lundi 24 juin 2019

Mon expérience avec le cannabis médical- Partie 1





Aujourd’hui je débute le premier billet d’une série sur le cannabis médical dont je parlerai de temps à autre, dans les prochains mois. J’avais pensé attendre quelques mois avant d’aborder le sujet, mais vue l’expérience positive, il importe d’en parler dès maintenant pour que d'autres malades puissent en bénéficier. Je me dis que dans le monde de symptômes invalidants et de douleurs chroniques de toutes sortes, un peu d’espoir ne peut que tous nous être bénéfique.

Je vous parlerai donc de mon expérience en tant que consommatrice, et de mes observations personnelles.

Depuis 3 semaines, j’ai accès à du cannabis médical.  Sans crier au miracle, les changements que je vois opérer dans mon corps valent la peine d'en parler ouvertement. Avant d’aborder ces changements, un petit rappel sur mes diagnostics actuels. Je vis avec l’encéphalomyélite myalgique depuis plusieurs années, avec la fibromyalgie ainsi que le syndrome des jambes sans repos. Toutes ces maladies comportent beaucoup de douleurs, toutes parties du confort confondues. Ce que je veux dire par là, c’est que je ne peux pas préciser par exemple, si telle douleur ressentie est attribuable à telle maladie ou telle autre. À ce tableau, il faut aussi ajouter une bursite au niveau de mes deux hanches, très douloureuse aussi.

La grande question est : pourquoi consommer du cannabis médical alors que j’ai déjà des médicaments pour gérer les douleurs?

Je consomme des opiacées et des narcotiques depuis des années. Comme vous tous probablement, j’ai dû changer souvent de médicaments car mon corps s’y habituait, et au bout d’un certain temps, il ne répondait pratiquement plus à la médication. 

Récemment, j’ai imprimé la liste des médocs que je prends depuis tout ce temps, et j'ai vu de nombreuses pages. Morphine incluse. Toute cette médication a été aidante, pendant un temps.  Mais sa consommation n’est pas sans effets à moyen et long terme sur le corps. Sécheresse du corps en entier (muqueuses, peau etc.), ce qui impacte aussi ma santé dentaire, pour ne citer que ce problème. J’ai beau boire des litres et des litres d’eau, ma bouche est sèche comme le désert. Donc je manque de salive, une des protections naturelle contre les bactéries. Vous voyez le genre d’impact? Je dois redoubler d’effort pour protéger ma santé dentaire. La liste des effets sur le corps est longue.

Bref, je rêve de diminuer ces antidouleurs, voire même de les cesser complètement, mais avec le temps, sans précipitation. Me tourner vers le cannabis médical est un premier pas pour tenter de remonter un peu la pente (des douleurs et sommeil pourri), et de reprendre le contact avec mon corps, si je peux le dire ainsi.

En vrac, voici mes observations :

↓ les muscles habituellement hypertendus un peu partout de mon corps, sont un peu plus détendus que d’habitude. Par exemple, les douleurs intenses aux mollets sont encore présentes, mais de façon un peu plus atténuée. Aux bras aussi. Elles ne sont pas absentes, mais moins élevées, donc plus « vivable ». Moins de douleurs= un peu plus d'énergie pour soi.

↓ Au réveil, les jointures de mes mains sont habituellement un peu enflées. J’ai remarqué qu’avec le cannabis médical, cette enflure est de beaucoup diminuée. Au point que je peux ouvrir et fermer ma main sans douleur et facilement. À confirmer avec le temps et l’utilisation. Je ne sais pas pourquoi mes mains étaient enflées le matin.

↑ Mon humeur est un peu plus légère. Je ne suis pas dépressive, mais parfois déprimée, comme si j’ai une sorte de nuage gris qui flotte au dessus de ma tête. Il semble que le cannabis médical allège un peu cette humeur. Comme si le nuage gris est un peu plus clair, au point où je vois même un peu de ciel bleu….!  Évidemment, je ne vais pas me transformer en humoriste pour autant. Je me suis même entendue rire aux éclats:  j'étais étonnée moi-même. Un effet intéressant à mon sens.

