mardi 18 mars 2025

Moi, mon ostéopathe et Hoover





Il y a de cela trois ans, je me suis mise à la recherche d’une ostéopathe dans mon quartier. Coup de chance : j’en ai trouvé une, à quelque minutes de marche de chez moi. 

Le coup de chance ne s’arrête pas là. Je suis tombée par hasard sur une professionnelle que j’ai appris à connaître avec le temps et que je considère maintenant comme une partenaire indispensable pour prendre soin de ma santé et de mon bien-être.

Au départ, nous avons discuté des maladies qui affectent ma santé, dont l’encéphalomyélite myalgique et autres syndromes.  

Croyant qu’elle ne connaissait pas l’EM, j’avais apporté plein de documents. Ce que je ne savais pas alors, c’était que mon ostéo connaissait déjà l’EM. 

Mieux encore : elle m’a finalement avoué avoir 6 autres clients affectés par la même maladie...Tout un hasard, non?

Je la consulte pour divers des problèmes : digestion, les douleurs musculaires et articulaires, maux de jambes etc. Les raisons ne manqueront jamais pour les vingt prochaines années.

Nos échanges sont très intéressants : toutes mes observations sur ma santé sont soigneusement notées, sans oublier les nombreux résultats de tests que je partage également avec elle. 


HOOVER : une expérience unique


Lors d’un rendez-vous, mon ostéo a placé doucement ses mains sur mes jambes. 
 
Comme pour les précédents rendez-vous, j’ai l’habitude de dire à haute voix ce que je sens dans mon corps pendant un traitement, que ce soit agréable ou non. 

Ce jour-là, j’ai senti quelque chose de différent. Même que je lui ai dit que je me sentais comme si mon corps était en état de « flottaison ». 

Moi qui aimais tant aller nager, j’étais aux anges sur la table de traitement...

Sans le savoir, j’avais exprimé exactement ce que les techniques de Hoover font à mon corps. 

Elle m’a ensuite expliqué que d’après ses expériences et observations des autres personnes affectées par l’EM de sa clientèle, l’application des techniques de Hoover seraient celles qui aideraient le plus nos corps malades pendant un traitement ostéopathe. 

La technique de Hoover appliquée consiste en quelque sorte à « mettre le corps en suspension », d’où mon impression de flotter sur l’eau pendant le traitement. Comme de fait, mon corps réagit positivement à ce flottement à chaque fois qu’elle utilise cette technique. 

Comme si cela repose mon corps de son propre poids…

Plus précisément, voici ce que mon ostéo m’a écrit concernant Hoover :

« Les techniques de Hoover désignent en effet une famille de techniques fonctionnelles. Celle à laquelle nous faisons principalement appel durant tes soins est une « technique d’aisance maximale » ou « technique d’aisance fonctionnelle » (c’est-à-dire qu’on cherche à amener les tissus du corps dans une position et un état où la tension est la plus moindre possible, autant localement et globalement, dans le but de parvenir à un relâchement physiologique. (…)  il s’agit de techniques qui demandent plus de temps et qu’on ne peut pas faire rapidement, la durée d’une même technique peut varier grandement d’une personne à l’autre avant d’arriver à un relâchement). 
 
Il existe aussi les techniques dites d’écoute tissulaire et d’exagération de la lésion qui font partie des techniques de Hoover. Hoover a trouvé inspiration pour son approche via celles d’Andrew Taylor Still (à qui on attribue l’invention de l’ostéopathie) et de William G. Sutherland (…).  Hoover était en effet un ostéopathe, on lui attribue ce courant de techniques qu’il a élaborées dans les années 1950 si je ne me trompe pas. Il existe en effet peu de documentation disponible en ligne, mais il est souvent cité dans le livre Traité d’ostéopathie d’Anthony Chila et dans d’autres ouvrages qui n’ont pas été traduits (à ma connaissance) comme The five osteopathic modèles and The history of functional technique. » 
 
Évidemment, l’idée ici n’est pas d'affirmer tout cela comme une vérité universelle et que cela conviendrait à toutes les personnes affectées par l’encéphalomyélite myalgique.

Mon expérience est subjective. Il reste que ce qui me fait du bien peut ne pas convenir à une autre personne, mais le partager peut certainement aider. 

Reste que les observations de l'ostéopathe concernant ses sept clients affectés par l'encéphalomyélite myalgique et les bienfaits apportés par l'utilisation des techniques de Hoover sont fort intéressantes et prometteuses.

Si vous songez à obtenir des soins en ostéopathie, parlez de Hoover et de ses techniques avec votre ostéopathe. Peut-être que cela vous aidera comme cela m’aide actuellement. Dans tous les cas, je vous le souhaite sincèrement. D'ailleurs, mon ostéo m'a même déjà dit que si je consultais un autre ostéo, que ce serait pertinent de lui mentionner que les techniques de Hoover m'aident. 

Globalement, mes trois années d’expérience en ostéopathie sont très satisfaisantes. Elles m’ont aidé à soulager plusieurs maux, mais pas seulement. 

À travers les échanges avec mon ostéopathe, j’en apprends encore beaucoup sur le fonctionnement de mon corps. C’est aussi un aspect que j’apprécie beaucoup de ces rendez-vous : mon ostéopathe est une vulgarisatrice hors-pair qui ne se lasse pas de répondre à mes très nombreuses questions. 

