Le quotidien d'une femme vivant avec des maladies chroniques. Parce que le chemin se construit en marchant.
lundi 14 décembre 2020
Vivre avec l'encéphalomyélite myalgique à 16 ans.
mardi 1 décembre 2020
Une expérience avec mon corps
L'expérience
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jeudi 12 novembre 2020
Avancée scientifique majeure: un test diagnostic prometteur pour l'encéphalomyélite myalgique.
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jeudi 5 novembre 2020
Suite de "ma vie au présent "
Suite à mon dernier billet où j'exprimais un ras-le-bol de la maladie, il y a eu un peu de développement. Et un petit peu de mieux, aussi.
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dimanche 18 octobre 2020
Ma vie au conditionnel et au présent.
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vendredi 9 octobre 2020
"Mon expérience avec l'encéphalomyélite myalgique" par Nancy K.W.
Nancy K.W. est une femme originaire des Etats-Unis qui vit avec l'encéphalomyélite myalgique depuis près de trente ans. Dans cette première partie, Nancy nous parle de cette maladie invalidante et de ses réflexions sur le fait de vieillir en étant malade de façon chronique.
Merci pour ta générosité Nancy.
Nancy en 2008 |
À l'époque, ma vie était très stressante. Lorsque l'épuisement, l'incapacité de penser et les douleurs ne sont pas partis, j'ai consulté trois médecins avant que l'un d'entre eux ne me diagnostique un syndrome de dysfonctionnement immunitaire dû à la fatigue chronique. Il était oncologue et il avait engagé 3 infirmières atteintes du syndrome. Il leur a permis de partager un poste à plein temps, car aucune d'entre elles ne pouvait travailler 40 heures par semaine. C'est pour cette raison qu'il a commencé à faire des recherches sur l’encéphalomyélite myalgique. J'ai alors soupçonné que c'était ce que j'avais, alors j'ai pris rendez-vous avec lui. Malheureusement, il a pris sa retraite il y a longtemps.
Lorsqu'il a pris sa retraite, il m'a fallu deux ans pour trouver un médecin ouvert d'esprit qui était prêt à se renseigner sur l'EM/SFC. Ensuite, ce médecin a pris sa retraite et il nous a fallu deux ans pour trouver un autre médecin ouvert d'esprit qui était prêt à se renseigner sur l'EM/SFC. Donc, j'ai eu un médecin différent à chacune des trois décennies où j'ai été atteint d'EM. Puis, juste au moment où la pandémie a frappé, ce troisième médecin a quitté son cabinet. Il a dit qu'il avait l'intention de s'installer dans un autre cabinet en ville, mais la pandémie a rendu cela difficile et nous n'avons pas eu de nouvelles de lui, alors nous cherchons un autre médecin ouvert d'esprit qui soit prêt à se renseigner sur l'EM/SFC.
Vieillir avec l'encéphalomyélite myalgique
Ma maladie évolue au fur et à mesure que je vieillis : je vis avec l’encéphalomyélite myalgique depuis maintenant trois décennies.
Première décennie : "Je pense que je peux, je pense que je peux, je pense que je peux." Je n'avais pas vraiment de choix, car je suis une mère célibataire et je DOIS être là pour mes enfants. Je leur donne des cours à domicile (depuis que j'ai dû prendre ma retraite de l'enseignement), car c'est plus facile - à la fois parce que c'est plus judicieux en termes d'horaires et parce que l'enseignement me vient tout naturellement. Je suis reconnaissante de pouvoir conserver cette petite partie de mon identité, car j'ai dû renoncer à travailler pour un employeur et à tout travail bénévole - et cela a été douloureux.
Deuxième décennie : C'est la meilleure chose que j'ai jamais ressentie en vivant avec l’EM. Mes enfants étaient grands. Je pouvais maintenant suivre le rythme et ne faire que ce qui était nécessaire, seulement quand je me sentais à la hauteur. Je prends mes repas sur mon temps libre. Une affaire de handicap gagnée et des programmes d'aide financière mis en place, j’ai donc moins de paperasses à traiter et je vis avec moins de peurs.
Troisième décennie : Le vieillissement signifie que mes parents ont maintenant besoin de mon aide. L'un vit avec nous, l'autre à l'autre bout de la ville. J'aimerais les aider davantage, mais le peu d'aide que je peux leur offrir est extrêmement difficile pour moi. Maintenant, j'ai des petits-enfants auprès de qui j'aimerais enseigner. Je fais de mon mieux pour passer du temps avec eux, mais le malaise post-effort est là. Il semble que j'aie encore moins d'énergie et de fonctions cognitives même avec les mécanismes d'adaptation en place après des décennies d'expérience avec l’encéphalomyélite myalgique.
S'agit-il de "seulement" vieillir, ou de perdre un peu de contrôle sur ma capacité à suivre le rythme ou à ne faire les choses que lorsque je me sens à la hauteur, maintenant que les besoins de tant d'autres personnes sollicitent mon temps et mon énergie ?
Ce qui me manque le plus, c'est ma capacité (qui s'effrite lentement) à faire face avec grâce.
Je ne peux pas prendre ma retraite de cet état de maladie chronique. Mes amis prennent leur retraite. Ils partent en voyage et ils offrent leur aide pour s'occuper de leurs petits-enfants. Je ne suis pas jalouse, je suis heureuse pour eux.