↓ Le fameux sommeil……Je remarque que mon temps d’endormissement est un peu plus court que d’habitude. Bien sûr, si je suis en crash (malaise post-effort), le cannabis médical ne va pas opérer de miracle et effacer le crash.  Il faut éviter à tout prix de dépasser ses limites avec l’encéphalomyélite myalgique. Si je ne suis pas en crash, le temps d’endormissement habituel est donc coupé de moitié environ. Dans mon cas, deux heures sont parfois nécessaires pour arriver à m’endormir mais avec le cannabis médical, une heure environ pour y arriver. Pour le moment, je ne sens pas encore que la qualité de sommeil a augmentée. Je soupçonne qu’il me faudra probablement augmenter les dosages. 

↔  Somme toute, je sens que le cannabis médical "travaille" en douceur dans mon corps, sans toutefois avoir la sensation que cela force quelque part. Je ne dis pas que cela guérit tout, loin de là.  Aussi, il faut savoir que le cannabis médical ne convient pas à tout le monde. Ce que je dis, c'est que je sens et vis des effets positifs et bénéfiques sur mon corps. Je ne suis pas guérie pour autant, bien entendu.

Dans mes recherches sur les maladies et l’utilisation du cannabis médical, je me rends compte que ce cannabis est vieux comme le monde, et qu’il est utilisé depuis la nuit des temps. Les enjeux sociaux entourant le cannabis médical que je note actuellement sont les suivants :

-il y a un tabou évident (gros comme l’éléphant dans la pièce qui casse tout) entourant le cannabis médical, et sa consommation.  Les utilisateurs semblent discrets et souvent, invisibles (sauf dans une clinique cannabis médical, bien entendu), et s’exposent peu à en parler publiquement.

-il y des inégalités de connaissances sur le cannabis médical chez plusieurs professionnels de la santé. Il semble y avoir de la méconnaissance sur ce qu’est le cannabis médical, sans parler de ses effets sur la santé des personnes malades. Pourquoi? Il y a fort à parier qu’ils n’ont pas suivi de formation à ce sujet. Pourtant, mon rhumatologue qui n’est plus très jeune, semble assez renseigné sur le sujet, contrairement à mon médecin de famille, plus jeune, qui n’est pas à l’aise d’en parler.


Quels produits consommer et comment se les procurer?

C’est suite à une conversation avec une des infirmières du projet de recherche du Dr. Moreau qui me relatait l’expérience positive de consommation de cannabis médical d’un autre participant, que je me suis décidée à parler de cannabis médical avec mon rhumatologue. Ce dernier s’est montré très ouvert à recommander (ou « prescrire ») un rendez-vous dans une clinique de cannabis médical de la ville, assorti du diagnostic de fibromyalgie. Il semble que pour le moment, il n’y a que certaines maladies précises qui peuvent être traitées. Mon rhumatologue m’a dit que plusieurs de ses patients consommateurs de cannabis médical ont rapporté des effets bénéfiques sur leur santé.

Suite à cela, j’ai contacté la clinique de la Croix verte. J’ai fais parvenir la recommandation du médecin ainsi que la liste de mes médicaments à la clinique. Ensuite, la clinique nous fixe un rendez-vous. Sur place, on nous explique les effets du cannabis sur notre santé, les effets positifs/négatifs, les précautions à prendre etc. En fonction de notre profil de santé, on nous propose des produits de cannabis médical sous différentes formes (suppositoires, huile CBD et huile THC, crème, gélules etc.), et selon la concentration que nous avons besoin. Il est aussi possible que le cannabis médical ne nous convienne pas, alors le conseiller se chargera d’expliquer pourquoi.

On nous attribue un dossier où tout est noté, et un suivi régulier est proposé au client, avec une carte de membre. Il n’y a pas de coût d’ouverture de dossier contrairement à d’autres cliniques. Il faut savoir aussi que la clinique croix verte ne lésine pas avec la sécurité, car dès qu’on entre, il faut s’identifier avec une pièce d’identité laissée à la réception.

