Vous vous rappelez hier? Je devais partir prendre un bol d'air. Eh bien ce bol d'air s'est transformé en présence dans ma cour arrière, n'ayant pas assez d'énergie pour marcher. Bien déçue, j'ai décidé de me reprendre aujourd'hui. Voici comment s'est passé ma matinée:
-Petit déjeuner
-Lecture des messages électroniques
-Douche
-évaluation de l'énergie: je sors ou pas?.....JE SORS
-préparation pour sortir. Je vérifie la météo, assez bordélique ces jours-ci. On passe de la canicule à 11 degrés à peine.
-je chausse mes espadrilles et j'y vais.
Pas tant d'énergie que ça, ma vieille, hein?
Je marche lentement.
Len-te-ment.
Au coin de la rue, je vois un tournage de film en pleine action.
Je suis tentée de m'arrêter pour suivre un peu, trop curieuse.
Ma petite voix me dit que si j'arrête, mon budget énergie baisse pendant ce temps alors que mon objectif principal est de me rendre à la bibliothèque.
Je continue. J'arrive enfin à la bibliothèque....oh bonheur!
Sauf le secteur des livres pour enfants, où toute une bande de petits grouillent comme des fourmis, parlent fort et se chamaillent.
Zone à fuir au plus vite!
J'attrape mes livres plus loin....
Les livres: la drogue de ma vie
Je ne saurais exprimer toute la profondeur de l'amour que je ressens pour les livres, les bibliothèques, la lecture. D'aussi loin que je me rappelle, les livres ont toujours été pour moi un refuge, un plaisir, une maison où j'entre volontiers pour me ressourcer, me libérer, me reposer, me distraire. Carrément une passion. Les livres occupent la même place en importance dans ma vie que de manger. Et encore. Bien que je n'ai pas le choix de manger pour vivre, je pourrais me priver de bouffe pour lire. C'est dire.
Depuis que je suis malade, les livres sont encore plus importants qu'avant, si cela se peut.
J'en ai donc choisi trois, dont le pavé de gauche de 963 pages.....trop hâte de le commencer!
J'ai la chance d'avoir conservé mes capacités de lire, bien que je lise moins vite qu'avant.
Je perds la mémoire, car j'emprunte souvent les mêmes livres. Avant, j'étais troublée par ces oublis. Maintenant, ça me fait rire sauf quand je n'ai plus rien à lire.
Pour ajouter à mon bonheur du jour, c'est qu'en été, les emprunts de livre durent plus longtemps à Montréal. Je peux donc étirer le plaisir :)
Je suis donc reparti avec mes livres dans un sac d'épicerie sur l'épaule.
Je surveille l'heure, car je sens l'épuisement me gagner.
Il y a une heure que je suis sortie.
Je m'arrête pour manger un sandwich, et me reposer un peu.
Je dévore le tout avec mes écouteurs aux oreilles, car les bruits de fond de l'endroit sont trop forts.
Je ne traîne pas, il faut ressortir.
Je suis revenue de peine et de misère :(
Ah la la......
Mes pieds sont lourds comme du plomb et mes jambes deviennent de plus en plus molles à force d'avancer.
C'est clair, je force.
Je force pour atteindre la maison.
Un observateur pourrait croire que j'ai l'air en forme, bien portante, sauf pour mes pieds qui trainent.
J'aimerais m'étendre au sol, là directement, et dormir...
J'arrête ici, mon lit m'appelle.
Au moins, j'ai pu mettre la main sur la drogue de ma vie.
Mais à quel prix....?
Mwasi Kitoko