Vivre avec l'encéphalomyélite myalgique
Le quotidien d'une femme vivant avec des maladies chroniques. Parce que le chemin se construit en marchant.
samedi 14 décembre 2024
Mon petit Noël
dimanche 3 novembre 2024
10 ans plus tard...
Ce blogue fête ses dix années d'existence et ses 391 billets. Vous êtes de plus en plus nombreux à lire ces courtes publications.
Merci à vous, chers lecteurs et lectrices! En 2014, je démarrais ce blogue, malade et frustrée d'être coincée à la maison. Une fois la poursuite juridique lancée, je me suis mise à chercher des témoignages de personnes affectées par l’EM.
Alors j’ai démarré ce que je voulais lire, en commençant par partager moi-même ce que je vivais. J’ai publié mon premier billet le 26 novembre 2014 : https://vivreavecem.blogspot.com/2014/11/mon-corps-nen-fait-qua-sa-tete.html
Il est vrai que la plate-forme blogger offre peu de souplesse et d’alternatives en termes de look, mais je crois que ça peut aller.
lundi 7 octobre 2024
Deux nouveaux outils pour mon quotidien
Vivre avec des maladies chroniques implique souvent de chercher des outils pour nous aider à vivre avec les handicaps auxquels nous faisons face. Dans ce billet, je vous parle de deux nouveaux outils fort utiles dans ma vie quotidienne avec l'encéphalomyélite myalgique.
Ma chaise zéro gravité
Image tirée du site de la NASA |
Photo: JKR |
Mon fauteuil roulant électrique
Photo: CR-M |
🌻
dimanche 29 septembre 2024
"Plénitude" par Hélène F.
La sophrologie m'aide beaucoup |
C’est l’été, il fait beau. La température est idéale, je sens la fraicheur de la terre sous mon corps. Cela adoucit la force des rayons du soleil. Il est 16 heures, je profite des dernières chaleurs avant que la température ne s’atténue. Les odeurs de terre, de végétations et d’humidité de la montagne viennent à moi. Mes sens sont grands ouverts.
Je vois un lac en contre-bas. Les nuages qui passent jouent avec les reflets. La montagne se mire à la surface de l’eau. Au loin, je vois l’eau qui fait des légers clapotis sur les bords. Il y a sans doute des bancs d’alevins qui jouent avec les reflux de l’eau.
Devant moi, des dégradés de verts et de bleus me fascinent et m’émerveillent. Je réfléchis un bref instant, comment les dessinerai-je ? Comment faire apparaitre les reliefs du paysage ?
Je sens l’herbe qui bouge au rythme d’un léger souffle de vent. Il y a des fleurs des champs et des fleurs sauvages qui poussent ici ou là. Les herbes m’effleurent et me chatouillent doucement mes jambes nues. Des insectes volent et passent d’un endroit à l’autre, disparaissant parfois pour réapparaitre un peu plus loin sur la terre ou accrochés à un brin d’herbe. J’entends leurs bourdonnements qui m’assaillent un instant, le temps d’un vol, ou d’une pollinisation.
Avec l’altitude, les plantes s’ancrent plus largement et se développent un peu moins en hauteur. Les orchidées n’en sont pas moins belles. Il y a encore quelques arbustes à certains endroits, mais la végétation commence à se faire rare.
Je vois un sentier qui passe près de moi, et qui s’enfuit vers le haut de la montagne en ondulant entre des rochers posés en contre-haut. Des randonneurs passent, me saluant au passage. Leurs pas entrainent de petits cailloux qui roulent à chaque fois, descendant toujours un peu plus la montagne, entravés par le relief des lieux.
En levant la tête, tout en haut, le vert de la végétation s’est arrêté, tout devient minéral : les parois pierreuses, des éboulis, quelques plaques de neige qui ne fondent jamais, des crêtes rocheuses qui serpentent entre les nuages. Des dégradés de gris argentés et de bleus.
Des Gypaètes barbus volent très haut et se détachent sur le ciel bleu, cherchant probablement de leur vue perçante une proie. La vie et son cycle éternel…
Moment de calme, et de contemplation face à l’immensité. Je sens pleinement mon corps, je vais bien. Je suis bien, je me sens en accord avec la nature, comme si je ne faisais qu’une avec l’univers. J’existe pleinement et je respire à fond, l’air de la montagne rentre dans mes poumons et alimente mon corps. Je me visualise avec un beau corps, en forme, intègre. Je sais que je peux avoir parfois mal, mais là je suis dans une sensation de plénitude que j’aime et qui me restaure.
Je reste là sans bouger, un long moment, contemplative. Je suis transportée de bonheur dans la montagne que j’aime tant. Je ne veux pas me lever, je savoure le moment.
Mais aujourd’hui, j’ai fait un beau voyage, j’avais besoin de ressentir ce sentiment de plénitude. Je suis heureuse et totalement détendue pour aborder ma journée.
Massy, France
vendredi 20 septembre 2024
Molécules d'énergie
🌻
dimanche 11 août 2024
"Quand lutter sans cesse contre l’EM nous transforme" par Hélène F.
A toi le fort, j’apprendrai la fragilité,
A toi l’invulnérable, j’apprendrai la faiblesse,
A toi le doux, j’apprendrai la violence des symptômes.
A toi l’immuable, j’apprendrai la brutalité des crashs.
A toi à qui tout réussit, j’apprendrai d’autres petites victoires,
A toi le fragile, j’apprendrai la force.
A toi le rapide, j’apprendrai la lenteur.
A toi le fougueux, j’apprendrai la patience.
A toi l’assuré, j’apprendrai la vulnérabilité.
A toi le solide, j’apprendrai le doute.
A toi le fluctuant, j’apprendrai la ténacité.
A toi l’irritable, j’apprendrai la constance.
A toi le versatile, j’apprendrai la persévérance.
A toi l’attaquant, j’apprendrai la résistance.
A toi le fort, j’apprendrai le combat permanent.
A toi l’inconstant, j’apprendrai l’obstination.
A toi le voyageur, j’apprendrai les voyages intérieurs.
A toi le scientifique, j’apprendrai l’imagination.
A toi le réservé, j’apprendrai le débordement de tes émotions.
A toi le tenace, j’apprendrai le lâcher prise.
A toi le distrait, j’apprendrai ta propre connaissance.
A toi le rigide, j’apprendrai la souplesse.
A toi le patient, j’apprendrai l’enthousiasme.
A toi le superficiel, j’apprendrai l’authenticité.
A toi l’enfermé, j’apprendrai la liberté.
A toi le recroquevillé, j’apprendrai à aimer.
A toi le rêveur, j’apprendrai à redonner du sens à ta vie.
L’EM me transforme, mais elle n’aura pas le dernier mot : nous avons appris à cohabiter, et à grandir ensemble. Même quand je suis très mal physiquement, très dépendante, je garde mon espace psychique et mental.
C’est ma force, et il en faut beaucoup. L’EM m’a rendu plus forte.
Hélène FOURRÉ
Massy, FRANCE