Pour revenir à mon propre rendez-vous, la conseillère a proposé le suppositoire, une des formes qui serait apparemment la plus rapide à agir mais dont les effets peuvent durer jusqu’à douze heures. Cette solution convient surtout à mon mon dodo non réparateur et agité par les douleurs et les myoclonies. Elle a aussi proposé de l’huile CBD avec un petit peu de THC, à prendre 3 fois par jour, par la bouche, sous la langue. Je suis repartie avec des suppositoires et de l’huile CBD et THC pour une semaine, et j’ai pu me réapprovisionner facilement pour deux semaines supplémentaires, en me rendant sur place. La clinique offre aussi un service de livraison pour ses clients. Leur approche est davantage du style "communautaire". 

Il y a aussi la clinique Santé Cannabis, qui semble fonctionner davantage comme clinique privée. Il y a des frais d'ouverture de dossier. Pour plus d'information: https://www.santecannabis.ca/

Voici une autre clinique, celle fondée par l'auteure Véronique Lettre (voir plus bas) http://veroniquelettre.ca/clinique-cannabis-medical/.

Je ne me lancerai pas dans l’explication chimique des effets du cannabis médical : c’est complexe, et de plus, je considère qu’il existe suffisamment de textes et de livres sur ce sujet qui peuvent nous renseigner par nous-mêmes. 

Pour ceux intéressés à échanger avec moi sur ce sujet, vous pouvez me contacter sur Facebook ou m'écrire à mwasikitoko07@gmail.com

En terminant, pour ceux intéressés à approfondir le sujet, voici un article et des ouvrages à consulter: 
Un très bon article de vulgarisation sur le cannabis par Marie-Josée Denis, naturopathe: http://mariejoseedenis.ca/2018/12/17/le-cannabis-medical-un-nouveau-tournant-pour-la-sante/

Le livre  Le cannabis médical. Le connaître et l’utiliser, par Véronique Lettre. Un petit livre tout simple où l’auteure québécoise met à profit son expérience personnelle et professionnelle sur le cannabis médical. « Convaincue du potentiel thérapeutique du cannabis, Véronique Lettre s'est donné pour but de démystifier cette plante aux vertus médicinales. Diplômée de la THC University, au Colorado, et ayant suivi à Los Angeles un cours auprès d'un chef spécialisé qui lui a appris comment la cuisiner, elle vulgarise ici ses connaissances acquises au fil des ans.

Cet ouvrage s'adresse d'abord aux patients qui possèdent déjà ou qui souhaiteraient obtenir une ordonnance pour le cannabis médicinal afin de traiter des symptômes et des affections.
On y explique avec sérieux et rigueur cette nouvelle approche pour se soigner. On y montre également comment faire son beurre et son huile de cannabis pour l'intégrer à son alimentation ».
  http://www.editions-trecarre.com/cannabis-medicinal/veronique-lettre/livre/9782895687580





Je suis à lire celui plus haut. L’auteure est une pédiatre américaine qui relate également son expérience personnelle et professionnelle avec le cannabis médical pour traiter des enfants gravement malades. Les histoires sont fort intéressantes et pertinentes, pour ceux qui sont curieux et qui veulent en connaitre davantage sur ce traitement naturel.

http://www.bonnigoldsteinmd.com/






samedi 15 juin 2019

"Percer le mystère du syndrome de fatigue chronique", un reportage de Maude Montambeault

Voici un excellent reportage de la journaliste Maude Montambeault, à Radio-Canada.

À voir, revoir, et à partager à notre entourage, nos médecins et spécialistes ainsi que les personnes affectées par l'encéphalomyélite myalgique.

Pour que l'on sache -enfin pour certains-, comment cette maladie invalidante nous vole notre santé si précieuse et nos rêves, même les plus simples.

Bonne écoute 🌻






Version papier:

 https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/137/recherche-sainte-justine-jumelles-encephalomyelite-myalgique

lundi 27 mai 2019

Jalousie

😟😠


Oui, je suis jalouse
Je l’avoue, je l’admets

Je suis jalouse de ceux qui travaillent
De ceux qui font milles et une activité
De ceux qui mène une vie normale

Je suis jalouse des gens autour de moi
Ils sortent parfois le soir au restaurant avec des amis pour se détendre
Ils voyagent en Europe, en Asie ou sur la lune
Ils font même des plans pour le prochain voyage

Je suis jalouse de leurs capacités physiques, de leurs capacités mentales.
Pourtant, juste à les écouter raconter leur vie ou même juste leur journée,  je suis épuisée.

Tant pis, je suis jalouse quand même!

