lire des publicités! Je lis des romans, de la poésie, des recherches en neurosciences etc. Ma pile livres et l'équivalent de tablettes de cuisine bien garnies: elles sont tout aussi importantes l'une que l'autre :)

-Sortir dehors chaque jour...Un autre petit bonheur! Je marche où je peux, selon l'énergie disponible. Si c'est très peu, alors je reste tout près de chez moi. J'attrape ma canne et hop, un petit tour dans mon quartier, question de prendre mon bol d'air. J'apprécie particulièrement un parc situé à deux minutes à pied de chez moi. Je squatte un banc et j'observe les enfants qui y jouent, les écureuils qui gambadent. J'observe l'avancement du printemps et les bourgeons dans les arbres. 

-Chouchouter mes plantes d'intérieur. Ça, c'est un petit-gros bonheur :)   Il est petit car simple, mais gros car j'adore chouchouter mes plantes. Je leur parle, j'observe leur évolution. Quand j'aperçois de nouvelles pousses, ça m'émerveille toujours, je ne m'en lasse jamais. Je viens tout juste de démarrer mes semis de tomates et de poivrons pour l'été.  

-Cuisiner des repas simples. J'utilise des recettes de moins en moins compliquées, avec peu d'étapes pour ne pas me brûler physiquement...Une seule recette à la fois, et non pas deux recettes comme je faisais "avant". Prendre le temps de cuisiner un repas nutritif est important visuellement: mon cerveau se prépare lentement à savourer ce que je prépare. Pour moi, ça fait partie du plaisir. 

-Faire de la couture. De temps à autre, la "piqûre de la couture" m'attrape. J'étale mes grandes pièces de tissus africains et je me fabrique des pantalons de coton très simples pour les grandes chaleurs de l'été. 

Je vous le disais, je ne vais pas révolutionner l'univers du bonheur!

Mais le plus important pour moi, c'est n'est pas tant de chercher le bonheur, comme de le créer moi-même. 

Même en vivant avec la maladie, il y a moyens de trouver ce qui nous fait du bien, ce qui nous donne du bonheur, même très petit. Même minuscule.

Quand j'ai mes petits bonheurs, je me sens bien. 
Je me sens moi-même, en équilibre.
Je me sens centrée sur le présent, comme un enfant concentré sur son jeu...
Ce ne sont que de petites choses, mais combien plaisantes.  

Je n'attends plus les petits bonheurs. 
Je préfère nettement les créer. 
Je reste à l'affût. 
Pour prendre conscience de ce qui me fait plaisir, et de ce dont j'ai besoin pour faire advenir ces petits bonheurs.  

Le dernier petit bonheur que j'ai mis en place tout récemment est celui-ci: en sortant de ma douche, je mets de la musique douce. Ainsi, je me crée un espace de calme pour faire mes étirements, prendre mes médicaments et passer ensuite à ma méditation et à ma journée. 

Voici une de mes pièces préférées qui m'accompagne le matin, du tout nouvel album de la violoniste québécoise Angèle Dubeau. 





Intitulée "Flying", cette pièce est magnifique. Son titre évocateur me fait imaginer une horde d'oiseaux en train de voler dans les airs en ce printemps tout frais sur Montréal...Elle stimule mon imagination et me donne une certaine paix du coeur. Et un élan tout doux pour la journée qui vient. 

J'espère qu'elle vous plaira et qui sait, vous inspirera peut être aussi de créer des petits bonheurs tout simples dans votre vie de personne affectée par l'encéphalomyélite myalgique.  

Je vous souhaite un printemps tout en bonheur :) 

🌻

 
P.S. Et vous, quels sont vos petits bonheurs quotidiens? 

vendredi 29 novembre 2019

Mes indispensables du quotidien

📌  🔍

Aujourd'hui je vous présente mes indispensables du quotidien, ces petites choses qui, mine de rien, nous facilite la vie quand on vit avec des maladies chroniques comme l'encéphalomyélite myalgique ou la fibromyalgie. Tout est -presque- bon à prendre pour s'aider et économiser nos maigres forces physiques. 

Est-ce que vous retrouvez certains de vos indispensables chez vous?




Le fameux banc pour la douche....Quand j'ai compris comment prendre ma douche debout me prenait passablement d'énergie, je me suis équipée avec un banc. Celui-ci est le deuxième que j'ai trouvé pour quelques dollars dans un magasin d'articles usagés, et c'est un véritable banc "médical" dont la hauteur est réglable. Je ne m'en passerais plus! Prendre ma douche assise est devenue maintenant tellement évident et normal que je ne l'envisage plus debout ou en cas de force majeure (et encore). Une option à considérer pour vous, si ce n'est déjà fait, pour sauver de l'énergie et assurer aussi un côté sécuritaire pour ne pas tomber dans la douche.







Assise sur mon banc de douche, j'ai installé à portée de main et à ma hauteur, ce petit truc à ventouse qui s'accroche facilement dans la douche. Pas besoin de me lever, tout juste à étirer le bras pour saisir ce dont j'ai besoin. Bon, je ne peux pas cacher que c'est du Ikea :)   Il y a plusieurs formats disponibles, dont des contenants un peu plus gros. Très pratique, ça dégage la douche d'un paquet de bouteilles souvent accroché autour du pommeau de douche. Et pour moi, pas besoin de me lever, tout est là....






