Depuis hier, je pensais à la journée d'aujourd'hui.
Bon, soyons honnête: depuis plus longtemps que ça.
Et j'étais stressée, angoissée même.
J'avais un rendez-vous avec mon rhumatologue pour faire compléter un formulaire pour la régie des rentes du Québec pour une demande de prestation d'invalidité.
Et la dernière fois quand j'avais évoqué des papiers à compléter, mon médecin a grommelé que ça prenait bien du temps etc. J'ai figé net. Incapable de dire quelque chose d'intelligent à cela. J'étais donc repartie en me disant que ça ne serait pas du gâteau le prochain rendez-vous!
Je reviens donc à ce matin.
J'avais préparé mes papiers de longue haleine car pour les personnes vivant avec l'EM, il est difficile de mobiliser papiers, énergie, concentration....ouf. Et avant de partir, je me suis assise dans ma chambre afin de me calmer, de respirer lent-e-ment......J'ai tenté de méditer, d'imaginer un beau paysage calme....rien à faire, ça ne "voulait" pas. Par contre, il y avait une idée persistante dans ma tête, qui m'incitait à partir plus tôt que prévu. Je n'ai pas lutté avec cette idée et je suis partie en autobus.
Le pas et le coeur lourd, je me suis rendue à l'hôpital, arrivant avec une heure d'avance.
Je suis entrée et j'ai longé le long corridor vers la droite, puis ensuite je fais le chemin inverse et longe l'autre sens: je vois une porte avec une inscription "services spirituels". J'ai sondé la porte: elle était barrée. Je repars et je reviens et la porte s'ouvre: un jeune homme en sort et m'invite à entrer. Je demande s'ils offrent un service d'écoute, ce qu'il confirme. Il me présente à son collègue puis il part.
Je commence à parler avec le jeune homme présent et là, tout déboule: je pleure, je pleure et je raconte pêle-mêle mes inquiétudes, mes peurs, mes rêves envolés, mon corps et ses douleurs, mon âme et ses douleurs....tout y a passé. Comme disent les jeunes, j'ai pleuré ma vie.
Tellement!
Le jeune homme m'a écouté attentivement, en toute simplicité et a prononcé les paroles qui m'ont fait du bien. Revenir à l'instant présent.
Tellement!
Le jeune homme m'a écouté attentivement, en toute simplicité et a prononcé les paroles qui m'ont fait du bien. Revenir à l'instant présent.
Puis il m'a fait un cadeau.
Il a parlé de lui.
En disant qu'il était prêtre il y a de cela quelques années, et qu'il a subit une dépression, a tout perdu: la foi, ses amis, ses rêves.
Compteur à 0, ou presque.
Comme moi.
Nous étions deux -certainement bien plus-, à avoir ou être "écorchés", à avoir perdu beaucoup.
Je venais de comprendre pourquoi il fallait que je prenne l'autobus plus tôt.
Parler m'a libérée.
Échanger avec une autre personne avec des souffrances similaires m'a fait du bien.
Pourtant, je n'ai jamais eu connaissance que ce bureau existait depuis tout ce temps.
Échanger avec une autre personne avec des souffrances similaires m'a fait du bien.
Pourtant, je n'ai jamais eu connaissance que ce bureau existait depuis tout ce temps.
Merci à vous, cher jeune homme.
Vous ne savez pas que mon blogue existe, soit.
J'aime imaginer que vous recevrez ce merci d'une manière ou d'une autre!
Votre écoute et votre partage était pertinent, riche et humain.
J'ai épongé mes larmes pour monter à l'étage.
Je suis ressortie de ce petit bureau avec une sensation d'avoir été "lavée".
Je suis ressortie de ce petit bureau avec une sensation d'avoir été "lavée".
Contre toute attente, le rendez-vous avec mon médecin s'est très bien passé. Il a complété le formulaire -sans grommeler- et nous avons même pris le temps, pour une fois, de jaser un peu plus que d'habitude.
Bien fait pour moi, d'angoisser des jours à l'avance...!
Ok, pas envie d'être trop dure envers moi-même mais force est de reconnaître que l'angoisse me joue de bien mauvais tours.
Je suis rentrée vers midi, é-pui-sée. Claquée, vidée de toute énergie.
Je crois que je suis allée trop loin physiquement car après une heure au lit sans parvenir à dormir, je me suis relevée. Là, je me repose les oreilles avec le calme de la maison.
Ce fut une journée bien remplie.
Et je dis merci pour cette journée.
Mwasi