J’écoute les bulletins de nouvelles de la télé : ça y est, je suis maintenant jalouse de ces sportifs et de leurs exploits.

Je jalouse même les enfants!
Parce qu’ils sont spontanés, vivants.
J’envie leur folle énergie, leur fougue, leurs jeux, leur joie de vivre.

Et parce que je suis jalouse, je vis de la honte face à ce que je ressens.
Ben oui, pourquoi ne pas s'en rajouter un petit peu?

C’est fou comme je m’en impose.

Revenons à la jalousie.

Ce n’est pas tant qu’elle est si importante sauf si je la soulève comme une plante,  et que je regarde en dessous s’il y a des racines qui sortent du pot!

Je vous le dis, ça sort en dessous : les racines de la jalousie sortent bel et bien.

Je vis de la jalousie, car je me compare aux autres.
Et comment ne pas le faire, après tout?

Même si on est affectée par l’encéphalomyélite myalgique, on vit tout de même dans la communauté des vivants. Dans tous les cas, on essaie tant bien que mal...






On a beau être tous des fruits dans le même panier, reste qu’une pomme malade est une pomme malade. Elle n’a pas les mêmes capacités que les autres, point à la ligne.

À bien y penser, cette jalousie m’indique que j’ai probablement de la difficulté à accepter mon état de santé présent. L’acceptation est plus rude car mon état de santé s’est dégradé depuis décembre 2018.

L’intolérance aux bruits, aux mouvements est plus forte, plus dérangeante. Je fuis encore davantage les foules, les attroupements. Avant l’EM, j’étais franchement plus sociable que je ne le suis maintenant, et surtout, j’étais capable physiquement de me trouver dans un groupe de longues heures, de me coucher même très tard. 

Terminé ce temps.

Mon temps de sortie à l’extérieur est de plus en plus court, car l’énergie est faible, insuffisante. Mes périodes de repos doivent être plus fréquentes et plus longues.

Évolution normale de la maladie? Je ne sais pas.

J’ai peur de ce qui m’arrive là, maintenant.

Une piste de réflexion s’est quand même imposée à moi. 

Je crois que cette jalousie est peut être un leurre de mon esprit pour couvrir justement, cette peur.  La peur que mon corps ne me porte plus pour marcher –j'adore tellement marcher!- ou ne serait-ce que d’aller acheter mon pain au coin de la rue.

Et ce n’est pas parce que l’on sait que notre état de santé peut se dégrader que l’on n’a pas peur pour autant. Il me reste a voir comment gérer le tout.

Pour le moment, j’accueille cette découverte.
J’ai besoin de temps pour digérer tout ça..


Et vous, vivez-vous de la jalousie? 

🌻




mardi 7 mai 2019

Être une grand-mère affectée par l'encéphalomyélite myalgique



Le mot d'ordre....!

Je suis la "locomotive" d'une famille qui comportera, d'ici fin juillet, 20 membres, c'est à dire filles, gendres et petits enfants.  Inutile de vous dire qu'une telle foule ne peut entrer dans mon logement, et quand bien même: je ne suis pas en mesure d'être en présence de TOUT ce monde. Impossible sauf si je veux consciemment me mettre dans un crash profond. C'est tout récemment que j'ai réalisé ce fait.

Je suis devenue grand maman en 2007 alors que j’avais 45 ans. À ce moment là, même si je ne savais pas ce qui m’attendait, j’avais déjà des problèmes de santé mais pas encore de diagnostics, et surtout pas un épuisement aussi profond et aussi important comme je le vis aujourd’hui.

Que nous soyons malades ou pas, nous vieillissons tous. Mais qu’est-ce que ça fait d’être une grand-maman malade, d’être affectée par l’encéphalomyélite myalgique?

L’énergie que j’avais en 2007 n’est pas la même qu’en 2019. Au fil du temps,  je vieillis, et douze années plus tard –en y ajoutant des diagnostics cette fois-, il est évident que mon rôle de mamie est différent puisque ma vie et ma santé sont différentes. Je suis dans un processus de vieillissement, mais je vis aussi également dans un contexte de maladie chronique. Le vieillissement et le déclin de ma santé se mélangent, et je sens que l'usure de mon corps gagne du terrain. J'ai plutôt parfois l'impression d'être une ancêtre beaucoup plus vieille en réalité. Peut être est-ce le cas? Physiquement, je me sens plutôt comme si j'avais 80 ans.