Mais je me retrouve à pleurer : "Et moi, alors ? Je veux juste un peu de répit !"
Je ne me suis jamais ennuyée de ma vie. Ce ne sont pas les aventures que je souhaite, c'est la rupture avec tout ça.
Je rêve...Des vacances seraient un soulagement - je serais même heureuse avec un week-end de congé de temps en temps. Que ferais-je de mon week-end de congé ? Rien! Je ne prendrais pas des poignées de suppléments. Je ne me battrais pas pour trouver, préparer et cuisiner des aliments sains qui ne provoquent pas de réactions à retardement. Je ne me battrais pas pour passer un coup de fil. Je ne regarderais même pas les listes interminables de choses à faire, ni les piles de courrier, de linge ou de vaisselle qui attendent mon attention et mon énergie. Je ne me sentirais pas mal de ne pas pouvoir contribuer à ma communauté, à ma famille ou même pour la recherche et le soutien des personnes affectées par l’encéphalomyélite myalgique.
Ce serait calme, pas trop ensoleillé, et aucun front météorologique ne passerait. La nourriture qui est saine pour moi apparaîtrait comme par magie devant moi. Personne ne me demanderait mon aide (bien que j'aime aider les autres quand je me sens en état de le faire). Je serais capable de lire un paragraphe une fois et d'en comprendre tout le contenu .
Je viens de réaliser qu'après trois décennies avec l’EM, j'ai oublié de souhaiter avoir la force de me promener dans les bois, de faire du kayak sur plusieurs kilomètres dans un ruisseau paresseux, ou de courir et de jouer avec mes petits-enfants.
Nancy K. W.
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vendredi 25 septembre 2020
Lourdeur et couleurs d'automne
En 1979, j'étais étudiante au Collège de Sainte-Foy, et je m'étais inscrite à un cours de plongée sous marine. On nous apprenait à utiliser le matériel de plongée, à nous balader sous l'eau, à faire toutes sortes d'activités, et même à jouer au hockey dans le fond de la piscine.
Mais voilà qu'il y avait un petit pépin dans mon cas: j'avais beau me démener, nager et tout faire, je n'arrivais pas à rester au fond de la piscine. Invariablement, quoi que j'ai pu faire ou ne pas faire, mon corps ne cessait de remonter à la surface de l'eau. Je flottais, et royalement si je peux dire.
Il y avait qu'une solution: me faire porter une ceinture de plomb pour m'alourdir. À tout l'équipement déjà présent sur moi tel que les palmes, masque, bonbonne au dos, on ajoutait cette ceinture de plomb.
Je marchais comme un crabe sur le bord du bassin avec tout cet attirail, et je me dépêchais de sauter dans l'eau. C'était lourd, très lourd à porter. Enfin, je pouvais demeurer au fond de la piscine et jouer au hockey avec les autres.
C'est dernièrement que m'est revenu ce souvenir physique de la ceinture de plomb.
Cette sensation de lourdeur de ceinture de plomb, c'est exactement ce que je ressens plus fortement dans mon corps ces dernières semaines. Un corps plus lourd, plus lent. Lorsque je me mets en position debout, j'ai l'impression que tout mon corps me pèse, comme s'il est fait de ciment, de plomb. Mon coeur bat comme il peut, comme par à coups. Comme si soudain, mon corps était devenu un éléphant qui marche lourdement.
Je prends quand même mes marches matinales, mais elles sont moins longues qu'à l'habitude. Je me concentre sur chaque pas, lentement, pour arriver à destination. Et parfois, la destination n'est que de quelques minutes, mais j'y tiens: mon besoin d'air frais est réel et je tente de le combler du mieux possible au quotidien. Si je m'aventure un peu plus loin, il est inévitable de faire des arrêts pour me reposer en cours de route. Les bancs sont mes amis...et mes relais. Chaque pas est pesant, lourd. J'avance plus lentement, mais j'avance. Mordicus.
Ne pas perdre ma mobilité est trop important pour moi.
Je l'avoue, cette lenteur a tendance à m'exaspérer, et je manque parfois de patience. J'essaie d'adapter mes activités en fonction de cette donne plus présente. Je planifie ce que je veux faire, mais surtout, je garde en tête de ne pas trop m'attacher au résultat attendu, question de me laisser une marge de manoeuvre si je n'y arrive pas (ce qui est souvent le cas).
Couleurs
Des vivaces offerts par ma fille...💜 |
Couleurs quasi hypnotisantes :) |
Jolies capucines et leurs robes safran |
Comment ne pas s'extasier devant ces beautés éphémères qui, pour notre plus grand plaisir, nous offrent ces couleurs si magnifiques?
En terminant ce petit billet d'automne, je vous encourage à aller marcher, vous oxygéner, si cela est possible pour vous. Faites-le pour votre bien être mental et physique...Si vous le pouvez, favorisez un contact avec la nature, même minime, pour vous soutenir moralement. Il y a tant de bienfaits à être dehors, bien habillé, à se balader dans son quartier ou dans un parc.
Même en temps de pandémie, marcher ou prendre l'air est à notre portée, et on peut le faire en toute sécurité.
Je vous souhaite un automne tout en douceur...et en couleurs.
Prenez soin de vous :)
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