Une épingle à linge....Mais pourquoi donc? Pour bien fermer les rideaux de ma chambre afin qu'elle soit plus noire que la nuit, si cela se peut! J'ai des rideaux foncés mais j'ajoute quand même cette épingle pour ne pas voir ne serait-ce qu'un peu de lumière. Pour moi, c'est un besoin très important: mon sommeil est si difficile, que je mets tout en mon pouvoir pour le faciliter. Associé à cela, mes super bouchons d'oreilles de 32 décibels sont mes armes plus du tout secrètes pour tenter d'obtenir ne serait-ce que quelques heures d'un sommeil....pas du tout réparateur.















Une des difficultés quotidiennes que j'éprouve, c'est d'arriver à ouvrir des contenants ou des pots: j'ai très mal aux mains et en bonus, elles sont sans force. Moi qui avait toute fière, lorsque jeune, j'ouvrais les pots difficiles pour ma mère en un rien de temps! Là, c'est moi qui n'y arrive plus. 

J'utilise des gants de vaisselle: ça donne de la prise, et ça m'aide vraiment à ouvrir ces fameux contenants qui me résistent, grrrrrr. Un autre truc: placer une bande élastique autour du couvercle du pot, et tournez. Ça fait aussi le travail :)  


















Je vous ai déjà parlé de ma canne pliante: j'y reviens, car je l'apprécie beaucoup. Elle se plie facilement, comme un poteau de tente de camping, et se remonte aussi facilement. Je ne m'en passerais plus non plus: ça m'aide à assurer mon pas avec mes jambes pas trop solides parfois. L'autre avantage, c'est que ça m'oblige à marcher lentement: on ne peut pas marcher vite avec une cane, oubliez ça. Marcher avec ma canne soutient aussi mes efforts pour ne pas me retrouver en malaise post effort ou "crash". Cette année, une petite innovation sur ma canne: j'ai fait installer un crampon rétractable pour pouvoir continuer à marcher dans la neige ou la glace. C'est plus sécuritaire ainsi, et ça va aider mon pas à être plus solide pendant l'hiver rigoureux que nous vivrons. Je suis allée dans une pharmacie Jean Coutu et une employée l'a installé pour moi. L'installation est gratuite, et le crampon coûte environ dix dollars. Un bon investissement 👍 



Voilà, mon pneu d'hiver est installé :)










Je me suis équipé d'écouteurs sans fil: ils sont confortables, et couvrent toute l'oreille. Je l'utilise pour toutes sortes de choses, mais principalement pour couper les bruits forts autour de la maison, surtout l'été bien entendu, où les réparations des rues font un tapage incroyable. Ils sont pratiques aussi dans les transports en commun quand le bruit est trop élevé: ça coupe les bruits pour vrai. Je ne mets pas de musique pour entendre quand même un peu ce qui se passe et ne pas être totalement coupée de l'environnement. Je l'ai utilisé plusieurs fois dans le métro, et ça m'aide vraiment à contrôler les bruits environnants et ainsi, à m'épuiser moins vite. Mon cerveau est tout content! Comme les autistes, j'ai besoin de réduire les bruits environnants sinon mon coeur se met à battre comme un fou, et là, l'énergie chute royalement. Les écouteurs m'aident à calmer l'adrénaline qui a tendance à monter quand je me retrouve dans la foule du transport en commun.





Un célèbre incontournable: la couverture électrique.....Carrément le bonheur! Je ne m'en passerais plus tellement c'est merveilleux. 

Je ne sais pas pour vous, mais dès que septembre se pointe, j'ai l'impression que mon corps aussi veut entrer en hibernation, et je me retrouve gelée juqu'aux os quasi en tout temps. Les pieds et mains gelés ne sont pas un phénomène spécifique à l'encéphalomyélite myalgique: il y a aussi les personnes souffrant du syndrome de Raynaud qui en souffrent, et fort probablement d'autres maladies.

30 minutes avant le dodo, ma couverture  électrique est à l'oeuvre: j'entre dans des draps tout chauds. Même avec cette chaleur bienfaisante, ça me prend quand même près de 45 minutes pour arriver à réchauffer ce corps frigorifié et détendre les muscles. Pratique aussi: après deux heures, le tout s'éteint tout seul. 

Faites votre demande au Père Noël, ça en vaut vraiment la peine :)  Vous m'en donnerez des nouvelles.







Ce produit est un analgésique en gel à bille: on secoue bien le produit et on l'applique aux endroits douloureux tels que les trapèzes, les bras, les jambes etc.  Le gel donne une sensation de chaud/froid assez étonnant: les premières minutes, rien ne se passe. Ensuite, c'est la montée de l'effet: assez intéressant. Par contre, cela peut s'avérer trop intense pour certaines personnes, alors je vous conseillerais de l'essayer sur une petite surface de votre corps avant de l'appliquer à plus grande échelle. Lorsque les douleurs aux jambes sont trop intenses, ce produit m'aide à mieux gérer. Se vend en pharmacie au coût de 15-20$. J'ai aussi vu le même concept dans une marque différente, à moindre coût.












Mon dernier indispensable, mais plutôt personnel : des plantes, de la verdure en tout temps et en tout lieu :)   Mon environnement est vert, plus que vert, et j'adore. C'est une passion de longue date, et elle n'est pas près de s'éteindre! Je leur parle le matin en me levant, je les chouchoutent et je prends soin de chacune. Je me fais des sessions de jardinage intérieur, j'adore ça. C'est du vivant autour de moi. Que dire d'autre sinon que c'est mon petit paradis?


Et vous, avez-vous de ces indispensables utiles, et dont vous ne vous passeriez pas? 

Si oui, lesquels? 


Au plaisir de vous lire ici ou sur Facebook. 

🌻