Comme vous, je me demande si la diminution de mes forces est de nature temporaire ou bien si c'est la maladie qui suit son évolution. Comment savoir? Ce n'est qu'avec le temps que je serai en mesure de répondre.

Dernièrement, une de mes filles fêtait les deux ans de sa fille. Bien sûr j'étais invitée mais j’ai déjà mentionné à ma fille qu’il me serait difficile d’y être et pour cause :  il  y avait présence de plusieurs parents avec leurs jeunes enfants. Pour moi, cela signifie des montagnes de bruits très forts et de mouvements (bien sûr, le monde est vivant!) des personnes et ….beaucoup d’énergie pour sourire, discuter,  partager un repas etc., sans compter le temps de transport aller-retour.  Je n'ai pas le choix que de me transformer en comptable agréée, faire tous ces calculs pour arriver à me situer sur le plan énergétique. Ce que je trouve le plus difficile, en fait, c’est de ne pas pouvoir être présente à certains évènements où mes petits enfants, filles et gendres participent. Je pense, par exemple, à un spectacle d’école, à une remise de diplôme ou une cérémonie officielle: les bruits et les mouvements sont si intenses qu’y assister est impensable tellement ça siphonne mon énergie en un temps record. Si j'ai la mauvaise idée de forcer et de participer malgré tout à ce type d'évènement, je suis dans les problèmes pour plusieurs jours d'affilée: inflammation à la grandeur du corps (ça brûle!), et épuisement profond qui dure et dure, au point où je dois limiter les appels (on sauve eaucoup d'énergie en ne parlant pas), et me reposer en évitant les stimulations.

Un autre exemple. Une autre de mes fille vivait une situation d'urgence avec un de ses enfants, et il fallait l'aider rapidement, et aller la rejoindre chez elle. J'étais au bout du fil, et j'ai fais ce que j'ai pu pour aider mais ça m'a aussi mise devant la réalité de ce type de situation: je ne peux pas intervenir physiquement, je suis trop affaiblie. Ma fille s'est organisée bien entendu, mais ça illustre le genre de situation où je ne saurais pas être capable d'apporter mon aide. C'est frustrant, mais c'est la réalité!

Je me rappelle avoir tant poussé mon corps pour assister aux parties de soccer de mes filles. J’adorais les voir jouer et j’étais le genre de mère qui hurlait ses encouragements dans les gradins. Ce temps est passé, et avant même d’être grand-mère, on dirait que je suis déjà une ancêtre avec un pied dans un CHLSD.

Une autre de mes filles vient d’accoucher.  J’aurais aimé faire plein de petits plats pour sa famille, comme je l’avais déjà fait pour ses sœurs aînées. Je manque d’énergie. Parfois, ça me frustre tellement que je tourne en rond chez moi. Ma tête a beau savoir que je suis MALADE, mon esprit lui, se rappelle du passé, et il se rappelle très bien que ce corps en faisait pas mal plus avant l’arrivée de l’encéphalomyélite myalgique.

Jean Gastaldi a dit: « Une grand-mère, c'est une maman qui a trop grandi. » 

Je vis de la frustration, de la tristesse de ne pas pouvoir faire tout ce que je veux. J'aimerais être une mamie beaucoup plus présente physiquement que je ne le suis actuellement. Si j'en crois Jean Gastaldi, et si c'est vrai que j'ai trop grandi, il va donc falloir que je me raisonne un peu plus, et que je gère au mieux ces frustrations. Que je trouve le moyen d''apaiser le tout, et de continuer de profiter des petites occasions où je peux être présente à ma famille. 

Quand on est malade et qu'on ne bouge pas trop de la maison, le téléphone est un outil fort utile pour socialiser à distance. Je suis à l'écoute de mes filles, c'est déjà ça! C'est un des aspects que je trouve le plus formidable dans le fait d'être grand-maman: je peux écouter, conseiller si besoin est, et partager mes propres expériences soit avec mes filles ou mes petits-enfants.


Mamie virtuelle?