Comme nous sommes toutes les deux très curieuses de nature, les échanges sont denses en informations. 

J’ai aussi découvert que mon corps est très réactif aux soins en ostéopathie. Je sens en temps réel les réactions de mon corps à chaque toucher. 

Je me rends même compte que souvent, l’ostéopathie m’aide parfois souvent et bien mieux que la médecine standard.

Dans tous les cas, moi, mon ostéopathe et Hoover, on forme une super équipe pour prendre soin de ma santé...


🌻
  

 
 

samedi 15 février 2025

Deuil






Lorsque le cœur reconnaît enfin la douleur de l'esprit, il se tourne comme une mère vers un enfant effrayé -Stephen Levine

Je suis en deuil. 

J’ai perdu une grande amie il y a de cela quelques jours.

C’est une femme exceptionnelle qui vient de disparaitre de ma vie. 
Et une amitié de 33 ans qui s’est éteinte aussi brutalement qu’un souffle de vent sur une bougie.

Je savais bien qu’elle n’était pas éternelle, et nous en avons parlé quelques fois. 
Malgré cela, je n’étais pas prête pour son départ...

L’est-on même jamais, quand on perd quelqu’un qu’on aime ? 

Depuis, c’est un tsunami dans mon corps. Un crash aussi énorme que mon amitié pour cette amie. Douleurs plus fortes, sommeil encore plus mauvais si cela se peut, ou carrément impossible de dormir. 

Repos, repos et repos....repos.

Compassion. 
S’allonger, tout le long de la journée. 
Relaxer. 

Pleurer un bon coup si besoin, mais j’avoue éviter pour conserver l’énergie. 

Avec ma fille aînée venue me réconforter, nous avons improvisé un petit rituel en l’honneur de mon amie. 

Quelques objets me la rappelant, et pour lesquels j’ai expliqué leur histoire, leur contexte. Le rappel de souvenirs heureux, tendres. 
Ça m’a aidé émotionnellement.

Ce deuil m'affecte beaucoup.

J’ai besoin de temps et de soins pour me remettre. 
Mon corps, lui, semble n'avoir pas terminé de vivre sa peine.

Besoins élevés de calme, de silence.
Besoins de douceur, de tendresse.

Ce qui m'attriste aussi beaucoup, c'est que je ne serai pas en mesure d'assister à ses funérailles. Ma santé ne me le permet pas, malheureusement. 


J'ai écouté un peu de violon ce matin, cette pièce unique d'Angèle Dubeau: https://www.youtube.com/watch?v=NcVhJ281bfM

Cette musique se marie à merveille avec l'image qui est apparue dans mon esprit: l'envol d'un joli papillon, l'envol de mon amie...


Bon vent à toi xxx



 
 

lundi 3 février 2025

Accommodements






Mon premier signe de vie de 2025 sera de vous partager la lettre que mon ergothérapeute a rédigée pour moi à l’intention des professionnels de la santé et du personnel des cliniques que je visite tout au long de l'année.

Ces accommodements sont devenus nécessaires pour soutenir mon corps lorsque je dois consulter. Je suis de plus en plus souvent en crash, et plus longtemps aussi. 

Avant même d’obtenir cette lettre, je m’étais mise en tête de privilégier les rendez-vous médicaux téléphoniques le plus possible pour éviter de me retrouver systématiquement en état de malaise post-effort. 

Bien sûr, je suis consciente que ce ne sera pas toujours possible au vu des examens physiques qui s’imposent parfois. 

Comme c’est tout récent, je n’ai pas encore testé une approche dans une clinique avec cette lettre. Aucune idée comment ce sera reçu, mais je ne perds rien à la présenter et demander à voir ce qu’il est possible de nettement faire pour me soutenir. Les déplacements pour ces rendez-vous sont devenus trop énergivores pour ma condition.

Depuis plus d'une année, je tombe facilement en crash. Je constate qu’une seule petite balade en déambulateur au coin de la rue fait monter ma fréquence entre  125 et 135  battements minute (BPM).  C’est beaucoup trop! Mon ergo a déterminé que mon seuil anaérobique est de 73 BPM. Je sais qu’il est difficile de demeurer à l’intérieur de ce seuil. Je dois tout de même me surveiller et faire de mon mieux pour diminuer ma fréquence. 

L’utilisation du fauteuil roulant électrique dans la neige est difficile, j’ai dû laisser tomber. Je me rabats sur le déambulateur, ce qui n’est certes pas l’idéal dans la neige. Dès qu’un peu de neige est présente sur les trottoirs, je peine à le pousser, et les articulations de mon corps se rappellent à mon bon souvenir le lendemain...Misère. 

Tout cela pour dire, aussi, que j’ai hâte au printemps pour ressortir ma chaise quickie : elle me manque. À moi les balades sans crash - ou presque -, à moi les petites tournées dans le quartier! D’ici là, j'en rêve...

Voici la lettre en question. J'espère qu'elle pourra inspirer des personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique qui en ont aussi besoin. 

Si nous ne demandons pas ce dont nous avons besoin comme malade, je crois qu'il ne faut pas trop compter sur les autres pour deviner quels sont nos besoins. 

Si jamais vous auriez des questions au sujet de cette lettre, n'hésitez pas à m'écrire à mwasikitoko07@gmail.com