Même si certains jours je grogne après l’EM et après mon corps qui ne collabore pas comme je le voudrais, reste qu’il me faut faire ce que je peux avec ce que j’ai en main. J’ai beau ne pas avoir une santé du tonnerre, je souhaite être présente aux membres de ma famille. 

À ma façon, comme je peux. 

Ainsi, je suis un peu plus une mamie virtuelle par certains aspects. J’utilise Facetime, skype et autres applis de ce monde :  ça m’aide à suivre le quotidien de mes filles et de mes petits enfants. On peut parler en direct, et il m’arrive même de chanter pour mes petits enfants! Rien de tel qu’une petite poulette avant d’aller au dodo...

Dernièrement, ma petite fille de 12 ans s’est mise à me texter et depuis, on s’écrit de temps à autre. Elle me parle de son quotidien, de ses amis, de son école. J’adore nos échanges texto J et ça me permet de garder le contact.

Récemment, je suis devenue grand-maman pour le 9e fois. Ma petite fille a maintenant près de trois semaines, et pour le moment, j’arrive à la prendre dans mes bras pendant 15-20 minutes. D’ici quelques mois, ce sera autre chose!

D’ici fin juillet, j’accueillerai mon dixième petit enfant. Pour être honnête, ma condition de santé ne semble pas aller dans le sens d’une amélioration depuis l'automne dernier. 

Je garde quand même espoir d'être en mesure de pouvoir continuer à suivre toute cette belle progéniture qui tel un beau champ semé, semble s'étendre à perte de vue!

  🌻



mardi 2 avril 2019

Douleurs thoraciques




Douleurs thoraciques....ouch  :(


Aujourd'hui, j'ai pensé écrire un billet sur les douleurs thoraciques. C'est en échangeant sur nos expériences avec d’autres personnes atteintes de fibromyalgie et d’encéphalomyélite myalgique de mon entourage que je me suis rendue compte que plusieurs ne ressentent pas ces douleurs ou ne les connaissent pas du tout. 

D’après ce que j'ai lu, ces douleurs thoraciques seraient surtout ressenties par les personnes affectées par la fibromyalgie.  

J’ai ressenti les premières douleurs thoraciques bien avant d’avoir les diagnostics d’EM et de fibromyalgie. C’était des douleurs étranges situées plutôt vers la gauche, comme une cercle de douleur juste au dessus du sein. C’était si fort et localisé que j’ai pensé que j’avais des problèmes cardiaques. Or il n’en est rien, et il aura fallu que je questionne mon rhumatologue pour apprendre ce que c’est.

Récemment, ces douleurs m’ont réveillé en pleine nuit, et cette fois, c’était les deux côtés à la fois qui faisaient très mal. Logiquement, on essaie de prendre de grande respiration pour calmer le tout, mais ça s’avère difficile : ces douleurs coupent le souffle, littéralement, et respirer en profondeur a plutôt tendance à les intensifier. J’ai surélevé ma tête pour trouver une position où les douleurs seraient moins intenses, pour peu d’effet. Cet évènement a duré quelques heures, et j’ai fini par m’endormir.  Et au réveil, tout  avait disparu...À un point que je me suis demandé si j'avais rêvé! 

Même si je sais ce que sont ces douleurs, ce n’est pas évident de rester calme, car c'est intense et  elles surviennent sans avertissement, pouvant créer un effet de surprise angoissant. De fait, rester calme et respirer lentement mais pas trop profondément, aide un peu. Ce type de douleurs peut même être ressenties jusqu’au dos, comme si elles traversent le corps. Même le thorax est sensible au toucher, comme si on a reçu un coup à cet endroit. J’en ai rediscuté avec mon rhumatologue il y a peu, et il confirmait que c’était bel et bien la fibromyalgie qui était en cause. Il n’y a pas grand chose à faire selon mon médecin. Se reposer….ouf ça on connaît! Lorsque j’ai trop mal, j’applique une mince couche de pommade mentholée (genre vicks), que j’applique sur le thorax pour soulager la douleur et créer une sensation de chaud\froid. Ça ne les enlèvent pas, mais ça aide tout de même un peu.

On fait mention de ces douleurs thoraciques dans le document « Syndrome de fibromyalgie : définition clinique et lignes directrices à l’intention des médecins. Abrégé du Consensus canadien » , et relire m’a aidé à comprendre un peu mieux.

Dans mes recherches, j’ai aussi découvert un article qui en partie, explique assez bien ce que sont les douleurs thoraciques:

« La fibromyalgie est une maladie chronique. Une personne éprouvera souvent de la douleur, de la sensibilité et de la raideur dans de nombreux muscles, tissus conjonctifs, os et articulations. Bien que les symptômes diffèrent d'une personne à l'autre, beaucoup signalent une douleur intense, aiguë ou lancinante à la poitrine et à la cage thoracique.  Lorsque la fibromyalgie provoque une inflammation du cartilage qui relie les côtes supérieures au sternum, il en résulte une affection appelée costochondrite.  La douleur qui en résulte peut être confondue avec une douleur liée au cœur. Comme toujours, un diagnostic correct est essentiel.  Dans cet article, nous examinons quels types de douleur à la poitrine sont normalement associés à la fibromyalgie. Nous décrivons également les options de traitement. Est-ce normal?

La fibromyalgie peut causer des douleurs dans tout le corps, y compris à la poitrine.  Les personnes atteintes de fibromyalgie ont tendance à avoir une douleur chronique, une raideur et une sensibilité qui irradient dans tout le corps. Bien que cette maladie fût autrefois considérée comme une maladie non inflammatoire, des recherches menées en 2017 suggèrent que la fibromyalgie provoque une inflammation généralisée qui n'est pas détectée par les tests sanguins de routine.  Si l'inflammation liée à la fibromyalgie affecte le cartilage qui relie les côtes supérieures au sternum, cela peut entraîner une costochondrite.  La fibromyalgie peut également causer une inflammation, une douleur, une raideur et des spasmes musculaires n'importe où dans la poitrine. À quoi ressemble une douleur thoracique à la fibromyalgie?  Lorsqu'ils présentent pour la première fois une costochondrite ou des symptômes thoraciques douloureux ou restrictifs associés à la fibromyalgie, beaucoup craignent que quelque chose ne va pas avec leurs poumons ou qu'ils subissent une crise cardiaque.  Les gens ont tendance à décrire la douleur comme suit:     poignard, brûlant,  douloureux, confiné à un endroit, généralement au centre de la poitrine, mais il peut irradier vers l'extérieur. 

La gravité des symptômes dépend généralement de l'étendue de l'inflammation. Cela est vrai pour les symptômes de la costochondrite et les symptômes de la fibromyalgie thoracique.  La douleur décrite ci-dessus peut:    empirer avec le mouvement, la respiration profonde ou la pression venir et partir, amélioration avec une respiration peu profonde et régulière et du repos. (…)     La douleur causée par la costochondrite peut être ressentie soit au centre de la poitrine, soit n’importe où le long du cartilage situé entre le sternum ou le sternum et les côtes.


Une infection ou une maladie peut causer des douleurs thoraciques supplémentaires chez une personne fibromyalgique. La fibromyalgie peut causer des douleurs thoraciques lorsqu'elle affecte les muscles, les tendons ou les ligaments de la région. Lorsque la fibromyalgie touche le cartilage qui relie les côtes au sternum, elle peut causer une costochondrite. Le cartilage est un tissu conjonctif souple que l'on trouve dans les articulations. Le cartilage qui relie les côtes au sternum permet à la cage thoracique de se dilater pendant l'inhalation. Pour cette raison, les personnes atteintes de costochondrite grave peuvent avoir de la difficulté à respirer profondément ou ressentir de la douleur en prenant de grandes respirations. Les chercheurs ne savent pas exactement pourquoi la fibromyalgie survient. Le stress physique ou émotionnel peut provoquer une réaction anormale du système nerveux central et causer une douleur intense. (…) Les symptômes de la fibromyalgie peuvent être provoqués par un changement de niveau de certains neurotransmetteurs, qui sont des substances chimiques qui aident les nerfs à communiquer. Les personnes atteintes de fibromyalgie ont tendance à présenter des niveaux accrus de neurotransmetteurs qui communiquent la douleur, comme le glutamate et la substance P. Les modifications des niveaux de cette substance semblent changer la façon dont le cerveau comprend la douleur.


(...) Il a été démontré que certains ajustements du mode de vie et certains remèdes naturels réduisent les symptômes de la costochondrite et d'autres associés à la fibromyalgie. 


Les options pour un soulagement immédiat comprennent :

.    se reposer

·      appliquer un coussin chauffant pendant  20 minutes

·     appliquer un sac de glace enveloppé dans un tissu pendant 20 minutes maximum à la fois

·   prendre des analgésiques en vente libre qui n'entrent pas en conflit avec les médicaments d'ordonnance

·   s'étirer doucement, en se concentrant sur les muscles, les ligaments et les tendons de la poitrine et des côtés

·      prendre des respirations calmes et superficielles

·      se détendre autant que possible et se rappeler que la douleur finira par diminuer




Douleurs thoraciques 



Pour poursuivre la lecture sur ce sujet (en anglais): 



Et vous, ressentez-vous ces douleurs thoraciques? Comment vivez-vous avec ces douleurs? Avez-vous trouvé des astuces pour vous soulager?

Vous pouvez m’écrire à mwasikitoko07@gmail.com ou me contacter via ma page facebook


Bonne lecture

🌻



mardi 12 mars 2019

Tel quel



"Renouvelle-toi complètement à chaque jour: et encore, et encore, 
et encore à jamais" -Henry David Thoreau




Dans mon entourage on me voit bien peu ces temps-ci.
Tout comme mon blogue, d'ailleurs. 
Je suis dans une phase de retranchement vitale et nécessaire à mon bien être, à mon équilibre.
Pourtant, j’apprécie avoir de la visite de temps à autre…mais pas trop longtemps!
Je suis dans une phase « sauvage »,  comme on dirait au Québec.

J’ai conscience que mes besoins de contacts sociaux sont plutôt de l’ordre de doses homéopathiques.
Vraiment de petites doses.
Cette tendance était déjà présente avant d’être malade,  et je réalise qu’elle a tendance à s’accentuer avec les années. 

Est-ce le fait que ma réserve d’énergie est limitée? Possible.
Est-ce le fait que je viens de vivre des montagnes russes juridiques? Possible
Tout ce que je sens, c’est qu’être seule est prioritaire, viscéral.
Comme un besoin immense de silence et de calme. 
Un besoin de m’entendre réfléchir...et respirer.

Dans les tourbillons de tâches, de responsabilités, de rendez-vous médicaux, et de papiers d’impôt,  j’ai au fond de moi un trou de silence dont je ne vois pas le fond.
Et qui cherche à se combler de grosses doses de silence bien dodues.
Alors je lui en donne une sacrée rasade à ce trou :)

Ce qui me comble ces jours-ci, c’est de m’occuper de mes plantes dont je bouge les arrangements, au gré de mon humeur.
Comme si ça m’a trop manqué d’en prendre soin, d’en chouchouter à foison.
Chez l’ami où j’habitais, j’avais conservé quelques 3 ou 4 plantes rescapés de mon ancien appartement.
Alors depuis que j’ai mon propre appartement, je fais une véritable compulsion d’achats de plantes que je ramène à la maison avec une joie sans borne.

J'adore!

Je les installent, je leur parle –au fait, ce sont toutes des filles :) - et j’observe leur comportement selon l’endroit choisi. Et si une d’entre elles ne va pas bien ou s'étiole, je lui trouve un meilleur endroit tout en lui parlant.
Il y a des gens qui parlent à leur chat.
Moi je parle à mes plantes...


Ouf le thym pousse en botte! On aime quand même sa fougue...

J’ai semé du thym, de la lavande et du romarin sur la tablette d'une fenêtre où le soleil plombe. J’ai beau jardiner depuis des années, je suis encore et toujours ébahie devant ces petites pousses drues qui pointent de son disque de tourbe.

Que c’est beau!
Plein de vie dans ces petits brins vert tendre...




Mes yeux se délectent de toute cette verdure, -que dis-je, de cette vie grouillante- qui palpite autour de moi, chez moi. 

Et bientôt, après la pleine lune, je démarrerai mes semis de tomates cerises.
Mon futur garde-manger estival sera à mes pieds cette année, dans ma petite cour intérieure.
Cinq variétés au moins...
L'été sera fructueux.

Alors voilà où j’en suis pour le moment..

Tel quel :) 

🌻